{ YS } Le NEW Double Jeu

Chapitre 1 : L'apprentie détective

2821 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 02/07/2023 12:35

"Je ne pensais pas que cette enquête irait aussi loin.

Du moins, je ne pensais pas qu'elle allait se terminer ainsi.

... Dans cette école, comme des années auparavant, se cachait réellement un véritable monstre. Un monstre... qui élimine par amour... et par tout types de moyens.

Et j'étais sur sa route. J'étais là pour ça...

Et je peux vous dire que j'ai peur... Peur de mourir. Peur de tout perdre.

J'ai signée pour faire partie de l'affaire... Et je n'aurais pas dû.

Que quelqu'un vienne m'aider... Par pitié ! Monsieur Onigawara...

Que quelqu'un me sort de là !"


Cette histoire a commencé par un appel téléphonique. Un homme du nom de Kocho Shuyona nous avait demandé un rendez-vous pour parler affaire.


D'après les informations donnés dû au coup de fil, cet homme est le directeur d'un petit lycée situé à quelques heures de route du bureau que nous tenions.


J'ai d'ailleurs été surprise que mon mentor acceptait de se déplacer sans avoir plus d'informations. D'habitude, il en demandait d'avantage.


Mon mentor est Sasuke Onigawara, un détective privé s'occupant d'affaires de tout genre dans une grande partie du pays. Il s'occupait de meurtres, de contrebandes, et autres délits. Il lui arrivait aussi de jouer le détective auprès des femmes qui trompent leurs maris. Mais ça c'est une autre histoire.


Et moi, j'étais son apprentie depuis... trois ans environ ? C'était un homme dur à l'allure sévère, mais si il n'avait pas été là... Je ne sais pas ce que je serais devenue. Il était comme un père pour moi. J'avais perdue mes parents et ma petite sœur lors d'un accident de voiture. Pour ma part, j'étais une adolescente qui avait écourté ses études suite à la mort de ma famille et qui a suivit l'homme qui a tendu la main.


Miharu Ishimaru est mon nom. Une adolescente téméraire et un peu jeune pour m'occuper d'affaire. Enfin, c'est ce que disent habituellement les gens.


C'est au début de l'après-midi que nous nous rendions au lieu du rendez-vous.

Akademi High School.


Lors de la route, mon supérieur ne m'avait pas vraiment donné de détail, si c'est que cela concernait cette école. J'en avais profité pour faire des recherches sur ce bâtiment. J'ai découvert que c'était un petit lycée crée par une entreprise mondiale, la SAIKOU Corporation. Jusque là, la Saikou Corp était une entreprise faisant dans les appareils électroniques comme mon téléphone portable ou ma tablette. J'étais très surprise qu'une telle organisation avait fait une école tout entière. D'ailleurs, c'est aussi grâce à internet que j'ai apprit que le directeur que nous étions sur le point de rencontrer occupait son poste depuis des années, voir depuis l'ouverture de l'école dans les années 80.


Quand nous arrivions à destination, quelle fut ma surprise en voyant l'école. Akademi High... Des cerisiers en fleurs en ce mois d'Avril dont les pétales tombaient à la chaîne sur le chemin de dalles qui nous dirigeaient vers ce bâtiment tout blanc. C'était presque magnifique, avec ce beau ciel bleu à peine nuageux et cette température assez bonne. C'était à croire que c'était tout les jours comme ça.


Je marchais sur ces dalles en direction du portail fermé avec un regard presque ébahi. Même monsieur Onigawara, qui marchait à mes cotés, observait les yeux d'un œil différent de d'habitude.


Nous avions alerté notre présence via le petit portillon, et nous avions été accueilli par une femme habillée d'un survêtement rouge. Cette dernière, sûrement professeur d'éducation physique dû à son accoutrement, nous invita à entrer et à la suivre au sein de l'école. Pour ma part, je suivais la dame dans le silence et en retrait, ayant laissé mon mentor s'avancer en premier. J'observais curieusement les couloirs que nous traversions. C'était vide... Enfin, il était presque quinze heures donc les élèves étaient en cours. J'ai pu voir d'un œil rapide le contenu d'une classe du second étage par une fenêtre aux rideaux semi-tirés. Pleins de filles et de garçons de mon âge dans l'uniforme emblématique de l'école.


