Le Feu et le Bleu

Chapitre 7 : Les fiançailles

17997 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 06/08/2017 22:43

Chapitre 6 : Les fiançailles



Le soleil tape fortement comme à son habitude sur le désert de l’au-delà. Un énorme palais royal bâtit en brique de terres séchées est installé sur l’étendue de sable. Il est entouré d’une immense muraille qui englobe également la citée. Dans la salle du trône, Kisara fait son rapport du mois au Pharaon Atem et la Reine Mana. L’ancienne apprentie magicienne est vêtue d’une robe en soie rouge sans manche avec des bracelets dorés sur les bras et les poignets. Sur son front repose une couronne avec le même design que celui d’Atem mais en plus petit. Mahado et le prêtre Seto se tiennent à leurs côtés.

— MUTÔ Gwendoline, MUTÔ Yûgi et YÛKI Jûdai se portent tous les trois très bien mais nous n’avons détectés aucune présence maléfique du moins pour le moment, rapporte la Demoiselle aux Yeux Bleus. Nos dix ans de paix touchent finalement à leur fin.

— Je te remercie Kisara, s’exprime Atem avec gratitude.

— Concernant le cas d’YÛKI Jûdai, annonce Mahado en fixant son parchemin déroulé dans ses mains. J’ai trouvé pas mal d’informations concernant les malédictions qui permettent la réincarnation suivit de la mort jusqu’à la disparition complète de l’âme. 

 

Il ferme les yeux un instant puis les ouvrent pour continuer son récit.

— Cependant elles ne correspondent pas à la description de celle de Jûdai-dono ni comment la guérir. 

 

Kisara est déçue de la nouvelle et rajoute :

— Je ne peux pas l’annoncer à Gwen au risque de la faire paniquer. Cela fait déjà dix ans et c’est tous ce que nous avons ?

— Je m’excuse mais son cas est très complexe et ce genre de maléfice est très peu utilisé, s’en veut le magicien.

— Ne t’inquiète pas Kisara, la rassure Seto, nous trouverons un moyen car il y a des lieux où nous n’avons pas encore cherché.

— Je pense qu’il voudrait mieux demander de l’aide au monde des vivants car le temps de Jûdai-kun compte et que sa présence est vitale pour la survie du monde, propose Atem avec un regard sérieux et préoccupé ne voulant pas perdre définitivement un ami malgré qu’il n’a plus aucun souvenir de lui. 

 

Puis il lève la séance car il sent Mana s’agiter. Celle-ci se lève de son trône et se précipite vers Kisara pour la prendre dans ses bras en devançant Seto qui grogne.

— Ah, ça fait si longtemps que nous nous ne sommes pas vues mon amie ! s’exprime joyeusement Mana.

— Mais...ma Rei...Mana ! Nous nous sommes vues il n’y a pas très longtemps, lui répond Kisara en riant.

— Mais un mois est très long et dix ans est déjà passé dans le monde des vivants, se plaint la Reine en se détachant d’elle, et ta cuisine me manque horriblement ! 

 

Cela fait sourire Kisara. Elle est également très heureuse de revoir son amie mais aussi son très cher mari qui affiche un sourire discret.

— En plus de ça, mon nouveau statut de Reine me prend tout mon temps et mon énergie, continue-t-elle. Je ne peux même plus jouer avec Atem car je dois aussi donner des cours de magies aux nouvelles apprenties magiciennes de la Cour Royale.

— Pardonnez-moi ma Reine mais je vous avais prévenu que ce n’était pas un jeu et cela exige énormément de responsabilité, l’avertit Mahado les bras croisés.

— Je le sais très bien mais je souhaite comme même un jour de repos car même le dimanche, nous sommes obligés de travailler, boude Mana en le regardant. 

 

Atem se met à rire et communique :

— Nous devrions abolir le travail le dimanche mais aussi le samedi si ça peut te faire plaisir.

— Oh oui ! Excellente idée ! approuve Mana en levant la main droite en l’air comme à l’école.

— Vous êtes comme même la Reine d’Égypte et vous vous devez de montrer l’exemple à votre peuple, continue Mahado exaspéré par le comportement enfantin de Mana.

— Allez Mahado, détend-toi un peu et cesse d’être autant stricte sur les règles car tu ressembles de plus en plus à Shimon-sama, lui conseille la magicienne. Même Seto-sama se lâche parfois, ajoute-t-elle en jetant un œil à celui-ci. 

 

Il a les yeux fermés et les bras croisés sur son torse puis tousse bruyamment avec quelques rougeurs sur les joues. Kisara les doigts près de sa bouche est amusée par les pitreries de son amie mais prend ensuite un air triste.

— Je m’inquiète grandement car les forces maléfiques ont commencés à agir, s’angoisse Kisara les yeux légèrement baissés et se serre le bras droit avec sa main gauche. 

Seto s’approche d’elle et lui tient fermement les épaules tandis que celle-ci lève les yeux vers lui.

— Tout ira bien Kisara, vous allez y arriver, l’encourage-t-il en la regardant dans les yeux avec tendresse.

— Mais je me fais beaucoup de soucis pour Gwen justement, se confie-t-elle à son mari, elle a déjà son propre handicap à supporter et cela est très difficile à gérer.

— C’est ton devoir de l’aider et de la guider dans le besoin, lui conseille Seto en lui donnant un regard rassurant. 

 

Celle-ci hoche la tête légèrement rassurée et le remercie. Puis ils prennent congé auprès du Pharaon, de la Reine et Mahado avant de quitter la salle du trône.

*********

De retour à Domino City, Gwen est toujours endormie dans son lit. Son réveil affiche 9h tandis que Kisara est revenu entre-temps. Elle se matérialise et prend ainsi une forme physique. Elle cherche dans l’armoire de Gwen pour préparer sa tenue de la journée. Celle-ci bouge dans son lit puis quelques instants plus tard, elle s’assit difficilement. La jeune fille couvre un bâillement avec son poing droit. Ses cheveux sont une vraie pagaille !

— Bonjour Gwen, comment vas-tu ce matin ? la salue Kisara avec des yeux brillant.

— Salut, oui ça va, lui répond-t-elle d’une voix fatiguée.

— C’est l’heure de se lever, lui annonce la femme aux yeux bleus, il est déjà tard.

— Eh bien, ça n’change pas trop de d’habitude.

— Va te préparer, lui demande Kisara en venant lui tendre ses vêtements empilés dans ses bras. Tu ne peux pas passer toutes tes vacances à dormir. C’est une belle journée aujourd’hui.

 

Gwen les prend d’un bras puis rejette ses couvertures de l’autre avant de se lever. Elle se dirige vers sa porte d’une lente démarche puis tourne la poignée. En la refermant depuis l’extérieur, Gwen s’aperçoit qu’il y a une note sur sa porte.

— Hum ? Un mot d’Yûgi-nii-chan ? 

Elle le saisit puis lit le mot qui indique que Yûgi et Sugoroku sont partit à l’université pour préparer le voyage en Égypte et que son petit déjeuner est dans le frigo. Kisara sort de la chambre. Après s’être habillé d’un chemisier à manches courtes de couleur jaune avec des carreaux, un pantalon slim de couleur noir et des baskets noirs et blancs ainsi que son ras de cou habituel, Gwen sort de la salle de bain coiffée de son éternelle queue de cheval. Elle entend Kisara chantonner en descendant les escaliers.

— Tu as fait un tour dans l’au-delà ? lui demande Gwen en rejoignant son amie.

— Oui j’ai revue Mana et ma famille, accorde joyeusement Kisara. Tu sais, Mana est devenue la Reine de l’au-delà, lui informe Kisara en pointant son index droit en l’air.

— HEIN ?! sursaute Gwen sur elle-même avec les yeux écarquillés. Ma-mai-mais...il-ell-elle...bégaie-t-elle incapable de trouver les bons mots.

— Surprenant, n’est ce pas ? glousse la Demoiselle aux Yeux Bleus

 

Gwen hoche la tête d’accord avec elle.

— Sérieusement, reprend la duelliste en retrouvant l’usage de la parole. Ils se sont vraiment mariés ?

— Oui bien sûre, confirme sa gardienne avec un grand sourire. Pourquoi tu as du mal à le croire ?

— Eh bien, imaginer Mana dans le rôle de Reine d’Égypte, je demande si ça va aller pour eux ? se demande-t-elle avec inquiétude les bras croisés et une main calée sous son menton.

— Ah, je vois ce que tu veux dire, pouffe Kisara en pliant un doigt devant sa bouche. Mana est tellement insouciante que cela est un peu inquiétant pour le peuple. Mais ne t’inquiète pas, Mahado-sama, Shimon-sama et Pharaon-sama vont l’aider à ne pas commettre d’erreur.

— Yûgi-nii-chan et moi n’étions même pas au courant. J’aurais aimé les féliciter, regrette Gwen.

— Je leur passerais le message, la rassure Kisara. 

 

En entrant dans la cuisine, les filles trouvent deux boîtes de déjeuner posées sur la table. Elles se regardent perplexes et s’approchent.

— Il me semble que c’est le déjeuner d’Yûgi-san et Sugoroku-san, fait remarquer la femme aux cheveux bleus en prenant une boîte dans la main.

— Ils ont oublié de les prendre, constate Gwen qui se gratte la joue droite avec un doigt près de son visage. Bon, on va leur apporter après avoir mangé quelque chose. 

 

Après le petit déjeuner, Gwen enfile ses gants de laine rouge, sa sacoche noire et sa casquette rouge sur sa tête tandis que Kisara reprend son apparence fantomatique. Puis elle fait le tour de la maison et la boutique pour vérifier si tout est fermé à clé. Elle revient dans la cuisine pour prendre les bentôs. A l’extérieur, Gwen entend un bruissement de voiture arriver dans sa direction. Elle se retourne et aperçoit deux têtes blondes familières à bord d’une voiture violette sans toit. Le véhicule s’arrête à sa hauteur.

— Hé Gwen, salut ! lance Jounouchi à la jeune fille en agitant son bras droit.

— Salut, Jounouchi-kun, Mai-san, répond-t-elle heureuse de les voir. 

 

Mai est au volant et se trouve dans ses vêtements habituels sauf que son corset est de couleur rose pâle, son gilet sans manches et ses gants sont violet, de même que sa mini jupe dont la ceinture est rose.

— Qu’est ce que tu fais avec ses bentos ? demande Jounouchi avec un regard curieux. Tu n’vas comme même pas les manger à toi toute seule ! plaisante-t-il.

— Ah non ! Enfaîte c’est ceux d’Yûgi-nii-chan et grand-père, explique Gwen. Ils les ont oubliés ce matin alors je vais les apporter à l’unif.

— Quoi ? s’étonne Jounouchi. Ils doivent vraiment être stressés à cause du voyage pour oublier quelque chose d’aussi vitale.

— Et vous, vous allez où comme ça ? les questionnent Gwen.

— Nous avons des duels aujourd’hui, l’informe Mai les mains au volant. Nous pourrions t’emmener à l’université si tu veux, lui propose aimablement la femme blonde en pliant légèrement son bras droit dans sa direction.

— C’est gentil mais je n’veux pas que vous soyez en retard à cause de moi, décline gentiment Gwen avec de la gêne.

— Non ne t’inquiète pas, la rassure Mai avec un sourire et un revers de la main. C’est justement sur notre chemin.

— Allez monte ! insiste Jounouchi en invitant la jeune fille avec un signe de la main. 

 

Gwen accepte finalement et grimpe dans la voiture à l’arrière. Mai démarre et ils traversent la ville en discutant. Jounouchi a les bras croisés derrière sa tête et Gwen peut apercevoir son alliance briller à son annulaire gauche. Elle sourit car cela fait maintenant deux ans que lui et Mai sont mariés et cela a été une lourde tâche de les mettre ensemble. Tous les deux concurrent dans la Ligue Pro et Jounouchi est devenu le troisième duelliste le plus puissant du monde après son frère et Kaiba tandis que Mai est septième.

— Si vous savez, commence Jounouchi en s’adressant à sa femme et Gwen, Honda est super occupé en ce moment dans la police. Une fois, il m’a crié dessus au téléphone parce qu’il poursuivait un criminel armé qui lui a tiré dessus.

— Hein ? Il n’a pas été blessé au moins ? s’inquiète Gwen en serrant ses bentos contre elle. 

 

Jounouchi enlève ses bras de derrière sa tête puis pose son coude gauche sur le haut du siège entre lui et Mai. Il tourne légèrement la tête vers Gwen puis reprend la parole :

— Non, t’en fais pas, la rassure-t-il. Honda est un dur à cuire mais heureusement la balle ne l’a pas touché.

— Ah, c’est un soulagement, souffle-t-elle avec un léger sourire.

