La Rêverie des Elfes

Chapitre 9 : Scène 6. Exode

Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/11/2016 22:24

Scène 6

Exode

 

Natyos

    Les premières aurores venaient de surgir à l'horizon. Natyos lentement s'éveillait à mesure que les lueurs de Soleil s'élevaient au-dessus de lui. Il avait rejoint la veille le poste avancé de Tranquillien où il s'était rapidement assoupi, allongé parmi les herbes tièdes, un peu en retrait des bâtisses ; l'odeur que dégageaient les réprouvés l'importunait grandement et, malgré que ces derniers lui soient alliés, Natyos n'éprouvait que peu de confiance envers ce peuple à l'apparence cadavérique et voué à l'extermination cruelle de ses adversaires. Tranquillien ne s'étendait pas sur une très large zone ; seules quelques constructions marquaient la situation du village ainsi que les escouades autant réprouvées qu'elfiques qui gardaient les alentours. Pendant un temps, le jeune elfe regardait le ciel s'embrasser de couleurs vives jusqu'à ce que tout ombre se soit dissipée. Il se leva alors, contemplant une fois encore le village de l'extérieur avant de s'y engouffrer. Il remarqua aussitôt arrivé le maître des chauve-souris ; c'est ainsi que se déplaçaient les morts-vivants de campements en campements par la voie des airs. Le réprouvé qui s'occupait des transports ne semblait pas être très éclairé ; Natyos s'avança jusqu'à lui puis demanda s'il pouvait disposer d'une monture afin de retourner à Lune d'Argent. Le cadavre le fixait. C'était du moins ce que Natyos pensait, constatant l'immobilité du visage de son interlocuteur privé d'yeux mais néanmoins tourné en sa direction. Ça arrive à voir ces machins-là ? Le réprouvé se mit à ricaner en tendant une main décharnée devant lui. Des pièces d'or ! Il voulait de l'or... mais Natyos en était dépourvu. L'elfe baissa le regard. Le maître des chauve-souris posa ses doigts taillés en de longues griffes recourbées sur l'épaule du jeune homme. Il tenta de le réconforter en lui proposant un voyage gratuit en échange d'un service que, dans les conditions actuelles, il ne pourrait pas refuser. Le garçon accepta à contrecoeur le marché et suivit le réprouvé jusque chez lui. Il s'agissait d'une mansarde, une ancienne demeure elfique désertée depuis un temps qui se devait d'être long. La première chose que Natyos distingua à son entrée fut l'atroce odeur de pourriture qui embaumait chaque pièce et que les courants d'airs qui traversaient celles-ci ne faisaient qu'accroître en des nuées nauséabondes dont s'était imprégnée la moindre parcelle, le moindre tissu, la moindre inspiration en ces lieux que la vie avait abandonnés. Le réprouvé pressa l'elfe de se diriger vers l'arrière-salle où se tenaient autour d'une table de jeu trois de ses comparses.

