Un monde brisé

Chapitre 11 : Punie

3304 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 18/07/2021 11:43

— Jamais je n'aurais dû te laisser m'accompagner, pesta Fyrvas. Jamais...

An'da, laissez-moi vous expliquer, je vous en prie, tenta de se justifier Gahahli.

— Je n'ai que faire de tes explications ! l'interrompit sèchement le druide. Tu m'avais pourtant promis de ne pas jouer les héroïnes. Et tu n'as pas su la tenir ! C'était pourtant simple, ce que je te demandais. Mais bien évidemment, ça t'est passé au dessus de la tête ! À peine arrivée, il a fallu que tu joues aux héroïnes ! Précisément le contraire de ce que je t'avais demandé...

— Aucun de vous ne reveniez de la Porte ! risqua la jeune elfe en élevant la voix pour pouvoir placer un mot. Du coup, je m'étais inquiété, alors...

— Alors, dans ton "infinie sagesse", tu as décidé de t'en mêler, reprit le vieil elfe. Écoute, c'est très gentil de ta part de t'inquiéter autant pour tes amis et ton vieux père, mais delà à risquer TA vie... As-tu seulement songé à ce que ressentirais ton vieux père à l'idée de perdre son unique fille ?

— Quoi, vous aurez préféré que je vous laisse courir à une mort certaine ? s'indigna la jeune elfe. Sans rien faire ? À me tourner les pouces ? À rester les bras croisés en sachant que vous êtes en danger de mort ?

— J'aurais préféré mourir en te sachant saine et sauve que de vivre seulement pour te perdre. Est-ce qu'enfin tu vas te décider à le comprendre ?

— Parce que vous croyez me protéger de quoi que ce soit en jouant avec votre vie à vous ? Ne serait-ce pas plutôt vous qui êtes en train de jouer les héros dans cette histoire ?

— Ça suffit, jeune elfe ! s'énerva le druide. En voilà assez de ton insolence ! Pour la peine, t'es confinée au Bastion en attendant que la Porte soit de nouveau sécurisée.

— Alors ça, c'est injuste ! s'indigna de plus bel la jeune elfe. J'ai pratiquement sauvé la situation en mettant Kazzak à terre ou vous continuez de me traiter comme si je n'étais qu'une fauteuse de troubles...

— Tu n'es pas prête, Gahahli ! Pas prête à ce qui t'attends sur cette terre.


Ils venaient tous juste d'arriver au Bastion de l'Honneur, une ville fortifiée ayant servie de base à l'Alliance durant la première invasion de Draenor, bien avant que ce monde ne se fasse rebaptiser l'Outreterre. Parmi les résidents qui avaient accueillis les aventuriers dans leur guerre contre la Légion, beaucoup étaient des rescapés de la fameuse expédition, notamment Danath Trollemort qui dirigeait la ville et dont les aventuriers étaient honoré scène voir en chair et en os... Du moins ceux qui connaissaient son nom. Car bien qu'ayant une statue à son effigie dans l'Allée des Héros à Hurlevent, c'était un parfait inconnu pour les deux elfes de la nuit et le draeneï.

Toujours étaient-ils qu'à peine logés à l'auberge - qui pourtant ne devait pas recevoir beaucoup de voyageur en un pareil lieu, Gahahli était prise à part par son père dans une chambre à l'étage où elle venait de se faire gronder et punie pour son ingérence.

La jeune elfe était verte de rage en sortant de la chambre. Comme si elle avait besoin de ça après avoir frôlé la mort et égaré son arc. Arc qu'elle avait obtenu après avoir achevé sa formation de chasseresse, qui lui avait déjà été confisqué par son père le jour de sa fugue puis remis après sa victoire contre Onyxia.

Elle était non seulement dans une colère noire mais surtout dégoûtée. Elle qui pensait que sa relation avec son père s'était grandement amélioré depuis qu'elle avait sauvé Hurlevent de la maléfique dragonne, qu'elle avait enfin gagné sa reconnaissance, elle avait la désagréable impression d'être revenue à la case départ, à l'époque d'avant qu'elle ne rejoignît l'Alliance, où il lui suffisait de n'en faire qu'à sa tête pour se faire remonter les bretelles, même en pensant bien faire.