—Oui mais plus jamais je n’vais l’appeler quand il est en plein service parce que ça m’a foutu les jetons quand j’ai entendu les coups du feu au bout du fil, expose le duelliste professionnel les bras croisé sur son torse.

— Ce sera plutôt Shizuka-chan qui va être blessée si jamais elle apprend que son petit ami s’est fait mettre hors combat car son frère lui a téléphoné en plein service, intervient Mai avec ironie. 

 

Une goutte de sueur glisse sur la joue de Jounouchi très embêté.

— Mais c’est la faute d’Honda ! commence-t-il à grogner. Il a osé séduire ma charmante petite sœur !

— Tu préfères peut être Otoogi à la place ou pire Kaiba, contredit Mai avec un sourire moqueur. 

 

Jounouchi a les yeux exorbités et grimace d’horreur.

— Mais t’es folle Mai ! grince Jounouchi. Alors Otoogi même pas en rêve, c’est un coureur de jupons ! Kaiba ? Kaiba ? T’es sérieuse là ? fulmine-t-il en l’imaginant aux côtés de sa sœur. S’il ose la toucher, je le trucide ! aboie-t-il les poings serrés.

— Jo-Jonouchi-kun...rit Gwen très amusée par sa réaction. Tu es trop protecteur envers Shizuka !

— Ouais c’est ça rigole bien, réplique le jeune homme blond. Mais ça sera moins drôle quand ce sera ton tour avec Yûgi sur tes talons. 

 

Une goutte apparaît sur l’arrière de sa tête car elle se souvient que Rye a fait la même chose avec Tennoh. Pour détendre l’atmosphère, Gwen décide de changer de sujet.

— D’après Yûgi-nii-chan, Anzu-onesan va bientôt repartir en Amérique pour une tournée de six mois, raconte-t-elle.

— Vraiment ? Anzu-chan danse magnifiquement bien surtout dans la pièce de la Magicienne des Ténèbres et la Pierre de Sagesse, commente Mai avec enthousiasme.

— Je me souviens que ça toujours été son rêve de jouer dedans depuis qu’elle est enfant, intervient Jounouchi. C’est cool pour elle.

— J’aurais aimée voir cette pièce ici, souhaite Gwen.

— Il paraît qu’elle donne des cours de danse en ce moment dans une école privée, se renseigne Mai.

— Oui c’est ça, confirme Gwen. 

 

Jounouchi continue la discussion et raconte :

— J’ai même reçu un mail de Ryo ce matin. Il dit que le Donjon Dice Monster d’Otoogi a un énorme succès en Amérique et il est heureux de travailler avec lui. J’ai hâte d’avoir d’autres nouvelles. 

 

Gwen réfléchit un instant et se souvient qu’il a quitté le pays après la remise des diplômes. Quant à Kaiba et Mokuba, ils s’occupent de la répartition des élèves de la Duel Académie dans les trois dortoirs. Arthur Hawkins et Rebecca sont au Japon pour aider Yûgi et Sugoroku à organiser le voyage en Égypte. Gwen n’apprécie pas tellement Rebecca vu comment elle regarde son frère mais elle a laissée tomber quand Yûgi et Anzu sont sortis ensemble. Elle est devenue archéologue et aide son grand-père dans ses recherches.

**************

Dans un coin de rue sombre dans la ville de Domino City, un homme dans la quarantaine, les cheveux gras, la peau crasseuse, est habillé de vieux vêtement en lambeaux et d’un bonnet troué sur la tête. Il boit tranquillement sa cannette de bière, assis sur le sol froid et boueux. Brusquement, il est pris de tremblement et laisse tomber sa cannette dont le contenu se déverse sur le sol. Il ressent des frissons glacials dans tout le corps. Puis l’homme porte ses mains à sa gorge car il a des difficultés à respirer tellement l’air est devenue lourde et sent sa poitrine oppressée.

Une ombre se faufile sur les murs avant de s’arrêter devant l’homme qui prend peur. L’ombre prend la forme d’un homme bâtit comme une armoire qui est vêtu d’un manteau noir à capuche qui lui couvre la tête avec une chemise bleu sombre en dessous. Il porte des lunettes noires sur son nez fin, un pantalon jean et des chaussures de couleur noir en cuire. L’inconnu s’approche de l’homme qui est effrayé mais il est incapable de crier. Puis le bonnet atterrit sur le sol mais il n’y a plus aucune trace de l’homme tandis que l’inconnu se dirige vers la sortie.

**********

La voiture violette roule dans le parking de l’Université qui est immense de l’extérieur. Mai trouve une place entre deux véhicules puis fait doucement marche arrière pour se garer. Puis les trois individus descendent de la voiture en n’oubliant rien sur le siège arrière puis Mai ferme sa voiture à clé. Ils se dirigent vers le hall et rencontre Shizuka qui observe son emploi du temps accroché sur un tableau d’affichage près de l’entrée. Shizuka n’a pas tellement changée au cours de ses années, elle porte un uniforme de couleur crème et bleu. Elle est revenue vivre à Domino City avec sa mère et se sont installées à côté de Jounouchi et Mai. Maintenant, elle étudie à l’université.

— Hé, Shizuka ! interpelle Jounouchi à sa sœur qui détourne son attention du tableau.

— Grand-frère ?! le reconnaît-t-elle. 

 

Elle court vers lui et le salue ainsi que sa belle sœur et Gwen.

— Mais qu’est-ce que vous faites ici ? leur demande Shizuka un peu surprise. Vous n’avez pas des duels à la Ligue Pro aujourd’hui ?

— Si mais on est juste de passage, explique son frère. Gwen est venue voir Yûgi et grand-père.

— Nous allons y aller là, ajoute Mai, sinon nous allons être en retard.

— Merci de m’avoir déposé et bonne chance, les remercies Gwen en se tournant vers eux.

 

Jounouchi lui tapote l’épaule et Mai agite sa main en souriant pour prendre congé laissant les deux jeunes filles seules. Gwen et Shizuka discutent de ses cours de commerce.

— Alors, qu’est ce que tu vas faire quand tu seras diplômée ? demande Gwen à Shizuka.

— J’aimerais bien ouvrir une boutique de vêtement dans le coin, répond la jeune sœur de Jounouchi. Mais en ce moment c’est assez compliqué parce que j’ai beaucoup de dossiers à faire pour le semestre. 

 

Gwen compatit et se souvient qu’elle n’a jamais pu terminer le sien.

— Courage, imagine que c’est un ennemi à abattre, lance Gwen avec humour. 

 

Shizuka pose sa main pliée devant sa bouche pour étouffer un rire car la façon de penser de Gwen l’amuse.

— Enfaîte pourquoi tu portes des bentos ? lui demande Shizuka. C’est pour Yûgi-san et Sugoroku-san ?

— Oui, ils les ont malheureusement oubliés ce matin, répond la sœur d’Yûgi.

— Alors je vais te guider vers eux, lui propose aimablement Shizuka. 

 

Gwen et Shizuka prennent l’ascenseur bleu qui se situe en face des escaliers dans le département administratif. Arrivé au troisième étage, les deux jeunes filles sortent de l’ascenseur. Shizuka guide Gwen dans le long couloir où se situe le meuble avec divers objets dans les vitrines ainsi qu’un crâne. Gwen pense vraiment que c’est glauque de laisser un crâne ici. Elles s’arrêtent devant une salle où la plaque de fer indique le département d’Archéologie. Shizuka tourne la poignée et pousse la porte. Elle aperçoit Yûgi entouré de Sugoroku, d’Arthur Hawkins et de sa petite fille Rebecca qui sont assis à une grande table ronde au milieu de la pièce.

Shizuka entre dans la pièce suivit de Gwen. Elle remarque les bureaux hyper sophistiqué en bois polies et pense qu’elle a plutôt atterrie dans une grande entreprise qu’une école. Elle observe la mini-bibliothèque, ainsi que la vitrine où sont entreposés des artefacts égyptiens. Arthur Hawkins est toujours le même que dans ses souvenirs sauf qu’il a perdu quelques cheveux en cours de route et porte toujours son costume couleur crème. Rebecca a beaucoup grandit et est devenue une belle femme. Elle est habillée d’un haut blanc avec une veste de couleur rose à manches longues et une jupe de la même couleur. Elle a ses lunettes carrées sur le nez et ses cheveux blonds sont bouclés.

— Il va nous falloir quelques semaines pour trouver l’entrée du véritable tombeau du Pharaon Sans Nom qui pourrait se situer dans le temple du Puzzle Millénaire, explique Arthur Hawkins en montrant leur itinéraire sur la carte d’Égypte. Au total, nous allons rester un mois ou deux là-bas. 

N’osant pas interrompre leur réunion, Gwen se tourne vers Shizuka et lui murmure :

— Je crois que je vais revenir plus tard. 

 

Shizuka remarque que le professeur Hawkins vient de terminer son briefing.

— Ano, Yûgi-san ? interpelle Shizuka le poing gauche sur le cœur. 

 

Celui-ci ainsi que les trois individus tournent la tête vers elles. Il est surpris quand il voit Gwen aux côtés de Shizuka.

— Gwen ? s’étonne Yûgi avec un bras posé sur la table et l’autre sur son genou.

— Salue...Yûgi-nii-chan, Papy, salue Gwen un peu hésitante. Ça faisait longtemps Hawkins-san, Rebecca, continue-t-elle en s’inclinant.

— Oh Gwen-chan ! l’accueillit le professeur Hawkins.

— Tu as grandie depuis Gwen, lance Rebecca en ajustant ses lunettes et lui sourit gentiment.

— Mais que fais-tu ici, Gwen-chan ? demande Sugoroku avec un sourcil arqué à sa petite fille.

— Vous avez oubliés votre déjeuner à la maison alors je suis venue les déposer, explique Gwen en lui montrant les deux boîtes de bentos dans ses bras. 

 

Yûgi et Sugoroku se regardent un instant avant de rire d’embarras. Sugoroku se lève de son siège pour venir accueillir sa petite-fille.

— Merci beaucoup ma petite, la remercie son grand-père. 

 

Sugoroku emporte les bentos puis les posent sur le micro-onde qui est posé sur une table qui est placé contre le mur. Yûgi fixe curieusement sa petite sœur puis lui demande : 

— Gwen, tu n’es pas venue à pied comme même ? 

— Non, j’ai rencontrée Jounouchi-kun et Mai-san en chemin, le rassure-t-elle, ils ont bien voulu me déposer.

— Ah, tant mieux, souffle Yûgi avec soulagement. 

 

La main gauche sur la droite, Gwen sourit joyeusement avant de reprendre la parole :

— Vu que le voyage va durer un ou deux mois, c’est une bonne occasion pour demander Anzu-onesan en mariage. 

 

Yûgi sourit doucement et hoche la tête, d’accord avec sa petite sœur car ça fait longtemps qu’il attend ce moment. Soudain, Yûgi ouvre subitement les yeux et panique. Il pousse un petit cri en mettant ses deux mains sur ses tempes qui fait sursauter tout le monde.

— Voyons Yûgi, qu’est ce qui te prend tout d’un coup ? lui demande son grand-père alarmé par la réaction de son petit-fils. 

Ce dernier regarde son grand-père avec plusieurs gouttes de sueurs qui perlent sur son visage.

— Je n’sais même pas comment je dois le faire, avoue Yûgi avec empressement, j’ai rien organisé et j’ai oublié d’acheter une bague de fiançailles et....

— Et si tu commençais par te calmer d’abord ? le coupe Sugoroku. 

 

Yûgi reprend son souffle et finit par se détendre. Rebecca roule des yeux très ennuyée. Puis mains sur les hanches, elle déclare à Yûgi :

— Pourquoi tu ne lui demande pas simplement au lieu de stresser à mort comme ça ? 

— Ce n’est pas si facile que ça, lui répond-t-il. 

 

Le professeur Hawkins ferme les yeux et pose ses doigts croisés sur la table.

— Tu sais Yûgi-kun, dans ma jeunesse quand j’ai demandé la main de ma défunte épouse, raconte Hawkins, j’ai organisé un dîner aux chandelles dans un somptueux restaurant. 

 

Yûgi pose ses coudes sur la table puis pose sa tête sur ses mains.

— Un dîner aux chandelles ? Faudrait déjà que je pense à acheter une bague de fiançailles, réfléchit le Roi des Duels, mais avec tout le travail que j’ai ses derniers temps, ça m’est complètement sortit de la tête.

— Tu devrais te dépêcher, lui conseille Sugoroku en se rasseyant à sa place. Anzu-chan repart bientôt en Amérique pour six mois.

— Je veux t’aider aussi Yûgi-san, propose Shizuka la main droite sur son cœur.

— Merci, dit-il reconnaissant en se redressant. Je vais convoquer tout le monde sauf Anzu parce que ça doit rester un secret après tout. 

