RP - Les origines d'Aradam

Chapitre 1 : Draenor

1996 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 24/06/2019 13:16

Il avait toujours pensé devenir vendeur. Cuisinier peut être. Chasseur, à l’extrême limite. En revanche, se battre pour, au nom et avec la Lumière ? Jamais.


Son enfance fût… Fade. Malgré l’amour inconditionnel que lui portait ses parents, il s’était toujours sentit différents. Il n’avait pas une foi aveugle envers la sainte Lumière comme la plupart de son peuple, il la trouvait même un peu inutile, voire carrément injuste envers eux lorsque ses parents lui contèrent comment le haut prophète Velen les avait sauvés de la Légion ardente et surtout de Kil’Jaeden. Combien avaient péri lors de cette fuite mémorable ? Combien avait été torturés ? Combien avait succombé et vendu leur âme au titan noir ? Non, définitivement la Lumière aurait pu faire plus et sauver plus de monde, s’était-il dit en voyant les larmes emplir les yeux de son père.

Il errait ainsi dans cette vie, ne sachant pas quel était son but, ce qu’il voulait devenir ou faire, ne croyant pas en la Lumière, lui en voulant presque.

Heureusement, un miracle se produisit : ses parents eurent un deuxième enfant, un autre garçon. Il ne sut jamais comment ni pourquoi mais lorsque ses parents lui déposèrent l’enfant dans les bras et que ce dernier plongea ses grands yeux bleus dans les siens, il comprit que son but était là, serré contre son cœur, suçotant une de ses tentacules et bavant allègrement sur son torse. Les doutes furent chassés, la douleur balayée et il ne vit plus que par lui, son précieux petit frère : Anuzi.


A partir de cet instant ils devinrent inséparables. C’était assez rare pour des enfants comme eux de s’entendre aussi bien au vu des années qui les séparaient –presqu’un siècle. Cependant il revivait cette enfance avec son frère, celle que ses doutes et errances avaient gâché. Il repoussa même ses leçons de combats afin de les commencer en même temps qu’Anuzi. Ils passèrent donc les années suivantes à jouer, aimer, regardant naïvement ce monde qui les entourait et qui était leur foyer : Draenor.


Lorsqu’Anuzi fût assez grand pour comprendre le monde, il devint son exacte opposé : un croyant en la sainte Lumière, ouvrant son esprit et son cœur à cette entité qui brillait de mille feux dans ses yeux et son sourire.

Quelques temps plus tard, ils furent assez âgés pour s’entraîner au maniement des armes ensemble, et d’autres différences se firent sentir… Anuzi n’était vraiment pas fait pour ça : il tremblait et paniquait dès que les armes étaient déposées dans ses mains. Lui en revanche se sentit tout de suite à l’aise, maniant les bâtons d’entraînement avec dextérité sans pour autant se démarquer des autres élèves. Cependant, savoir qu’il était responsable de la protection de son petit frère suffisait pour le maintenir à la hauteur de ses congénères.

Ils vécurent ainsi près de deux siècles, satisfaits de leur vie. Son hésitation quant au but de son existence et à ses croyances étaient chassées par sa lumière : Anuzi, et tout allait bien dans le meilleur des mondes. Sauf que. Tout n’allait pas bien. Ce n’était pas le meilleur des mondes… Leur naïveté se vit rapidement écrasée.


Cela commença par leurs parents qui décédèrent lors d’une sortie : leur groupe fut attaqué par des ogres et il n’y eut aucun survivant. Ce fut brutal, rapide, tout comme leur entrée dans le monde des adultes étant donné qu’ils étaient maintenant responsables d’eux-mêmes. Ils n’eurent presque pas le temps de les pleurer…

On emmena leur dépouille à Auchindoun et ils purent leur faire un dernier hommage. Cependant, Anuzi, subjugué par la paix et la communion avec la Lumière qui régnait en ces lieux, décida de rester. Il rejoint rapidement l’ordre des Auchenaï, et lui fit de même afin de rester à ses côtés, malgré le peu de foi qu’il avait en la Lumière.


Finalement, une deuxième vague de malheur s’abattit sur eux, implacable, violente et brutale.


Étant devenus prêtres, les deux frères et leurs compères à Auchindoun n’avaient jamais eu affaire à des orcs. Ils savaient que leur peuple échangeait avec eux au niveau du commerce et de façon très courtoise mais c’était tout. Ainsi, lorsque les orcs soi-disant si paisibles attaquèrent le sanctuaire, la surprise fut totale. Au début ils n’entendirent que des bruits étouffés, mais rapidement les hurlements parvinrent à leurs oreilles. Sans réfléchir, ressortant de vieux réflexes, il s’empara d’un chandelier non loin et, s’en servant d’arme de fortune, se prépara à protéger de sa vie celui qui était plus important que l’univers lui-même.

Les orcs arrivèrent soudainement de tous les côtés, hurlant, fou de sang et de massacres, certains grognant et d’autres scandant plus intelligemment : POUR LA HORDE ! POUR GUL’DAN !

Malgré le tumulte, la peur et la puanteur qui emplissait l’air, il sentit la main de son petit frère quitter son dos et se retourna juste à temps pour voir un orc vert –n’étaient-ils pas bruns de bases ? - aux yeux rouges flamboyants de folie écraser la tête d’Anuzi d’un coup de massue.


