Ceux qui brûlent dans la lumière

Chapitre 24 : Le début de la fin

3181 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 03/08/2020 21:25

Le début de la fin


Le tonnerre gronde dans le ciel nocturne d’Azeroth et la pluie s’abat tel un torrent sur les portes vitrées de mon balcon. Je me retourne de nombreuse fois dans mon lit pour essayer de retrouver le chemin du monde des rêves, mais en vain. Mon estomac se tords de douleur. Même si je sais très bien que le départ est pour après-demain, j’appréhende d’avance ce moment. Je pars en compagnie d’Anduin avec la première flotte en direction de Lordaeron. Nous accosterons au nord des clairières de Tirisfal. Mon corps entier est pris de spasme, je me redresse tant bien que mal et j'attrape la décoction que Yaedrel m’avait prescrit pour mes cauchemars. Par miracle, il m’en reste une fiole. J’en bois une gorgée avant de la reposer sur la table de chevet, attrapant par la même occasion la broche d’Anduin et la serrant dans mon poing, patientant que le remède m’emporte de force dans l’inconscience. 

Le lendemain matin, c’est avec une légère migraine que j’ouvre les yeux, quand ma dame de chambre ouvre brusquement les rideaux, laissant pénétrer une vive lumière dans la pièce. Je m’extraie avec violence de mon lit pour choisir des vêtements pendant que cette derrière fini de préparer mon bain. Depuis que le jeune Roi a officialisé notre relation, cette vieille bique a trouvé le chemin de la politesse, se forçant à sourire et s’arrachant des "madame“ courtois. Les regards qui étaient devenue indifférent avec le temps sont de nouveau tous brasquer sur moi. Leurs messes basses m’insupportent, mais le plus agaçant c’est certaines de ses filles de nobles qui me manque de respect ouvertement, m’insultant de leurs immondices, répandant des rumeurs grotesques sur moi mais feigne l’innocence et l’outrage quand on les confronte. Même si certaines de leurs remarques me blesse je préfère les ignorer et vaquer à mes occupations. Elle ne mérite pas que je m’en préoccupe.

Je me glisse dans ma baignoire de marbre. Les vapeurs de l’eau chaude combinées à mon mal de crâne me donnent des étourdissements. Je saisie le rebords d’une main tremblante alors que l’autre maintient mon front.

“ Je sors de ma chambre pour me retrouver dans le couloir des quartiers royales. J’emprunte alors un petit passage dérobé, un raccourci pour se rendre dans la salle du trône du palais de Fortonerre. Je pousse les lourdes portes de bois et de fer pour rentrer dans la pièce. Fières et déterminée, je marche dans la pièce du pouvoir. Mes pas résonnant sur le sol. Les orifices des casques vides des armures décoratives me fixent silencieusement. À l’autre bout, mon seigneur de père est assis sur le trône de cristal d’un bleu presque transparent. Sur sa gauche, son conseiller le plus proche et en bas des marches un homme avec une tenue exotique venue tout droit du continent aride du Sud-Est. En m’approchant plus près, je peux le discerner davantage. Il est plus vieux que moi, je dirais dans la vingtaine. Il a la peau caramel, les cheveux longs coupés court et noir de jais et ses prunelles sont d’une couleur topaze. Encore un. Certes, il ne manque pas de charme mais sa présence m’agace tellement que je ne retiens pas mon soupire d'exaspération. Je peux lire la colère dans les yeux de mon père à la vue de ma tenue même s’il essaye de le cacher tant bien que mal.

•        Père. Dis-je en faisant une révérence.

•        Ma douce enfant, Voici le Prince Dorian du royaume d'Eldagra.

•        Je suis venue de très loin pour vous rencontrer, Princesse, j’ai beaucoup entendue parler de vous et votre beauté ne tarit pas d’éloge. Dit-il d’une voix suave en saisissant ma main pour la baiser. J’ai hâte d’unir nos deux royaumes.

Je retire vivement ma main ne retenant pas mon dégoût, je me tourne vers mon père, déconcertée. Que veut-t-il dire unir nos deux royaumes ? Jusqu’que là il m’a juste présenté des prétendants. 