 

Le lendemain matin comme prévue, Yûgi a convoqué tout le monde en essayant de caler leur jour de libre pour ne pas les gêner dans leur travail. Tout le monde a pu répondre présent aujourd’hui et ils se réunissent dans le salon familiale de la Kame Game Shop. Les filles, Lili et Sugoroku sont installés sur le sofa tandis que Gwen s’assit en tailleur sur le tapis avec les garçons. Kisara dans sa forme d’esprit se place à côté de Gwen ayant décidée de participer à la réunion. Tout le monde commence à proposer leurs idées pour organiser le rendez-vous d’Yûgi et d’Anzu.

— Un dîner aux chandelles ça sonne bien, suggèrent Mai les bras et les jambes croisés suivit d’un hochement de tête de la part d’Arthur.

— Un pique-nique à la plage avec des chandelles me semblent mieux, opte Lili avec un doigt sur sa joue.

— Pourquoi pas des feux d’artifices dans le parc ? ajoute Jounouchi assis en tailleur avec ses mains sur les jambes.

— Dans ce cas, t’auras besoin d’une autorisation parce que c’est un lieu public, l’avertit Honda assis à la gauche de Yûgi.

— Alors fais-moi une autorisation M. le policier, suggère le duelliste professionnel.

— D’accord, mais ce n’est pas gratuit mon vieux.

— Honda !! grogne Jounouchi. C’est pour Yûgi et Anzu ! 

 

Jounouchi plonge sur lui. Yûgi installé entre ses deux là à juste le temps de se pencher en arrière pour éviter Jounouchi qui tire sur les joues d’Honda. Shizuka se lève de son siège pour les arrêter. Mai hoche la tête négativement ennuyée par le comportement enfantin de son mari. Une goutte de sueur glisse sur l’arrière tête d’Yûgi un peu embarrassé par la scène de ménage habituelle de ses amis.

— Pourquoi pas un pique-nique à la plage avec des chandelles et des feux d’artifices ? risque Gwen.

— C’est une excellente idée, approuve Yûgi. Maintenant, on doit penser à la bague de fiançailles sans éveiller les soupçons d’Anzu mais je n’suis pas très bon pour ça, s’inquiète-t-il en jouant avec ses doigts.

 

Rebecca les bras croisés et restée silencieuse jusqu’à maintenant, s’exprime :

— Moi et les filles, on va distraire Anzu pendant que les garçons iront avec Yûgi pour choisir la bague.

— Bonne idée Rebecca, félicite Hawkins avec un doux sourire.

— Évidemment ! se vante Rebecca en ajustant ses lunettes sur son nez. Je suis un génie après tout.

— Alors, Papa, Arthur et moi allons nous occuper de l’organisation à la plage et d’acheter tout ce qui est nécessaire, conclue Lili. 

— Merci maman et tout le monde, lui sourit Yûgi.

— Mais de rien mon fils, sourit béatement Lili les mains sur les joues, j’ai tellement hâte de voir mon unique fils se marier et vous êtes tellement adorables tous les deux ! 

 

Yûgi pique un fard, gêné par le commentaire. Jounouchi et Honda lui attrapent chacun une épaule en affirmant :

— Mais de rien Yûgi, c’est à cela que sert les amis ! 

— Gwen-chan, appelle Anzu-chan pour fixer la sortie entre filles, demande Mai.

— Pourquoi c’est moi qui doit le faire ? se demande-t-elle en se pointant du doigt.

— Parce que c’est ta future belle-sœur après tout, déclare la femme blonde avec un index levé. 

 

Gwen hausse les épaules puis se lève. Elle se rend dans la boutique pour téléphoner. Anzu décroche après la troisième sonnerie puis Gwen négocie avec la danseuse pour la sortie avec les filles. Celle-ci est d’accord car cela fait longtemps, qu’elles ne se sont pas retrouvés toutes ensemble. Elle fixe le rendez vous à samedi car elle est libre ce jour-là. Gwen sourit et approuve son choix. Puis elle met fin à l’appel pour relayer l’information aux autres.

***********

Samedi matin à 9h, Anzu attend les filles installée sur un banc dans le parc de Domino City. Elle a beaucoup changée en dix ans et ses cheveux bruns ont drôlement poussés. Maintenant elle les coiffe en queue de cheval. Elle est vêtue d’une robe bleue sans manche ainsi qu’une paire de bottes blanches. Elle observe des enfants livrer des duels et sourit doucement car cela lui rappelle le tournoi de Battle City. Puis Anzu se fait interpellée par Mai et les autres. Elle tourne son attention vers elles et remarquent qu’elles sont toutes venues ensembles.

— Mai-san, tu joue les transports en commun maintenant, taquine Anzu avec un sourire au coin.

— Je devais m’occuper des lèves-tard en route sinon tu vas passer la journée à nous attendre, ironise Mai en tapotant sur la casquette de Gwen.

— Hé ! proteste celle-ci les mains sur sa casquette ce qui fait rire les filles. 

 

Anzu se lève et prend les filles une à une dans ses bras car cela fait longtemps qu’elle ne les a pas vues. Elle reconnaît Kisara et se demande comment ça se fait qu’elle la voit. Elle répond qu’elle s’est matérialisée pour quelques temps. Kisara s’est habillée en civile, elle porte une jupe bleu avec un chemisier blanc à manches longues et ses cheveux sont noués en tresse. Elles prennent toutes places sur le banc.

— Comment se passe ton travail Anzu-san ? commence à converser Shizuka assise à la droite d’Anzu.

— C’est génial, décrit-elle avec gaieté. J’adore enseigner la danse à des jeunes filles. 

 

Elle lève sa main droite près de son visage pour remettre une mèche de cheveux derrière son oreille. La danseuse continue sur sa lancée :

— Je dois bientôt retourner en Amérique pour une tournée de six mois. 

— C’est vraiment long cette fois, fait remarquer Shizuka.

— C’est vrai mais c’est une occasion parfaite de montrer mes talents dans d’autres pays, se réjouit Anzu. Bien que ça me fasse de la peine qu’Yûgi ne puisse pas venir me voir.

— Dites les filles, pourquoi ne pas aller faire les boutiques ? propose Rebecca. Il y a des soldes aujourd’hui !

— Excellente idée ! acquiesce Mai avec un pouce en l’air et un clin d’œil. Justement, je voulais refaire ma garde robe, allons-y !

 

Elles se mettent d’accord puis se mettent en route vers la voiture de Mai. Celle-ci sort sa clé de sa poche et l’insère dans la serrure. Puis elle s’installe au volant tandis que les filles prennent place dans la voiture avec Shizuka à l’avant, Gwen, Anzu, Kisara et Rebecca à l’arrière. Enfin Mai démarre le contact puis la voiture s’éloignent du parc en direction du Grand Centre Commerciale de la ville. Le Grand Centre Commerciale est remplie à craquer. Les filles prennent l’escalator pour se retrouver à l’étage où sont disposés de nombreuses boutiques. Il y a une vaste boutique de vêtements, une parfumerie, un salon de cosmétique et coiffure. Elles entrent dans le magasin de vêtements situé en face de l’escalator. Elles se baladent dans les différents rayons et tombent sur des vêtements qui leur plaisent. Anzu choisit une belle robe-polo de couleur blanche. Gwen regarde les différents vêtements accrochés sur les cintres.

— Gwen-chan tu devrais choisir une tenue plus féminine, tu sais, lui conseille Mai qui est près d’elle, comme celui-ci par exemple, en lui montrant un débardeur noir sans manches avec un décolleté plongeant. 

— C’est pas mon style ça, dit Gwen dont une goutte d’eau lui glisse à l’arrière du crâne. Ça te va plus qu’à moi, Mai-san.

— Non, non, non, fait-t-elle en agitant horizontalement son index. Comment veux-tu te trouver un petit ami si tu ne prends pas un minimum soin de ton apparence. 

— Je m’appelle pas KUJAKU Mai qui fait tourner la tête de beaucoup d’hommes, réplique gentiment Gwen à son amie. Mais ces vêtements n’me plaisent pas.

 

Celle-ci rit très amusée par son expression. Elle la prend par les épaules puis lui frotte la joue avec son poing et lui annonce :

— Je plaisante voyons car de toute façon chacun ses goûts. Tu es très facile à faire enrager ! 

 

Gwen sourit embarrassée. Les filles sortent du centre commercial avec des sacs aux bras. Kisara et Gwen ferment la marche. Puis l’inconnu en noir bouscule Gwen qui tombe à la renverse. Kisara se tourne vers elle inquiète puis l’inconnu tend la main à la jeune fille. Celle-ci lui attrape la main et se relève.

— Excusez-moi de vous rentrer dedans, parle l’inconnu dont la voix est grave mais sans hostilité.

— Non...ce n’est rien, répond Gwen légèrement mal-à-l’aise. 

 

Enfin, l’inconnu prend congé et se dirige vers la rue opposée. Gwen le regarde fixement d’un air étrange.

— Pourquoi j’ai l’impression de l’avoir déjà rencontré ? se demande Gwen un peu perdu. Il a vraiment quelque chose de familier.

 

Kisara lui tapote l’épaule et lui demande si tout va bien ce qu’elle affirme positivement. Tout d’un coup, Gwen ressent un fort picotement provenant de sa marque. Celle-ci gémit et attrape son bras droit.

— Gwen ! s’inquiète Kisara qui la tient fermement par les épaules.

— Qu’est ce qu’il y a ? demande Shizuka aux deux filles. 

 

Les filles se retournent pour connaître le problème et Anzu panique en voyant Gwen tenir sa marque qui est caché par son gant. Elle s’approche d’elle.

— Tout va bien ? lui demande-t-elle soucieuse.

— ça va, la rassure Gwen en s’essayant de ne pas crier de douleur. J’ai juste ressentie un picotement mais il n’y a pas de quoi s’inquiéter. 

 

Anzu est perplexe et plonge sa main dans son sac pour prendre son téléphone.

— Je vais comme même prévenir Yûgi, décide Anzu.

— Non !!! l’en empêchent les filles affolées. 

 

Cela la surprend grandement et elle se retourne vers elles pour leur demander pourquoi.

— Gwen te l’a bien affirmée que tout va bien, argumente Rebecca avec un regard sérieux, donc arrête de t’inquiéter pour tout et n’importe quoi.

— Rebecca, tu n’étais pas là quand Gwen a eu ce genre de problème, rétorque Anzu, et puis...

— STOP !!! coupe Gwen. 

 

Les deux femmes se taisent immédiatement puis voyant que personne n’ajoute quelque chose, elle s’adresse à Anzu.

— Anzu-onesan, je t’assure que je vais bien et pas la peine de déranger Yûgi-nii-chan avec ça.

— De plus, je suis là en cas de besoin donc ne vous ne faites pas, défend Kisara avec un air serein.

— Bon très bien, accepte la danseuse qui range son téléphone. 

 

*******

En sortant de la bijouterie, les jeunes hommes sont interpellés par des inconnus baraqués portant des vestes noirs sans manches, un jean troué sur les genoux et des gants noirs. Un homme au regard féroce s’avance vers eux.

— C’est toi MUTÔ Yûgi ? réclame celui-ci en pointant le concerné du doigt.

— Oui, répond Yûgi d’une voix mal-à-l’aise car il connaît très bien ce regard.

— Et vous, vous êtes qui ? exige Jounouchi très méfiant, les mains dans les poches.

— On est juste là pour se débarrasser de MUTÔ Yûgi et de ses « potes » ! s’exprime l’homme d’une voix tonnante.

 

Honda et Jounouchi protège Yûgi et l’ordonnent :

— Yûgi dépêche-toi de fuir !

— Non, je refuse de vous abandonner ! proteste celui-ci commençant à suer.

— Merde, si seulement j’étais en service aujourd’hui, se maudit Honda. J’ai ni mon arme ni mon badge sur moi ! 

 

Les voyous sortent des batte de base-ball caché derrière leur dos puis se jettent sur les trois jeunes hommes.

— Jounouchi-kun, Honda-kun !! hurle Yûgi. 

**********

Les filles se sont arrêtées au Burger World pour déjeuner. Installées sur leur table, elles ont déjà commandées leur menu. Gwen et Shizuka installées côte à côte, ont commandées un Big Mac avec des frites, Anzu et Mai ont optées pour une salade fraîche avec un cheeseburger, Rebecca à leur côté près de la fenêtre, a choisi un bacon burger et des nuggets puis Kisara à la droite de Gwen a seulement prit un simple menu car c’est sa première fois ici. D’habitude elle reste toujours dans sa forme d’esprit mais Gwen a fini par la convaincre d’essayer de passer une journée comme une personne normale en la matérialisant. Elle a posé ses gants pliés au coin de la table pour pouvoir manger tranquillement ainsi que sa casquette. Chacune parle de leur quotidien avec leur petit ami sauf les célibataires bien sûr. Kisara leur conte joyeusement son entrevue avec son mari et sa famille.