Encore plus injuste, elle savait qu'elle avait pratiquement sauvé la situation en coupant les jarrets du démon Kazzak. Certes elle avait failli y laissé sa peau et avait eu le cul bordé de nouilles pour s'en être sortie malgré tout, mais avait-elle besoin qu'on lui rappelait ce détail ? Et encore, si ce n'était que ça... À entendre son père, c'était comme si elle avait plus aggravé la situation qu'autre chose. Comment ? Elle l'ignorait. Et ça l'énervait davantage.


Elle lâcha un juron elfique et sortant de la pièce et se rendit dans la chambre voisine en espérant s'isoler le temps de se remettre les idées en place mais se rendit compte avec embarras qu'elle était déjà occupée par ses compagnons d'armes et qu'ils y avaient déjà pris leur aise pendant que Gahahli se disputait avec son père. Et à en juger par leur air gêné, ils avaient clairement tout entendu de l'autre côté de la cloison.

— Désolée que vous ayez dû assister à ça, leur dit la jeune elfe.

— Bah, ce n'est rien, lui répondit Batël tandis qu'il astiquait sa jambe artificielle. Cela dit, tu devrais peut-être écouter davantage ton père, des fois...

— Ah non ! Vous n'allez pas vous y mettre ! s'impatienta Gahahli. Oui, je me suis montré imprudente. Oui, je manque encore d'expérience. Et oui j'ai failli y laisser ma peau. Vous n'êtes pas les premiers à me le rappeler, merci.

— Pour être juste, je pense que personne ici-bas n'est suffisamment préparé à ce qui nous attend dans cette "outre-terre", se risqua de dire Baelbo.

— Ah, merci ! rétorqua la jeune elfe. Je suppose...

— Et c'est peut-être plus sage de laisser faire les plus expérimentés avant de nous y mêler, reprit le gnome avec une pointe de gêne dans la voix.

— Voilà qui est sage et bien parlé, cher ami gnome ! complimenta Ouladre.

C'est pas vrai ! se dit alors la jeune elfe. Elle avait l'impression qu'ils s'étaient tous ligués contre elle. Même Baelbo qui l'avait toujours soutenue d'aussi loin qu'elle s'en souvenait, il était en train de l'abandonner.

— Allons, dame Ventenuit, ne faîtes pas cette tête ! lui dit alors le draeneï. Rester en retrait et laisser faire les experts ne pourra que vous faciliter la vie. En évitant de vous mettre inutilement en danger ou pire... de vous acoquiner avec l'ennemi.

— Vous faites encore mention de cet elfe de sang ? demanda Gahahli au bout de sa patience. Pour la centième fois, je ne m'acoquinais pas du tout à lui ! Je ne sais même pas qui c'est et c'est à peine si je lui ai parlé.

— Du moment que ça en reste là ! intervint le nain d'un ton grave. J'aime autant vous prévenir, les p'tits gars, si jamais il vous prend l'envie avec un elfe de sang, je ne suis pas prêt de vous le pardonner.

— Soyez tranquille, maître nain ! dit le draeneï. En ce qui me concerne, ce n'est pas prêt de se produire.

— Vous leur en voulez d'avoir déserté l'Alliance et rejoint la Horde, n'est-ce pas ? se risqua de demander la jeune elfe au nain unijambiste.

— Qu'ils choisissent leurs alliés selon ce qui leur chantent, qu'ils soient humains, nains, orcs, trolls ou même les nagas, ça m'est complètement égal, répondit amèrement Batël. Ce dont je ne leur pardonnerai jamais, c'est de m'avoir pris mon fils aîné en désertant l'Alliance.

— I-i-ils vous ont pris votre fils ? balbutia le gnome.

— Quelle infamie ! s'exclama Ouladre.

— Je vous en pourtant parlé quand on était à l'auberge de Sombre-Comté, leur rappela le nain.