•        Le Prince Dorian a accepté d'unir nos contrées avec un mariage faisant abstraction de ta mauvaise réputation de refuser et d'humilier tous ceux qui t’ont demandé ta main.

•        Vous me fiancez de force !? M’énervé-je, outrée du comportement de mon père.

•        Tu ne me laisses pas le choix, tu vas avoir 17 ans quand quelque mois il est temps que tu te marie.

•        Il n'en est pas question ! Je m’y refuse ! Vous ne pouvez pas me forcer ! Avez-vous rien à faire du bien être de votre propre enfant ? Pourquoi, vouloir me marier et m’envoyer dans une contrée lointaine alors que je suis votre seule héritière légitime au trône !?

•        Assez cesse tes enfantillages, tu fais honte à ton nom ! Hausse-t-il le ton.

•        Si oncle Maze était encore ici, il irait contre votre décision. Rétorqué-je, furieuse.

•        Ne prononce pas son nom devant moi, jeune fille, il ne mérite plus être un Archon. Gronde mon seigneur de père.

•        Pourquoi, qu'a-t-il fait !? L’interrogé-je.

•        Tu feras ce que je t’ordonne, point final. Quand cesseras-tu de me faire honte ?

Furieuse, je me mordille la lèvre inférieure et, prise d’une soudaine rage, j’arrache l’insigne de notre famille et je le jette au sol. Mon père se lève, les poings serrés et le visage déformé par l’affront que je viens de commettre.

•        Je préfère renier mon rang et mon sang et choisir l’exile que d’épouser votre prince fantoche. Dis-je d’une voix ferme en le confrontant du regard.

Les nobles présent ne cache pas leur surprise et les messes basses fusent par millier. Mon père ne peut cacher davantage sa rage. S’un geste de la main, il met fin à l’audience et le Prince Dorian quitte la pièce sans un mot avec les autres aristocrates qui ont assister à cette scène humiliante pour le Roi. Une fois seul, le Roi descends les marches, ramasse l’insigne et m’attrape le poignet.

•        Tu me vois comme un tirant mais je fais ça pour te protéger, en ce qui concerne ton oncle, il apportera notre perte… Dit-il, chagriné. “

J’ouvre les paupières, le plafond se dessine lentement au-dessus de moi, mes doigts glissent sur la soie de mes draps. C’est alors que je me rends compte que je suis de retour dans mon lit. Je me redresse avec toujours des douleurs à la tête et mes cheveux sont encore humide. Je suis confuse. Soudainement, la porte s’ouvre avec fracas. Trois silhouettes se dessinent dans l’encadrement. Yaedrel, ma dame de chambre et Anduin !? Celui-ci se tourne vers moi le visage déformer par l’inquiétude, il se précipite à mon chevet. S’asseyant sur le rebord de mon lit, ses yeux s’emplissent de soulagement quand il remarque que je suis éveillée.

•        Ma douce, comment te sens-tu ? Dit-il en me saisissant la main avec délicatesse.

•        Fiévreuse… Mais Anduin, je ne me souviens pas de ce qu'il s’est passé mise à part que je prenais un bain. Bafouillé-je, confuse.

•        Tu as perdu connaissance alors que tu te baignais, loué soit la lumière que ta dame de chambre sans soit rendu compte à temps, tu aurais pu te noyer… 

•        Quelle ironie de se faire vaincre par une baignoire alors que le départ est pour demain ! Essayé-je de plaisanter.

•        Il fallait mieux vous préparer à l’affrontement. Dit-il en essayant de sourire pour cacher son anxiété. 

Je lui souris me laissant tomber sur mon oreiller, Anduin demande alors à mon bouclier et ma dame de chambre de nous laisser seuls. Quand la porte se referme, son attention se porte vers moi, il pose sa main glaciale sur mon front. Ce n’est point désagréable, c’est même tout le contraire.

•        Tu es brûlante, Lynawen. Repose-toi, d’accord ? Personne ne t’en voudra si tu restes encore au lit.

