Dragons - Volume I : l'Ordre

Chapitre 24 : 24

3887 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 24/08/2019 22:58

Cela faisait plus d’une demi-heure depuis le début de l’assaut sur Staghelm. Les morts dans les deux camps se comptaient en centaines tandis que de nombreuses colonnes de fumée s’élevaient du lieu assiégé. L’armée déviante était aux portes de la forteresse et tentait d’y pénétrer par de nombreuses échelles de siège tandis que les soldats en contre-haut jetaient tout ce qu’ils pouvaient encore trouver à leurs pieds et qui pourrait venir à bout des attaquants, à court de flèches depuis quelque temps déjà.

Ce n’était plus qu’une question de minutes avant qu’une brèche ne soit ouverte dans le mur à côté de la porte principale. Celle-ci, munie d’une grille en acier de presque dix centimètres d’épais ne serait jamais tombé tandis que de nombreux attaquants utilisant piolets et masses pouvaient venir à bout d’un mur de briques à force d’acharnement.

Le commandant était depuis un moment descendu dans la cour de la forteresse et s’était rendu compte de cette réalité. L’homme savait qu’une fois le mur franchi, le flot d’ennemis se déverserait sans fin dans l’enceinte du château. Jusqu’à maintenant, l’armée avait pu minimiser les pertes tout en infligeant le maximum de dégâts, mais une fois la brèche ouverte, ce rapport de force risquait bien de s’inverser.

Encore quelques minutes passèrent dans cet enfer de feu, de sang et de hurlements, le mur sembla sur le point de céder. Le commandant fixait cet endroit du regard depuis déjà quelques minutes et soudainement, l’homme fronça des sourcils et s’écria : « C’est le moment !! » tout en levant sa main droite en l’air.

L’instant d’après, une grande porte dans le château s’ouvrit et en sortit une trentaine de destriers équipée d’une épaisse armure et montée par des piquiers tout aussi bien protégés. La cavalerie s’empressa aux portes principales en pleine ouverture. Déjà quelques déviants se précipitaient dans l’enceinte, mais s’aperçurent rapidement de la ruée qui leur fondait dessus. Le contact fut violent et les chevaux ne s’arrêtèrent à aucun instant, piétinant les ennemis tandis qu’ils se faisaient empaler sur les piques de leurs cavaliers.

La charge poursuivit jusqu’au point où la majorité des déviants s’était rassemblée, là où le mur allait céder. Les destriers firent une percée éclair en plein dans l’attroupement tandis que les soldats qui les suivaient aussitôt derrière se lançaient sur les ennemis de l’état, en pleine confusion. Le contingent de déviant se faisait rapidement maîtriser sous le poids des haches et des épées des soldats entraînés. L’infériorité numérique tout simplement rendue caduque par cet engagement millimétré.

Le commandant qui était remonté dans sa tour observait la progression de son armée sur le groupe adverse et finit par froncer des sourcils tandis qu’un de ses officiers commenta :

— C’était une brillante idée mon commandant… Nous devrions pouvoir tenir l’entrée et nettoyer ce qu’il reste de ces déviants rapidement.

— Le combat n’est pas encore terminé… Mais nous ne devrions pas le perdre. L’ennemi a un point faible bien trop évident.

— Quel est-il exactement mon commandant ?

— Les déviants ne se battent pas tous ensemble… Certains représentent la Horde, d’autres l’Alliance. Leur haine les uns envers les autres est bien trop grande pour accepter de s’unir contre nous, expliqua l’homme. Les déviants n’ont jamais été une réelle menace pour cette simple raison… Ils sont trop occupés à se faire la guerre entre eux… continua-t-il.

— Mais dans ce cas… Pourquoi se sont-ils tous rassemblés ici ? Pourquoi nous attaquer ?

— C’est quelque chose que je ne comprends toujours pas… Peut-être le saurons-nous un jour. En tous les cas, nous gagnons cette bataille uniquement pour cette raison. Leur nombre et leur volonté étaient bien supérieurs aux nôtres.

Sur les derniers mots du commandant, l’officier rebaissa son regard vers la mêlée qui se tenait encore devant les portes de la bâtisse. Les soldats d’Avalon s’en sortaient bien mieux à vue d’œil et tandis que les rangs déviants finissaient par se rompre, fuyant pour leurs vies, les autres attroupements autour du fort commencèrent à leur tour à perdre tout espoir de faire tomber cette place forte.

