[Horror]Je les ai tués, aussi froide que la glace...

Chapitre 1 : Première partie.

1402 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 03:06

Londres, Avril 1889

Une ombre passa dans la nuit entre les maisons lugubres. Seuls quelques lampadaires sur son chemin permettaient d'entrapercevoir son visage dissimulé par un capuchon. Un visage fin, sans aucune imperfection, de court cheveux paille tombant sur ses frêles épaules et deux sublimes pupilles d'une couleur saphir. Sur ses lèvres minces était peint un doux sourire remplie de joie. Jamais on aurait put croire que c'était elle la responsable du massacre à quelques pas de là. Et s'était ça qui l'amusait. Personne ne se doutait de la véritable identité de Jack l'éventreur...

Le soleil se levait sur la capital nébuleuse de l'Angleterre. Il ne devait pas être loin de six heure du matin et les habitants commençaient doucement à émerger de leur sommeil. Les plus matinales d'entre eux se pavanaient déjà dans les rues brumeuses de Londres. Cela aurait put être une belle journée de printemps ensoleillé mais un hurlement perçant raisonna dans toutes les ruelles de la ville. Les personnes alentours se précipitèrent vers l'origine du cri, et bien vite des murmures de peur parcoururent les rangs des individus. Là, allongé sur le sol en pavé, se trouvait le corps mutilé d'une jeune femme. Comme les autres, son utérus et son vagin avaient été retiré avec une précision chirurgical et les deux organes gisaient à droite de son corps. Son foie, sa rate ainsi que sa vessie se trouvaient à gauche. Les intestins, quant à eux, étaient sous sa tête, servant comme d'oreiller à la jeune femme. Son cœur avait lui aussi été prélevé mais il ne demeurait nul par. Il l'avait emporté avec lui. Mais ce n'était qu'un détail. Le plus important était qu'après plusieurs mois, il avait de nouveau frappé et jeté son dévolu sur une énième prostituée.

 

Il était dix heure passé quand les rayons du soleil vinrent chatouiller les paupières de Rinda. Elle se leva doucement pour ensuite se diriger vers ce qui était une toilette – uniquement composé d'un lavabo usé et d'un miroir fendu et crasseux. Après s'être lavé en vitesse avec l'eau, la blondinette enfila ses habits de tout les jours – un pantalon en toile de jute kaki en lambeaux s'arrêtant aux genoux et un simple t-shirt sale de couleur noir – et se chaussa de ses éternels souliers usés sans talons. Avant de sortir de sa chambre sous un toit qu'elle louait pour trois francs, la jeune fille prit sa cape à capuche qu'elle mit sur ses épaules puis descendit dans la ruelle avec un visage de marbre et marcha vers son travail. Il y avait peu de monde dans les rues. Peut-être – même sûrement – en raison de la macabre découverte plus tôt ce matin.

Rinda fit quelques pas dans l'avenue quand un vendeur de journaux l'accosta, brandissant le billet du jour :

« Joséphine Phills a été tué ! Jack l’Éventreur à de nouveau frappé ! »

L'adolescente regarda le journal. On pouvait voir sur la première page le corps meurtri de la nouvelle victime ainsi que le titre en gros “Joséphine Phills assassinée.” La blondinette continu son chemin en direction de l'entreprise de textile qui l'employait mais elle n'avait plus cette expression froide sur le visage, un sourire s'était glissé sur ses lèvres. Ou plutôt un rictus malsain.

 

Réellement, Mikulia n'avait aucune envie d'aller à son rendez-vous de ce soir. De ses trente-deux ans, elle commençait à en avoir marre de son métier de prostituée. Surtout en vue de récent événements. Mais elle le devait. Il lui fallait cet argent pour vivre. Et puis c'était son employeur qui l'avait obligé à y aller. La jeune femme soupira en enfilant ses bas avant de parti. L'adresse qu'on lui avait donné était 13 rue St. Jame's Street, correspondant à un certain Kaito Shion.

Sa main pâle gantée de dentelle noire s'abattit sur la porte en bois de la maison appartenant à son client. Une voix pour le moins féminine l'invita à entrer. Un instant, Mikulia hésita. Et si elle s'était trompé d'adresse ? Non, le numéro sur la porte était bien le 13. Tant pis, elle n'a qu'à entrer, et si ce n'était pas l'homme qui avait commandé ses services, elle repartirait. La jeune femme posa sa main sur la lourde poignée en fer et entra dans la bâtisse.

En premiers lieux, la demoiselle aux cheveux cyan ne remarqua personne dans la masure. L'endroit semblait vide et sans vie – depuis un moment déjà vu l'épaisse couche de poussière sur les meubles et le sol. Pourtant, l'endroit était éclairé d'une douce et chaude lumière provenant du lustre au centre de la pièce. Pendant quelques minutes, Mikulia s'attarda sur les différents mobiliers de ce salon. On pouvait y trouver tout de suite à droite en y entrant une commode où avait été disposé un vase en porcelaine avec à l’intérieur des fleurs séchées qui n'avait pas été changé depuis des lustres, mais qui laissait encore une trace subtil de leurs doux parfums d’antan. De l'autre côté – à gauche – était entreposé un petit bureau – un Bonheur du Jour – noir avec de remarquables dessins en or. Il y avait aussi dans la pièce une chauffeuse ainsi qu'un siège gondole à la banquette de velours rouge. Devant la sublime cheminé en marbre, où se trouvait diverses babioles, se dressait un canapé à la toile bordeaux, et à ses côtés, un cabriolet de la même couleur. La jeune femme fit quelques pas dans le salon et le parquet acajou grinça. Absorbée par la contemplation des lieux, elle en avait oublié la raison de sa venu dans cette endroit, mais une voix la fit sursauter, et par la même occasion sortir de sa torpeur :

« Tu es enfin là. »

Une tête blonde apparu derrière le dossier du sofa pour regarder Mikulia, un rictus aux lèvres.

« Euh... Je... » balbutia-t-elle en reculant.

La jeune fille qui lui faisait face s'était levé et marchait vers elle. La demoiselle aux cheveux cyan buta alors contre la pote. Quand elle voulut ouvrir celle-ci, elle était mystérieusement verrouillé. La blonde approchait dangereusement, les mains dans le dos, l'air de rien. Sans savoir pourquoi, la jeune femme avait le sentiment d'être en danger, que ce rendez-vous d'un soir allait mal se terminer.

« Oh, tu veux déjà me quitter... Maman ? »

Maman ? La jeune fille sorti alors ce qu'elle cachait dans son dos – qui se trouvait être un long bâton assez épais – et le brandi en l'air. Mikulia ressenti une douleur atroce à la tête avant de s'écrouler sur le sol dans un bruit sourd et de s’évanouir.  

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