Un monde brisé

Chapitre 4 : Une intruse à Hurlevent

3628 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 20/04/2021 16:13

Hurlevent. Un des derniers royaumes humains encore debout depuis les événements qui avaient ébranlés le monde cinq ans plus tôt. Et aussi le dernier à être rattaché à l'Alliance et non moins sa plus grande force. Sa cité en était par conséquent le cœur.

Une belle preuve de l'arrogance des humains et de l'Alliance ! songeait Sonulia avec mépris.


Cinq ans plus tôt, elle se serait laissée charmer par la grandeur et la majesté de cette cité construite par les humains et reconstruite suite à la première invasion des orcs. Elle aurait même était ravie de voire la statue d'une représentante de son peuple (et une idole de son enfance, qui plus est) trôner dans l'Allée des Héros qu'elle surveillait depuis maintenant trois jours, aux côtés d'autres héros de l'Alliance.

Mais ces cinq derniers années, tout ce qui se rattachait aux humains ne lui inspirait que mépris et dégoût. Même la statue d'Alleria Coursevent ne faisait rien pour la faire changer d'avis. De son point de vue, la statue n'était là que pour un quota ethnique. D'autant que les statues qui arpentaient cette allée étaient majoritairement à l'effigie d'humains. Donc de la poudre aux yeux, une preuve de l'hypocrisie de l'Alliance prétendant traiter ses membres avec équité et égalité, alors qu'en vraie, elle ne se préoccupait que des humains. Les intérêts des autres races, notamment ceux de son peuple elfique, passaient au second plan.


Cette jeune elfe de sang l'avait constaté elle-même cinq ans plus tôt. Quand son royaume était tombé.

Elle avait été la première à fuir Quel'Thalas quand le Fléau mort-vivant avait lancé son invasion. Livrée à elle-même et cherchant désespérément de l'aide, elle avait erré durant des jours dans les Terres du Nord et ce qui restait du royaume humain de Lordearon où elle n'avait trouvé que la mort et la désolation.

Elle avait reprit espoir quand elle trouva dans les montagnes d'Alterac des survivants de Lordaeron ayant formé la résistance de l'Alliance dirigé par un maréchal humain du nom d'Othmar Garithos.

Et Sonulia avait été naïve de penser que pour avoir tout les deux perdus leur royaume face à la menace mort-vivante, les humains et les elfes allaient être solidaires comme jamais ils ne l'avaient été et unir leur forces pour vaincre le Fléau. Très naïve.

À peine avait-elle rejointe la résistance et raconté son histoire, elle fut incarcérée dans les ruines d'Alterac par ceux qu'elle pensait être ses alliés, la soupçonnant d'être une pestiférée ou une espionne à la solde du Fléau. Du moins, c'est ce qu'ils prétendaient.

Durant son incarcération, Sonulia s'était vite rendu compte que ses geôliers, autant le maréchal que ses partisans étaient ouvertement et effrontément anti-elfes. Au point qu'ils pestaient que le Fléau ne les eût pas exterminer jusqu'aux derniers et prévoyaient de se débarrasser des survivants une fois qu'ils auraient repris Lordaeron.

Seul un nain, venus leur prêter main-forte, s'était indigné du comportement de ses camarades et avait tenté de leur rappeler en quoi consistait l'Alliance. Et il fut à son tour incarcéré avant d'être exécuté pour insubordination et contestation, ce qui équivalait à de la trahison pour le maréchal.

Devant l'exécution de son compagnon de cellule, aussi brève avait été sa compagnie, la jeune elfe de sang avait non seulement percé à jour le vrai visage de l'Alliance mais également cru que le mieux pour elle était qu'elle se tînt à carreau. Hélas, ce ne fut pas suffisant, naïve qu'elle était. Ces geôliers inventaient n'importe quel prétexte pour venir se défouler sur elle, tout en les étendant se féliciter que grâce à leur "vénéré" maréchal, ils allaient enfin se débarrasser des elfes survivants, pourtant venus grossir leur rang, à coup de missions suicides ou de prétextes pour les arrêter et les exécuter. Ainsi, elle avait eu droit à toutes formes de violences de la part de ses geôliers, physiques et morales. Dès lors, elle ne vit plus jamais les humains de la même façons. À ses yeux, ils étaient pire que les orcs et les trolls que son peuple avait combattu durant des millénaires.

