Underworld : Damian

Chapitre 1 : La cour des Puissances

3643 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 27/01/2018 11:22

« Dès qu’un homme est né il est assez vieux pour mourir »

                                                                   Martin Heidegger


Prologue

Roumanie, zone neutre


L’entrevue se déroula dans une forêt abandonnée des trois Puissances, à mi-chemin entre Bistritz et Bucovine, au milieu d’une modeste vallée de la région des Carpates. Cette rencontre, Kraven, Consort de l’Assemblée de Budapest, l’avait très minutieusement préparée. Il ne pouvait ni ne voulait commettre le moindre impair.

La sérénité bucolique des lieux convenait à merveille au projet du Consort. La brise légère, la pleine lune dardant sa lumière pour offrir une sérénité ténébreuse, l’encens allumé dans des coupoles de quartz diffusant une fragrance subtile, tout avait été étudié pour créer une atmosphère de paix et de détente sinon de confiance.

Au centre de la vallée reposait un péristyle de pierre blanche, tel un navire échoué sur une mer d’herbe vivace d’un agréable bleu noir. Couvertes d’un lierre odoriférant, trois colonnes de pierre y pointaient encore leur fierté vers le ciel serein. Au pied de ces colonnes avait été dressée une longue table, recouverte d’une nappe de soie immaculée, de couverts d’argent, d’un triple jeu de verres à vin en cristal, un service à liqueur, ainsi que d’une délicate vaisselle en porcelaine de Chine. Le Consort avait lui-même veillé au choix des deux lourds fauteuils de brocart or et rouge qui les recevraient lui-même et son interlocutrice ; les sièges offraient tout le confort nécessaire. Kraven réfléchit un instant à ce qu’il aurait pu oublier dans ses préparatifs mais ne trouva rien. Aujourd’hui, tout particulièrement aujourd’hui, les choses se devaient d’être parfaites.

Kraven jouait en effet le tout premier mouvement d’un plan à long terme, soigneusement élaboré pour le hisser vers les plus hautes destinées.

Justement, un signal ténu, conçu et émis pour ses seules oreilles, l’avertit de l’arrivée de son invitée. Le Consort vérifia l’ordre de sa tenue et se prépara pour le tournant de sa carrière.



Un cortège de voitures noires fit son arrivé, quatre BMW escortant une limousine gris métallisée. Kraven retint son souffle, surtout lorsque les Agents de la Mort se déployèrent. L’un d’eux sonda les lieux, satisfait de son examen, il fit signe à un autre garde qui ouvrit la portière de la limousine. Une silhouette en sortit et jeta un regard circulaire. Elle était sur le qui-vive, les siècles n’avaient pas émoussé son instinct guerrier.  

Amélia avait l’apparence d’une jeune femme à peine sortie de l’adolescence. Ses longs cheveux noirs tirés en arrière étaient tressés en une lourde natte. Un saphir ornait son sourcil gauche, deux larges anneaux d’or étincelants ornaient les lobes de ses oreilles délicates. Une pierre bleue embellit le haut de sa poitrine. Elle n’avait nul besoin de maquillage, sa beauté suffisait amplement.

Dès qu’elle enleva son manteau de voyage, Kraven se figea, abasourdi devant sa tenue.

Un caraco en lamé violet, était ajusté pour mettre en valeur sa poitrine ainsi que son ventre plat et musclé, un cache-sexe de même tissu et couleur, réduit à sa plus simple expression, laissait tout loisir d’admirer ses jambes fuselées, qu’elle avait enduit d’un baume les rendant aussi chatoyantes que de la soie moirée. Une paire de bottes en cuir souple à talons fins venaient compléter l’ensemble. L’Aînée était sans aucun doute la plus belle créature des ténèbres que le Consort ait vu de sa longue vie. Mais il ne s’y trompait pas. Amélia avait beau aimer le luxe et la bonne chère, elle n’en demeurait pas moins un puissant vampire au même titre que Marcus et Viktor.

Kraven fut aussi impressionné par son aura. L’Ainée avait survécu à toutes les guerres, à toutes les rivalités, accumulant les victoires. Impossible de s’attaquer de front à cette femme ! Avec ses capacités supérieures elle l’aurait soumis avant de le broyer sans effort.