L’infructueuse tentative de ces hommes et femmes, animés par un désir de vengeance éternel eut tout de même raison de plus de cent cinquante soldats d’Avalon et avait très lourdement endommagé le fort de Staghelm. Cet évènement serait sans nul doute gravé dans l’histoire comme la plus sanglante des batailles de cette guerre civile sous l’empire d’Avalon.

Mais tandis que le calme revenait peu à peu, laissant le bruit des foyers incandescent et des pleurs prendre le dessus sur celui des lames s’entrechoquant, très loin d’ici, le calme était total.

~*~

Cela faisait bientôt trente minutes qu’Arthas et Sélène naviguaient à l’aveugle. Les nuages s’étaient rapidement formés dans le ciel et avaient fini par masquer toute source de lumière éventuelle pour les amateurs en navigation. Par chance, ou certainement car cela avait été prévu pour, un grand phare sur Rut’theran leur servait de guide dans ce néant aqueux. L’homme était resté debout collé au mat depuis le début de la traversée sans piper mot. Il n’était pourtant pas dans ses habitudes d’être intimidé par une belle femme, ayant plutôt tendance à vouloir les flatter autant que faire se peut. Mais pourtant, face à cette belle blonde au passé sulfureux, l’homme ne savait quoi dire.

Sélène était pour sa part assise dans l’embarcation et regardait au loin, n’ayant pas eu un seul regard pour l’homme depuis leur départ quand finalement, le futur empereur se tourna vers elle et engagea enfin la conversation :

— J’ai longtemps cru Vincent être responsable de tout ce qu’il se passe en ce moment. Son détachement d’Avalon, sa façon de défier l’autorité et de faire ce que bon lui semble. Je voulais le voir enfermé, voire pire.

La blonde fixait enfin l’homme d’un regard chargé de curiosité avant de reprendre d’une voix ferme :

— Pourquoi me dire ça ?

— Je sais aujourd’hui que j’avais tort sur bien des choses. On a tendance à avoir peur de l’inconnu et c’est ce que j’ai fait avec lui. À force de chercher, il m’a donné l’importunité de connaître son histoire, ce par quoi il était passé. Et aujourd’hui je sais à quel point j’étais dans l’erreur. Juger les gens est chose aisée, mais on a tendance à ne pas apprendre à les connaître avant.

Sélène écouta attentivement l’homme tandis qu’il la regardait de son regard le plus sérieux.

— Je ne ferais pas cette erreur avec vous… Si Vincent vous fait désormais confiance, j’en ferais de même, rajouta l’homme.

— Et bien c’est très aimable de ta part. Je rêvais d’avoir la confiance d’Arthas… commença la femme, tendant la perche à son voisin.

— Menethil. Arthas Menethil. Je serais l’empereur d’Avalon dans quelques mois.

— Je vois… Pourquoi prendre tant de risques en retournant sur Darnassus dans ce cas ? s’intrigua la femme.

— Je vous l’ai déjà dit, je ne tourne jamais le dos à un combat loyal.

La femme finit par lui sourire, presque amusée des paroles si sûres de lui de l’homme avant de commenter :

— Commençons par nous tutoyer. Et ensuite, évite de tourner le dos aux récifs sur lesquels on est sur le point de s’écraser.

L’homme tourna aussitôt la tête et aperçut en effet quelques rochers qui sortaient de l’eau. Les toucher aurait sans nul doute percé la frêle coque de leur petite embarcation et Arthas s’attela à zigzaguer entre les obstacles à peine discernables tandis que Sélène éclatait de rire. Qu’y avait-il réellement d’amusant à cela ? Et pourquoi l’avertir à la dernière minute ? Tandis que dans les premiers instants l’homme était agacé par la nonchalance de la femme, il finit par rester fixé sur son visage amusé, affichant un sourire radieux.

Mais la présence de récifs ne voulait dire qu’une chose ; ils se rapprochaient de la côte. Tandis qu’Arthas trouvait un « couloir maritime » plus sûr, Sélène finit par se tourner vers lui et reprit d’une voix bien plus détendue :

— Merci pour ce moment, c’était fort amusant.