Le bureau du directeur était juste à coté de cette classe, d'ailleurs. Après que la femme en survêt ai frappé aux portes, elle les ouvrit et entra dans le but d'annoncer notre arrivée. Une bref conversation a eu lieu entre elle et la personne à l'intérieur avant que la femme sort de la salle.


"Vous pouvez y aller." nous a-t-elle dit.


Mon supérieur remercie la femme et nous nous présentions au sein du bureau après être entrée dedans. C'est d'un homme d'environ soixante ans d'un regard septique et d'un visage cynique que nous étions face.


Je ne pouvais pas m'empêcher de regarder cet homme, alors qu'il se levait de sa chaise et nous invitait à nous asseoir sur le canapé présent dans la pièce. Il ne souriait pas, ne montrait aucun signe de joie de nous voir. C'est à croire qu'il nous avait contacté de force et sa communication non-verbale n'était pas du tout chaleureuse. Cela ne donnait pas envie de lui parler, ni-même de lui sourire en retour. Cependant je restais professionnelle, même si je n'étais là qu'en retrait.


Une fois assis, le vieil homme s'installa devant nous en poussant un bref soupir, puis leva sa voix masculine pour nous parler :


"Bien. Ravi que vous soyez venue. Comme je vous ai expliqué ce matin au téléphone, cela concerne mon école. Voyez-vous je dirige cet établissement depuis l'ouverture, depuis plus de trente-cinq ans. Et j'ai vue des choses dérouler ici..."


-Et vous doutez que quelque chose ce produit dans votre établissement, si j'ai bien compris ?


Ce que j'adorai chez Monsieur Onigawara, c'était sa franchise. Des fois il ne prenait pas la peine de passer par quatre chemins, mais au moins les choses qu'il disait étaient clair. Et je prenais exemple sur lui.

La question de mon mentor ne faisait pas vraiment réagir monsieur Shuyona, si ce n'est qu'un léger soupir et d'un mouvement bas de son regard.


"Connaissez-vous l'incident qui s'est produit en 1989, Onigawara-san ?" demanda alors l'homme en relevant ses yeux vers mon supérieur.


De mon coté, je regardais ce dernier lorsqu'il prit la parole pour répondre. Car moi, j'ignorai totalement cette date, ainsi que l'évènement qu'il citait. Il y avait aussi le fait que le directeur parlait à mon mentor et m'ignorait. Une chose dont j'étais habituée au fil des enquêtes que nous avions vécu.


"Vous parlez de ce meurtre qu'il y a eu lieu dans une école, et qu'un journaliste aurai accusé une étudiante d'avoir assassinée sa camarade de classe ? Pour au final, la gamine a été déclarée non coupable. Qui ne connait pas ce phénomène qui a fait tout le pays, les médias se sont jetés sur l'affaire et sur le type en question. Surtout que vue que cette fille avait été déclaré non coupable, personne n'a trouvé le véritable meurtrier."


-Moi je ne connais pas cette histoire, ajoutais-je d'un ton curieux.


-Je te la raconterai plus tard, répondit mon supérieur en ma direction.


-Hum bref, coupa net le directeur d'un raclement de gorge, cette école c'est celle-là. C'est ici qu'une élève a été... tuée. Et c'était une de nos élèves qui avait été accusé par ce dit-journaliste. Enfin je vous en parle car depuis cet incident, la réputation d'Akademi High School en avait prit un coup, autant que celle du journaliste. Nous avons donc renforcé la sécurité en donnant des cours de self-défense à tout le professionnel pédagogique, ainsi même une équipe d'étudiantes d'élite pour la surveillance.


-D'accord...? ajouta Monsieur Onigawara en se grattant la joue. Et donc, pouvez-vous préciser la raison de votre appel envers notre organisation ?


En effet, c'est au bout de plusieurs minutes que nous étions entrés dans ce bureau que le vieil homme expliqua enfin la raison de nous avoir contacter. Car bien que je trouvais cette histoire de "lycéenne accusée d'en avoir tuée une autre" intéressante, je ne trouvais pas l'utilité de nous expliquer le renforcement de la sécurité.