— Vous... Vous avez évoqué avoir perdu des fils durant la Troisième Guerre mais vous avez été plutôt vagues quant aux circonstances de leur disparition, fit remarquer Baelbo tout en fouillant dans sa mémoire.

— Je suis sincèrement désolée pour votre fils, dit Gahahli compatissante.

— Ces lâches ne l'emporteront pas au paradis, je peux vous le garantir, déclara le draeneï le torse bombé. Que les naarus m'ont soit témoins...

— Ça ira avec vos condoléances et vos serments, leur rétorqua le nain d'un ton las. Pour l'instant, notre priorité est la Légion Ardente et nous avons déclaré un cessez-le-feu temporaire avec la Horde. Il faudra juste espérer qu'ils n'en profitent pas pour nous prendre en traître.

Ce fut à ce moment que Harrina entra dans la chambre et annonça au groupe qu'un conseil de guerre présidé par Trollemort en personne se tenait au rez-de-chaussée que leur présence était requise. Le petit groupe ne se le fit pas dire deux fois.

— Au fait, c'est quoi cette histoire de nagas ? demanda Gahahli au nain.

— T'es au courant de rien, décidément, lui rétorqua Batël toujours amer. Avant de rejoindre la Horde, ces traîtres d'elfes de sang, guidés par leur prince-là, Quel-machin, se sont alliés aux nagas pendant que nous tentions de reconquérir Lordaeron. Et c'est ainsi qu'ils ont trahis et déserté l'Alliance, alors que nous avions besoin de leur magie pour reconquérir ce royaume.

La jeune elfe n'en revenait pas de ce qu'elle venait d'entendre. S'allier délibérément aux nagas, ces viles hommes serpents, quitte à tourner le dos à ses anciens alliés. C'était aussi inconcevable pour elle que de si son propre peuple devait s'allier aux orcs, aux morts-vivants ou aux démons.


Comme il avait été convenu, le conseil de guerre se tint au rez-de-chaussée de l'auberge en la présence du dénommé Trollemort, un humain sans âge en armure de chevalier, le crâne dégarni et la barbe foisonnante.

Sachant pertinemment que son père refuserait la laisser y prendre part, Gahahli se contenta d'assister au conseil à distance, depuis les marches de l'escalier menant à l'étage. Elle eut son fidèle Sabre-de-nuit pour seul compagnie et remerciait intérieurement Harrina d'avoir amorti la chute de l'animal avec un sort de lévitation en le voyant jeté du haut de l'Escalier du Destin par le démon Kazzak. Malheureusement, pour la jeune, ce fut de cette manière que son père avait appris sa présence en Outreterre.

Le commandant Trollemort fit donc part au groupe de la situation : après avoir dispersé les démons avec la chute de Kazzak et du saccageur gangrené - tel était le nom du géant de métal, la Porte des Ténèbres était désormais gardé par la Gangr'Horde, une Horde d'orcs corrompus et encore fidèle à la Légion Ardente. Et à en croire le commandant, ils n'avaient rien à voir avec les orcs verts auxquels l'Alliance s'était accoutumée si ce n'était leurs origines orques, ils étaient beaucoup plus puissants, plus résistants et surtout plus cruels.

La jeune elfe de la nuit n'avait pas encore eu l'occasion de voir ces orcs gangrenés à l'œuvre mais en arrivant au Bastion, elle avait eu l'horreur d'en voir un cadavre, un espion ayant échoué dans sa mission à ce qu'il paraît. Et elle qui trouvait les orcs verts déjà monstrueux et repoussant savec leur tronche simiesque et leurs crocs leur donnant un air de bouledogue, ce n'était rien comparé aux gangrenés. Ceux-là avaient la peau rouge sang, rappelant tristement à la jeune elfe ceux qui avait incendié son village après avoir bu le sang du démon Mannoroth. En plus de ça, ils avaient des protubérance osseuses et acérées qui poussaient notamment sur les bras, les mains, le long de la colonne vertébrale et peu sur le visage, le menton, les pommettes et les arcades sourcilière. Leurs yeux étaient dépourvu de pupilles et ils avaient les crocs encore plus longs et proéminents que chez les orcs habituels, au point de leur transpercer les lèvres et de ressembler davantage à des défenses de sanglier.