— Je ne suis pas du même avis ! s’exclama l’homme en fronçant des sourcils.

Sélène ne put s’empêcher de lâcher encore un grand sourire qu’Arthas sembla dévorer du regard avant que le visage de la femme ne se métamorphose pour laisser place à un regard bien trop sérieux.

— Quoi qu’il arrive, reste derrière moi Arthas.

— Okay.

L’homme ne tenta pas un instant de se montrer plus courageux que nécessaire, et accepta sans hésitation cette protection rapprochée de la part de Sélène. À l’évidence celle-ci était d’un niveau tout autre au sien et il ne servait à rien de se mentir à soi-même.

Le navire finit enfin par accoster sur le quai le plus loin du port. Il était important de s’assurer qu’aucun pacificateur ni soldat ne les repère. Par chance, dans leur petite embarcation les deux infiltrés avaient récupéré de longs draps en laine dont ils s’équipèrent afin de passer plus inaperçu.

Mais tandis que l’objectif était de rallier Darnassus, Arthas regardait vers les quais au loin, en quête d’un éventuel bateau. Sélène était sur le point de s’élancer vers l’entrée principale avant qu’Arthas ne lui attrape son poignet gauche. La femme, se retournant aussitôt écouta l’homme :

— Allons d’abord là-bas !

La femme jeta un œil vers l’endroit qu’indiquait Arthas de son index quand elle se reprit en s’exclamant :

— Excellente idée ! Avec un peu de chance, il n’y aura qu’une centaine de soldats impériaux dessus.

Le sarcasme était évident tandis qu’Arthas montrait du doit un navire impérial. Mais le blond regarda fermement la femme et reprit :

— Je suis prêt à te faire confiance… S’il te plaît, fais-en de même pour moi.

— Je ne suis pas sûre de saisir ce que tu espères qu’il se passe en y allant, mais si tu te trompes, on est foutus. Nous n’aurons aucune chance de sortir l’impératrice d’ici, ni même de rejoindre Vincent.

Arthas ne répondit rien, lançant simplement quelques hochements de tête tandis que son regard ne trahissait aucun doute. Sélène finit par soupirer et accepta le risque fou que voulait prendre l’homme. Après tout, venir sur Darnassus était son idée au départ, se disait-elle.

Le duo s’avança alors vers le navire gardé par quelques soldats qui leur fit signe de s’arrêter quand soudain, Arthas se rua vers le ponton en bois reliant le navire à la terre ferme. C’est ça son plan ?? pensa aussitôt Sélène, prise de court. Bien sûr, la femme suivit aussitôt l’homme tandis que déjà les gardes leur criaient après et se mettaient à les poursuivre.

Le duo se fraya rapidement un chemin dans quelques coursives par chance désertes en cette heure ; les soldats étant principalement dans leurs couchettes en plein rêve. Sélène qui était très inquiète réalisait peu à peu que l’homme ne déambulait pas dans les entrailles du navire sans but, il semblait parfaitement connaître les lieux et après encore une minute de sprint, ce dernier arriva devant une grande porte gardée par deux soldats.

Arthas s’arrêta net devant eux tandis qu’ils commençaient à brandir leurs armes, entendant le raffut que faisaient les premiers soldats auxquels avaient échappé les deux intrus. Le futur empereur s’empressa d’enlever son piètre déguisement et cria aussitôt en s’agenouillant, ne souhaitant pas se battre :

— Mon commandant ! C’est Arthas Menethil ! Je suis revenue avec les informations que vous vouliez ! Je vous en conjure, laissez-nous entrer !

Sélène qui ne comprenait pas la situation avait quant à elle brandit son épée et se tenait prête à passer à l’action, mais Arthas la regarda rapidement et reprit :

— Fais-moi confiance…

Tandis que la blonde relâchait lentement la pression de ses doigts sur son épée, Arthas cria à nouveau les mêmes paroles. Sélène ferma les yeux et rengaina son arme tandis qu’ils étaient dorénavant encerclés quand tout à coup, la porte de la chambre s’ouvrit et apparut Nathan Hawke, passablement énervé.

— Arthas ! Vous comptez venir me hanter après votre mort également ??