... jusqu'à qu'il explique enfin la véritable raison.


C'est d'un ton froid que le directeur nous expliqua qu'il avait un "mauvais pressentiment" concernant cette nouvelle année qui démarrait. Il n'osait expliquer la véritable raison, mais il disait avoir "peur" que quelque chose de terrible pourrait arriver cette année. Il ajouta même avoir "peur que ça recommence comme en 1989".


Evidemment, mon mentor et moi-même nous nous regardions avec le même visage des plus perplexes. Et pour ma part, j'avais des tas de questions qui passaient par la tête.


Quel est ce mauvais présentiment ? Pourquoi cette année et pas une année précédente ? Avait-il un élève qu'il suspectait d'aussi psychopathe que le meurtre de 1989 ? Pourquoi avoir peur si le personnel pédagogique est entrainé en cas d'attaque ?

Monsieur Onigawara s'éclaircit la gorge en se redressant sur le canapé. Il s'adressa ensuite face au directeur :


"Ecoutez... Moi je ne peux pas faire d'enquête sur des pressentiments. De plus, comment voulez-vous que je me voile dans un lycée remplis d'adolescents ? Dans "détective privé", il y a "privé". Le secret, si vous voulez. De plus, j'ai une autre affaire à plusieurs heures de routes ici. Donc il me serait impossible de guetter le moindre mouvement de vos élèves en puberté."


Ceux à quoi, sous mon regard toujours perplexe, mon mentor se leva du canapé et tapota son manteau léger gris.

"Navré. Miharu, partons."


Alors qu'il commençait à entamer le pas, je me levais à mon tour du canapé et posa ma main droite sur son épaule gauche.


"Attendez, vous n'allez pas essayer d'enquêter ?" lui demandais-je avec un léger appui sur l'épaule.


-Tu m'as entendu, non ? Je n'aime pas décliner une demande, mais tu vois bien que non seulement je n'ai pas le temps, mais en plus que je ne peux pas enquêter secrètement sur un "pressentiment".


La voix froide et sévère de mon supérieur ne m'étonnait pas autant que ça, car il avait raison au fond. Et jusqu'à ce jour, j'étais d'accord avec tout ce qu'il disait.


Sauf que pas cette fois.


"Et si je m'en occupais...?" demandais-je en le regardant.


Quand le son de ma voix parvenu à ses oreilles, il stoppa net son pas avant de se tourner entièrement vers moi. Je croisais ainsi un regard des plus surpris.


"Quoi...?" disait-il d'une voix basse.


-Hé bien, pourquoi je ne pourrais pas m'en occuper ? Je sais que je ne suis jamais allé au lycée, mais j'ai l'âge parfait pour m'intégrer dans une école tout en gardant secret mon boulot. Et puis si vraiment il n'y a rien, dites-vous que ça m'a fait au moins une semaine de retour dans les études. Ca ne fait rien perdre, après tout ! Vous, vous continuez l'affaire de la disparition du petit Caona, et moi je m'occupe d'ici. Je pourrais entrer dans l'école comme nouvelle élève et...


J'étais persuadée que mon idée était bonne. Depuis trois ans, j'aidais mon mentor sur des affaires. Mais je n'avais vraiment prit d'initiative.

Sauf qu'il n'était pas de mon coté.


"Ne sois pas ridicule." tiqua-t-il. "Tu ne vas pas perdre ton temps ici à fouiner dans tous les recoins de cette école pour voir si un problème d'ado dépasse la norme !"


-Et pourquoi pas ?


-Parce que de un, c'est une perte monumentale de temps ! Et de deux, tu en es pas capable ! Enfin, tu te vois parler à tous les adolescents de ce lycée et voir si l'un d'entre eux a un comportement bizarre ?!


Je n'aimais pas quand il me parlait comme une gamine stagiaire. Vraiment pas... C'est à croire que toutes ces années d'enquête sur des meurtres ou des disparitions étaient inférieur à une simple observation dans un lycée.

Et il y a une chose que je détestais, c'est quand je disais que j'en étais pas capable... Quand ça arrive, une subite colère me prend qu'elle faisait place à une similitude de la rage.


"Pas capable...?" répétais je en enfonçant mes ongles dans le manteau de monsieur Onigawara suite à une contraction de mes doigts incontrôlé.