Le Consort se reprit. Il était trop tard pour faire machine arrière.

— Ainsi, vous avez daigné accepter mon invitation, commença-t-il, déterminé à produire le meilleur effet sur son invitée. Vous m’honorez !

— Votre messager a su éveiller mon attention, répondit l’Ainée, dont le sourire traduisait clairement le vif plaisir qu’elle avait tiré de cet esclave entièrement tatoué, aux manières foncièrement vicieuses.

— Ah, Vassili ! Je suis ravi qu’il vous ait plu. En vérité, madame, je n’osais vraiment croire à votre venue. Qu’une Puissance s’aventure hors de son domaine est assez rare pour être souligné ! Mais avant tout, veuillez vous installer… Prenez place à ma table. Nous allons prendre un rafraîchissement. Que diriez-vous d’un verre de liqueur ?

Tout en devisant, Kraven accompagna son invitée à la place offrant le meilleur point de vue sur la vallée, tirant lui-même le siège en signe de respect. Il se comportait avec un enthousiasme mêlé de la pointe de déférence nécessaire. Une considération légitime.

Dans le plus petit des verres de cristal, il versa un élixir qui coula épais, tel un sirop translucide et légèrement fumant.

Saisissant le verre de liqueur, Amélia l’éleva dans la lumière, comme pour en admirer le contenu. Mais elle ne détecta aucune malveillance, le breuvage se révélait inoffensif. Elle but une gorgée. Une vague réfrigérante enveloppa sa gorge avant de se transformer en un feu doux qui se répandit dans ses membres pour les caresser de l’intérieur.

Tout en dégustant le liquide qu’elle analysa comme un mélange de menthe blanche, de poivre-argent et de gingembre, agrémenté d’une pointe de sauge, et bien sûr du sang O négatif, l’Ainée se livra à son tour à l’examen de son hôte.

Le Consort de Viktor était un être de taille moyenne, à l’ossature lourde, vêtu d’une ample chemise de soie écarlate ouverte sur une poitrine d’une blancheur soutenue. Celle-ci se révélait imberbe, large et musclée. Elle contempla ensuite le visage de son interlocuteur, doté de traits puissants et volontaires, traduisant l’impatience et une propension certaine à la violence, estima l’Aînée.

— Le vin est à votre goût ? demanda Kraven avec un sourire.

— Vous me comblez d’attention, mon cher ami. Je vais finir par me sentir gênée.

Le ton d’Amélia exprimait un amusement manifeste au coeur duquel pointait une étincelle d’intérêt. Elle goûta le vin, le gardant en bouche pour en savourer toute la finesse. Elle concéda au Consort un hochement de tête approbateur.

— Ce n’est qu’un modeste témoignage de mon admiration, votre grâce, reprit le Consort. Un avant-goût de la bonne entente que je désire instaurer entre nous.

— Il y a de quoi se sentir flatté ! rétorqua Amélia. Mais, je suis déconcertée par cette invitation. Il est étrange qu’un membre de l’Assemblée de Budapest veuille frayer avec celle du Nouveau Monde…

— Je préfère le terme « novateur ». Et pourquoi serait-ce si étrange ? Je ne conçois aucune raison de nous opposer. Les anciennes querelles ne nous concernent nullement, non ? Mon combat à moi, c’est de vaincre les Lycans ! ajouta Kraven, les yeux soudain embrasés d’une lueur fanatique. Quant à vos buts, votre grâce, poursuivit-il, ils restent les vôtres et je ne prétendrai pas m’en mêler. Cependant, je crois sincèrement qu’une alliance serait profitable. Très profitable… Vous riez de mon ambition ? s’exclama-t-il avec une légère grimace d’autodérision. Je suis ambitieux, c’est vrai. Pourquoi le cacher ? C’est précisément la raison pour laquelle j’ai tenu à vous rencontrer. Inutile de prétendre que nous naviguons dans les mêmes sphères, madame, mais au sein du clan, mon pouvoir s’accroît. J’ai mérité la faveur de Viktor…

— Je peux le croire, n’est-ce pas vous qui avez été chargé de diriger son assemblée pendant son hibernation ? Après tout, vous êtes celui qui a tué Lucian, le dernier chef des Lycans, un exploit vraiment… je vous félicite.