Sonulia avait finit par passer à l'action quand un des gardes vint se défouler sur elle, après que ses semblables eussent échappé à leur exécution grâce à des "hommes-serpents". Elle lui avait prit son couteau pour le lui planter dans la gorge, puis s'était vêtue de son armure pour s'évader incognito du bastion tout en gardant sur elle des armes par précaution.

Elle s'était mise de nouveau à errer dans les Terres du Nord, rebaptisées les Maleterres entretemps, trouvant refuge dans des villes fantômes, volant, tuant et pillant pour sa survie, avant d'être de se faire capturée par des morts-vivants. Par chance, ils s'agissaient de Réprouvés, ayant fait sécession avec le Fléau et ils étaient dirigées par Sylvanas Coursevent, une ancienne elfe de Quel'thalas qui même morte n'avait pas perdu son amour pour sa patrie et son peuple pour lesquels elle s'était jadis battue. De ce fait, la reine banshee avait ordonné à ce qu'on épargnât la vie de Solunia et qu'on lui offrît l'hospitalité dans les catacombes de Lordearon qui allaient devenir leur capitale, Fossoyeuse.

Déterminée à se venger de ses ennemis, elle avait suivi une formation de voleuse, espionne et assassine auprès de leur guilde, les Nécrotraqueurs, qui lui avaient enseigné les rudiments du combat à l'épée et lui avaient permis de perfectionner les compétences de voleuse qu'elle avait acquise ses dernières années. Elle avait également aidé les Réprouvés dans leur lutte contre leurs ennemis locaux, parmi lesquels le Fléau mais aussi la Croisade Écarlate (une secte religieuse fanatique vouée à l'éradication pure et simple des morts-vivants, Réprouvés ou du Fléau), le Syndicat (une autre organisation d'assassins semant la terreur dans les Contreforts de Hautebrande) et quelques hommes-loups infestant la Forêt de Pins Argentés. Mais malgré ses prouesses et son aide apportée aux Nécrotraqueurs, elle ne pouvait rejoindre leur rang car n'étant pas une des leurs.

Et Sonulia n'était très disposée à devenir d'elle-même une mort-vivante.


Ce qui l'avait amené à Hurlevent qu'elle épiait depuis les falaises couvant la cité susnommée. Elle voulait à tout prix prouver sa valeur auprès des Nécrotraqueurs afin qu'ils l'acceptassent dans leur rang et jusque là, elle ne s'était frotté qu'à des organisations indépendantes. Désormais, elle devait passer à l'étape supérieur et devait ramener la tête d'une personnalité importante de l'Alliance. De préférence du côté des humains envers lesquels elle comptait se venger.

Une question la taraudait cependant : Qui devait-elle assassiner ? Qui devait-elle rapporter la tête ?

Ça avait beau être son métier de liquider ses ennemis, pour autant elle ne pouvait se permettre de foncer dans le tas et de provoquer un bain de sang tel un vulgaire berserker. Sonulia était une assassine professionnelle. Pour le prouver, elle devait choisir sa cible et ce judicieusement.

Il fallait donc que ce soit une personnalité assez importante de l'Alliance pour être connu même de la Horde et représenter une menace (réelle ou potentielle) pour les Réprouvés, les elfes de sang ou même toute la horde.

Seuls trois noms venaient à l'esprit de la jeune assassine : le régent Bolvar Fordragon, l'archevêque Benedictus et le maître espion Mathias Shaw qui serait à la tête d'une organisation de services secrets. Probablement un adversaire à sa hauteur. Pour peu que Sonulia sût où il créchaient, qu'ils sortît de sa tanière ou qu'elle sût à quoi il ressemblait.

Voilà le problème. La jeune elfe de sang n'était pas encore familière avec le royaume ou la cité de Hurlevent comme elle l'avait été avec Lordaeron ou son royaume natale et elle ne connaissait ces personnalités que de nom et de réputation. Et quand bien même elle serait en mesure de les reconnaître dans une foule, elle devait avant tout déjouer leurs défenses, car de telles personnalités devaient avoir à leur disposition les protections les plus rapprochés du royaume.

Pour le coup, c'était une erreur de calcul, une erreur de débutante venant de sa part. Mais elle se disait que si elle réussissait son coup, sa récompense n'en serait que plus grande. Il lui fallait juste être patiente. Après tout, Lune-d'Argent ne s'était pas construite en un jour.


