Une courbure de l'espace-temps (saison 2)

Chapitre 9 : La fin de l'enfance

3250 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 14/02/2024 08:22

Repères chronologiques : cette scène s'insère comme une scène coupée de The Umbrella Academy, saison 2. Elle se déroule au cours du flashback du début de l'épisode 3, dans les mois précédant la scène de 02:40 à San Francisco, quelque temps après le chapitre précédent.


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Jeudi 30 mai 1963, 13h12


Par delà le petit balcon à l'arrière de l'étage de la boutique, s'étend le vaste quartier constitué de bicoques et de jardins étroits, jusqu'aux zones urbaines de Dallas que les gens d'ici ne font que traverser sur la voie rapide. Une zone frontière faite de murets de parpaings, de tôles et de buissons. De barbecues qui luisent dans le soleil, me rappelant sans cesse qu'on est bien au Texas. Sur mes genoux, repose le dernier petit morceau de mon déjeuner : un sandwich au beurre de cacahuètes, j'ignore pourquoi je l'ai préparé, alors-même que je déteste ça: parfois, ça me prend ces derniers temps, et je n'arrive plus à manger que ça. J'ai même eu envie d'y ajouter des marshmallows, une fois, ce qui n'a aucun sens. Et ce n'est plus une tasse de café, qui repose à côté de moi, mais un thermos entier.


J'ai commencé lundi à travailler pour Metroplex Radio & Electronics, la société familiale des parents de Lloyd, que l'on nomme gentiment dans le quartier 'Merelec'. En trois jours, j'ai appris à souder les circuits imprimés, ce qui est un intéressant complément à l'énergie que je peux sentir filer au travers des composants. Je ne me débrouille pas trop mal, surtout si j'ai le schéma des circuits. Je crois que j'ai même réussi à faire fonctionner l'amplificateur audio d'un récepteur radio sur un démodulateur, avant même d'avoir soudé les deux : juste par un flux d'énergie né de mes doigts. On a les petites satisfactions qu'on peut : les miennes sont de me connecter aux gens et aux machines, c'est comme ça. Lloyd pense que tout est peut-être finalement en lien avec l'énergie.


Lui, jongle en réalité entre trois boutiques : celle d'ici, celle de Dallas centre, et celle - en voie d'ouverture - de Houston, au sud de l'état. J'ai le droit d'habiter dans la minuscule chambre de l'étage de la boutique de Glen Oaks. Lloyd, lui, rejoint la demeure familiale tous les soirs, pas si éloignée de celle de Kitty quoique plus modeste, et s'absentera possiblement plusieurs mois pour le sud. Klaus n'a pas encore appelé, mais j'ai parlé brièvement à Jill. Ils se sont installés dans la propriété d'un dénommé Ken Kesey, qui reçoit tout le gratin de San Francisco pour l'arroser au LSD. J'ai le numéro, elle a le mien. J'espère que tout ira bien comme ça.


Je ne traine pas tellement dans le quartier. J'apprends surtout à composer avec Madame Thompson, la voisine d'en face qui ne m'aime une nouvelle fois pas, avec les fournisseurs, dont Mason en plomberie, et avec Brian : le patron de la quincaillerie d'à côté au 165-167. Celui qui ne m'avait pas embauchée, mais qui est maintenant bien content d'avoir quelqu'un pour réparer son grille pain. Ce petit malin d'appareil tombe en panne tous les mardi - avec une régularité insolente - et il est toujours prêt pour le jeudi.


J'enfourne ma dernière bouchée, puis je me baisse pour me servir une rasade de caféine dans le bouchon du thermos. Et c'est alors que je vois passer sur le balcon voisin une jeune silhouette, qui me fait tourner brièvement le regard au dessus du vide nous séparant. Là, par delà les deux rambardes antiques brillant dans le soleil de juin au dessus du béton, le jeune apprenti de Brian est en train de s'installer sur une chaise de camping dans une chemise à carreaux. Avec un sandwich au corned beef, et un volume de 'La fin de l'enfance' d'Arthur C. Clarke. Un bouquin d'anticipation des années 50 - l'un des rares styles que j'aime - que j'ai lu sous le nom des 'Enfants d'Icare', dans sa réédition.


