L'Ecrin des illusions

Chapitre 12 : La Vénus aux strangulots

3139 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 01/02/2024 21:06

Arrivée dans la Grande Salle, Hazel rejoignit ses amis et leur montra la longue-vue, pendant que l'objet circulait, elle leur raconta comment elle l'avait obtenue.

- Et donc, fit Charlie en braquant la longue-vue vers elle, tu penses que c'est Peeves qui a fait le coup ?

- Faire accuser Hazel de vol serait tout à fait dans ses cordes, répondit Sofia.


Jonathan s'empara de la longue-vue et l'examina avec intérêt. Ayant récemment lu un livre sur les objets ensorcelés, il craignait que ce fusse le cas pour la longue-vue. Hazel, pour le rassurer, l'avait démontée et un Charlie téméraire avait même utilisé la longue-vue, en la dirigeant vers son grand frère, pour lui prouver qu'il n'y avait pas matière à s'inquiéter : ses rétines n'avaient pas été brûlées et Bill n'avait pas eu le visage couvert de pustules. Elle offrait cependant un confort de vue incomparable. Un objet idéal pour observer le match de Quidditch dans des conditions optimales !


- Tu ne devrais pas la garder, conseilla tout de même Jonathan en lui remettant l'objet.

- Je compte la donner à Jekyll à la fin du match, le rassura-t-elle en glissant la longue-vue dans sa poche.


Promettant à Charlie de lui prêter la longue-vue pendant le match et oubliant Peeves et ses facéties, Hazel changea de sujet et poussée par la curiosité, demanda quelques explications sur le Quidditch. Charlie répondit bien volontiers à ses questions, tout en s'amusant des mines horrifiées de Jonathan.


Après le déjeuner, les élèves prirent place dans les gradins. Charlie avait expliqué toutes les règles du sport favori des sorciers à Jonathan et Hazel.

- Ce n'est pas dangereux ? osa demander Jonathan.

- Mais non ! s'exclama son ami en lui donnant une bourrade affectueuse. Cela fait bien vingt ans qu'aucun joueur de Quidditch de Poudlard n'est mort !


Jonathan blêmit, peu rassuré par les propos du jeune Weasley. L'équipe de Serdaigle fit son entrée sur le terrain, sous les hourrah combinés des trois maisons ; quand l'équipe de Serpentard jaillit à son tour des vestiaires, les applaudissements et les cris provinrent uniquement de leur propre tribune. Le capitaine des Serpentard et celui de Serdaigle se mirent face à face et le colosse écrasa, plutôt qu'il ne les serra, les doigts de son adversaire.


- Les Serpentard ne sont pas réputés pour leur fair-play, déclara Bill qui s'était joint à eux. Cela fait des années qu'ils battent les autres équipes à plates coutures.


Hazel se tourna vers la tribune réservée aux professeurs : Flitwick rongeait ses ongles avec nervosité et Rogue affichait la mine de quelqu'un sûr de son triomphe prochain. Après avoir rappelé les règles, Mrs. Bibine donna un coup de sifflet et les deux équipes prirent leur envol. Avec discrétion, Hazel déplia la longue-vue et observa les joueurs : l'objet lui permettait de voir les actions avec précision et clarté ! Ravie de sa trouvaille, et se jurant de la ramener à Jekyll après le match, la jeune fille se concentra sur le jeu. Comme l'avait dit Bill, les Serpentard avaient leur propre règlement, ce qui leur attira des commentaires furieux de la part de la commentatrice déchaînée, que la pauvre McGonagall avait bien du mal à canaliser !


Quand le poursuiveur des Serpentard marqua un nouveau point, la tribune des Gryffondor se mit à le huer. Rogue devait être ravi, songea Hazel en braquant la longue-vue vers la tribune occupée par les professeurs. Mrs. Jekyll venait de rejoindre ses collègues et se plaça derrière le professeur de potions. À cet instant, Rogue tourna la tête vers les gradins. Craignant de se voir accuser de l'espionner, Hazel pointa sa longue-vue vers la tribune survoltée des Serpentard.


Une voix masculine s'insinua alors à travers son esprit, murmurant des paroles vengeresses et ponctuant chacune de ses phrases par un mot, s'apparentant à un sortilège : « Endoloris. Endoloris ».


Elle tenta de la chasser mais la voix bientôt supplanta ses pensées et de nouveau, elle dirigea sa longue-vue vers les Serpentard. Elle se mit à chercher Seren Wilde et quand elle vit, son cœur se gonfla d'une haine intense, dont elle ne parvint pas à se débarrasser. La voix s'intensifia et elle se désintéressa du match. Elle vit Seren se lever et quitter furtivement la tribune : où pouvait-il aller ?

« Endoloris. Endoloris », ne cessait de chuchoter la voix mystérieuse.