— Je vous remercie, dit-il en détournant les yeux.

— Et Semira ?

Kraven haussa les épaules et répondit d’un air détaché.

— Semira a perdu les faveurs de Viktor depuis sa défaite contre Angus, le chef de guerre Lycan de la région d’Epire. Elle a été exilée vers l’assemblée du Nord et Viktor s’appuie sur Sélène pour mener ses Agents de la Mort.

— Je vois… Maintenant, si vous me disiez pourquoi je suis ici au beau milieu de nulle, part à profiter de votre excellent vin ?

Kraven inspira longuement : il était temps de passer aux choses sérieuses. Surtout qu’Amélia n’était pas réputée pour sa patience.

— En effet madame, venons-en à l’essentiel.

— Je vous écoute.

— Voilà. J’ai – pardonnez-moi cette triviale expression – un problème à vous soumettre. Je veux faire éliminer quelqu’un. Pas l’un des vôtres, bien évidemment, précisa-t-il immédiatement afin d’éviter toute réaction offensée.

L’Aînée tenta de masquer son étonnement en portant la main à son lobe d’oreille :

— Un contrat, donc… Mais pourquoi moi, mon cher ? Qu’ai-je à voir avec cette sorte de… problème ?

— Laissez-moi évoquer la question dans son ensemble, madame, vous allez comprendre…

Kraven claqua des doigts pour ordonner que l’on resserve Amélia. Ce qui fut aussitôt exécuté par l’un de ses serviteurs.

— Vous savez bien évidemment que notre lutte contre les Lycans nous accapare énormément… Angus le Dévoreur, comme ils l’appellent – Que les Ténèbres l’engloutissent ! – s’est enfin décidé, nos services de renseignement sont formels : il lance une phase d’expansion à grande échelle en Europe de l’Est. Nos agents ont découvert la ligne principale de son projet : ses Lycans vont se déployer avec pour objectif de prendre contrôle de tous les grands axes jusqu’à nos territoires. J’ignore où et quand exactement ils agiront. Et notre assemblée n’a pas assez de troupes pour couvrir le front Est dans son entier. Mais je sais par contre qu’une fois ses positions stratégiques fortifiées, Angus sera libre d’envoyer ses monstres annexer région après région. Avec toutes les funestes conséquences que je vous laisse deviner. Ce sera la guerre, une nouvelle fois, et je peux vous assurer que si nous y sommes acculés, nous nous battrons jusqu’au bout. Nous sommes sans doute moins nombreux, je ne vous cacherai pas que les Grands Conflits de Lucian ont affaibli nos ressources militaires, mais il nous reste suffisamment d’Agents de la Mort, pour résister. Non, nous ne céderons à aucun prix !

— Une situation fâcheuse, j’en conviens. Tout à fait fâcheuse… Car la résultante en sera l’embrasement des territoires de l’Est ! Et si l’Est s’embrase, alors les autres territoires sombreront également. Mais que fait donc l’Assemblée de Corvinus ? N’est-ce pas elle qui contrôle l’Europe de l’Est ?

— Marcus est en sommeil, madame. Et son Assemblée est dirigée par son fils Nicolae. Et inutile de vous dire qu’il n’est pas…

— … apte à diriger ! Parlez sans détour Kraven, tout le monde sait que Nicolae ne vaut pas le nom qu’il porte.

Nicolae était le fils de Marcus Corvinus, mais il décevait son père car il passait ses jours à flirter avec des amants mortels. Même s’il était un Agent de la Mort, Nicolae livrait peu de combats. Et quand il combattait, il se montrait cruel et sadique. La seule qualité qui le sauvait, c’était son statut d’héritier d’un trône dont il n’hériterait jamais.

— Il reste tout de même le fils de Marcus, au même titre que la défunte Sonja, ou de votre propre fille Marichka. Mais il ne peut être écarté par le Haut Conseil, il nous faut un chef qui gouverne l’Assemblée de Corvinus.

