Le prince noir

Chapitre 1 : Le prince noir

Chapitre final

2655 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 28/07/2021 22:52

Le prince noir


Pourquoi suis-je aussi différente des autres humains ? D’ailleurs, c'est pareil pour les autres races connues d’Azeroth. Qu’est-ce que je suis ?

 Je me dévisage dans la glace avec dégoût. J’ai des petites oreilles pointues, toute mon épaule gauche, y compris l’omoplate, est recouverte d’étranges écailles aussi sombre que le vide lui-même, mais le trait le plus horrifiant chez moi sont mes yeux. Ils sont entièrement rouges. Ils ressemblent à deux gros rubis. Je les qualifierai plutôt de deux grosses taches sanglantes luisantes. Tout ce qu’il y a de normal chez moi, c’est ma peau pâle que j’aurai apparemment héritée de ma mère et des cheveux mi-long ébène ondulés. Comme si ce n’était pas déjà assez difficile d'être différente, il a fallu que Je grandisse à Comté-de-L’or. Une petite bourgade, un lieu de passage avant la cité de Hurlevent. Un petit village où il ne se passe pas grande chose et tout le monde connait tout le monde, habité par des pouilleux arriérés qui n’ont cessé de me pointer du doigt, me rappelant que je n’étais pas comme eux. Ils préféreraient sans doute lécher les pieds d’un Troll Sombrelance que me serrer la main. J’ai eu une enfance difficile dû à mon apparence, c’est mon horrible grand-mère qui m’a élevé. J’espère qu’elle pourrira dans les terres de l’ombres à sa mort. Cette vielle bique me rabâche sans cesse que je suis une malédiction, une abomination, que j’ai tué ma mère, quelle maudit mon père de la lui avoir arraché et en plus d’avoir engendré l’engeance que je suis. Je ne l’ai pas connue, elle est morte en couche... et mon père, j’ignore son identité. Cette vielle mégère s'est bien gardée de me dire la vérité sur mes origines et elle reste sourde à mes nombreuses suppliques. Sérieusement, de quel droit elle me cache la vérité ! C’est mes parents, mon histoire. Si je suis un monstre à ses yeux, pourquoi me garde-t-elle si précieusement a ses cotés ? C’est à n’y rien comprendre.

Je délaisse le miroir et mon abjecte apparence pour aider mon insupportable grand-mère à son épicerie, supportant pour la énième fois ces visages familiers et ces voyageurs me dévisageant. Je les gracie d’un charmant sourire amusée, comme habitude. Fini le temps où leurs regards et leurs murmures me faisaient de la peine et où la petite fillette pleurnicharde que j’étais allé chercher du réconfort sur la tombe de sa mère. Je lève les yeux innocemment vers la vitrine qui donne sur l’extérieur quand je vois une silhouette encapuchonnée. Tout ce que je peux voir de son visage dissimulé sont deux lueurs rouges. Mon cœur ne fais qu’un bond dans ma poitrine, je recule de surprise. Quand je regarde à nouveau, l’inconnu a disparue. Est-ce que j’ai halluciné ? Je secoue la tête pour me ressaisir et reprends mon activité mais j’ai cette étrange sensation d'être observé à durée pendant plusieurs jours.

Un soir comme tous les autres, je ferme la boutique pour ensuite monter à l’étage et regagner notre maison. Ma grand-mère est en train de préparer le repas. Je m’éclipse discrètement dans ma chambre et m’affale sur mon lit peu confortable. J’ai dû m’assoupir car je suis brusquement réveillée en sursaut par un bruit sourd venant de la cuisine. Soudain, j’entends un cri strident, mon rythme cardiaque s’accélère. Paniquée, Je me redresse et me glisse vers la porte, c’est là qu’une voix mélodieuse et inconnue retenti.

•       Arrête donc de crier, vieille bique. T'ai-je déjà fait du mal auparavant ? Je veux juste voir l’enfant que vous m’avez caché avec Alexstrasza. Dit calmement l’homme.

•       Tu as souillé l’enfant de ma fille avec ton sang maudit ! Crache de haine ma grand-mère.

•       Suffit, vieille folle ! S’indigne l’homme avant de reprendre son sang-froid. J’aimais éperdument Leah… Mais l’amour me rendait faible…

•       Tu entends ce que tu dis ! Heureusement que ma pauvre enfant n’est plus là pour entendre tes mots qui la ferait tant souffrir… Tu es un monstre comme le reste de ton espèce ! Hurle-t-elle.