Il ne hurla pas. Ne bougea pas. Sa force le quitta alors qu’il voyait le sang bleu couler sur le sol, s’échappant par à-coups de la nuque broyée, et la douleur fut soudain si forte qu’elle le mit à genoux. Alors qu’il commençait à se dire que la mort valait mieux que ce vide écrasant dans son cœur, une explosion retentit, envoyant des débris de pierres partout aux alentours. Cela tua l’orc qui continuait de sourire malgré la mort, et cela le plongea dans un coma profond où il se vit accorder un long moment de répit.



Il ne le savait pas, mais il fût l’un des seuls survivants de ce massacre. L’explosion tua la plupart des orcs, ce qui sauva les blessés et les cadavres de la souillure habituelle de ces amateurs de tuerie. Ils furent les seuls de Draenor à échapper à cette violence gratuite, alors que dans le reste de la planète torture, viols et autres joyeusetés furent soudain monnaie courante… Le peu de Draeneï qui survirent à cela durent se cacher sur une planète qui avait été un foyer, un repère les cachant de Kil’Jaeden et de la Légion Ardente. Avant de suivre de nouveau le haut prophète Velen vers un abri, certains survivants passèrent par Auchindoun, attrapant rapidement les blessés, abandonnant ceux dont les chances de survies étaient trop faibles. Respirant encore malgré ses blessures, la Lumière semblant le maintenir en vie, il fit parti des rares chanceux à gagner son voyage vers le nouveau repère.

Ses blessures étaient terribles : ses compères prêtres mirent des mois à le retaper, guidés par une Lumière toujours présente en lui, et pourtant il ne sortit pas encore de son coma.

Il fût de nouveau déplacé : de sa cachette sordide en Draenor il se trouva passager de l’Exodar, un nouveau vaisseau, censé les amener loin de la folie de Kil’Jaeden, bien décider à exterminer le moindre d’entre eux.

Le Destin se moqua alors de lui, le faisant quitter le monde des Songes de la même façon dont il y était entré : par une explosion violente qui bouleversa, de nouveau, le peuple Draeneï.


Il ouvrit donc les yeux, après tant d’années dans une inconscience tranquille, suite à une secousse violente. Il tenta aussitôt de se mettre debout, l’adrénaline alimentant ses veines, la peur et la confusion le poussant à user de ses muscles atrophiés. Cependant le prêtre non loin de lui accourut aussitôt, tentant de le calmer malgré ses propres blessures. Une fois un peu plus calme et plus conscient de son entourage, il comprit grâce aux explications de son sauveur que les Draeneï avaient fui sur un autre monde, encore, mais que l’atterrissage n’avait pas été une réussite et qu’il y avait beaucoup de perte, encore. C’était d’ailleurs un miracle qu’il soit encore en vie, et le prêtre vit cela comme une bénédiction de la Lumière qui semblait ne pas l’avoir quitté depuis Auchindoun.

A l’entente de ce nom, ses souvenirs le submergèrent alors, la douleur, la culpabilité et un sentiment d’impuissance le faisant de nouveau tomber dans l’inconscience. Une inconscience emplit cette fois non pas de douce Lumière, mais de ténèbres, de haine et d’envie de vengeance, le corps décapité de son petit frère envahissant la moindre de ses pensées.

Lors de son second réveil, il resta calme. Il ne pleura pas la mort d’Anuzi ou de son incapacité totale à le protéger. Il se contenta de rester sur sa couche, les yeux dans le vide, sans plus bouger, manger ni boire malgré les demandes et sollicitations du prêtre.

 

 

Quelques semaines plus tard, alors qu’il commençait sérieusement à dépérir, un humain vint le voir. Le prêtre qui s’occupait de sa guérison lui avait conté l’histoire des différentes espèces présentes sur cette planète, et il n’eut aucun mal à identifier la créature debout devant sa couche… Cependant, l’homme face à lui semblait… Irradier de Lumière. Etait-ce un prêtre également ? Pour la première fois depuis des jours et des jours, ses yeux brillèrent d’un semblant d’intérêt. Non, il n’était pas un prêtre… Le marteau posé à ses pieds semblait usé, prouvant qu’il avait déjà tué des ennemis. Un prêtre, se battre ? C’était incompréhensible, impossible !

L’humain se présenta, usant d’un langage que le prêtre lui avait permis de comprendre malgré le fait qu’il refusait de parler. L’homme lui conta l’histoire d’Uther le Porteur de Lumière. Il lui parla des Paladins. Il lui dit que la Lumière était toujours présente en lui malgré la haine qui semblait briller au fond de ses yeux et il lui proposa d’intégrer son ordre, de se servir de tout cela pour faire le bien autour de lui. Il partit ensuite, le laissant réfléchir. Il mit peu de temps à prendre sa décision, un des arguments de son interlocuteur résonnant dans sa tête, prenant de plus en plus d’ampleur à mesure que le temps passait : vaincre la Horde. Vaincre ceux qui dirigeaient cet ennemi qu’ils avaient en commun. La Lumière, malgré sa réticence et son incertitude, brillait de plus en plus en lui, et il vit en cela un signe que l’esprit de son frère, dans la pureté de sa Foi, l’encourageait dans sa démarche. Le visage de l’orc ayant bouleversé son existence apparût dans son esprit, les noms que lui et ses compères hurlaient alimentant sa haine et lui donnant un seul but : tuer la Horde.


Arrêter la Légion.


Tuer Gul’dan.

Laisser un commentaire ?