— Et pour cela il faut… l’écarter.

— Oui madame ! Sa disparition est devenue une priorité, même les membres de son Assemblée sont unanimes : Nicolae doit partir.

Amélia hocha la tête, et regarda son verre de vin un moment, puis porta son regard bleu glacé vers Kraven.

— Vous me proposez donc à moi, une Aînée qui gouverne le Haut Conseil d’assassiner le fils d’un autre Aîné, c’est bien cela ? Donnez-moi une raison de ne pas vous démembrer là tout de suite ?

— La survie de notre espèce, madame. Et je parle aussi au nom de la noblesse. Nicolae est un dépravé qui ne mérite pas le trône de Marcus.

Amélia caressait pensivement sa chevelure noire. De l’autre main, elle saisit son verre de vin, s’accorda deux gorgées avant de répondre :

— Poursuivez, je vous prie.

Les yeux du Consort s’illuminèrent tels des lacs de lave baignés par un éclat lunaire. Il paraissait comprendre qu’il avait ferré l’Aînée.

— La tâche est ardue, voire impossible, soupira-t-il, la mine grave. J’en suis conscient… C’est bien pour cela que j’ai besoin de votre collaboration. Notre cible connaît la plupart de mes propres agents. Elle est constamment sur ses gardes. Infiltrer l’Assemblée de Corvinus à cet échelon est une affaire fort délicate. De surcroît, nos Agent de la Mort seraient trop facilement repérables si nous tentions de nous approcher de l’un des membres du conseil dans sa propre citadelle. Oui, madame, j’ai bien réfléchi… Je ne vois pas d’autre moyen de faire échouer l’invasion projetée par Angus, sans déclencher un bain de sang dans nos propres rangs et je ne vois qu’un agent des Ombres pour réussir… Et pourquoi je m’adresse à vous personnellement ? La réponse est simple : vous êtes Amélia de l’Assemblée du Nouveau Monde – sans flatterie aucune –, l’Ainée la plus subtile et le plus communicative de tous. La mieux placée pour laisser ses préjugés de côté, selon moi, et de véritablement juger de la valeur des informations que je vous ai livrées. Cette collaboration pourrait même ouvrir des horizons nouveaux à nos deux existences, si je parvenais à vous convaincre. Sans vous cacher que si je réussis cette mission, Deux Assemblées vous seraient reconnaissants…

— Je vois…

Amélia continua de flatter sa chevelure durant deux bonnes minutes, laissant son interlocuteur dans l’expectative. Si le Consort de Viktor disait vrai, elle se devait d’intervenir. Elle ne pouvait tolérer que les Territoires-Est perdent leur indépendance sacrée. Oui, elle devait s’en mêler.

— Vous avez bien fait, mon cher Kraven, de vous adresser à moi, reprit-elle. Si vos informations sont exactes, et je saurai bientôt si c’est le cas, il est hors de question que les Lycans étendent leur influence au-delà de ce que j’estime raisonnable. Malgré la difficulté présentée, votre plan me semble sensé. Je puis peut-être intervenir pour éviter une guerre. Encore que nous devions…

— …nous mettre d’accord sur les avantages que vous en retirerez ? la devança Kraven. Quel serait votre prix ?

— Mon prix est simple : je veux soixante dix pour cent des parts de Ziodex Industries, ainsi qu’un siège dans l’Assemblée de Viktor.

Kraven manqua s’étrangler. Voilà qui n’était pas prévu. Amélia se montrait plus gourmande qu’il n’avait espéré !

— Mais…

— Allons, mon cher Consort, je sais que vous en avez le pouvoir. Viktor vous tient déjà en haute estime, vous l’avez vous-même affirmé… Antigen n’a aucun intérêt financier pour vous, ma demande ne présente donc aucune menace pour l’assemblée de Budapest. Sans compter que la mienne a pleinement démontré qu’elle n’avait nul désir de conquête.

Irrésistible, Amélia souriait de toutes ses dents. Elle se savait en position de force. Une telle demande permettrait à Kraven de comprendre qu’effectivement on jouait à présent dans la cour des Puissances.