Toujours selon les dires de Trollemort, ces orcs rouges auraient leur quartier général dans la Citadelle des Flammes Infernales qui se situait plus à l'ouest, faisant face à la Porte des Ténèbres. Porte à laquelle la sinistre Citadelle était liée par un sentier que Gahahli avait pu apercevoir en chemin vers le Bastion et sur laquelle patrouillaient les orcs rouges. Un large sentier, pratiquement une route, composée d'ossements des premières victimes de guerre de la Horde que les orcs appelaient effrontément le Sentier de la Gloire. Gahahli ne sut dire ce qui était le plus horrifiant et abject avec ce sentier : le nombre de cadavres pour constituer une route aussi longue et large, le fait que les orcs traitaient le corps de leur victimes comme de vulgaires pavés de route où que cela décrivait leur vision de la "gloire". Décidément, plus la jeune elfe en apprenait sur les orcs, moins elle les trouvaient sympathiques.

— D'après mes sources, c'est dans cette citadelle que résiderait le chef de guerre de la Gangr'Horde, Kargath Lamepoing, expliqua le commandant Trollemort. Et toujours selon mes sources, ce serait également dans cette citadelle que les gangr'orcs renferment la source de leur corruption.

— La source... Comme un démon ? demanda Harrina. Un démon dont ils auraient bu le sang ?

— En effet ! lui répondit Trollemort.

— Pourtant Mannoroth a été détruit sur Azeroth, dit la jeune magicienne incrédule. Il y en aurait un autre ?

— Très perspicace ! la complimenta le commandant. Il s'agirait en effet du Seigneur Magtheridon qui régnait sur l'Outreterre depuis la destruction de Draenor.

— "Régnait" ? répéta Fyrvas.

— Il s'est fait détrôné par un autre démon dont le nom m'échappe, expliqua Trollemort. Tout ce que je sais c'est qu'il se serait autoproclamé Seigneur de l'Outreterre il y a quatre ou cinq ans de cela.

— Qui que ce soit, c'est probablement lui qui ordonné l'invasion d'Azeroth, dit Harrina songeuse.

— Pour l'instant, notre priorité est la Citadelle qu'il nous faudra assiéger, reprit Trollemort. Notre but sera d'éliminer Kargath et Magtheridon.

— Ainsi, non seulement on couperait la tête du serpent mais on la priverait de son venin, récapitula le druide songeur.

— En clair, on fera d'une pierre deux coups si on réussit, ajouta Batël.

— Tout à fait ! Mais ce ne sera pas une mince affaire, leur prévint Trollemort. La Citadelle est une des places fortes les mieux gardées de l'Outreterre avec le Temple Noir. Et je crains que nous n'ayons assez d'effectifs pour lever un siège tout en maintenant les défenses du Bastion.

— Il faut pourtant essayer ! insista Fyrvas. Plus vite on aura démanteler cette Horde gangrenée, mieux ça vaudra pour tout le monde.

Il lança un regard sévère à sa fille dans l'escalier en appuyant ses mots.

— J'y songe... Les gangr'orcs qui ont pris la Porte il y a peu, ils viennent tous de la Citadelle, c'est bien ça ? suggéra Harrina. Donc leur défenses à eux ont dû d'amoindrir. Donc peut-être est-ce l'occasion de frapper avant qu'ils ne fassent venir du renfort.

— J'aime cette idée ! approuva le nain. En plus, d'après la carte, elle a l'air plutôt isolée cette citadelle. Ceux qui sont à la Porte n'auront pas le temps de rappliquer.

— Je suis loin de partager votre optimisme, tenta de relativiser le commandant. Les défenses ont peut-être diminué depuis votre arrivée mais pas assez pour être prise d'assaut sans risques. Connaissant Kargath, je ne le pense pas assez bête pour laisser son propre Bastion sans défense simplement en envoyant ses troupes aux quatre coins de l'Outreterre.