— Kisara est-ce que tu aurais des enfants par hasard ? lui demande Anzu après avoir mangé une bouchée de cheeseburger.

— Oui j’en ai trois, répond Kisara avec un coude sur la table et la tête dans sa main en pensant à eux. Une fille et deux jumeaux. White et Ancient.

— Ce sont des noms un peu étranges pour des enfants, trouve Rebecca la paille de son coca dans la bouche. 

 

Gwen sort deux cartes de son deuxième Deck Box puis les montrent à Rebecca.

— Enfaîte c’est la Pierre Blanche Légendaire et la Pierre Blanche Ancienne, explique Gwen.

 

Les filles ont une expression d’ahurie quand elles aperçoivent les deux cartes. Avec un doigt sur sa bouche, Shizuka hésite :

— Mais ce sont des pierres. 

Avec un petit rire, Kisara avoue :

— Voyons ce ne sont que des formes d’emprunts. 

Ce qui soulage les filles qui ont eu une pensée étrange.

— Et la fille ? demande Anzu. 

Il y a eu un instant d’hésitation mais Kisara répond comme même à sa question.

— Elle a disparu depuis très longtemps sans laisser de traces, confesse-t-elle avec un regard voilé de tristesse. 

 

Les filles sont choquées incapables de dire quoi que ce soit. Anzu pose ses mains sur sa bouche bouleversée. Gwen regarde sa gardienne tristement.

— Je suis désolée, regrette Anzu les larmes aux yeux, je n’voulais pas !

— Je ne t’en veux pas, la rassure la femme aux yeux bleus avec un sourire triste, où qu’elle soit, je suis certaine qu’elle est en sécurité. 

 

Mai décide de changer de sujet pour éviter d’empirer la sensibilité des filles.

— Dis Gwen-chan, comment ça se passe avec Jûdai-kun ? demande Mai très curieuse en posant son coude avec sa tête sur sa main. 

 

Gwen prend un air déçue puis lâche :

— Je suis une parfaite inconnue à ses yeux mais bon, au moins on est « redevenus » amis donc ce n’est pas si mal que ça. 

 

Anzu sort son téléphone et consulte ses messages. Elle fronce ses sourcils car Yûgi ne répond même à pas ses messages depuis tout à l’heure.

— Pourquoi est-ce qu’il ne répond pas à mes messages ? s’interroge Anzu visiblement agacée.

— Peut-être qu’il est occupé, suggère Mai en la regardant et tournoyant sa paille dans son gobelet.

— Mais c’est bizarre, trouve Anzu en posant son téléphone sur la table, j’ai l’impression qu’il me cache quelque chose. En plus c’est les vacances à l’Université.

 

Cela rend les filles nerveuses.

— Tu ne saurais pas quelque chose Gwen ? lui demande la danseuse. 

 

Une goutte de sueur lui glisse le long de sa tempe gauche tandis que les autres se taisent ne voulant pas faire une bourde.

— Et bien, je pense qu’il est en train de manger en ce moment avec Jounouchi-kun et Honda-kun, soutient-elle en essayant de garder une voix calme et posée, Yûgi-nii-chan a peut être laissé son téléphone dans sa voiture. 

Anzu plisse les yeux mais acquiesce en souriant puis conclut :

— ça ne peut être que ça, je m’inquiète pour rien. 

 

Les filles soupirent de soulagement avec discrétion. Soudain...trois voyous portants des cagoules, sont armés et rentrent brusquement dans le restaurant.

— Tout le monde à terre ou on vous descend !! menace un bandit en pointant son arme sur des clients qui deviennent pâle comme un mort. 

Tous les clients prennent peur et exécutent les ordres. Mai s’accroupit avec prudence sous la table en posant une main sur son ventre ce qui attire la curiosité de Gwen qui chuchote un mot à Mai mais elle lui fait signe de se taire en posant un doigt sur sa bouche.

— Et toi ! siffle un brigand d’une voix grave au caissier. File-nous la caisse ! l’ordonne-t-il en lui pointant son arme entre les deux yeux. 

Puis un autre regarde les clients accroupit par terre un par un et se retrouvent serrés aux sièges. Brusquement, Mai et Gwen entendent des cris provenant de Rebecca et Shizuka qui crient le nom d’Anzu. Kisara se baisse sous la table et murmure avec appréhension

— Anzu-san a été pris par les voyous, ce qui choque Gwen et Mai. 

Un gangster menace de son pistolet Shizuka et Rebecca.

— A terre ! tonne le criminel. Obéissez ou je la tue ! 

 

Cela les terrifie puis rejoignent les filles sous la table. Shizuka a les larmes aux yeux et Mai tente de la réconforter que tout va bien se passer. Kisara ferme les yeux et se concentre.

— Gwen nous devons aider Anzu-san, envoie télépathiquement Kisara en se voulant rassurant. 

Elle hoche la tête malgré son angoisse et Kisara décide de se dématérialiser. La Demoiselle aux Yeux Bleus rampe discrètement à la table voisine qui est vide et remarque qu’Anzu est ligotée par des foulards à la fois sur les mains et sur la bouche. Son corps tremble puis elle remarque Gwen s’approcher lentement du comptoir. Elle est terrorisée à l’idée qu’elle soit blessée mais elle n’est pas n’importe qui mais cela lui rappelle de très mauvais souvenirs. Les voleurs sont au comptoir en train de vider la caisse. Puis Kisara fait signe à Gwen, celle-ci avance doucement pas très rassurée puis rejoint Kisara après s’être assurée qu’on ne la pas remarquée. Quelques minutes plus tard, les voleurs s’éloignent un peu d’Anzu puis les yeux de Kisara brillent d’une couleur bleue. Les criminels arrêtent subitement leurs mouvements.

Ils se demandent ce qui leur arrive car ils se retrouvent incapables de bouger. Gwen lève sa main droite sur eux et se concentre. Elle plisse les yeux tentant de contrôler ses émotions puis son tatouage brille doucement. Avec surprise, les pistolets commencent à fondre dans les mains des brigands qui sont ahuris et beuglent de douleur. Anzu comprend ce qui se passe quand elle voit le tatouage de Gwen briller. Puis rapidement, Gwen se lève et court vers les voyous tandis que Kisara se précipite auprès d’Anzu pour la libérer. Gwen donne un crochet du droit au premier voyou se trouvant sur son chemin. Celui-ci tombe lourdement sur le sol assommé par le coup. Les deux autres sont surpris mais le sort de Kisara prend fin et ils sont de nouveaux libres de leurs mouvements. Ils grincent des dents et tentent de s’en prendre à Gwen.

Le deuxième donne un coup de poing en direction du visage de la jeune fille mais elle l’évite habilement en penchant sa tête par la droite puis enfin elle assène un violent coup de pied gauche sur l’estomac de l’assaillant qui se fait propulser sur une table vide et se brise en deux. Le troisième, tente de lui donner un coup de pied mais Gwen l’arrête avec son bras enroulé autour de la jambe. Puis elle le serre fermement et frappe la jambe du voleur avec la sienne qui le fait grimacer de douleur. Gwen le relâche et la jambe du truand se plie douloureusement ce qui lui donne l’occasion de l’envoyer au pays des rêves en le finissant d’un crochet du gauche sur la joue. Gwen respire profondément et baisse ses poings pour relâcher la pression accumulée. Anzu et Kisara se dirigent vers elle, soulagées.

— Tu as été super ! la félicite Kisara.

— J’ai comme même eu une peur bleue, lance Gwen en posant une main sur son cœur qui bat la chamade. 

 

Tout le personnel et les clients s’attroupent vers eux en remerciant Gwen dont le visage se colore d’une teinte cramoisie. Quelques instants plus tard, la police arrive sur les lieux suivit d’Yûgi, Honda et Jounouchi.

— Hé ! Les filles ! hèlent les trois jeunes gens. 

Honda et Jounouchi se précipitent vers leur amour pour les prendre dans leur bras. Yûgi fait de même en étreignant Anzu et sa petite sœur.

— Yûgi ! lâche Anzu les larmes aux yeux en serrant fortement son petit ami dans ses bras. C’était effrayant, heureusement que Gwen était là !

Anzu raconte toute l’histoire à Yûgi puis Jounouchi vient ébouriffer les cheveux de Gwen qui est décoiffée.

— Et ben dis donc ! Notre entraînement a porté ses fruits, la félicite Jounouchi très fière d’elle.

— Je trouve qu’il y a beaucoup de coïncidence aujourd’hui, remarque Honda les sourcils froncés.

— Que veux-tu dire ? lui demande Shizuka une main sur son torse. 

 

Les policiers arrêtent les trois brigands et les embarquent dans leur voiture. Honda leur raconte leur mésaventure plus tôt :

Jounouchi, Yûgi et Honda sont attaqués par le gang. Jounouchi assène un violent coup de pied dans la mâchoire d’un sbire puis Honda donne deux coups de poings sur deux autres. Pendant qu’ils se battent, Yûgi reçoit soudainement un message télépathique de Kisara.

— Yûgi-san c’est affreux ! annonce Kisara la voix tremblante.

— Kisara ? Qu’est ce qu’il y a ? lui demande Yûgi mais à en juger par le ton de sa voix c’est sûrement quelque chose de mauvais.

— Les filles et moi nous nous trouvons à Burger World, explique Kisara en essayant de garder son calme. Puis trois criminels sont entrés brusquement dans le restaurant et ils ont pris Anzu-san en otage !

— Anzu ?!! panique Yûgi en se souvenant du criminel qui la prit en otage il y a des années. 

 

La connexion interrompu, Yûgi informe ses deux amis d’arrêter de se battre.

— Jounouchi-kun, Honda-kun, on doit immédiatement se rendre à Burger World, les informe Yûgi effrayé, les filles sont en danger !! 

 

Les deux choqués se mettent d’accord puis suivent Yûgi en courant vers sa voiture. Celui-ci ouvre précipitamment sa portière et s’engouffre à l’intérieur suivit de Jounouchi et Honda. Yûgi insère hâtivement sa clé dans le contact puis démarre le moteur.

— Yûgi dépêche !! le presse Honda.

— Ils nous rattrapent !! poursuit Jounouchi en regardant vers le rétroviseur. 

 

Yûgi tape l’accélérateur du pied puis ils roulent précipitamment en direction de Burger World en évitant d’écraser leurs poursuivants.

Les filles sont très inquiètes mais sont heureuses qu’ils aillent bien. Cependant Honda croisent les bras très perplexe.

— Honda-san, à quoi penses-tu ? lui demande sa petite amie soucieuse pour lui.

— Et bien c’est très étrange cette histoire, explique-t-il. Les voyous en avaient après Yûgi et là ils ont pris Anzu. Non ce n’est pas une coïncidence. Il y a quelqu’un qui vous en veut ? demande Honda à ses deux amis. 

 

Yûgi et Anzu répondent négativement car ils ne connaissent personne qui leur en veut personnellement.

— Va falloir que je tire ça au clair, conclut Honda perplexe. 

 

Quelques temps plus tard, après avoir déposé Anzu chez elle, nos amis décident de rentrer à la Kame Game Shop. Ils rentrent dans le salon et sont accueillis par Lili, Sugoroku et Arthur.

— Bienvenue les enfants ! les reçoit Lili avec un sourire accueillant. 

Cependant, ils se doutent bien que quelque chose ne va quand ils remarquent leurs visages épuisés. Rebecca court vers son grand-père et le serre dans ses bras. Cela le surprend grandement.

 

— Qu’est ce qui ne va pas Rebecca ? lui demande son grand-père.

— C’était effrayant grand-père ! lui répond-t-elle la voix enrouée. 

 

Les autres s’affalent sur les canapés tandis qu’Yûgi reste debout. Il passe un doigt derrière sa tête pour se gratter et raconte leur mésaventure plutôt. Au fur et à mesure de son récit, les trois aînés muent d’une expression horrifiée à l’affolement. Leurs cœurs se serrent douloureusement dans leur poitrine à la seule pensée terrifiante de perdre leurs enfants. Lili la main contre la bouche, étouffe difficilement un sanglot de savoir son fils ciblé par des voyous et sa fille se battre seule. Lili et Sugoroku accourent vers Gwen et Yûgi qui s’étouffent car ils les câlinent un trop fort. Ils se mettent à les inspecter minutieusement de tous les côtés pour repérer des éventuelles blessures. Lili se tourne vers Kisara qui s’est de nouveau matérialisé.

— Kisara, lui reproche Lili, tu n’aurais pas dû laisser Gwen-chan se battre seule ! Tu es censé la protéger, je te signale !