Il a des cheveux châtains, des sourcils droits, les pommettes hautes de ceux d'ici. Et des yeux bleus, brillant sous un front trop intelligent pour bosser dans cette quincaillerie. On devine qu'il sera solide et grand. Je le regarde en coin, car je sais qu'il m'a vue, et je soupire, car je n'ai que peu de temps. Mais je m'incline vers le bord du balcon, tandis qu'il ouvre son bouquin dans ses toutes dernières pages.


"Tu sais déjà que que les Suzerains ne sont pas des aliens mal-intentionnés, j'imagine", lui dis-je, amusée, en buvant une gorgée de mon café.


Il sourit en regardant sa page, et je me doute que ce n'est pas avec Brian qu'il parle de sa littérature de SF. Il laisse le livre ouvert sur ses genoux, mord dans son sandwich, et hoche la tête en me regardant finalement.


"Empêcher l'humanité de s'auto-détruire, je trouve que c'est une bonne intention".


Dans le monde de la Guerre Froide, entendre cette parole-ci sonne comme un espoir fou, et je ris doucement dans ma tasse que je finis d'une traite. Klaus disait la même chose, quand il a lui aussi lu ce bouquin pendant sa sixième désintox. Je crois qu'il l'a surtout retenu parce qu'il comporte une scène dantesque de ouija.


"Ce livre entier est un doigt d'honneur à La Guerre des Mondes".

"Oui, pour une fois que les extra-terrestres ne sont pas là pour nous exterminer".


Il acquiesce vivement sans se formaliser de mon vocabulaire imagé, agréablement surpris de pouvoir avoir cette conversation. Je me doute qu'il l'a lu aussi. Et sûrement Huxley, Asimov, et Bradbury. Un mignon geek avant l'heure. Et il me dit, avec l'exaltation de celui qui n'a pas encore beaucoup vécu :


"J'aime bien l'idée que ce que les Terriens pensaient être l'Apocalypse était en réalité le début de leur Ascension".

"Si seulement".


Je sais qu'il ne comprendra pas cette parole qui m'a échappée, et il me regarde de toute façon déjà avec un regard qui en dit long sur la façon dont ce thème lui parle.


"Parfois, il faut accepter de traverser l'enfer pour vivre des jours meilleurs".


Je cligne des yeux, parce que cet optimisme candide et désarmant me semble un instant pouvoir vraiment déplacer des montagnes. J'aimerais tellement avoir cette force là, mais même après trois ans de voyage transformatif, c'est toujours au dessus de mes forces. Klaus a raison, je crois que j'ai vraiment perdu mes foutus rêves et espérances. Et je ne briserai pas ceux de ce gamin-là.


"Tu as quel âge ?"

Je me doute de la réponse.

"Dix-huit ans à l'automne".


Il a dix-sept ans. L'âge que Granny a aussi en ce moment, quelque part de l'autre côté de l'Atlantique. J'hoche la tête avec un pincement amical des lèvres : je crains vraiment que cette décennie ramène douloureusement sa génération à la raison. Les hippies comme ceux qui pensent que se battre est la solution. Bon sang. J'ai trente-deux ans, et le sentiment d'en avoir vécu cent. Mais - lui - a toute la vie devant lui, et avec une mine insouciante sur son visage qui n'est plus celui d'un enfant et pas encore celui d'un adulte, il me demande :


"Brian a été dur avec toi, vendredi ? Je n'ai pas tout entendu".

Je fronce un peu les sourcils.

"Brian ? Ça n'est pas ton père ?"

"C'est mon oncle."


Je me demande ce qu'il y a dans son ton. Quelque chose entre de l'admiration et de l'amertume. Je soupire. Il doit déjà savoir pourquoi son oncle ne voulait pas de moi. Mais lui, s'en fiche visiblement royalement.


"Vous êtes déjà deux à la boutique, c'est suffisant", lui dis-je, mais ses épaules se soulèvent.

"Je ne serai sûrement pas là tout le temps".


Un volée de pigeons s'envole du jardin d'à côté, lorgnant à peine sur les miettes de nos repas. Il mâche son sandwich avec une expression de gentillesse à quatre années lumières de celle de Brian. Comme quoi parfois les chiens font bel et bien des chats. Il est du genre à aller vers les gens facilement, même les nouveaux-venus, sans plus d’aprioris que moi. Avec une bienveillance surprenante, vis à vis de quelqu'un qui vient juste de débarquer dans son panorama. Je lui souris, mais je regarde l'heure à la montre installée à mon poignet, que j'ai réparée moi-même.