Il était seul. N'était-pas ce le moment idéal pour agir et se venger ? Hazel replia la longue-vue et s'éclipsa de la tribune ; pris par le match, ses amis ne remarquèrent pas sa fugue. Elle suivit Seren hors du terrain et entra dans le château. Il emprunta le grand escalier et descendit jusqu'aux cuisines. Il pénétra dans une petite pièce. Hazel le suivit dans le débarras et verrouilla la porte. Il sursauta et lui décrocha un regard surpris.

- Qu'est-ce que tu me veux, Evans ?

Hazel, adossée contre la porte, sortit sa baguette et la pointa vers lui.

- Je vois ... Tu veux venger l'honneur de ce trouillard de Harker, déclara-t-il en se saisissant de sa baguette. Et quel petit sort comptes-tu utiliser ? Crache-Limaces ou le sortilège des Crottes de nez ?

- Un sort que tu n'oserais même pas imaginer, répondit Hazel d'une voix grave.


Seren parut troublé par sa réaction. Hazel quant à elle, n'avait pas conscience de ce qu'elle disait, ni même de ses gestes, sa raison ayant été étouffée par cette voix lui murmurant de se venger, de faire payer au Serpentard, toutes les moqueries subies depuis le début de l'année. « Endoloris, Endoloris », ne cessait de lui chuchoter la voix tentatrice, se mouvant dans son esprit, tel un serpent s'enroulant autour de sa proie.


Le Serpentard se redressa, tentant de reprendre un semblant de contrôle sur la situation. Il s'avança vers elle, en faisant craquer les os de sa main droite.

- Je suis effrayé, Ev...

Hazel ne lui laissa pas le temps de terminer sa phrase. Elle pointa la baguette vers le visage de son adversaire.

Endo...

Comprenant ce qu'elle s'apprêter à faire, Wilde réagit et cria d'une voix inquiète :

Expelliarmus !

Hazel fut désarmée. Sa baguette fut envoyée loin derrière elle. Elle voulut courir pour la ramasser mais Wilde, qui en profita pour la pousser, fut le plus rapide. Il s'empara de la baguette de Hazel et la tendit vers son visage.

- Tu es complètement folle ! C'est un sort impardonnable !

Hazel se releva s'élança vers lui et abattit ses poings contre sa poitrine.

- Rends-moi ma baguette !

Seren brandit la baguette au-dessus de sa tête, obligeant Hazel à se hisser sur la pointe des pieds. Les efforts de la jeune sorcière l'amusèrent quelques secondes ; épuisée par cette lutte inégale, voyant que ses coups n'avaient aucune emprise, Hazel cessa de s'agiter et se recula en tremblant de nervosité. Le Serpentard abaissa la baguette et la scruta avec attention.

- Tu pourrais être renvoyée, Hazel ... dit-il d'un ton devenu plus doux.

Elle voulut de nouveau s'élancer vers lui, les poings tendus, mais Seren, bien plus rapide, intercepta à nouveau son geste.

Depulso !

Hazel fut violemment projetée contre un mur. Sa tête heurta la pierre et elle s'écroula, sonnée par l'impact du choc. Seren en profita pour se glisser face à elle, les deux baguettes tendues vers son ennemie.

Petrificus totalus.

Hazel tenta de se redresser mais son corps était comme paralysé, elle était incapable de soulever ne serait-ce que le petit doigt ! Seren s'agenouilla devant elle et s'assura qu'elle n'était pas blessée.

- Je te hais, Seren Wilde ! cracha la jeune sorcière avec hargne. Je te hais !

Le visage du Serpentard s'assombrit.

- Et tu as toutes les raisons du monde de me détester ... chuchota-t-il.

Il se releva, retrouvant un semblant d'orgueil.

- J'ai des petites choses à faire. En attendant, tu vas rester bien sagement à ta place et ensuite, je me ferai une joie de te remettre à Rogue ou à McGonagall.


Il glissa les baguettes dans la poche arrière de son jean et se dirigea vers un placard qu'il ouvrit. Celui-ci contenait une petite réserve de nourriture et d'objets brillants : cuillères en argent, pièces de monnaie ou encore quelques timbales. Hazel se mit à observer la scène avec intérêt, espérant trouver un moyen de tromper son adversaire. Seren remplissait son sac de cours de nourriture et de pièces. Pourquoi faisait-il cela ? Hazel l'ignorait et c'était le cadet de ses soucis !