    Ils sont amicaux. Ce sont des alliés aux elfes de sang. Natyos ne voulait pas percevoir dans quel pétrin il venait de se mettre une fois encore. Qu'importe ce qu'il se disait cela ne suffisait pas à le rassurer pleinement. Le réprouvé qui l'avait guidé jusqu'ici présenta l'elfe à ses compagnons ; ils en paraissaient ravis. Natyos fut convié à venir s'asseoir en leur compagnie, ce que celui-ci ne put dignement refuser. Une fois l'elfe installé, la seule réprouvée du lot de déterrés déposa devant lui quelques cartes face retournée que Natyos tenta de prendre discrètement en dépit du fait qu'il était épié de tout côté. La dureté des cartes au toucher ne lui parut pas habituelle, pas plus que ne l'étaient les symboles dessinés à l'encre rouge dessus. Il n'en connaissait aucun. Le réprouvé à sa droite se pencha vers lui, et lui murmura qu'il s'agissait d'un jeu où le perdant devait enlever un habit. Si ce n'était qu'un habit... Le jeu commença alors. La réprouvée, placée devant lui, ne détachait pas son regard de l'elfe. Elle souriait parfois, laissant apparaître deux rangées de dents taillées en dents de scie et impeccablement rongées par l'usure. Ne connaissant ni les règles ni la signification des cartes, Natyos fit mine de participer au jeu autant qu'il en fut capable, imitant les autres, mais bien vite la première manche passa. L'assemblée des réprouvés s'était tournée vers lui: avait-il perdu? Il se souvint ce que lui avait dit son voisin, et porta sa main vers ses gants dont il se démit l'un après l'autre. Les cadavres fixaient ces nouveaux morceaux de chair qui venaient de se dévoiler devant eux. Natyos crut voir son voisin de gauche claquer des dents. Il avait essayé de se lever, aussitôt ses voisins avaient agrippé ses bras et forcé à rester assis. Le jeu n'était-il pas fini? La réprouvée distribua à nouveau les cartes; une nouvelle partie venait de débuter. Cette fois encore, le garçon perdit, et cette fois encore il devait ôter un vêtement. La ceinture lui sembla le plus approprié pour éviter à nouveau de mettre à nu une parcelle de son corps; ses compagnons ne semblèrent pas apprécier le geste, tout en sachant que l'elfe ne ferait que perdre à un jeu dont il n'avait aucune connaissance et auquel, de toute évidence, il était aisé de lui faire croire n'importe quoi. Les parties se déroulèrent et, à chaque fois, Natyos dût se séparer d'un habit si bien que bientôt il ne fut plus muni que d'un sous-vêtement, auquel il semblait attacher une importance toute particulière...

    Il avait perdu. Il devait se démunir de ce dernier tissu qui s'étendait du bas-ventre jusqu'au milieu de ses cuisses, mais il en fut incapable. L'elfe se leva alors, reprenant ses habits à terre dans l'intention de s'en aller. Il fut vite arrêté dans son entreprise par le guide qui lui avait sauté dessus et qui le fit sortir de la pièce en le tirant par l'oreille. Quand ils furent arrivé dans le corridor d'entrée, le réprouvé plaqua Natyos dos contre le mur. Celui-ci sentit les doigts de son agresseur s'étendre entre ses cuisses. La langue morte du cadavre se posa sur son cou en des mouvements compulsifs et totalement désorganisés. Le jeune elfe fut prit de panique et par une force qu'il n'avait pas l'habitude d'utiliser repoussa le cadavre à plusieurs mètres devant lui. Agréablement étonné de ce potentiel, il décida de ne pas s'arrêter là et s'approcha du réprouvé; ce dernier tendit ses mains devant lui, suppliant Natyos de le laisser et de s'en aller. Le garçon rappela ce pour quoi il était venu. Le réprouva siffla entre ses griffes et l'instant suivant une chauve-souris géante apparut. Le maître des transports indiqua ainsi à l'elfe de s'en aller, et de ne jamais revenir ici. Natyos ne se fit pas prier davantage, enfila ses habits et grimpa sur la monture qui décolla aussitôt. Il se réjouissait déjà de retrouver Lune d'Argent, sa verdure pleine de vie et ses parfums d'été qui envahissaient les ruelles. Il reconnut nombre de sentiers sur lesquels il avait marché jadis pour pénétrer en les Terres Fantômes. Pourtant, le ciel ne semblait pas s'éclaircir avec le temps; pire encore, celui-ci lui paraissait s'alourdir de nuages sombres et menaçants à chaque battement d'ailes de la chauve-souris. La terre en-dessous de lui ne lui renvoyait plus alors que l'image d'une Nature de plus en plus meurtrie par la guerre et la pestilence de l'arsenal militaire des réprouvés. Il lui semblait perdre en altitude: la chauve-souris se préparait à le laisser ici. Pourquoi la créature l'avait-il conduit jusqu'en ces terres désolées? Natyos comprit rapidement que le réprouvé n'avait jamais eu l'intention de le renvoyer au royaume elfique de Quel'Thalas: il ne trouvera aucun soutien ici, ni véritable allié. Une fois arrivée à un mètre au-dessus du sol, la chauve-souris se retourna complètement et fit basculer l'elfe avant de repartir et disparaître dans les fumées noires du ciel. Natyos était seul à présent, ne sachant que très brièvement où il se trouvait et n'ayant aucun moyen de se défendre contre les créatures qui peuplaient ce royaume: celui de Gilnéas, le territoire de la malédiction des worgens et de la maladie des réprouvés.