Les gardes regardèrent le grand commandant, attendant ses consignes avant que celui-ci ne respire un grand coup, renvoyant les soldats à leurs positions et invitant les deux forcenés à entrer dans sa suite.

Arthas expliqua durant de très longues minutes tout son périple et toutes les informations qu’il avait pu collecter jusqu’ici à son commandant qui l’écouta avec extrême attention. Vint enfin le silence, long et pesant, avant que Nathan ne reprenne d’une voix grave :

— En réalité, vous n’avez aucune preuve Arthas. Tout ce que vous me dites se base simplement sur des paroles de personnes recherchées par Avalon. Et même s’ils ne l’étaient pas, il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’une parole contre une parole. Je prends déjà des risques en vous laissant vous exprimer devant moi. Je devrais vous livrer aux autorités.

Sélène commençait à perdre patience et posait lentement sa main sur son épée, prête à en découdre avant qu’Arthas ne s’en aperçoive et lui fasse signe de la tête d’y renoncer. Ce dernier s’agenouilla aussitôt et reprit d’une voix désespérée :

— Mon commandant… Je vous ai toujours admiré. Si j’ai rejoint votre unité, c’était car je crois que de toute votre carrière, vous avez toujours pris les bonnes décisions. Même quand elles étaient difficiles et allaient à l’encontre des ordres directs. Vous avez sauvé des centaines de vies à Durnholde…

Nathan fronçait des sourcils, écoutant attentivement l’homme tandis qu’il poursuivait :

— Fiez-vous à votre intuition une dernière fois. Je vous en conjure. Cette bataille à Silithus est une diversion, son timing est étrangement similaire au combat de Sélène contre son frère. Après autant d’années, pourquoi les déviants s’uniraient pour nous attaquer de la sorte ? Et cet assaut aux Maleterres…

— Les preuves sont là, des femmes étaient présentes là-bas. Et vous ne l’avez pas nié, interrompit Nathan en regardant la blonde.

— En effet, j’étais présente avec une amie. Mais au risque de me répéter, nous sommes arrivés après que ces gens aient été tués et cette relique volée.

— Mais vous n’en avez aucune preuve…

— La seule preuve que je peux vous donner c’est qui si nous étions venus tuer tous ces gens dans leur sommeil sans laisser la moindre trace, nous n’aurions certainement pas laissé une dizaine de petits soldats apeurés s’en sortir pour qu’ils nous dénoncent.

Nathan soupira une fois de plus, incertain de ce qu’il devait croire ou non.

— Et ce portail ? Vous êtes persuadés qu’il s’agit de cela, mais vous n’en avez pas non plus la certitude…

— Mon frère en est certain, rétorqua Sélène d’un ton ferme.

— Votre frère est banni d’Avalon.

— Faites le calcul commandant… Combien de fois mon frère a-t-il mis sa vie en péril pour sauver Azeroth ? Et combien de fois l’a-t-il fait afin d’y nuire ?

Soudain, quelqu’un toqua à la porte de la chambre et le commandant fit entrer un messager qui s’empressa de transmettre ses informations aux oreilles de Nathan. Aussitôt fait, le messager repartit en fermant la porte de la pièce. Le commandant se leva de sa chaise et regarda un dernier instant Arthas avant de reprendre :

— La majorité des pacificateurs a quitté Darnassus peu après votre… « départ ». Je viens d’avoir la confirmation que leur navire est arrivé au port de Hurlevent.

— Vous faut-il d’autres preuves ? demanda Sélène, agacée.

— Je vous emmènerais à Hurlevent, répondit simplement le commandant.

Arthas lâcha enfin un grand sourire et fit plusieurs révérences afin de remercier la sage décision de son supérieur. Après quelques détails réglés, Arthas et Sélène se dirigèrent vers la sortie du bateau.

Le navire impérial partirait de Rut’theran dans deux heures au plus tard, avec ou sans ses deux invités de dernière minute. Tandis que le duo était enfin sorti du navire, leurs regards se posèrent en haut de la longue colline menant à la capitale. La sécurité y était omniprésente et Sélène se retourna aussitôt et dit à Arthas :

— Tu devrais rester là…

— Je ne comprends pas.

— Tu es recherché… Pas moi. Personne ne me connaît là-bas. Je passerais inaperçue.