Elle commença à s'agiter, tentant de se libérer du sortilège, mais ne put retrouver le contrôle de son corps. Elle leva les yeux, espérant dénicher une bonne idée. Au-dessus de sa tête, était accroché un tableau oublié, de fort mauvais goût : un immense coquillage jaillissant des flots s'ouvrait sur une sirène dénudée. Autour d'elle, se mouvaient deux strangulots tendant leurs pattes griffues vers la divine apparition. La sirène se coiffait d'un air distrait, tout en observant Hazel d'un œil maléfique. La créature cessa de brosser ses longs cheveux et se pencha en avant, les lèvres plissées en une moue moqueuse. Ses lèvres s'écartèrent et un mot fut prononcé, un mot ressemblant à un sort : Finite incantatem. N'ayant rien à perdre, Hazel répéta l'incantation. Ses membres se réchauffèrent et elle retrouva possession de son corps meurtri. Elle bougea les doigts, s'assura qu'elle n'avait rien de casser et se releva doucement.


Trop occupé à dérober des victuailles, Seren ne remarqua pas son manège. Hazel se glissa derrière lui, prête à reprendre sa baguette, quand tout d'un coup, deux démons aquatiques sortirent leurs longues mains griffues du tableau et se saisirent de Hazel. La jeune fille tenta de se débattre, Seren se retourna et poussa un cri de terreur. Les deux strangulots entraînèrent Hazel vers la peinture. Seren braqua sa baguette vers les créatures, projetant des flèches pointues vers elles, flèches qu'elles parvinrent sans peine à esquiver. Sous les yeux horrifiés du Serpentard impuissant, Hazel fut happée dans le tableau.


Les strangulots la tirèrent jusqu'au coquillage. Hazel avait beau faire tomber une volée de coups de pieds, les démons tinrent bon et la balancèrent dans le coquillage à présent vide. Hazel se releva pour s'enfuir, mais la sirène maléfique la repoussa et referma le coquillage sur elle, la laissant seule dans le noir. Hazel se mit à frapper des coups furieux contre la paroi de sa prison improvisée. Éreintée par ses efforts, encore sous l'effet du sortilège lancé par Seren, Hazel sentit ses forces l'abandonner peu à peu. Le coquillage se remplissait d'eau et la jeune sorcière comprit qu'elle ne pourrait rien faire pour échapper à son triste sort : si elle n'avait pas écouté cette voix vengeresse, elle serait tranquillement installée avec ses amis, au lieu de périr noyée, dans un tableau abandonné dans une réserve miteuse. La jeune fille s'allongea et se replia en position fœtale. Comprenant que sa fin était inéluctable, elle se mit à pleurer, comme jamais elle n'avait pleuré auparavant : elle ne pourrait pas revoir son père, ni Morgan ; tout ce qu'elle avait construit allait s'arrêter. Les battements de son cœur ralentirent, elle ferma les yeux. À cet instant, elle regrettait de ne pas avoir la Chose près d'elle, afin de la réconforter. Une larme glissa jusqu'au coin de ses lèvres. Cette fois-ci, personne ne viendrait à sa rescousse.


Le coquillage s'ouvrit et une main l'attrapa par la taille. Hazel, les yeux embués de larmes et d'eau, n'aperçut qu'une ombre floue l'attirant loin du coquillage. Son sauveteur la remontait vers la surface ! Hazel s'agrippa à cette aide inespérée et lutta pour ne pas sombrer dans l'inconscience. Sa vision s'éclaircit et elle reconnut la sirène qui s'était manifestée lors de son arrivée à Poudlard. La demoiselle lui adressa quelques mots, qu'elle devina d'encouragement, avant de la tirer hors des flots. Hazel, une fois la berge regagnée, s'allongea au sol pour tenter de reprendre son souffle. Elle se tourna sur le flanc et toussa, expulsant les dernières gorgées d'eau encombrant sa poitrine. La sirène guettait les alentours. À sa grande stupeur, la jeune sorcière reconnut les lieux : elle se trouvait à présent face au Lac Noir ! Par quel inquiétant tour de passe-passe était-elle arrivée à cet endroit !?


Un bruit de pas se fit entendre, la sirène poussa un cri perçant. Une main s'abattit sur Hazel et la força à se relever. L'homme lui faisant face abordait une mine patibulaire et, en dépit du froid, il portait un haut à manches courtes, laissant entrevoir une légère marque noire sur son avant-bras gauche. Hazel se débattit, encouragée par les cris de la sirène, mais l'homme la gifla avec violence, réprimant tout instinct de rébellion.

- Non, non, ma petite ! Si tu tiens à vivre encore un peu, tu vas me suivre sans faire d'histoires.

Il esquissa un sourire et sortit sa baguette.

- Il m'a dit de ne pas trop t'abîmer, alors j'obéis.

La sirène se redressa, paniquée, cherchant un moyen de venir en aide à une Hazel de plus en plus déboussolée. L'homme la prit par le poignet et la força à le suivre. Des bruits de pas se firent entendre ; l'homme relâcha Hazel avant de disparaître dans la forêt.

- Evans !

Hazel fut soulagée de voir apparaître le professeur Rogue, accompagné des professeurs McGonagall, Brûlepot, Jekyll et Flitwick. Elle déchanta rapidement en voyant la colère se peindre sur ses traits. Oubliant toute retenue, il la saisit par les épaules et la força à lui faire face.