"Vous croyez vraiment que toutes ces années à vos cotés n'ont servi à rien, Onigawara-san ? Vous pensez que j'étais là, à vous servir le café pendant que vous trouviez des indices pour des meurtres ou des enlèvements ?! Vous avez plus besoin de moi que vous le pensez ! Je ne suis pas une stagiaire, je suis votre apprentie ! Je suis plus compétente que la plupart de vos compères ! Et là, vous dites que je ne suis PAS capable de faire une petite enquête dans un lycée ?! Vous êtes SERIEUX ?!"


J'en avais la voix qui partait en cacahuète et les yeux qui tremblaient. Sans oublier la prise de mes muscles tout crispés. Ce qui faut savoir chez moi c'est que quand je m'énervais, ça partait facilement à une... comment dire... Une rage très expressive. Je levais la voix, je serrais les poings, je tremblais... Mais rien à voir avec des troubles de l'agressivité. Et ça, mon supérieur en était conscient. 

J'en oubliais presque le directeur qui s'était levé et avait entendu toute notre conversation. Mais sur le moment, je l'ignorais totalement. Mon regard était porté que sur mon tuteur, qui me fixait avec ses grands yeux.

Pour finalement dire...


"... Et pourquoi pas."


-Huh ?


-Et pourquoi pas ? Tu as raison, tu n'es pas une stagiaire. Tu es assez grande pour te débrouiller toute seule. Et puis, comme tu l'as dit, ça nous coute rien d'essayer. Si les doutes de Shuyona-san sont concrets, on a rien perdu. Et si non, ça te fait une semaine ou deux d'études. Mais tu as dit de te faire passer pour une élève, je ne me trompe pas ?


Il s'était tourné pour poser ses mains sur mes épaules, qui au passage j'avais lâché le sien. Après cette subite colère, je pris une respiration en fermant les yeux pour me calmer. Puis, je réouvris mes yeux et je montrais un regard plus déterminé face à mon tuteur :


"Vous l'avez dit vous-même : Dans détective privé, il y a privé. Le secret, quoi... C'est pas une bonne idée...?"


-Justement, Miharu. C'est une bonne idée. T'infiltrer en tant que nouvelle élève est une bonne idée.


A la suite, mon tuteur retira ses mains avant de se tourner vers le directeur. Il lui demandait si cela convenait que j'entre en tant qu'élève pour surveiller l'école de "mauvais agissement". Ceux à quoi, l'homme cynique répondit que ça lui allait comme tactique.


C'est ainsi lors de cette fin d'après-midi, entendant entre-temps la sonnerie d'Akademi High et un brouhaha vivant dans les couloirs, que nous finalisions les préparatifs par une inscription pour le Lundi qui suivait. Mon tuteur me conseillait de dire que je vivais seule, ajoutant aussi qu'il allait louer un petit appartement près de l'école sur-le-champ. Un uniforme m'a été donné, une tenue de sport, ainsi qu'une carte étudiante et autres paperasse. Apparemment, j'allais entrer dans la classe 3-2.


"Ah et autre chose. Lundi quand vous arrivez, vous irez voir les membres du conseil étudiant. Elles seront au courant de votre venue et vous expliqueront leurs fonctionnements. A ce propos, vous savez vous défendre j'espère ?" me disait monsieur Shuyona.


-D'accord. Et oui, j'ai suivit un cours de self-défense.


-Tant mieux. Ce sera ça de moins à faire...


Charmant.


Quand nous sortions du bureau, après un remerciement bref du directeur, nous assistions en pleins nettoyage quotidiens par les élèves dans les couloirs. Des tas de filles et de garçons traversant les lieux ou passant le balais, nettoyant les fenêtres. Nous faisions que passer, mais il eu quelques curieux regards en ma direction.


La nouveauté, je suppose.


C'est ainsi que le lundi qui suivit, j'allais entrer dans une école et jouer la fouineuse.


Cela faisait tellement longtemps que je n'étais plus à l'école que j'ai eu un stress soudain quand je croisais ces regards curieux, quand nous quittions le bâtiment.


Mais ça allait aller. Je suis Miharu Ishimaru, après tout !


...


Pas vrai...?


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