— Par-pardonnez-moi, bredouille-t-elle, je ne voulais pas causer votre inquiétude.

— Maman, ne gronde pas Kisara, la défend Gwen sur un ton suppliant, elle m’a soutenue et puis elle a contactée Yûgi-nii-chan ! 

 

Lili renifle en essayant quelques larmes sur ses joues. Sugoroku caresse sa fille dans le dos pour la calmer.

— Tout va bien Lili, au moins ils sont rentrés sain et sauf, la rassure Sugoroku sur un ton doux pour apaiser les tensions.

 

Lili quitte le salon en direction de la salle de bain pour sécher ses larmes ainsi que laisser ses nerf au repos. Pour détendre l’atmosphère, Arthur pense que ça ira mieux en parlant d’autres choses.

— Enfaîte Yûgi-kun, as-tu ta bague de fiançailles ? lui demande Arthur. 

Yûgi sort un écrin de sa poche droite puis l’ouvre pour laisser entrevoir un simple anneau en or. Rebecca s’approche pour le voir et s’étonne qu’il a choisit un simple anneau.

— Toutes les bagues que j’ai vues sont un peu trop chères et aucune ne m’a vraiment plu, précise Yûgi. 

Il retourne ensuite son attention vers sa petite sœur et la Demoiselle aux Yeux Bleus.

— C’est pour ça que j’ai pensé que Gwen et Kisara peuvent me fabriquer une pierre de sagesse parce que c’est une pierre spéciale pour Anzu. 

 

Les autres réalisent que c’est cela qu’il a en tête.

— Bonne idée Yûgi-nii-chan ! accepte Gwen. 

 

Gwen et Kisara se mettent d’accord puis prennent place autour de la table suivit des autres. Lili revient dans la pièce et s’installe sur un siège libre, curieuse sur ce qu’ils sont en train de faire. Gwen pointe un doigt dans le vide et produit une minuscule flamme orange en forme de goutte. Ensuite Kisara introduit une petite flammèche bleue au dessus qui fait mélanger légèrement les deux couleurs. Enfin elle ouvre la main et la flamme se met à se cristalliser donnant naissance à une pierre de sagesse. Gwen le colle sur l’anneau en la faisant légèrement fondre mais pas trop non plus. Tout le monde est impressionné par la démonstration.

— Elle est parfaite ! Merci toutes les deux, parle Yûgi avec reconnaissance.

— Yûgi, le rendez-vous est prêt et tu n’as plus qu’à inviter Anzu-chan, lui informe Lili.

— D’accord, merci. 

 

Yûgi est reconnaissant envers tout le monde. Un par un, ils commencent à tous se quitter pour commencer le deuxième plan. Au moment de partir de la boutique, Gwen interpelle discrètement Honda et Jounouchi puis leur donne deux boîtes en précisant que c’est pour Mai et Shizuka.

**************

Quelque part dans la ville de Domino City se trouve un splendide appartement de quatre étages. Au troisième étage dans l’appartement n°317 se situe la maison d’Anzu. Celle-ci traverse justement le couloir menant à son appartement puis elle trouve un mystérieux paquet au pied de sa porte. Elle s’accroupit puis inspecte le colis et remarque un papier accroché dessus. Anzu le prend et lit le mot qui vient de son « admirateur secret ». Elle est perplexe et pense que cela vient de ses fans. Elle saisit le colis d’une main et se relève. De l’autre, elle fouille dans son sac pour prendre ses clés. Ensuite, Anzu insère la clé de son appart dans la serrure puis la déverrouille.

Elle pousse la porte et entre à l’intérieur avant de la refermer. Anzu entre dans son salon qui est assez spacieux et luxueux. Elle prend place sur son sofa puis pose la boîte sur ses genoux. La danseuse enlève le ruban adhésif sur la boîte puis l’ouvre pour découvrir d’autres boîtes mais en velours. Suspicieuse, elle prend une boîte et l’ouvre. Elle découvre des bijoux brillant de mille feux qui ont l’air de coûter extrêmement chère. Cependant, ses yeux s’élargissent d’horreur et couvre sa bouche avec ses mains quand elle constate qu’il y a des photos d’elle prise à son insu pendant sa sortie avec les filles. Immédiatement, elle met la boîte de côté et se dirige vers son téléphone fixe posé sur un meuble près de la porte. Elle compose rapidement un numéro.

— Excusez-moi, c’est MASAKI Anzu de l’appartement 317. Est-ce que quelqu’un est venu déposer un colis pour moi ce matin ?

— Oui c’est exact, confirme la voix du réceptionniste à l’autre bout du fil.

— Je peux savoir qui est-ce ?

— Et bien, il n’a pas donné de nom mais je me souviens que c’était un homme en costume, lunettes noire et chapeau.

— Je vois merci, termine Anzu avant de mettre fin à l’appel. C’est étrange, je n’connais personne qui correspond à cette description.

 

Soudain, elle reçoit un appel sur son téléphone fixe puis décroche.

— Allo ?

— ....

— Allo ? Qui est à l’appareil ? demande Anzu. 

 

Mais personne ne lui répond à l’autre bout du fil avant de se faire raccrocher au nez. Des gouttes de sueur perlent sur son visage et Anzu commence à angoisser. Elle prend son sac sur le sofa et cherche frénétiquement son téléphone portable. Elle compose le numéro d’Yûgi mais tombe sur le répondeur. Elle recommence trois fois mais toujours aucune réponse.

— Raah, Yûgi ! râle Anzu. Pourquoi tu n’réponds pas à ton téléphone alors que j’ai besoin de toi !

Elle se décide à appeler Honda, après la troisième sonnerie, il décroche.

— Honda, j’ai besoin de ton aide !

— Qu’est ce qu’il y a Anzu ?

— J’ai reçu un colis étrange avec des photos de moi prises à mon insu et un appel téléphonique sans réponse, déballe-t-elle rapidement. Viens chez moi toute de suite et je t’raconte tous !

— Très bien, j’arrive. 

 

Quelques minutes plus tard, Honda arrive chez Anzu et frappe à sa porte en prenant le soin d’annoncer que c’est lui. Quelques secondes plus tard, Anzu vient lui ouvrir et il remarque son expression craintive. Elle le fait rapidement entrer en tirant sur sa manche de veste puis referme lourdement la porte et la verrouille. Dans le salon, Anzu lui résume rapidement la situation. Honda fait le point sur la boîte, les photos, les sept appels en inconnu qu’elle a reçue avant qu’il n’arrive mais personne au bout du fil.

— Je conclus que c’est du harcèlement, constate le policier. Je commence à me demander si ça a un lien avec l’incident d’aujourd’hui. 

— Mais ça ne peut pas continuer comme ça, panique Anzu à peine remis de la précédente attaque.

— Calme-toi, la raisonne Honda. Je vais enquêter dessus mais tu dois en parler avec Yûgi parce qu’il est concerné aussi.

— Mais je n’veux pas qu’il lui arrive quelque chose, s’inquiète grandement la danseuse.

— Mais il a besoin de savoir, argumente fermement Honda.

 

Voyant la réticence de son amie, Honda soupire. Il masse son front avec deux de ses doigts. Puis il s’adresse de nouveau à Anzu en lui exposant son plan.

— Écoute, si Yûgi et toi sortez ce soir, l’harceleur va sûrement sortir de sa cachette pour te suivre, ça sera une bonne occasion pour moi de le chopper ! claque celui-ci des mains.

Anzu grince des dents, les traits durcis puis se met à taper du poing sur le sofa surprenant son ami. Elle se met à crier.

— Mais tu es fou ou quoi ?! Tu veux qu’on soit à la merci de ce psychopathe ?!

— Pas du tout ! se défend Honda les mains en l’air. Mais ça m’a l’air d’être la meilleure solution et puis je représente les forces de l’ordre. Toi et Yûgi n’avaient rien à craindre tant que je suis là. 

 

Anzu réfléchit longuement sur les paroles d’Honda. Elle a un mauvais pressentiment. Cet homme, peu importe qui il est, ils ne les laisseront pas tranquille avant d’avoir ce qu’il souhaite. Rien que d’imaginer cela, terrifie Anzu mais espère mettre rapidement fin à cette histoire pour vivre en paix avec Yûgi.

— Bon très bien, cède Anzu, mais si tout se passe mal, je t’envoie en enfer ! Compris ?

— Bien, répond le policier mal-à-l’aise. 

 

DRIIINGG !! Puis Anzu reçoit un appel d’Yûgi qu’elle décroche.

— Anzu ? Désolé de n’pas avoir répondu plus tôt mais j’étais occupé.

— Je vois, c’est bon Yûgi, répond-t-elle en tentant de garder une voix posée.

— Qu’est ce que tu es libre ce soir vers 19h ? Parce que j’ai une surprise pour toi. 

 

Cependant elle hésite. Elle regarde Honda qui acquiesce lui rappelant son plan. Anzu hoche la tête.

— C’est d’accord Yûgi, accepte joyeusement Anzu.

— Très bien alors à ce soir ! lui lance Yûgi d’une voix heureuse. 

 

A 18h à la Kame Game Shop, Yûgi est dans sa chambre en train de se préparer pour son rendez-vous. Il est vêtu d’un costume bleu foncé avec une chemise blanche en dessous. Celui-ci est assez agité et répète au moins cinq fois sa demande en mariage. Sa mère est en train d’ajuster sa cravate.

— Voyons détend-toi mon chéri, lui conseille sa mère. Tu ressembles beaucoup trop à ton père.

— Mais j’ai peur qu’elle refuse, souffle Yûgi très anxieux.

— Tout va bien se passer, Anzu-chan est une femme bien. Et je suis certaine qu’elle acceptera.

 

Grand-père entre dans la chambre de son petit-fils et le trouve visiblement élégant ce soir.

— Yûgi, Gwen-chan a appelée pour dire que tout est prêt pour le pique-nique à la plage et elle te souhaite bonne chance, finit Sugoroku. Il lui fait ensuite un clin d’œil.

— Merci maman, Grand-père. Je suis prêt, annonce-t-il en tirant sur sa veste. 

 

Enfin, Yûgi quitte sa chambre puis Lili et Sugoroku l’encourage. Il lève son pouce droit pour les remercier.

************

Yûgi se dirige vers l’appartement d’Anzu à bord de sa voiture récemment réparé. Il prend son téléphone et compose le numéro de sa petite amie.

— Je serais bientôt là, lui informe celui-ci mais il sent sa petite-amie nerveuse. Euh...tout va bien ?

— Oui, très bien, la rassure celle-ci. Je suis juste excitée à l’idée d’être avec toi, mon amour ! 

 

Yûgi en voiture, raccroche son téléphone le rouge aux joues. Plusieurs minutes plus tard, Yûgi arrive à la porte d’Anzu. Elle vient lui ouvrir et lui saute dans les bras surprenant celui-ci qui bégaie. Il lui rend son étreinte très gêné car même si cela fait cinq ans qu’ils sortent ensemble, la manière de la toucher comme cela lui fait toujours autant d’effet. Anzu rit en remarquant son visage de couleur pivoine. Anzu porte une magnifique robe de couleur jaune avec un dégradé de rose lui arrivant jusqu’à ses chevilles. Le col est croisé sur son cou et fendu dans le dos. Elle est coiffée en chignon et porte ses boucles d’oreilles avec des minuscules pierres vertes.  Puis ils se rendent au parking et s’installent dans la voiture d’Yûgi.

— Où tu comptes m’emmener ? lui demande Anzu.

— On va d’abord faire un tour au parc avant d’aller pique-niquer à la plage, explique Yûgi, tout est déjà sur place. 

 

Anzu sourit et apprécie cet itinéraire. La voiture démarre et quitte le parking mais une Ferrari noire les suit discrètement avec Honda sur les talons à bord de sa moto et portant un sac-à-dos sur les épaules.

Dans le parc de Domino City, Yûgi et Anzu se baladent main dans la main tout en discutant. Puis ils s’arrêtent et s’installent sur un banc. Yûgi sent encore la nervosité d’Anzu et commence à se douter de quelque chose. Anzu sachant qu’Yûgi va se douter de quelque chose, décide de lui avouer à propos de l’affaire d’harcèlement.

— Qu’est ce qui se passe Anzu ? Tu as l’air inquiète. 

Découverte, Anzu finit par craquer et des larmes glissent sur ses joues. Affolé, Yûgi la prend dans ses bras pour la réconforter.

— Mai-mais...qu’est ce que tu as ? lui demande-t-il à nouveau. 

Son cœur bat à la chamade à l’idée de savoir que c’est de sa faute. Cela renforce l’anxiété d’Yûgi de perdre Anzu. La danseuse essuie ses larmes avec sa main gauche et se sépare à contrecœur d’Yûgi. Elle le regarde dans les yeux et il peut voir de la peur ce qui commence à le troubler.