J’ai entendu l’homme crisser des dents avant de lâcher un soupire lasse, je crois, mais là, tout de suite, c’est leur conversation qui me bouleverse. Cet étranger connaît ma grand-mère et apparemment également ma mère… est-ce que… non, c’est impossible. Sans réfléchir, j’ouvre la porte avec fracas et je déboule dans la cuisine telle un ettin affamé. Les deux protagonistes se tournent alors vers moi. Les yeux de ma grand-mère son remplie de colère, alors que ceux de l’homme ne laissent rien transparaître.

•       Lyxide, dans ta chambre, immédiatement ! M’ordonne ma tutrice, folle de rage.

Je l’ignore, dévisageant l’homme à ses coté. Il porte des vêtements sombres surmontés de deux épaulières noires semblable à des écailles qui font penser aux miennes. Il a la peau cuivrée, une barbe taillée en pointe, de long cheveux sombre ondulés, des petites oreilles pointues et le plus troublant, ses yeux entièrement rouges, identiques aux miens… Est-ce mon père ? Les larmes me montent aux yeux et aucun mot ne sort de ma bouche.

•      Lyxide… C’est le nom qu’elle ta donnée. Dit subitement l’homme.

Sans un mot de plus, Il s’approche de moi, me saisissant le visage entre ses mains et plongeant son regard sanglant dans le mien. Il dégage une de mes oreilles de mes cheveux. Un sourire s’affiche sur son visage, j’ignore si c’est de la joie ou de la curiosité. Il me serre subitement dans ses bras. L’étreinte est de courte durée, il recule sans me lâcher du regard.

•       As-tu d’autre particularités physique ? Me questionne alors l’homme.

Je ne savais pas comment réagir, si c'est bien mon père, il agit étrangement. Je ne sais pas, il pourrait me demander comment je vais ou peut-être m’expliquer pourquoi il a été absent toute ma vie. Non, lui la première chose qu'il fait en me voyant pour la première fois c’est de m’observer sous toute les coutures…

•      Je le savais. Intervient ma grand-mère. Vous vous en fichez de l’enfant, vous voulez juste l’étudier ! Grogne-t-elle.

•      Venant de la bouche d’une femme qui m’a caché et malmené ma fille, cela me surprends ! Rétorque-t-il.

•      Assez ! Crié-je. Je veux savoir la vérité !

•     Très bien ! Tu es une engeance, cet homme est ton père. C’est un dragon du vol noir, ce vol maudit, corrompue ! Comme ça ne suffisait pas, tu as le sang d’Aile de Mort qui coulent dans tes veines ! Exclame avec virulence ma grand-mère.

•      Quoi !? Répondé-je, abasourdie. Je…

Je sens mes jambes défaillir mais je refuse de montrer de la faiblesse devant cette vieille mégère. Je reste debout, retenant mes larmes. J’ai du sang de dragon !? Pas n’importe quel dragon, je suis affiliée au vol noir. Ne sont-ils pas corrompus par un dieu très ancien ? Apportant la désolation sur leur passage. Je me souviens des histoires terrifiantes sur Aile de Mort le Destructeur… J’ai un lien de parenté avec ce monstre ? Suis-je corrompue également ? J’ai envie de rendre mes tripes et mes écailles me démangent tellement que je me gratte de façon compulsive. Je vois mon père poser son regard sur mon épaule, c’est bizarre d'employer ce mot. Il a les a vu. Je fixe le sol, j’avais la réponse sous le nez depuis des années mais je n’ai pas voulu le voir… C’était pourtant évidant, des yeux rouges, des écailles noires.

•      Un dragon et un mortel ne sont pas censé pouvoir procréer et pourtant tu es la ! Et par ta faute, votre faute, ta mère est morte dans une douleur inimaginable pour te mettre au monde ! Crie-t-elle de plus belle.

•      Suffit ! S’énerve-t-il.

Subitement, il m’attrape par le poignet. Son geste n’est pas violent ou agressif. Il ouvre la porte qui conduit dans la boutique avec fracas et la referme derrière nous, abandonnant ma grand-mère seule dans la maison. Nous marchons jusqu’au cimetière de Comté-de-L’or et nous nous arrêtons une fois devant la tombe de ma mère. De sa main libre, il caresse le haut de la pierre tombale avec affection. Je me libère brusquement de son emprise et me tourne pour confronter son regard. 

•       Vous êtes vraiment mon père ? Si c’est le cas je veux savoir toute la vérité, non, je l’exige !

•      Soit. Dit-il simplement. Je me nomme Irion, héritier du vol noir. Oui, comme tu le sais par ton adorable grand-mère je suis un dragon noir. Fils d’Aile de mort, enfin, petit fils en réalité, étant donné que ma mère était sa fille. Enfin bref, mon enfant, ce ne sont que des détails. Dit-il sur un ton désinvolte.