Durant trois jours et trois nuits, elle avait épié la cité du haut des falaises afin d'avoir une vision globale du terrain qui lui était encore inconnue, tout en restant loin des regards indiscrets, surveillant les allées et venus des gardes de la cité pour ainsi mémoriser leur déplacements.

Au bout de la quatrième nuit, elle décida de passer suivante et de s'introduire dans la cité. Vêtue d'une cape noire, le visage caché sous une capuche et derrière un foulard, elle descendit des falaises et passa par les toits tout en évitant soigneusement de se faire repérer par les gardes qui patrouillaient sur les murailles. Ainsi, peut-être allait-elle dégoter des informations sur une des trois cibles qu'elle devait atteindre. Ne serait-ce qu'en écoutant aux portes. Ou bien aux fenêtres entrouvertes.


D'une oreille indiscrète, elle surprit une discussion entre un homme et une femme, précisément via la première fenêtre laissée entrouverte qu'elle trouva. Mais rien de ce qu'ils échangeaient à l'intérieur n'avait de rapport avec sa mission. Il était plutôt question d'une "petite panne" et Sonulia avait peur de savoir à quel genre de panne ils faisaient allusion. Depuis son incarcération abusif, elle connaissait que trop bien le penchant qu'avaient les humains pour le plaisir de la chair. Elle en gardait même des souvenirs très désagréables et même particulièrement dégradante, lui donnant raison de penser que les humains n'étaient rien de plus et rien de moins que des porcs.

Toutefois, la discussion prenait une tournure plutôt rigolote au sujet de cette "petite panne", assez pour capter l'attention de la jeune assassine.

— Tu te moques de moi ? s'énerva la femme. Toutes les Hurleventoise racontent que t'es une vraie bête au lit.

— Je t'assures que c'est vrai, se défendit l'homme. Mais je ne sais pourquoi mais, ça ne veut pas venir...

— C'est parce que je ne suis pas assez bien pour toi, c'est ça ? se plaignit la femme.

— Non non non, ça n'a rien à voir avec toi, tenta de rassurer l'homme. T'es même pas la première à qui ça arrive.

— Ah d'accord ! Donc ce n'est pas la première fois que ça t'arrive, en fait ?

— Ben...

— J'en conclut que tu n'es pas à la hauteur de ta réputation, en fin de compte, déclara la femme. Ça aura été un plaisir de te rencontrer.

Puis Sonulia entendit une porte claquer et l'homme se lamentait.

Cette discussion n'aura été d'aucune aide dans sa mission mais cela suffisait à égayer sa journée. D'autant qu'à les entendre, ça avait l'air de n'être qu'un coup d'un soir. En tout cas, ça l'avait été.


Une cloche retentit soudain dans toute la ville, ramenant l'elfe de sang à la réalité. Ce n'était pourtant pas une heure pour sonner. D'autant que d'après l'un des clochers que l'elfe pouvait voir de son emplacement, il n'était encore que la demi. La cloche ne sonnait donc pas l'heure.

Elle sonnait l'alarme.

Sonulia l'avait compris lorsqu'elle entendit des soldats s'affairer dans les rues avoisinantes et se réunir à proximité de son emplacement.

Elle avait été repérée, elle en était certaine.

Les soldats s'attroupaient dans la rue en contrebas et ils étaient nombreux. Trop nombreux pour qu'elle engageât le combat en espérant en sortir indemne. Et ils avaient des arbalètes et des arquebuses, de quoi l'atteindre à distance. L'elfe de sang était trop à découvert depuis son emplacement pour espérer passer inaperçue et il était trop tard pour s'enfuir depuis les toits. Au moindre geste brusque, toute la garde lui courrait après.

Elle commençait à perdre patience et son sang-froid.

Un seul choix s'offrait à elle : la fenêtre.


Ni une ni deux, elle se faufila et s'incrusta dans une chambre mansardée et miteuse en compagnon d'un humain libidineux, assis sur son lit, à qui elle plaça une dague sous la gorge aussitôt qu'elle fût entrée.

— Tu cries à l'aide et je t'égorge comme un porc ! lui menaça-t-elle.