"Je dois rouvrir la boutique à 13h30".

Il hoche la tête, en mâchant toujours son corned beef.

"Je déjeune toujours ici, le midi. Sauf le lundi, parce qu'on mange un burger chez Stadler's".

Je pince mes lèvres dans un sourire.

"Parfait, j'espère que tu me prêteras des bouquins".


Je me lève, m'étirant une dernière fois avant de ramasser mon thermos, et je me tourne finalement vers lui, assez heureuse de cet improbable échange par balcons interposés, dans le soleil de juin.


"Je m'appelle Rin".


Il sourit, il rouvre sa page et retrouve le paragraphe sur lequel il avait dû s'arrêter la dernière fois. Et tandis que l'horloge à l'intérieur de la quincaillerie de Brian Katz sonne la demie, il me répond de son simple nom :


"David".


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Jeudi 4 juillet 1963, 21h52


Sur le ciel presque noir, une explosion déchire le premier rideau de nuit et retombe en une myriade d'étincelles orangées, comme si des étoiles filantes pleuvaient jusque sur les toits de tôle ondulée des hangars. Je me demande si les Enfants du Destin auront profité des feux d'artifices, ce soir, eux qui ne souhaitent plus guère vivre dans la société. Mais je sais qu'ici - à Dallas - ce 4 juillet sera le dernier à être joyeux avant longtemps. D'ici quatre mois, l'assassinat de Kennedy plongera la ville dans une sidération endeuillée qui la marquera pour plusieurs années.


Ce soir, pourtant, la fête nationale ignore encore cette 'Bribe de Destinée', tout comme Lloyd, qui n'a pas assisté à la dernière "Cérémonie" du 1er janvier. Il n'a pas besoin de savoir. Ce soir, sur le balcon où j'ai semé les dernières giroflées, nous profitons juste de la vue imprenable que nous offre l'arrière de la boutique. Je crois que - d'ici - nous pouvons voir trois zones de tir à la fois : Dallas, Garland, et sans doute Plano, au loin, toutes les trois en léger décalage. En dessous du tatouage de lotus que laisse entrevoir ma tunique d'été dans mon dos, son bras est simplement glissé à ma taille, ce dont ni l'un ni l'autre ne nous étonnons plus, maintenant. Une autre fusée fait exploser le ciel. En bleu, cette fois.


"Combien de temps dureront les travaux, à Houston ?"


Lloyd secoue lentement la tête. L'un et l'autre, nous savons que c'est une expansion importante, pour sa famille, et que la santé de ses parents ne leur permet pas de superviser ça.


"L'inauguration de la boutique est fixée au 13 novembre, je reviendrai tout de suite après".

J'hoche la tête. Je n'ai pas peur de gérer le commerce seule, ici. Et s'il y a une réparation complexe, je pourrai l'envoyer à la boutique de Dallas centre.

"Tu t'en tireras parfaitement", ajoute-t-il. "Et je serai rentré pour la pire semaine : tu verras qu'avant la venue de Kennedy, tout le monde aura un poste de télé à faire réparer".


Tandis qu'une nouvelle salve de fusées est tirée dans le lointain, j'hoche la tête en fermant les yeux un instant, et je choisis de ne rien dire, une nouvelle fois.


"Je rentrerai certains week-ends", souffle Lloyd. "Et peut-être qu'en août, on pourra..."


Le bouquet final de Garland explose, mais je le vois froncer les sourcils. Sur le balcon d'à côté, vient de passer David, la mine basse, en contradiction certaine avec les clameurs et les rires des bals organisés partout dans le quartier.


"Ça va, gamin ?" lui dit Lloyd, et je m'en vais me pencher au dessus de la rambarde du balcon, pour regarder en direction du sien comme lors de tous les déjeuners que nous partageons.


"Brian a fait venir Trisha Mason".

Je fronce les sourcils.

"Trisha... Mason... comme le grossiste en plomberie ?"

Il hoche la tête et soupire, tandis que Lloyd croise les bras, devinant ce dont il s'agit :

"Pour aller au bal de la Communauté de West Avon avec toi ?".

Et David serre son poing comme pour se retenir d'enrager, ou peut-être bien de pleurer.

"Je n'ai jamais compris l'intérêt de ces fêtes", dit-il. "Brian dit que c'est important pour les affaires, parce que son père négocie auprès des usines, et qu'on peut avoir les meilleurs prix".