— Raison de plus de frapper maintenant, tant qu'on a une ouverture, insista le druide.

— Ils ne vont pas tarder à entendre parler de Batël Marteau-de-Bronze, la Terreur des Trolls et l'Oppresseur des Orcs comme on l'appelait dans le temps.

— Il faudra juste espérer que nos homologues de la Horde non gangrenée nous vienne nous prêter main forte, dit la magicienne. Ce serait sûrement le bon moment pour eux de se rendre utile.

— Pourvu que cette alliance avec la Horde nous soit bénéfique, dit Trollemort avec une point de scepticisme dans la voix.


Il fut donc décidé d'un commun accord de former un détachement pour prendre d'assaut la Citadelle.

Alors que le conseil de guerre arrivait à son terme, Baelbo et Ouladre furent a mi-chemin vers les chambres quand Fyrvas les intercepta :

— Vous deux, là, vous venez avec nous !

— Comment... Tout de suite, là ? demanda le gnome pris au dépourvu. Mais on vient à peine d'arriver...

— Si on ne part pas maintenant, il sera peut-être trop tard, insista le druide. Et vous ne serez pas de trop durant ce raid.

— Mais enfin, je me suis engagé en tant que prêtre soigneur, pas en tant que combattant ! protesta le draeneï. Ma place est partout sauf au front !

— Détrompez-vous ! insista derechef Fyrvas. Vous nous serez plus utile à soigner les blessés au front que si on devait vous les ramener au quartier général. Maintenant, bougez vous le train ! On a assez perdu de temps comme ça !

— Franchement c'est le bouquet ! protesta Gahahli à son tour. Eux deux, vous les obligez a partir au front malgré leur réticences, tandis que moi qui désire plus que tout de vous donner un coup de main...

— Inutile d'insister, jeune fille ! l'interrompit sèchement le druide. Je ne reviendrai pas sur ma décision.

— Soit ! accepta la jeune elfe. Mais quitte à rester au Bastion, m'autorisez-vous à assurer les défenses...?

— Pas question ! répondit Fyrvas.

— J'aurais juste besoin d'un nouvel arc et de munitions...

— Pour qu'il te prenne à nouveau l'envie de jouer les aventurières ? Il est hors de question, j'ai dit !

— Mais... Et si le Bastion se faisait attaqué ? insista la jeune elfe à bout de patience. Comment je vais faire pour le défendre ?

Ma chérie, dit le druide en elfique sur un ton plus calme. Il ne t'arriveras rien. Ce Bastion a tenu pas loin de deux décennies face aux attaques d'orcs et de démons. Tout ce que je te demandes et de ne rien faire de stupide en mon absence.


Et il parti pour la Citadelle avec le reste du groupe, laissant Gahahli seule dans l'auberge en compagnie son Sabre-de-nuit ainsi que de soldats qui lui étaient étrangers, encore plus frustrée que tout-à-l'heure.

"Ne fais rien de stupide", tel étaient les mots de son père. La jeune elfe en conclut que c'était ainsi que le druide considérait sa propre fille. Stupide.

Qu'on lui dît ignorante, inexpérimentée, immature ou impulsive, elle pouvait éventuellement l'accepter. Elle commençait à en avoir l'habitude, en fait. Mais stupide... Peu importe les circonstances, c'était la goutte qui faisait déborder le vase. Surtout venant d'un de ses proches, d'un parent.

Elle en venait à serrer le poing tellement fort que ses ongles s'enfonçaient dans sa paume jusqu'au sang tant elle était furax.

Cherchant un moyen de se distraire, elle se tourna vers la table autour de laquelle avait eu lieu à l'instant le conseil de guerre. Sur celle-ci étaient laissées en vrac les cartes de l'Outreterre et de ses régions.

Elle se décida de les consulter. À défaut de pouvoir explorer ce monde brisé (sans un arc et des flèches, elle ne pouvait aller loin), elle tenait à avoir un aperçu de sa composition.

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