Par chance, l'homme était seulement à demi-nu et avait toujours son caleçon. Tant mieux ! Sonulia ne tenait pas à voir le service trois pièces de cet humain ni de quelconques être masculin sur cette terre. Pas après ce qu'elle avait endurer dans sa prison à Alterac.

L'humain en question, apparement un jeune adulte, était pourtant et plutôt bien gaulé, baraqué et arborait des cheveux mi-longs d'un blond vénitien. Mais pas question qu'elle se laissât impressionné par sa belle gueule ou son corps saillant. Pas après ce que les humains lui avaient fait subir durant son incarcération.

L'humain ne semblait pourtant pas intimidé pour autant, malgré le fait d'avoir littéralement un couteau sous la gorge. Il paraissait plutôt las, bizarrement.

— C'est une manie, décidément ! se plaignit-il. D'abord la foldingue des Défias et maintenant une elfe de sang ! Comme si cette soirée n'était pas assez gâchée comme ça !

Quel pitié que l'autre "Défias" ne l'ait pas égorgé quand elle en avait l'occasion ! voulut rétorquer Sonulia qui fut étonnée de la réaction plutôt sereine de son otage. D'habitude, quand elle menaça quelqu'un de lui ouvrir la gorge, soit sa victime lui suppliait lâchement de l'épargner, soit il lui crachait sa haine en plein visage dans tous les sens du terme. Encore plus déconcertant, l'humain ne réagissait pas au fait qu'il avait affaire à ennemie de l'Alliance, comme si cela lui passait au-dessus de la tête.

— Bon, laisse-moi deviner ! reprit l'humain toujours d'un ton las. C'est la Voile Sanglante qui t'envoie ? C'est à cause du bateau que j'ai coulé ou c'est à cause de mon aventure avec la pupille du capitaine ?

— J'en ai rien à foutre de tes différends avec des pirates ou je ne sais quelle organisation criminelle ! s'impatienta Sonulia. Tout ce que je te demande c'est de fermer ta grande gueule et si ça ne tenait qu'à moi, tu serais déjà vidé de ton sang.

— Soit ! lui répondit nonchalamment l'humain. Dans ce cas, tu me pardonnes si... je me défends.

L'elfe de sang eut un mouvement de recul en voyant l'humain sortir un imposant marteau de guerre de sous son lit et le brandir dans la direction de son agresseuse. Celle-ci en retour dégainé une épée de sa ceinture et la pointa avec sa dague vers son adversaire.

— Depuis l'incident avec la Défias, je ne sépare plus jamais d'une arme, même quand je dors, s'expliqua l'humain. Au cas où un événement de ce genre se reproduit.

Sans quitter l'adversaire du regard, Sonulia tenta de se faufiler vers la porte mais l'humain qui semblait lire dans sa tête, lui barra le chemin.

— Tu me crois assez bête pour te laisser t'en tirer après que t'ai menacé de me tuer ? lui dit l'humain d'un air narquois. Sache que c'est un crime, ici à Hurlevent, de menacer les gens à coup de couteau sous la gorge.

— Si c'est un duel que tu veux, humain, tu vas être servi, dit l'elfe de sang en chargeant.


Avec un agilité surprenante pour un humain de son gabarit, celui-ci esquiva et para chacun de ses coups de son assaillante avec son marteau. Jusqu'à présent, Sonulia n'avait connu que les Nécrotraqueurs et les assassins du Syndicat pour rivaliser avec son adresse au combat.

— Dis donc, tu te bats bien pour une elfe, lui fit remarquer l'humain.

Sonulia n'était pas sûre si elle devait prendre ça comme un compliment. Il y avait un mot en trop mais elle ne saurait dire si c'est le "elfe" ou le "une".

— Je remarque que tu tiens un marteau de paladin, dit-elle soudain.

— En effet, j'en suis un ! lui répondit fièrement l'humain.

— Et tu couches avec des catins ? dit l'elfe d'un ton provocateur. Je vous croyais plus chaste.

— D'abord, ce n'était pas une catin mais une boulangère, lui rétorqua l'humain vexé. Ensuite, je n'ai lu nulle part dans le Code que je n'avais pas le droit au plaisir de la chair... OUPS !

Sonulia avait profité du fait que son adversaire fût occupé à défendre son honneur pour tenter un coup d'estoc en direction du bas-ventre. Manque de pot, celui-ci le para de justesse avec son marteau. Raté ! Un centimètre de plus et sa dague était plantée jusqu'à la garde dans les intestins de son adversaire.