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Alekseï

    Nous nous dirigeâmes vers le nord peu après les incidents qui avaient conduit à ma capture. Greiss me guidait à travers les forêts du territoire, esquivant l'armada réprouvée et leurs assauts morbides tout en poursuivant notre route qui devait nous mener à Andara. En voyant les ravages de ces salopards, je ne pouvais qu'éprouver une vive sensation de honte à l'égard de ce que j'avais été autrefois: j'avais été cupide et idiot, chassant les miens au lieu de m'occuper de la réelle menace que représentaient les larbins de cette Sylvanas. Lorsque j'aurai retrouvé Andara, nous partirons tous ensemble de ce lieu maudit. Greiss me bouscula dans notre course. Il me savait soucieux et détestait quand mon caractère jovial me quittait. Mais merde, j'étais devenu un worgen ! Un worgen qui a perdu celle qu'il aime qui plus est. Le destin ne me souhaitait pas joyeux, alors à moi de ne pas le rendre jouasse cet imbécile. Greiss s'arrêta soudain. Je lui dis de ne plus se soucier de mes préoccupations. Il me rétorqua que son attitude n'avait rien à voir avec la mienne. Il reniflait bruyamment quand passait le vent: il avait repéré une odeur inhabituelle, une odeur qu'il me dit agréable. Il fallait bien admettre que lorsque nous nous trouvons à Gilnéas, même le porc des fermes de l'ouest pouvait dégager un parfum « agréable ». Greiss ricana. Non non, il ne s'agissait pas d'un porc. C'était un parfum qu'il n'avait jamais senti jusqu'à maintenant: ni celui d'un cadavre, ni celui d'un gilnéen, humain ou non, ni même celui de nos récents alliés les elfes de la nuit. Cette odeur semblait lui faire tourner la tête et Greiss, naturellement, s'engagea dans la direction que lui dictaient ses narines.

    Je le poursuivis tant bien que mal à travers les fourrés d'arbres morts et le retrouva devant une grande maisonnée perdue au beau milieu des bois. Greiss me mit en garde de faire attention. C'était lui qui voulait entrer, qu'est-ce que cela pouvait bien me faire de fouiller les bâtisses si Andara se trouvait plus au nord? Nous entrâmes tout de même par la porte de derrière. Bien qu'intacte, la maison semblait vide aux premiers regards; ses habitants avaient du avoir fui l'invasion réprouvée il y avait un temps déjà, comme l'indiquait la pourriture des aliments laissés à l'abandon dans la cuisine. Greiss ricana une fois de plus de mes actions qu'il qualifiait de terriblement humaines. Si nous voulions nous rassasier, il n'y avait qu'à trouver une proie ! Agir comme une bête, cela avait-il vraiment de l'intérêt? Il m'indiqua que l'odeur provenait de l'étage. À ma grande surprise, Greiss se transforma en humain. Il me regarda et, lorsqu'il eut compris que j'étais incapable de l'imiter, se mit à ricaner. Il me rassura en me disant que j'avais besoin de temps avant de contrôler le processus de métamorphose sans passer par des décoctions et que, de toute façon, la présence à l'étage n'était en rien celle d'un réprouvé alors, me disait-il, cela ne représentait aucun danger d'aller voir de plus près. Nous montâmes alors, lui avec discrétion, moi en essayant. Un nouveau couloir se présentait à nous, avec tout autant de pièces différentes qu'au rez-de-chaussée. Greiss n'en semblait pas pour autant hésitant, et continua son chemin en suivant comme toujours son flair. Nous arrivâmes dans une large pièce lourdement meublée bien que vide en apparence de vie. Greiss m'indiqua une petite penderie et me signala qu'un doux parfum s'en échappait. Je m'y dirigea alors, tentant de faire œuvre de ce même professionnalisme qui m'avait toujours caractérisé, mais en vain: je fis chuter quelques livres au sol et me heurta à un coin plutôt solide d'une basse-commode. Je n'avais pas besoin de regarder en arrière pour savoir que Greiss devait bien se moquer de moi à ce moment précis. Je parvins malgré tout devant ledit meuble, que j'ouvris sans plus attendre. Une silhouette chuta à mes pieds; un jeune homme blond aux apparences fragiles et aux longues oreilles.