— Mais…

Tandis que s’opéraient les tractations, un tout autre échange avait lieu sur l’un des versants de la vallée. Une femme en tenue noire moulante visait Kraven avec un fusil sniper 300 Remington Ultra Mag. La jeune femme n’avait de jeune que l’apparence. Elle demeurait allongée dans l’herbe, et ne bougeait pas d’un pouce. Si Kraven ou qui que ce soit tentait de faire un geste déplacé envers sa maîtresse, elle lui logerait une balle en munition ultraviolette capable de le tuer sur place. Elle tendit le doigt et toucha son oreillette.

— Combien sont-ils ? demanda-t-elle d’une voix douce.

— Deux escadrons, trois tireurs, plus un embusqué à plus de cinq cent mètres sur ta droite, répondit une autre voix au timbre de ténor.

— J’ai déjà repéré celui-là, dit-elle en levant un sourcil. Cela fait beaucoup de puissance de feu pour une rencontre secrète, tu ne trouves pas ? Sans oublier que je reconnais ici un parfum très familier.

Sanglé dans la tenue de combat noire des Agents de l’Ombre, Damian ne répondit rien. Une grimace apparut toutefois sur son rude visage, éclairé par des yeux d’un bleu intense, perçants et froids. Il était originaire d’Europe Centrale mais personne ne savait où exactement. L’assassin passa une main halée dans sa courte chevelure noire.

— Tu peux la situer ? demanda-t-il à sa coéquipière.

Que pouvait signifier la présence de la fille d’Amélia en ces lieux ? dit-il dans son fort intérieur

— Sans bouger de ma position, non, répondit Mireille, originaire quant à elle de France.

Si elle était moins grande que Damian, elle était toutefois très svelte. Son aura était un mélange de sensualité et de froideur guerrière qui ne manquaient pas de charme. Mireille Du Claire était née au début de la guerre de Cent Ans. Elle avait été témoin de tant d’événements historiques qu’elle aurait pu enseigner l’histoire dans une université de Paris. Comme la mort de Jacques de Molay sur le bûcher, ou la reconquête D’Angleterre par Isabelle la Louve de France, avec l’aide de son amant Mortimer. A cette époque, elle était déjà un vampire sous les ordres d’Amélia et chevauchait à ses côtés pour combattre les Lycans qui avaient ravagé la Bourgogne.

Mireille était aussi commandant des Agents de la Mort, mais il lui arrivait de faire équipe avec Damian pour des missions d’espionnage ou d’assassinat.  

— Et c’est pour cette raison que je ne vais pas m’y risquer, affirma-t-elle de sa voix de basse. Pas besoin de te rappeler nos instructions. Et puis, ce qu’elle fait la regarde. C’est la fille de notre Aînée, ne l’oublie pas… 

Mireille garda le silence un moment puis ajouta amusée :

— Dis donc, mon mignon ténébreux, à propos de toi et de Marichka ? Lors d’une réception a New York, au Nid d’Aigle, la semaine dernière… Elle a passé la soirée à te tourner autour. J’ai bien vu que tu lui plaisais. Et Damian par-ci, et Damian par-là… Mais qu’est-ce qu’elle peut bien te trouver, je me le demande ?

— Si je te disais que je ne lui fais pas confiance, tu me ficheras la paix ?

— C’est elle qui ne te fichera pas la paix. Et je crois qu’elle continuera, tant que tu ne lui auras pas cédé. Elle ne supporte pas qu’on lui résiste.

Damian toujours caché dans l’ombre, fit une grimace.

— Je m’en fous de sa libido, et maintenant concentrons-nous si tu veux bien. Que fait Kraven ?

— Amélia se lève, annonça la guerrière aux cheveux blonds. Kraven aussi. Ils se saluent… Elle fait le signal. Tout va bien…

Soudainement, un puissant hurlement se fit entendre. Damian regarda vers l’Est et fronça les sourcils. Ce n’était pas le cri d’un loup.

— Des Lycans ! grogna furieusement Damian.

— Je change de position, répliqua Mireille d’une voix maîtrisée.

— Bien reçu.



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