— Pas en dessous de la ceinture ! protesta l'humain. C'est très déloyal comme... Oh attends ! Je crois que ça vient ! Oui, ça y est, ça vient !

— Qu'est-ce qui vient ? demanda l'elfe impatiente.

Elle risqua un regard en direction de l'endroit qu'elle comptait planter de sa lame et elle eut sa réponse. Et elle le regretta.

Une bosse déformait le caleçon de son adversaire.

Celui-ci en profita d'ailleurs pour lui renvoyer son coup avec son marteau avec assez de force pour faire vaciller et trébucher la jeune assassine.

Elle n'eut pas le temps de se relever que l'humain la plaque de son pied au sol tout en contemplant fièrement sa verge que Sonulia pouvait voir en contre-plongée avec un profond dégoût.

— Qui aurait cru qu'un duel avec une tueuse elfe m'exciterait autant, clama l'humain taquin.

— Ne t'avise pas d'en profiter pour me faire des saloperies, s'impatienta Sonulia qui peinait à récupérer ses armes hélas hors de portée de ses doigts. Le dernier à avoir essayé, je l'ai mordu jusqu'au sang.

— Tu ne sais pas ce que tu rates, alors, répondit sobrement l'humain d'un haussement. De toute façon je suis censé te mettre aux arrêts pour intrusion, menace de mort, tentative d'assassinat...


Soudain, la porte s'ouvrit avec fracas et un nain équipé d'une jambe artificielle déboula dans la chambre, interrompant l'humain dans son énumération.

— Bartélo, qu'est-ce que tu fous ? Il y a du grabuge à la porte de la cité !

— Je suis un peu occupé, là, Batël, j'ai une... WHOA !

Sonulia avait profité de ce moment de distraction pour empoigner le pied de l'humain qui le retenait le fit basculer. Ainsi elle avait pu se dégager.

Mais à peine avait-elle eu le temps de récupérer ses armes qu'elle entendit le nain hurler "UNE ELFE DE SANG !" et le vit charger dans sa direction.

Elle l'esquiva de justesse, s'empara du drap sur la couverture et le jeta sur la tête de son assaillant, espérant ainsi l'occuper le temps de qu'il s'en dégageât.

Puis elle sortit par la même fenêtre où elle était entrée cinq minutes plus tôt, se faisant ainsi à l'idée que se cacher dans cette chambre miteuse n'avait pas été la meilleur solution.

Elle avait assez perdu de temps avec l'humain et ne comptait pas en perdre davantage en se frottant au nain dont elle avait eu le temps de percevoir la haine dans son regard. Celui-ci devait lui en vouloir pour quelque chose mais elle ne savait quoi. Sonulia ne nourrissait pas autant d'animosité pour les nains qu'elle ne éprouvait pour les humains et hormis quelques Sombrefers qui s'en était pris à elle durant son voyage jusqu'à Hurlevent, elle n'avait jamais attenté quoi que ce soit contre le peuple nain. Peut-être en voulait-il simplement à son peuple d'avoir quitter l'Alliance. Si seulement il en connaissait les raisons...


Sonulia entendit le nain proférer "Tu ne t'en tireras pas aussi facilement, raclure d'elfe de sang !" tandis qu'elle s'enfuyait via les toits, sans se soucier des gardes qui continuaient de s'affairer en contrebas et qui risquait de remarquer sa présence.

Sa mission avait été un échec cuisant, de toute façon. Elle s'était lamentablement viandée, comme une débutante.

Elle avait perdu son foulard dans la chambre et sa capuche avait glissé de sa tête quand l'humain l'avait fait tombé. De ce fait, elle avait laissé deux témoins avoir un aperçu de son visage. Encore heureux qu'il ne connussent pas son identité. Même au sein de la Horde à laquelle elle était désormais affiliée bon gré mal gré, elle tenait à garder son identité secrète pour des raisons de sécurité.


En prenant de la hauteur sur les toits pour trouver un moyen de rejoindre les falaises, elle vit au delà des murailles ce qui avait réellement mis la cité en alerte.

Des flammes d'un verts fluorescents se propageaient derrière les murs tandis des silhouettes cornus luttaient contre les soldats en tentant de les franchir.

Non ! Ça ne pouvait être... !

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