- Où étiez-vous donc passée!?


Jamais Hazel ne l'avait vu dans un tel état : il lui criait dessus, le visage empourpré de colère et les mains agrippées à ses épaules. McGonagall intervint, écarta son jeune collègue de la Gryffondor et tenta de le calmer par des mots apaisants. Choquée, Hazel se tourna vers le professeur Brûlepot. Celui-ci interrogeait la sirène qui lui répondait en faisant des grands signes de la main. La jeune sorcière aperçut alors Seren, un peu à l'écart, la mine contrite.

- Ondine, expliqua alors Brûlepot, déclare avoir vu un coquillage au fond des flots. Elle l'a ouvert et a vu Evans qui s'y trouvait.

- Un coquillage géant !? s'écria Flitwick. Mais ... d'où sort-il ?

- D'un intéressant tableau se nommant La Vénus aux strangulots, fit alors Dumbledore en s'avançant vers eux. Une croûte dont raffolait mon prédécesseur. Wilde, venez par ici.

Seren obéit, les yeux rivés à ses souliers. Pour la première fois, le Serpentard ne payait pas de mine.

- Wilde était paniqué quand il est venu nous trouver. Il nous a parlés d'un tableau qui a eu l'audace de vous « aspirer », Miss Evans. Voilà qui est étrange ... Qu'en pensez-vous, Mrs. Jekyll ?

L'intéressée s'approcha.

- Voilà un sort fort bien réalisé et d'une incroyable complexité.

La sirène se saisit de la chemise de Brûlepot et la tira avec vigueur. Le professeur échangea quelques mots avec la créature aquatique.

- Un homme se trouvait là et il en voulait à Miss Evans.

- Un homme avec une marque sur l'avant-bras gauche, précisa Hazel.

Le regard de Rogue se braqua vers elle.

- Un Mangemort ... murmura-t-il. À quoi ressemblait-il ?

Hazel lui donna quelques détails, insistant notamment sur le lobe de l'oreille droite manquant de son agresseur. Jekyll se glissa auprès du maître des potions.

- Une vieille connaissance à vous, estimé collègue ?

- Carew, répondit-il d'un ton absent. Danvers Carew.

Dumbledore acquiesça, comme s'il enregistrait cette information. Il se tourna ensuite vers le petit groupe :

- Professeurs Brûlepot, Jekyll et Flitwick, assurez-vous que cet individu ne se cache pas dans les parages. Je vais prévenir les Aurors de cette intrusion. Professeurs McGonagall et Rogue, je vous fais confiance pour vous charger de Miss Evans et de Mr. Wilde.


Hazel se mit à grelotter, Jekyll détacha sa cape et la mit sur ses épaules. La jeune sorcière lui adressa un regard reconnaissant. Dumbledore s'éclipsa, laissant le champ libre à ses professeurs. Avant de rejoindre ses collègues, le professeur Jekyll se tourna vers Rogue, l'air faussement attristé.

- Quelle chance nous avons eue ! Il aurait été fort regrettable de perdre à nouveau une Evans, le jour de Halloween...

Le visage du maître des potions se décomposa sous l'effet de la fureur. Il sortit sa baguette et la pointa vers le ravissant nez de sa collègue.

- Osez encore proférer un mot à l'encontre de Lily et je vous jure que ...

- Que quoi, Severus ? Ce n'est pas en me menaçant que vous allez la ramener à la vie. Après tout... Vous n'avez même pas été capable de lui venir en aide, de son vivant.

De ...

Expelliarmus ! s'écria Flitwick en désarmant son collègue. Veuillez cesser ces enfantillages ! Dois-je vous rappeler qu'un Mangemort menace nos élèves !?

- Un Mangemort seulement ? murmura Jekyll avec insolence. Je croyais qu'ils étaient davantage à Poudlard ...


Et avant que ses collègues ne puissent répliquer, elle se dirigea vers la forêt, un sourire conquérant accroché aux lèvres. Rogue lui décrocha un regard meurtrier, parut hésiter, mais rangea sa baguette. Hazel resserra les pans de la cape autour de ses épaules et se rapprocha de son professeur. À cet instant, elle aurait voulu, et par Merlin, elle ne savait même pas pourquoi, lui adresser des mots réconfortants. Le professeur McGonagall poussa un long soupir :

- Venez, suivez-moi.


Le petit groupe se dirigea d'un pas lent vers le château. Seren marchait auprès de Hazel, mais refusait de la regarder ; Rogue ouvrait la marche et ruminait de bien sombres pensées, quant à la pauvre McGonagall, elle surveillait ce petit monde d'un œil particulièrement soucieux. Cette journée de Halloween s'annonçait finalement bien sinistre ...

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