— Je...il...il se trouve que...je me fais harceler depuis ce matin, lui confesse-t-elle difficilement. 

Le jeune homme est abasourdi par sa réponse. En même temps, il se sent soulagé qu’elle ne veuille pas le quitter mais cette histoire l’inquiète. Mais il ne peut s’empêcher de ressentir de la colère envers celui qui menace Anzu.

— Pourquoi tu ne m’a pas prévenue plus tôt ?! la questionne-t-il.

— Je t’ai appelée plusieurs fois mais je tombe toujours sur le répondeur ! réplique Anzu en lui jetant un regard empli de reproches. 

 

Yûgi surpris par son ton soudain, baisse les yeux se sentant coupable.

— Pardon, je...s’excuse Anzu.

— Non, tu as raison. C’est moi qui m’excuse. J’ai voulu te faire une surprise alors j’ai éteint mon téléphone pour ne pas être dérangé. 

 

Comprenant son geste, Anzu lui pardonne et lui annonce qu’elle en a parlé avec Honda et qu’il enquête en ce moment même dessus ainsi que de son plan.

— Reste à savoir qui est le coupable parce que si je le trouve, je vais le morfler, grommelle Yûgi.

— Moi qui croyais que tu avais horreur de la violence, s’étonne Anzu.

— Oui mais c’est mon devoir de te protéger parce que sinon je n’suis pas un homme ! affirme le Roi des Duel avec ardeur.

 

Cela fait sourire Anzu, touchée par sa vaillance qu’il a acquis durant toutes ses années.

— Tu es déjà un héros pour moi et je me sens en parfaite sécurité avec toi. 

 

Dans les buissons, Honda observe la scène puis les alentours pour repérer une personne suspicieuse. Enfin un individu tenant une mallette grise dans sa main droite, marche vers leur direction.

— Vous êtes toujours aussi splendide Mrs. Anzu, aborde l’inconnu d’une voix doucereuse. 

Yûgi se lève immédiatement pour apercevoir l’inconnu qui a abordé sa petite amie.

— Qui êtes-vous ? demande Yûgi avec un sourcil arqué. 

 

L’homme est de grande taille et a l’air d’avoir dans la trentaine. Son corps est bien bâtit, la peau pâle, les cheveux soyeux de couleur blond bien coiffé et aplati sur sa tête. Ses yeux étroits sont de couleur marron et affiche un sourire séducteur. Il est habillé d’un costard blanc avec une cravate bleu foncé ainsi que des chaussures noires en cuir. Une chaîne en or repose autour de son cou avec les initiales « SC » comme pendentif. L’homme ignore la question d’Yûgi.

— Avez-vous appréciée vos cadeaux, charmante demoiselle ? 

Les yeux de la danseuse s’écarquille de stupeur puis conclue que c’est lui l’harceleur.

— Alors c’est vous qui me harceler ?! lui lance Anzu d’une voix furieuse.

— Comment un harceleur ? se sent-il faussement offusqué. Je préfère utiliser le terme « d’admirateur secret ».

 

Anzu se lève et se cache derrière Yûgi apeurée. Celui-ci fronce les sourcils et grince des dents, irrité d’avoir été ignoré par ce type qui s’adresse ainsi à sa fiancée !

— Hé ! Je peux savoir qui vous êtes ?! exige Yûgi. Et d’où vous connaissez Anzu ? 

L’homme blond fixe Yûgi avec dédain mais celui-ci se courbe légèrement en avant avec son bras droit plié près de son cœur.

— Pardonnez mes mauvaises manières, je suis Steven CLAW, célèbre guitariste des États-Unis, se présente-t-il.

— Steven CLAW ? Ah mais oui, je vous reconnais !

— Ah bon ? lui demande Yûgi surpris.

— C’est un guitariste acoustique qui jouait la musique de la Magicienne des Ténèbres et la Pierre de Sagesse, précise Anzu en se souvenant de leur rencontre. 

 

En Amérique dans un grand théâtre, Anzu dans le costume de la Magicienne des Ténèbres se fait applaudir sur scène par les spectateurs. Steven dans l’orchestre, l’observe avec envie, éblouie par sa prestation de danse et par son immense beauté. Après la pièce, Anzu retourne dans les coulisses où elle se fait féliciter par les autres comédiens et l’impresario. Puis les musiciens entre dans la grande pièce. Au moment où Anzu s’apprête à se diriger vers sa loge, elle est interpellée par Steven. Anzu porte son attention sur lui.

— Mrs. MASAKI, mes félicitations pour votre prestation, l’applaudit Steven. Vous étiez comme un ange apparu sur scène. 

Ce commentaire faire rougir Anzu d’embarras.

— Merci beaucoup mais j’avais plutôt le rôle d’une magicienne.

 

Steven sort une rose de son costume et la tend vers Anzu.

— Vous êtes diablement magnifique dans ce costume, lui susurre Steven avec sensualité. Je souhaite que vous soyez mon épouse. 

 

Anzu le regarde avec un visage impassible.

— Excusez-moi mais j’ai déjà un petit ami que j’aime, lui répond Anzu en s’inclinant gracieusement avant de se diriger vers sa loge. 

 

Brisé, Steven grince des dents puis jette la fleur par terre. Il l’écrase de son pied en se promettant que MASAKI Anzu sera sienne.

Yûgi comprend à présent ce qui se passe.

— Steven-san pourquoi vous insistez auprès d’Anzu alors qu’elle refuse d’être avec vous !

— Je n’accepte pas que les femmes me disent non, rétorque le musicien avec dédain. MASAKI Anzu sera ma femme qu’elle le veuille ou non ! 

 

Anzu se place à côté d’Yûgi puis regarde Steven avec beaucoup de rage. Elle sert ses poings si forts que ses phalanges deviennent blanches.

— Je n’suis pas un jouet ! lui crache la jeune femme. Je décide avec qui je veux être et c’est Yûgi que j’ai choisi. 

Ses paroles réchauffent le cœur d’Yûgi.

— Vous l’avez entendu ? Maintenant laissez-la tranquille ! ordonne le Roi des Duels à Steven. 

— Anzu est une reine et il n’y pas de besoin de deux rois pour elle, ajoute cyniquement le musicien. MUTÔ Yûgi, je vous défie en duel pour le titre de Roi et la main d’Anzu ! le défit-t-il en le pointant du doigt.

— Ne décidez pas tout seul ! lui hurle Yûgi qui craque.

— Arrêtez tous les deux ! risque Anzu en posant sa main sur l’épaule d’Yûgi et assiste à la scène impuissante.

 

Honda sort de sa cachette et court vers ses amis en pointant son flingue sur Steven.

— Yûgi, Anzu ! interpelle Honda. Steven CLAW, vous êtes en état d’arrestation ! juge-t-il en sortant son badge de sa veste puis le montre à Steven pour prouver qu’il vient bien de la police. 

 

Yûgi et Anzu sont soulagés de voir leur ami.

— Honda pourquoi tu arrives que maintenant, lui reproche Anzu.

— Désolé mais je dois observer attentivement la situation avant d’agir, lui répond-t-il. 

 

Les mains en l’air, Steven déclare :

— Voyons M. le policier, je ne faisais rien de mal. Je souhaite seulement faire un duel contre le Roi. Ce n’est pas interdit par la loi, il me semble.

— Je suis au courant de tout ! rétorque Honda avec un visage furieux. J’ai interrogé les voyous que vous avez engagé pour venir nous agresser et enlever Anzu ! 

 

Le couple est choqué par les nouvelles et comprend donc que tout est lié. Steven hausse les épaules.

— Ce n’était que des incapables qui ont été battus misérablement par deux jeunes et une gamine, avoue-t-il en secouant négativement de la tête. 

 

Yûgi se met devant Anzu puis lance à Steven :

— J’accepte le duel ! 

 

La jeune femme angoisse puis croise ses mains sur son cœur.

— Yûgi ne rentre dans son jeu, tente de convaincre Honda.

— Ce connard a mis en danger la vie d’Anzu, ma petite sœur et ceux de mes amis, riposte celui-ci. Vous allez payer cher pour ça ! En tant que Roi des Duels, je me dois d’accepter tous les défis qui me sont lancés. 

 

Honda et Anzu l’observe avec étonnement car c’est la première fois qu’il voit son regard rempli de colère. Cela rappelle à la jeune femme le regard d’Atem quand l’âme d’Yûgi a été prise par la barrière d’Oricalos. Le policier se résigne puis baisse son arme qu’il range dans son étui accroché à sa ceinture.

— Très bien, botte-lui les fesses ! lance Honda en pointant son poing droit devant lui.

Yûgi répond par un sourire. Honda enlève son sac de ses épaules puis l’ouvre et prend un disque de duel. Il le tend à Yûgi.

— C’est celui de Jounouchi, précise le policier, il l’a oublié chez moi l’autre fois. 

 

Yûgi remercie son ami puis prend le disque de duel qu’il passe autour de son bras gauche. Steven sort un disque de duel de sa mallette et se prépare. Les deux se mettent face à face puis le Roi sort son Deck de sa veste et le place dans son disque dont le compteur affiche 4000 LP.

— Vous allez perdre votre titre de Roi et Anzu par la même occasion ! avertit Steven à son rival avec un sourire arrogant.

— Je n’vais pas me laisser vaincre aussi facilement ! lui répond Yûgi. 

 

Ils s’écrivent :

— DUEL ! 

 

Steven observe sa main composé de Polymérisation, Cylindre Magique, Sérénade la Diva de la Musique, Force Miroir, Opéra la Diva de la Musique.

— Vous allez goûter à la puissance de mes monstres musiques, indique le guitariste à Yûgi. 

Yûgi plisse les yeux car il n’a jamais entendu parler de monstres musiques sauf dans les Fans Deck. Cependant, il préfère s’en méfier.

— C’est mon tour, je pioche, annonce Steven en tirant une carte délicatement. J’invoque Opéra la Diva de la Musique (2300/1000) en mode d’attaque. 

Une petite fille aux cheveux roses ailée fait son apparition sur le terrain avec une douce mélodie. Yûgi est surpris qu’il ait invoqué un monstre de quatre étoiles avec 2300 ATK.

— J’active la Polymérisation pour fusionner Opéra (2300/1000) et Sérénade (400/1900), continue Steven en insérant sa carte dans son disque. Conduis la chorale, ma chère Schuberta la Maestria de la Musique (2400/2000) ! poursuit-il suivit d’un bras ouvert et une main sur son torse comme pour inviter quelqu’un à danser. 

Elle est vêtue d’un habit coloré de rouge, noir, jaune et orange avec un S en plein milieu de son ventre, suivit d’une cape dépassant sur les côtés avec une épée tenant dans sa main. Yûgi, Anzu et Honda sont surpris par son Deck car ce sont des cartes inédites qu’il possède.

— Je continue avec la magie 1er Mouvement Solo qui me permet d’invoquer spécialement un monstre musique de niveau 4 max depuis mon Deck. J’invoque spécialement Aria la Diva de la Musique (1600/1200) depuis mon Deck. 

Sa tenue complexe se compose d’une sorte de body marron et d’une jupe orange bouffante de dentelle à sa gauche, des collants roses ainsi que de nombreux bijoux en forme de note de musique. Elle a également du maquillage orange en bas de l’œil gauche jusqu’au sommet de la tête, ses cheveux mi-longs sont de couleur violets clairs, la peau rose ainsi qu’une aile orange qui évoque une lyre à la droite du dos.

— Je pose une carte face caché et c’est la fin de mon tour, conclut Steven avec un sourire arrogant.

— Ce sont des cartes assez originales, trouve Yûgi qui est impressionné par les nouveautés. Mais je connais le style américain.

— Je n’ai jamais été vaincu par quiconque, se vante Steven. 

 

Les deux amis s’inquiètent mais font confiance à Yûgi.

— Yûgi, fais de ton mieux ! l’encourage Anzu dont les mains sont entreposées autour de sa bouche en entonnoir.

— Fais attention ! fait Honda de même. 

 

Celui-ci hoche la tête puis pioche une carte et regarde attentivement sa main qui est composé de Marshmacaron, Sphinx Dimensionnel, Champ Magnétique, Le Roi des Illusions, Alpha le Guerrier Electromagnétique ainsi que Bêta le Guerrier Electromagnétique qu’il vient de tirer.

— Je joue Marshmacaron (200/200) en mode d’attaque, commence Yûgi en posant sa carte. 

Ce monstre rouge ressemble à un Marshmallow en forme de macaron d’où son nom.

— Ensuite je pose deux cartes face caché et je termine mon tour. 

— Quel monstre minable ! se moque Steven. Est-ce tout ce que vous avez Roi des Duels ? Mettre un monstre faible en attaque ?!