Anduin tire ma couverture, me la remontant jusqu’au menton. Je sors mes bras au-dessus et prends la main d’Anduin dans la mienne.

•        Personne ne t’en voudra d’avoir peur, j’ai ouï-dire que c’est la première fois que tu vas mettre les pieds sur un champ bataille. Moi aussi je suis terrifiée, peur de ne pas être la hauteur de la tâche que je me suis imposée, de la tournure possible des événements et de perdre mon nouveau foyer, Yaedrel et surtout toi, Anduin… Tu es la tête à abattre…. Confié-je, désemparée.

Sa main tremble dans la mienne et ses yeux larmoient même s’il essaye de ne pas dévoiler sa faiblesse, mais je la vois.

•        Beaucoup d’innocents vont périr, qu’ils soient de l’Alliance ou de la Horde… J’aurai tant aimé éviter ce conflit. J’ai essayé de perdurer une paix certes relative. J’ai échoué, Sylvanas à provoquer ce conflit… je n’ai pas d’autre choix que de l’arrêter pour y mettre fin. C’est mon devoir.

•        Je sais… profitons du temps qu’il nous reste ensemble c’est peut-être les dernières… Répondé-je la voix étranglée par l’émotion.

Anduin baisse les yeux un instant avant de les plonger dans mes prunelles d’argent. Même si ça n’a duré que quelques secondes, pour moi le temps s’est figé. Le blondinet se baisse et retire ses bottes, son écharpe de cérémonie et son manteau qui laisse tomber au sol. Pour ma plus grande stupeur, ce dernier se glisse dans mes couvertures venant coller son corps contre le mien. Mon visage s’imprègne d’un rouge éclatant alors que tous les muscles de mon corps se raidissent et que mon cœur s’affole quand Anduin enfouit son visage dans ma nuque, sentant son souffle chaud sur ma peau… L’un de ses bras passe sous mon oreiller tandis que l’autre encadre ma taille. Je ne savais guère comment réagir et je n’ose bouger d’un millimètre je me contente de fermer les yeux.

Quand je les ouvre à nouveaux, je suis seule dans mon grand lit et le ciel c’est légèrement obscurci, j’ai dû m’assoupir…. Lorsque je me tourne du côté où se trouver Anduin, la place est encore chaude et c’est sur l’oreiller que je remarque un petit papier griffonner. Je le prends pour déchiffrer son contenue. “ Ma tendre Lynawen, je t’écris ces quelques mots car je ne voulais pas t’arracher à tes songes. J’ai des affaires à régler, pardonne moi d'être partie comme un voleur. Tout mon amour, Anduin. “ Malgré moi, un sourire orne mon visage à moitié endormie. Je m’extrais de mon lit et enfile les vêtements que j’avais préparé plus tôt. Je me porte mieux et j’aimerai parcourir les endroits que j’aime avant que la nuit tombe. Après, je n’en aurai plus l’occasion, sauf si on revient tous sain et sauf de Lordaeron. Je descends la salle du trône et le siège royal est vide mais des voix retentissent depuis la pièce de commandement. J’emprunte le chemin qui conduit jusqu’au jardin et, alors que je marche sur le chemin du bosquet de haie, une voix beaucoup trop familière se fait entendre. Pour avoir la confirmation que c’est bien la personne qui hante mes pensées, je me retourne vers là d'où proviennent les échos. Oui, c’est bien lui, ce druide arrogant surplombant de ses deux mètres de haut un gnome qui lui arrive à peine à la cheville. Je m’étais promise que si je le croisais je m’excuserai, alors je prends une grande inspiration et prends mon courage à deux mains pour aller à sa rencontre.

•        Lydran ! L’interpellé-je.

Subitement, l’elfe de la nuit se retourne dans ma direction. Ses pupilles s’élargissent de surprise mais elle laisse vite place à son sourire arrogant habituel. Le druide échange quelques mots avec le gnome à ses pieds avant de venir vers moi avec entrain.

•        Beauté au yeux d’argent ! Qui aurai crû que vous viendriez de vous-même jusqu’à moi. Dit-il avant de s’approcher un peu plus prés.