    Un elfe de sang ! Bien des histoires en parlaient mais je les croyais plus au nord, au-delà des territoires réprouvés ! Que faisait-il ici? Je n'en savais rien, mais il me semblait qu'ils étaient les alliés des réprouvés et, par conséquent, nos ennemis. Allions-nous le dévorer? Il ne me donnait pas grand appétit pour dire vrai. Je pouvais sentir sa peur et, en étant moins doué, je pouvais même la voir ! Il tremblait de tous ses membres et n'osait pas lever les yeux vers moi. Les deux mains devant son visage, l'elfe bégayait quelques paroles que je ne comprenais pas, bien que j'entendais toujours les mêmes sonorités revenir. Je me tournai vers Greiss sans savoir quoi faire. Je voyais à ma grande stupeur une intense lueur briller dans son regard. Il ne quittait pas le garçon des yeux, et semblait ressentir un désir dément pour ce dernier. Cependant, la faim ne parut pas en être la cause: ce n'était pas son ventre que sa main remuait avec envie. Il s'approcha de l'elfe, prit avec une délicatesse qui ne lui était pas familière sa main tout en lui disant d'un ton calme que tout ira bien avant de l'éloigner de moi. Le jeune homme semblait lui en être reconnaissant tant il se blottissait contre lui, réclamant protection. Greiss me fit un clin d'œil, et serra contre sa poitrine sa proie. Il lui caressa le dos de sa main avant de faire descendre cette dernière jusqu'à ses fesses. Surpris, l'elfe leva son visage vers celui de Greiss, ce dernier se changea alors en worgen sous le regard horrifié du garçon qui alla se réfugier dans un coin de la pièce. Greiss riait aux éclats, caressant une dernière fois son entrejambe avant de se diriger vers le garçon sans défense...

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Maïko

    Je venais tout juste d'arriver dans le royaume de Gilnéas. Cette terre était une des plus dangereuses d'Azeroth, comme tout lieu d'ailleurs où pouvaient se trouver les infects sbires de la Dame Noire. Néanmoins, si le navire m'avait conduit ici et non jusqu'à Darnassus, c'est que ma présence importait plus auprès des gilnéens que dans ma patrie. Pendant les quelques heures qui suivirent l'accostage, j'errais à l'intérieur des terres à la recherche d'un endroit où je pourrais me rendre utile. La faune et la flore de ces lieux pouvaient encore être en partie préservées si nous parvenions à bouter les réprouvés hors du royaume; mais de profondes crises intestines avaient mis aux arrêts les troupes royales gilnéennes, trop occupées à affronter leurs frères succombant à ce qu'ils nommaient une malédiction, mais qui n'était rien de plus qu'une autre forme de druidisme, et dont le seul objectif était de servir la Déesse contre les agissements allant à son encontre. Ne connaissant pas la région, je m'égarai vite parmi ses étendues que la peste avait dénaturées. Tout semblait flou et difforme, comme si une démence avait arraché à la nature sa forme originelle. Je vis alors à plusieurs mètres au-dessus de moi une chauve-souris sur le point d'atterrir à la lisière d'une forêt déjà bien meurtrie. Curieux, je me dirigeai vers l'endroit qu'elle avait à peine effleuré de l'aile. C'était toutefois suffisant pour y déposer un intrus. Je me devais donc d'intervenir.