•        Donc, j’ai héritée de votre corruption ? Demandé-je, inquiète.

Irion roule des yeux avant de soupirer. D’un coup, son visage s’orne d’un étrange sourire. Je suis prise au dépourvue.

•        As-tu déjà eu envie d’étrangler des chatons ? me demande Irion.

•        Non…

•        D'enlever des enfants pour les séquestrer dans une grotte ? Continue-t-il avec ses questions flippantes.

•        Bien sûr que non !

•        Peut-être des envies de destruction ou de meurtre alors ? Enchaîne-t-il lourdement.

•        J’y ai pensée avec ma grand-mère. Rétorqué-je avec le sourire.

•        Toute personne saine d’esprit voudrait se débarrasser de ta grand-mère. Exclame Irion sur le ton de la plaisanterie.

Nous nous mettons à rire tous les deux, ça détend un peu l’atmosphère.

•        Ce que j’essaie de te faire comprendre, c’est que tu n’es pas corrompue, tous les dragons noirs ne sont pas des monstres. Je ne veux pas être tenu responsable des péchés de mon père. Mon destin sera le mien. Dit-il avec conviction.

•        Je ne suis pas un dragon à part entière… Dis-je d’une petite voix.

•        C’est vrai, tu es le fruit d’une humaine et d’un dragon. Tu es unique en ton genre, mon enfant. La première hybride draconique ! Dit-il sur un ton enjoué.

•        Vous croyez que je peux me changer en dragon ? Demandé-je, curieuse.

Il me lorgne un instant, pensif, avant de daigner me répondre.

•      Honnêtement, mon enfant, j’en doute fortement. Tu es née comme une humaine et non dans un œuf. Ma forme “humaine“ n’est pas ma réelle apparence. La nature est étrange, tu as hérité de nombreux traits physiques de mon aspect non draconique.

Je hausse des épaules, ne sachant pas quoi lui répondre. Après, je suis un mystère pour moi-même. On s’est éloignés du sujet principal, je veux savoir la vérité.

•        Ma mère, Vous l’aimiez ? Demandé-je.

•      Oui, mais je n’ai pas été un saint avec elle. Je le regrette. Je suis homme à vouloir tout contrôler dans les moindres détails. Ne laissant rien contrarier mes ambitions, ne laissant aucune place aux émotions futiles. Quand ta mère est rentrée dans ma vie, elle a tout chamboulée comme une tornade. J’étais fou d’elle, me laissant absorber par ce sentiment que vous, mortels, appelez “Amour“. Ça me rendait faible à mes yeux de l’époque, donc j’ai quitté ta mère.

Je me mure dans le silence, fixant avec intensité la pierre tombale de ma mère tout en écoutant son récit, retenant mes larmes qui essayent de forcer le passage.

•      Ta mère était une femme déterminée et quand elle voulait quelque chose elle l’obtenait. Elle m’a retrouvé et m’a annoncé sa grossesse. J’étais choqué, un dragon et un mortel ne peuvent pas procréer. J’ai cru qu’elle se moquait de moi mais il s’avère que le destin a un sacré sens de l’humour. Elle m’a embarqué à nouveau dans ce tourbillon d’émotion. Alexstrasza, la dragonne du vol rouge, était curieuse de la condition de ta mère. Avec ta maudite grand-mère, elles m’ont empêchées d'être au près d’elle lors de son dernier souffle et ont osées me dire que tu étais morte née ! S’énerve brusquement Irion. J’étais dévasté. Après ça, je me suis promis de ne plus succomber à ces émotions jusqu’à ce que j’apprenne que tu étais bien vivante.

Sans réfléchir je le serre dans mes bras, je maudis ma grand-mère et cette dragonne de m’avoir privée de mon père et m’avoir laissée grandir dans la haine et le désespoir. 



/J'espère que vous avez apprécié ce petit OS sur Irion, n'hésitez pas à laisser votre avis ou vos question en commentaire ça fait toujours très plaisir. Bonne soirée/journée à vous./

/ATTENTION : Dans l'univers de World of Warcraft, c'est mentionné nul part que les Dragons peuvent se reproduire ou non avec une autre espèce d'Azeroth. Il n'y a aucun hybride connu dans le lore de Warcraft. Tout ce que je dis sur ce sujet et l’apparence de la fille d'Irion n'est que pure spéculation. Tant que Blizzard ne nous a pas éclairé de sa lumière ça reste un mystère./

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