•        Eh bien, n’en prenons pas l’habitude, c’est exceptionnel. Rétorqué-je en reculant d’un pas.

•        Vraiment ? Enchaîne Lydran avec son sourire sauvage. Alors que me vaut votre visite ?

•        Je voulais m’excuser d’avoir levé la main sur vous, même si vous l’aviez mérité, je regrette et aussi… J’attrape la chaînette de son collier pour le passer par-dessus mon manteaux. Merci pour le cadeau, je n’aurai pas dû refuser de la sorte. J’apprécie le geste, vous vouliez être gentil.

Lydran, interloqué, glisse sa main le long de son visage. Il ne s'attendait apparemment pas à ça venant de moi, il incline son visage sur la gauche et voilà le retour de ce sourire qui m’agace tant. Il s’approche de moi et penche à mon niveau son visage beaucoup trop proche du mien.

•        Vous êtes froide avec moi, mais en réalité vous m’aimez bien. Exclame le druide, amusé.

•        Quoi !? Vous vous faites des idées ! Répondé-je, embarrassée, tout en reculant.

Il se redresse en posant une main sur sa hanche tout en riant alors que l’autre balayait sa chevelure bleu-nuit.

•        Je considère que nous sommes amis, à moins que vous n'en vouliez un peu plus, Beauté au yeux d’argent. Promis, votre petit Roi n’en saura rien.

•        Vous êtes fou ! Rétorqué-je, outrée.

Je lui tourne le dos et accélère le pas pour mettre le plus possible de distance entre lui est moi. J’essaye d'être gentille et compatissantes et lui il m’horripile toujours autant ! Quand j’arrive enfin au bosquet de haie, Yaedrel est planté là, mon arc reposant sur le gazon et lui tenant fermement une épée à une main. L’expression sévère, il me la lance à mes pieds.

•        Vous voulez jouer à la guerrière, soyez en une ! Gronde Yaedrel.

•        J’ai déjà dit que ….

Je n’ai même le temps de prononcer un mot que Yaedrel fonce sur moi, armé de sa masse de cristal violet. Son arme se percute mon bouclier de lumière que j’ai, de justesse, invoqué. Mes mains tremblent sous la puissance du coup asséné. Qu’est-ce qu’il lui prend ? Yaedrel n’a jamais était aussi violent dans nos entraînements. Il relève son arme pour frapper à nouveau sur mon bouclier qui résiste mais le troisième coup le brise et le cristal qui compose son marteau s’arrête pile devant mon visage. Les yeux écarquillés de terreur je me laisse tomber sur les fesses.

•        Les soldats sur le champ de bataille ne seront pas aussi cléments que moi. Prenez votre épée et debout !

Cette séance improvisée est extrêmement difficile, tous mes muscles sont mis à rude épreuve tous comme mon énergie magique. Mon bouclier ne ménage pas ses coups, certains me blessent réellement. Je sais que j’en suis capable, c’est avec beaucoup d’acharnement que je réussie à mettre le géant bleu à genoux. Mais mon mental et mon corps vidé de toute force, je m’effondre sur les genoux, le sang coulant de ma bouche que j’essuie d’un revers de la main. Mais j’ai réussie à prouver à Yaedrel que je ne suis pas une poupée vulnérable, je suis apte à me défendre et à me battre pour mes convictions. Il me tend la main pour m’aider à me relever et, ensemble nous regagnons mes appartements où nous partageons un repas.  



/ Un chapitre plus court que le précédant, certes, mais qui fait transition sur la bataille de Lordaeron. En tout cas, j'espère que vous avez apprécié ce chapitre et n'hésitez pas à laisser votre avis en commentaire ça fais toujours très plaisir. Bonne soirée/journée à vous. /

PS : Je voulais remercier deux lectrices/lecteurs anonymes qui m'ont laissée des commentaires qui font très plaisir mais que j'ai vu très tardivement car on reçois pas de notification :/ J'ai du check tous mes chapitres pour les voir. Donc je vous remercie ici. :)

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