 

Cela l’irrite mais essaie de garder son calme face à ses provocations. Le musicien tire une carte.

— Allez ma chère Schuberta, anéantit ce misérable Marshmacaron avec ta Compo Magique ! ordonne Steven en pointant un doigt sur le monstre. 

 

Elle lève son épée puis lance un rayon de note de musique qui s’abat sur le macaron rouge. Yûgi lève son bras vers le haut en s’écriant : 

— J’active mon piège, Sphinx Dimensionnel !

 

Une statue de sphinx se poste entre Marshmacaron et Schuberta.

Sphinx Dimensionnel me permet de cibler un monstre que je contrôle et d’infliger des dégâts à l’adversaire égaux à la différence entre l’ATK du monstre attaquant et celle du monstre ciblé, lui explique Yûgi.

— Oh non ! s’offusque Steven. 

 

Steven reçoit de plein fouet le rayon puis perd 2200 LP.

— Et bien, il n’est pas si minable finalement, critique Steven avec un sourire fière.

— C’est plutôt toi le minable ! lui hurle Honda et Anzu qui lui lance des éclairs. 

 

Le musicien se sent offensé mais se reprend et minaude à Anzu :

— Voyons ma chérie, tu vas être très heureuse avec moi, en lui faisant un regard empli de désir. 

 

Celle-ci évite son regard dégoûtée par cet homme. Yûgi a les yeux très froncés puis tape brutalement du pied.

— Cessez de draguer ma petite amie ! rugit le jeune homme à son rival. Concentrez-vous sur le duel !

— Yûgi ne t’laisse pas malmener par ce criminel ! encourage Honda avec son poing levé au ciel. 

— C’est ma Main Phase deux, annonce Steven qui pointe son bras vers son monstre. Je me sers de l’effet spécial de Schuberta en bannissant Opéra et Sérénade de mon cimetière. J’augmente son ATK de 200 pour chaque monstre musique bannis ce qui lui fait un total de 2800 ATK ! Fin du tour.

 

Yûgi pose une main sur son cœur et souffle de soulagement.

— C’est mon tour, annonce Yûgi en tirant avec force une carte de son Deck. 

— J’invoque Alpha le Guerrier Electromagnétique (1700/1100) en mode défense ! 

 

Il ressemble beaucoup à sa première version sauf qu’il est cette fois-ci en métal comme une armure. Alpha porte un long bâton dans sa main droite qui dégage de l’électricité statique ainsi qu’un bouclier dans la main gauche. Les lettres : N et S sont gravés sur le haut de son corps. Une fois sur le terrain, Alpha est agenouillé avec le bouclier et le bâton croisé devant lui pour se protéger.

— J’active son effet spécial pour ajouter Berserkion le Guerrier Electromagnétique depuis mon Deck à ma main, exécute Yûgi en indiquant la carte dans sa main. Puis je bannie Alpha, Gamma et Bêta le Guerrier Electromagnétique pour invoquer spécialement Berserkion (3000/2800) ! 

Les trois monstres se détachent en pièce puis s’assemblent pour former Berserkion. Celui-ci fait son apparition dans un flash de lumière. C’est un robot métallique qui s’apparente beaucoup à Valkyrion. Il porte des moteurs à moulin dans le dos, des cylindres sur les bras, une épée avec un boulon à l’extrémité. Un « S » se repose sur sa jambe gauche.

Berserkion (3000/2800) attaque Schuberta la Maestria de la Musique (2800/2000) ! ordonne Yûgi en pointant une main ouverte.

Berserkion s’élance vers Schuberta.

— Je révèle ma carte face caché ! communique Steven, le bras levé horizontalement à sa droite. Le Cylindre Magique qui va renvoyer l’attaque de Berserkion directement droit sur vous Yûgi ! 

 

Ses yeux s’élargissent de surprise. Un rayon jaune passe dans le premier cylindre avant de ressortir par l’autre. Yûgi se prend l’attaque de plein fouet. Il fait une pirouette en l’air avant d’atterrir lourdement sur le sol à quelques mètres d’Honda et Anzu qui crient son prénom avec anxiété. Les points de vie d’Yûgi chutent dangereusement à 1000 LP.

 

— Comme c’est amusant, je frisonne de plaisir, ricane Steven qui commence à délirer. Bientôt le titre de Roi me reviendra avec Anzu en prime !

— Yûgi, lève-toi !! supplie avec force Honda.

— Yûgi ! l’implore Anzu, effrayée. 

 

Yûgi se relève avec difficulté car faire une chute comme cela fait comme même mal. Ses vêtements se retrouvent tachés de poussière. Il se rapproche de ses monstres.

— Je passe mon premier Marshmacaron en mode défense et je conclus mon tour, termine-t-il la voix affaiblit. 

— Je vais vous dire une chose, commence Steven les bras ouverts. J’ai activé uniquement Cylindre Magique pour vous infligez uniquement des dégâts et non protéger mes monstres.

— Que voulez-vous dire ? l’interroge Yûgi suspicieux.

 

Steven pose ses bras autour de son ventre puis éclate de rire avec beaucoup d’hystérie. Honda plie son poing et demande au guitariste : 

— Hé ! Pourquoi vous riez comme ça ?

— Lorsqu’Aria la Diva de la Musique (1600/1200) est invoquée spécialement sur le terrain, elle empêche ses camarades et elle-même d’être ciblée ou détruites par des effets de carte ainsi qu’au combat, explique Steven exalté. 

 

Cela choque énormément les trois amis. Une goutte de sueur glisse lentement sur la tempe gauche d’Yûgi.

— Des monstres invincibles ? pense Yûgi se sentant pris au piège. 

*************

Pendant ce temps à la plage, Jounouchi et les filles ont finit de préparer le pique-nique avec les chandelles, la nappe, les coussins ainsi que les feux d’artifice derrière les grands rochers loin d’eux pour ne pas blesser ni casser les oreilles des deux tourtereaux. Là ils discutent de tout et de rien. Mai et Shizuka remercient Gwen d’avoir fabriquée leurs bijoux. Des boucles d’oreilles pour Mai ainsi qu’un bracelet en anneau pour Shizuka.

— Mais les cadeaux viennent de Jounouchi-kun et Honda-kun, insiste Gwen. 

Puis elle fouille dans ses poches pour donner un pendentif à Rebecca afin qu’elle cesse de râler parce qu’elle n’a rien eu. Jounouchi agite ses mains devant lui et raconte avec plaisanterie :

— Vous auriez dû voir l’expression euphorique de Mai quand je lui ai offert le présent. On aurait dit un enfant attendant avec impatience son cadeau de noël ! 

La concernée rougit jusqu’aux oreilles puis tire celle de Jounouchi par la gauche.

— Katsuya, tais-toi ! le réprimande la duelliste aux Dames Harpies. 

 

Les filles sont prises d’un fou rire. Shizuka pose un doigt sur sa lèvre.

— Je me demande ce que font Anzu-san et Yûgi-san, se demande la jeune fille brune. Ça fait longtemps qu’ils auraient dû arriver.

— Peut être qu’Yûgi lui a demandé sa main là-bas, commente Rebecca les mains sur les hanches. 

 

Jounouchi arque un sourcil pas très sûr de lui puis décide d’appeler Honda car il a insisté pour veiller sur eux. Téléphone réglé sur haut-parleur, Jounouchi entend décrocher.

— Allo ? demande Honda à l’appareil.

— Honda, pourquoi vous êtes si lents ?

— Ben…c’est-à-dire que…commence celui-ci. 

 

Il raconte toute l’histoire à ses amis puis qu’Yûgi est désavantagé dans le duel.

— Quoi ?! s’exclame Jounouchi. Attends, on vient tout de suite !

— Non ! refuse Honda. Restez sur place, à moins que vous vouliez foutre en l’air la surprise ? 

 

Jounouchi serrent les poings se sentant visiblement impuissant. Mai croise ses bras en pensant à la frayeur d’Anzu ainsi que la difficulté de son rival Yûgi. Gwen croise les doigts en priant que tout aille bien pour son frère. Shizuka et Rebecca sont inquiètes pour eux après ce qui s’est passé aujourd’hui.

— Très bien, accepte Jounouchi à contrecœur. Yûgi courage !!! 

Jounouchi met fin à l’appel puis serre les poings dans une colère noire.

— Ce salaud de Steven, si j’étais sur place, je le butterais ! grince le duelliste blond.

 

Mai pose une main réconfortante sur son épaule.

*************

Steven tire une carte.

— J’active le Pot de Cupidité qui me permet de piocher deux autres cartes, entame Steven. Puis je joue un deuxième 1er Mouvement Solo pour invoquer spécialement Sérénade la Diva de la Musique (400/1900) depuis mon Deck, déclare Steven.

 

Elle a la peau rose dont les cheveux bouclés sont de la même couleur, ses yeux sont de couleurs vertes. Une aile en forme de lyre repose sur son épaule droite. Sérénade est vêtue d’une robe de soirée jaune et orange à manche longues avec un col ouvert sur les épaules. Le bas de la robe est froufrou avec un foulard rouge autour de la taille imprimé de notes de musique vertes.

— Ensuite je sacrifie Sérénade qui a la capacité d’être utilisée comme deux sacrifices pour invoquer Mozarta la Diva de la Musique (2600/2000). 

Elle a l'attitude d'un chef d'orchestre et brandit une baguette comme ces derniers. Sa peau est bleutée et ses yeux sont totalement rouges, sa robe également de la même couleur à dentelle rose très claire ainsi des notes de musique jaunes qui sont brodés dessus. Ses ailes en forme d'ailes de papillon évoquent des lyres. Ses cheveux de couleur blond sont ondulés et porte une couronne rouge sur la tête.

— Enfin je me sers de son effet pour invoquer spécialement Elégie la Diva de la Musique (2000/1200). De plus, grâce à Elégie, tous mes monstres musiques sont invincibles et gagnent 300 ATK/DEF, ajoute le musicien. 

Le cœur d’Yûgi bat fort dans sa poitrine car Schuberta est plus puissante que Berserkion maintenant.

Mozarta, ordonne Steven en ouvrant sa main vers ses monstres. Détruit son misérable Marshmacaron ! 

 

Elle s’exécute en pulvérisant Marshmacaron avec Graceful Wave. Yûgi tire deux autres Marshmacaron depuis son Deck.

— Quand Marshmacaron est détruit, je peux invoquer spécialement deux autres depuis mon Deck !

Deux nouveaux Marshmacaron apparaissent sur le terrain en mode défense.

Schuberta, envoie ta Compo Magique sur Berserkion le Guerrier Electromagnétique ! 

 

La partition de musique s’abat sur Berserkion qui vole en éclat. Yûgi se protège les yeux avec ses bras puis enclenche l’effet spécial de Berserkion.

— J’active l’effet spécial de Berserkion ! contre le Roi des Duels. Lorsqu’il est détruit au combat, je peux spécialement invoquer sur le terrain, mes trois Guerriers Électromagnétiques que j’ai bannis pour l’invoquer. 

Les trois guerriers reviennent sur le terrain en mode défense. Steven plisse les yeux.

— Quand Alpha est invoqué spécialement, je peux ajouter un Guerrier Magnétique de LV8 de mon Deck à ma main, explique Yûgi en choisissant une carte. Je choisie Valkyrion le Guerrier Magnétique.

— Dans ce cas, Aria (2000/1500), Elégie (2300/1500) attaquez Gamma le Guerrier Électromagnétique (2000 DEF/800 ATK) et Alpha le Guerrier Électromagnétique (1100 DEF/1700 ATK) !

 

Les deux guerriers se font détruire par des rayons ainsi que des ondes sonores. Puis Steven met fin à son tour. Honda et Anzu soupirent de soulagement mais Yûgi se retrouve avec 900 LP tandis que Steven en a 1800.

 

— Je vais tout miser sur cette pioche ! pense très fort Yûgi. C’est mon tour, je PIOCHE !!! annonce-t-il en tirant avec force.

Il se rend compte qu’il a tiré le Trésor des Cieux. Le Roi des Duels sourit car cela va beaucoup l’aider.

— Je joue la magie du Trésor des Cieux. Chaque joueur doit tirer des cartes jusqu’à en avoir six en main, formule Yûgi.

 

Steven tire cinq cartes tandis qu’Yûgi en tire quatre. Il sourit car il a une bonne main.

— Steven-san, ce duel est terminé, annonce calmement Yûgi. 

 

Celui-ci s’étonne puis ricane.

— Est-ce une plaisanterie ? Je ne vois pas ce que vous pouvez faire contre quatre monstres invincibles !

— Être invincible n’est qu’une illusion et j’ai affronté bien pire que ça, réplique le jeune homme. 

 

Honda et Anzu l’encouragent avec ferveur.