Un silence s’installa quelques minutes avant qu’Arthas finisse par accepter, hochant de la tête.

— Trouve l’impératrice et si tu le peux, ramène-la avec toi. Elle sera en sécurité sur le navire.

— Je m’en occupe.

Ce furent les derniers mots de Sélène avant qu’elle ne reparte en courant. Celle-ci ne semblait pas se diriger vers l’entrée principale, mais qu’importe, Arthas lui faisait confiance. L’elfe entra dans la capitale par un passage secret sur le côté du village, le même que son frère avait l’habitude de prendre, et se dirigea rapidement vers le palais impérial.

Malgré la nuit totale, la ville brillait toujours sous une lueur violette et légèrement baignée d’une fine brume. Il n’y avait que très peu de civils à l’extérieur tandis que des soldats de la garde d’argent étaient postés à tous les coins de rue. Mieux vaut éviter de se faire voir quand même, pensa Sélène, continuant sa route le plus discrètement possible.

Presque un quart d’heure était passé. Dans les quartiers personnels de l’impératrice, celle-ci ne trouvait pas le sommeil. Il faut dire que depuis l’arrivée des pacificateurs, la femme n’avait quasiment pas quitté ses quartiers, espérant que tôt ou tard Vincent vienne l’en extraire. Vincent, où était-il à cette heure-ci ? Allait-il vraiment se battre contre sa sœur ? Le combat avait peut-être déjà eu lieu.

Ces questions comme bien d’autres tournaient en boucle dans l’esprit de Tyrande quand soudain, un bruit sourd retentit dans le couloir et que la porte de sa suite ne soit enfoncée. L’elfe vit aussitôt Sélène et la reconnut immédiatement. Il devenait évident que les deux femmes se connaissaient et le regard particulièrement sombre de Sélène sembla révélateur pour l’impératrice, tombant aussitôt à genou, redoutant le pire. La blonde accourut aux pieds de l’elfe et reprit avec embarras :

— Remets-toi debout Tyrande ! Je viens pour te sortir de là !

— Si tu es là… Alors Vincent…

Sélène prit une grande inspiration et ralentit la cadence, consciente qu’il fallait calmer l’elfe dans un premier temps.

— Vincent n’est pas mort. Nous nous sommes battus, mais tout le monde va bien… Ce n’est franchement pas le moment des explications, nous n’avons pas beaucoup de temps.

— Les pacificateurs à ma porte…

— Je m’en suis chargé.

— J’ignore pourquoi… Tous les autres semblent être partis, expliqua l’impératrice.

— Ouais… Nous on sait pourquoi. Suis-moi, je te sors d’ici.

Soudain, l’impératrice se releva et reprit d’un ton très ferme :

— Nul besoin de m’emmener quelque part. J’étais captive à cause de ces pacificateurs. Je suis impératrice, je peux vous aider. Explique-moi tout.

Sélène hésita à assommer la femme pour qu’elle la suive, mais s’y résigna et prit quelques minutes pour résumer la situation. Tyrande qui avait déjà à nouveau toute sa tête se reprit aussitôt tandis qu’elle se dirigeait à son bureau :

— Dans ce cas passe par la porte principale, je fais clairement passer le message que les pacificateurs ont lancé une mutinerie contre moi. Ils doivent être arrêtés à tout prix.

— Très bien… On compte sur toi.

Tandis que Sélène était sur le départ, l’impératrice lui remit un papier avec sa signature afin de passer l’entrée de la ville sans encombre. La blonde sourit avec une certaine gêne à l’elfe et conclut :

— Ah et… Je suis désolé pour tes gardes.

Aussitôt la blonde se rua vers la sortie. Tyrande ne comprit pas tout à fait sur le coup, mais les deux étages du palais avaient été nettoyés par Sélène, assommant tous les gardes d’argent sur son passage. L’impératrice qui finit par s’en rendre compte, fronçant des sourcils, réfléchissait déjà à comment elle pourrait justifier cela.

Mais tandis que Tyrande reprenait enfin le contrôle sur sa ville et l’ensemble des troupes d’Avalon, Sélène arrivait à l’entrée de la ville et d’une simple présentation de son papier, put quitter celle-ci sans le moindre problème. Elle rejoint aussitôt le navire et après quelques explications, ce dernier prit le large vers Auberdine.

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