    Je me rendis rapidement là-bas. Alors transformé en félin, je pus observer sans craindre d'être vu la scène qui se déroulait devant moi: ce n'était pas un réprouvé qui avait mis le pied au sol, mais un elfe de sang. Quel fut mon étonnement lorsque, après m'être approché, je pus distinguer le visage de cet inconnu que j'avais rencontré quelques jours auparavant. Il me semblait usé, extrêmement fatigué, en proie au doute et pourtant il était toujours aussi magnifique. Il ne s'attarda pas ici et pénétra à la hâte dans les bois. Je dus courir pour le garder dans mon champ de vision, ce ne fut pas toujours facile; on aurait dit qu'il avait conscience de fuir quelque chose ou quelqu'un. Il ne s'arrêta pas avant d'être arrivé dans une large habitation, déserte au demeurant, et ne prit aucune précaution lorsqu'il y entra. Savait-il seulement ce qu'il pouvait craindre à se trouver dans une maison par ces temps de guerre civile? Ce n'était pas prudent, mais je le suivis à l'intérieur. Il chercha quelque chose à manger et ne trouva que des restes dégoûtants. Il monta ensuite à l'étage à la recherche de vêtements apparemment; ce qu'il trouva plus aisément. Il se dirigea après coup vers la salle de bain où se tenait une large baignoire faite de planches en bois qu'il se mit à remplir d'eau, puis il commença à enlever ses habits. L'eau, tout comme la nourriture, était restée depuis trop longtemps ici et était impropre. Discrètement alors je pris soin de la rendre saine afin qu'il n'en soit pas infecté. Il se plongea ensuite dans le bain et se lava promptement mais correctement. Durant toute la durée du bain, mes yeux n'avaient pu se détacher de lui et mon bas-ventre, malgré toute ma bonne volonté, s'était enflammé à un point démesuré. Je ne pouvais me résoudre à calmer mes ardeurs; cela n'aurait pas été correct. Mais ce que je faisais en ce moment l'était-il? Je n'avais pas désirer le voir nu à la toilette après tout, cependant...L'elfe venait de se lever. Il avait tout comme moi entendu ces bruits venant du rez-de-chaussée. Précisément de la pièce juste en-dessous de la nôtre. Il se sécha et se rhabilla rapidement puis alla dans une pièce, la plus spacieuse qu'il put trouver dans sa précipitation, avant de s'enfermer dans la penderie.

    Les bruits se propagèrent jusque dans les escaliers puis dans le corridor de l'étage. Deux hommes, un humain et un worgen, entrèrent dans la salle où s'était caché l'elfe. J'avais une impression étrange de cet humain ; il reniflait l'air comme un animal et semblait chercher quelque chose ici : il avait dû nous pister, ce qui signifie que ces deux hommes sont tous deux des worgens. J'espérais pouvoir les raisonner. L'humain fit signe au worgen de se diriger vers la penderie. Celui-ci, bien qu'un peu gauche, trouva aisément le jeune elfe. La peur que ce dernier éprouva à la vision du worgen fit monter la colère en moi en un instant, d'autant que l'humain semblait totalement se réjouir de sa trouvaille. Ce dernier se massait l'intimité de façon presque machinale. L'elfe de sang n'aurait pu tomber sur pires individus. L'humain s'agenouilla et aida l'elfe à se relever, tout en faisant mine de lui assurer qu'il allait le protéger de son camarade worgen. Cet amusement sadique me fit frisonner l'échine. Ma rage atteignit son paroxysme lorsque, étreignant l'elfe, l'humain en avait profité pour lui caresser le bas du dos. Mais, tandis que je me préparais à lancer l'assaut, celui-ci se métamorphosa en un worgen massif. Il relâcha son emprise et l'elfe alla se recroqueviller dans le coin de la pièce le plus proche. Le worgen riait comme un dément, puis se tourna vers sa proie et avança avec une lenteur exacerbée afin de profiter de chaque instant. J'eus à peine le temps de m'interposer ; à genou et les bras écartés juste devant l'elfe de sang, faisant barrage de tout mon corps, j'apparus enfin aux yeux de tous.

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