— Je joue la magie rapide Cyclone pour détruire votre carte face caché. 

 

Un énorme tourbillon s’abat sur le terrain. Steven se protège les yeux à cause de la force du vent, la tornade balaye la carte face caché de Steven qui se révèle être Force Miroir.

— C’était Force Miroir ? découvre Yûgi avec soulagement car cela aurait capoté son plan. Je sacrifie mes deux Marshmacaron pour invoquer le Magicien des Ténèbres (2500/2100) en mode d’attaque. 

Celui apparaît sur le terrain en faisant tournoyer son bâton avant de se mettre en attaque.

— Ensuite, je joue une autre magie, la Réincarnation du Monstre, continue le Roi. Je ramène Berserkion du cimetière à ma main en me défaussant de Champ Magnétique

Il se défausse de la carte pour reprendre son monstre qui sort du cimetière.

— Ensuite Pot de Cupidité pour piocher deux autres cartes, dit Yûgi en tirant. La Formule Magique pour augmenter l’attaque de Magicien des Ténèbres de 700 !

 

Le grimoire apparaît devant le Magicien des Ténèbres qui le consulte. Une aura magique l’entoure puis son attaque grimpe en flèche jusqu’à 3200.

— J’active Polymérisation pour fusionner Berserkion et Valkyrion de ma main, indique Yûgi en montrant ses deux monstres dans la main avant de les envoyer au cimetière.

— Il va faire fusionner ses deux monstres les plus puissants ? commente Anzu avec surprise.

— Apparaît, Impérion Magnum le Bot de Combat Supraconducteur (4000/4000). 

 

Berserkion et Valkyrion se combinent dans un tourbillon avant de laisser place à un monstre robot en forme de centaure qui reprend les parties caractéristiques de Valkyrion et Berserkion dont les ailes roses et l’épée.

— Ce n’est pas possible ?! s’affole Steven. 4000 d’ATK/DEF ?! Il est bien trop puissant !!

Impérion Magnum, attaque Schuberta avec ton Rayon d’énergie Supraconducteur ! lance Yûgi avec son poing à l’avant. 

 

Le rayon s’abat sur Schuberta qui se fait électrocuter puis Steven se protège à cause de l’impact et perd 900 LP.

Magicien des Ténèbres, met fin à ce duel en attaquant Aria avec ta Magie Noire ! ordonne Yûgi, la main ouverte vers son monstre. 

 

Le magicien s’élance puis fait tournoyer son sceptre qui dégage une boule d’énergie noir avant de l’abattre sur Aria. Les points de vie de Steven chutent à zéro. Honda et Anzu se tapent dans les mains pour célébrer la victoire d’Yûgi. Steven est sidéré par sa défaite et se laisse tomber au sol. Yûgi s’approche lentement de lui.

— Maintenant tenez votre promesse et laissez Anzu en paix, lui demande Yûgi. 

Mais celui-ci sert les poings et braille :

— C’est moi le Roi ! Anzu m’appartient ! 

 

Honda s’approche également de lui avec son arme tandis qu’Anzu rejoint Yûgi.

— Abandonnez, Yûgi a gagné ce duel, déclare Honda en le fixant avec mépris. Maintenant je vais vous envoyer en taule ! 

 

Steven se relève lentement la tête baissé.

— MUTÔ Yûgi n’a pas l’étoffe d’un roi, murmure Steven.

— ça suffit ! Je vous rappelle que vous avez mis en danger mes amis, ma copine et ma petite sœur pour vos propres raisons égoïste, l’accuse fermement Yûgi. Restez loin d’Anzu parce que c’est MOI qui vais l’épouser ! 

 

Cela surprend la jeune femme qui n’en revient pas. Honda est nerveux car il a fait capoter la surprise.

— Heu…Yûgi ? l’appelle Honda avec hésitation. 

 

Yûgi se rendant compte de ce qu’il vient de dire, se braque immédiatement sur lui-même. Il se retourne lentement vers Anzu avec un visage déçu car ce n’est pas comme cela qu’il a voulu lui demander. Cependant les yeux d’Anzu brillent et lui adresse un grand sourire. Elle marche vers Yûgi puis lui prend les mains.

— Yûgi c’est merveilleux, s’enchante Anzu. J’accepte. 

En entendant sa réponse, Yûgi se sent sur un petit nuage avec le cœur en feu. Ensuite Anzu tourne son attention sur Steven.

— Steven-san laissez-moi tranquille maintenant, ordonne Anzu. C’est Yûgi que j’aime et personne d’autre.

 

La main droite tremblante, Steven la passe dans sa poche de pantalon. Immédiatement Honda écarquille les yeux d’horreur.

— Yûgi, Anzu, à terre !!! tonne Honda qui se met en travers. 

 

Surpris, ils ont juste le temps d’apercevoir Steven foncer sur eux, armé d’un couteau de poche. Yûgi se met devant Anzu qui s’affole puis Honda court vers le criminel et lui bloque la main avec la sienne. De l’autre main, il fait lâcher prise à Steven puis le plaque au sol en lui faisant une prise de Judo. Enfin trois policiers interviennent depuis les buissons. Ils se jettent sur le musicien et menotte ses poignets. Celui-ci se débat sauvagement en disant qu’Anzu est à lui.

— Steven CLAW, je vous arrête pour harcèlement, agression, tentative d’enlèvement et meurtre, récite Honda. Tous ce que vous pourrez dire sera retenu contre vous. 

Les policiers le relève puis l’embarque avec eux. Anzu et Yûgi se précipitent sur lui.

— Honda-kun !

— Honda, merci pour tout ce que tu as fait pour nous, le remercie Anzu les larmes aux yeux. 

 

Honda sourit à ses deux amis puis les prends par les épaules et répond :

— C’est à ça que sert les amis. Ah oui, vous allez devoir faire votre déposition mais vous pouvez le faire plus tard, leur rappelle-t-il.

 

Il tapote l’épaule d’Yûgi et lui lance un regard pour lui souhaiter bonne chance puis suit ses collègues. Yûgi pique un fard sachant très bien de quoi il veut parler. Il se tourne lentement vers Anzu qui le regarde.

— Anzu, je suis désolé, s’excuse Yûgi embarrassé. Ma surprise a été gâché et… 

Mais il se fait couper par Anzu qui pose un doigt sur sa bouche.

— Tu as encore l’occasion de me le proposer officiellement, lui répond-t-elle avec un sourire.

 

Cela redonne de l’espoir à Yûgi qui lui sourit avec gratitude. Le couple arrive enfin à la plage. Quand ils descendent de la voiture, ils sont immédiatement accueillis par l’inquiétude de Jounouchi et des filles.

— Pourquoi êtes-vous tous ici ? leur demande Anzu surprise. Je n’peux pas croire que vous m’ayez cachées ça les filles ! 

Elles tirent la langue un peu embarrassées.

— Tout va bien maintenant, les rassure Yûgi. Ah, Jounouchi-kun je te rends ton disque de duel, dit-il en lui tendant l’objet.

— Ah mais le voilà ! s’exclame Jounouchi heureux d’avoir retrouvé son bien précieux. Je l’ai cherché partout dans la maison.

— Et si on vous laissait seuls avec le dîner ? intervient Mai. 

 

Enfin ils laissent les deux tourtereaux seuls avec le dîner. Anzu est émerveillée de voir la nappe de pique-nique avec des coussins rouges, le panier ainsi que des chandelles qui scintillent dans la nuit.

— Whoua, c’est magnifique ! s’exclame Anzu les yeux remplis d’étoiles. 

Ils s’installent sur la nappe puis mangent leurs amuse-gueule, les sandwichs avec les boissons. Le couple discute de tout et de rien puis Yûgi la regarde dans les yeux et lui prend délicatement les mains dans les siennes.

— Je m’excuse d’avoir éteint mon téléphone parce que je voulais te faire une surprise parfaite, commence Yûgi. Je n’suis pas sûr d’être un bon mari mais je vais tout faire pour te rendre heureuse parce que je t’aime de tout mon cœur Anzu. 

Anzu se sent émue par ses paroles et essuie quelques larmes qui s’échappent de ses yeux. Ensuite, Yûgi sort une petite boîte en velours de sa poche de pantalon. Il ouvre l’écrin dans laquelle repose sa bague de fiançailles avec la Pierre de Sagesse dessus.

— MASAKI Anzu, veux-tu m’épouser ? lui demande Yûgi d’une voix douce. 

— Oui, j’accepte !! répond la danseuse avec des larmes de joie. 

 

Avec un long sourire de trois mètres, Yûgi prend délicatement la main d’Anzu puis lui passe la bague au doigt. La danseuse est émerveillée par son présent.

— Comment ça se fait qu’il y a une Pierre de Sagesse dessus ? lui demande Anzu.

— J’ai juste demandé un petit service à Gwen et Kisara, lui répond le Roi des Duels. 

 

Anzu sourit et opine : 

— Elle est magnifique ! en admirant la bague sur son annulaire gauche. 

 

Enfin les deux échangent un regard tendre avant de se rapprocher lentement tout en fermant les yeux. Yûgi prend doucement ses joues puis l’embrasse. Derrière les rochers, Jounouchi sourit avec satisfaction puis enclenche les feux d’artifices. Les feux filent vers le ciel puis explosent dans une multitude de couleurs. Yûgi et Anzu se séparent puis admirent les feux d’artifices avec beaucoup de bonheur dans les yeux.

*************

Dans l’au-delà, Atem et Mana observent les deux tourtereaux dans leur chambre à travers leur miroir magique. Ils sont très heureux pour eux.

— Félicitation Aibou, le félicite le Pharaon. J’ai hâte d’assister à ton mariage. 

*************

Deux semaines plus tard, Yûgi et Anzu ont fait leur déposition et ils se retrouvent au tribunal pour témoigner contre Steven. Il a été jugé coupable et condamné à plusieurs années de prison. Anzu s’est entièrement remis de son angoisse puis admire fièrement sa bague. Ce soir là, tout le monde dînent à la Kame Game Shop. Lili demande à sa fille si elle a bien tout préparé ses affaires pour le lendemain. Gwen lui répond que oui puis Jounouchi dit que c’est enfin le grand jour pour la Duel Académie.

Ensuite, Jounouchi et Mai annoncent à tout le monde qu’ils vont être parents ce qui les étonnent. Yûgi et Honda font un grand sourire puis attrapent Jounouchi par les épaules pour « l’étrangler » tout en le félicitant. Les filles et Lili prennent tour à tour Mai dans les bras et la félicite tandis que Sugoroku et Arthur se contentent juste de sourire. Gwen demande la permission à Mai de pouvoir lui toucher le ventre ce qu’elle lui accorde. Gwen sourit, sentant une minuscule vie à l’intérieur.

Le lendemain le 3 octobre 2006, ils se rendent tous sur le toit de la Kaiba Corporation pour le départ de Gwen à la Duel Académie. Elle a décidé de s’habiller dans son uniforme scolaire noir. Lili serre sa fille dans ses bras en pleurant.

— Tu vas beaucoup me manquer ma chérie, sanglote Lili.

— Arrête de pleurer maman, la console Gwen qui sourit tristement. Je vais souvent te donner des nouvelles. Tout ira bien. 

 

Lili la relâche et essuie ses larmes. Yûgi lui tend ensuite deux cartes.

— Un petit cadeau pour ton départ, bonne chance Gwen, l’encourage Yûgi avec un regard complice.

Kuriboh et Multiplication ? s’étonne la jeune duelliste en prenant les deux cartes.

— Je pense que tu mérites d’avoir un Kuriboh, lui explique le Roi, comme ça je m’assurerais que tout se passe bien pour toi.

— Deviens une « véritable » duelliste ! lui souhaite Jounouchi avec un sourire.

— On t’attendra au sommet, rajoute Yûgi. 

 

Gwen sourit puis hoche la tête. Les filles lui disent au-revoir avec beaucoup d’encouragement dans les yeux. Rika la prend dans ses yeux en pleurant car c’est la dernière fois qu’elle la revoit. Gwen les remercient tous de leur soutient puis les prends un par un dans ses bras. Puis elle fait un dernier câlin à son frère.

— Yûgi-nii-chan, je vais faire de mon mieux, lui promet Gwen avec un regard déterminé. 

Celui-ci acquiesce de la tête. Enfin elle s’éloigne d’eux et leur fait ses aux revoir, les larmes aux yeux.

— Ah oui, Jounouchi-kun, Mai-san, j’ai hâte de rencontrer « votre petite » ! lance Gwen avec un grand sourire. 

 

Cela les surprend grandement.

— Quoi ? Gwen répète ?! lui demande Jounouchi déconcerté. 

 

Mais Gwen ne répond pas et court vers l’hélicoptère en agitant sa main droite en l’air.


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