"David !"


Par la porte-fenêtre grande ouverte, on peut entendre Brian l'appeler, malgré la porte de la chambre fermée. Trisha doit être en bas dans la boutique, dont David s'est clairement échappé. Il soupire, prenant sa tête à deux mains comme s'il pouvait essayer de se raisonner.


"Tu ne veux pas y aller, c'est ça ?"

Il fait un pas pour redescendre, mais se ravise encore une fois. Clairement, une force intérieure supérieure à sa raison l'empêche de retourner en bas.

"David, arrête d'être un foutu môme. T'es un homme et t'as des responsabilités !"


Mon visage cède à une expression douloureuse. Je n'aime pas les rugissements qui nous parviennent, et qu'on force un môme à fricoter avec une pauvre fille à des fins professionnelles, encore moins. D'ailleurs, 'Trisha Mason' n'a sûrement rien demandé non plus.


"DAVID !"


David en tremble, et Lloyd lève le nez, sentant le ton monter, là en bas. Il cligne des yeux, il me regarde, puis il nous dit à tous les deux, en faisant déjà un pas pour rentrer dans la maison en direction de l'escalier :


"Je viens de me rappeler qu'on a un grille-pain à rapporter".


J'hoche la tête. Occuper Brian est certainement le mieux à faire, et Lloyd serait bien capable d'être assez malin pour faire trainer assez longtemps et faire renoncer Trisha. Il se débrouillera sans doute mieux que moi, qui opterai plus directement pour le coup de genoux dans les noix. La répartition des tâches me semble correcte, et je me penche à nouveau à la rambarde alors que David prononce, plus pour se parler à lui-même qu'à moi :


"L'an dernier, c'était avec Deborah Stadler et elle n'a pas arrêté de..."

Il en tremble, d'une façon qui me fait lever le sourcil droit.

"... non, vraiment, je ne refais pas ça".

"DAVID ! DAD GUM IT !"


Je prends un air innocent, au milieu de cette salve de jurons texans qui se superpose aux fusées crépitantes de l'apothéose à Plano. Ce dont David a besoin n'est certainement pas de dramatisation.


"Ça me rappelle mon bal de promo, quel enfer", lui dis-je amicalement. "Granny m'avait arrangé le coup avec Finn Flanders. Elle n'a jamais recommencé ça".

"Granny ?"

"Ma Grand-mère. Elle est de la vieille école : elle est née en 46".

"C'est mon année de naissance, 46".

Je tousse.

"Pardon, je veux dire 86. 1886".

Il ne cherche pas plus loin. Et - pensif - il me demande plutôt :

"Tu as fait comment pour y échapper ?"

J'hausse les épaules, et je lui souris.

"J'y suis allée avec Lisa Fontanarosa".


Il lève les yeux, il fronce ses sourcils au dessus de ses petits yeux bleus, me fixant certainement bien trop longuement. Dans un monde tel que celui-ci, avec un contexte familial comme le sien, l'ordre établi voudrait qu'il tourne les talons. Qu'il rentre à l'étage de cette échoppe et ne m'adresse plus jamais la parole. Mais pour une raison qu'il ignorera probablement quelques années encore, il ne le fait pas et regarde à nouveau le béton du balcon.


"Brian me tuerait probablement de ses mains", murmure-t-il.

Et je plaisante de nouveau, ma main soutenant négligemment mon menton au dessus du vide qui sépare nos deux balcons.

"Ah ? Dommage pour lui : elle était super, Lisa Fontanarosa".


Il ne rit pas, mais son visage n'a plus la même expression torturée que lorsqu'il est sorti, un peu plus tôt. Nous n'entendons plus crier Brian, je suis presque sûre que Lloyd est en train de lui faire raconter tout le défilé militaire de ce matin, un grille pain entre les mains, et que Trisha ne tardera pas à tourner les talons, si ce n'est pas déjà fait. C'est au tour du bouquet final du centre ville de commencer à exploser au dessus de la skyline des hauts immeubles au bout d'Avon street. Nous regardons tous les deux les retombées scintillantes, qui disparaissent comme des lucioles dans un son de tonnerre.


Un moment, nous ne disons rien, mais il me semble tranquille, maintenant, peut-être même prêt à redescendre à la boutique. Je suis navrée qu'il vive ça, mais ça ne sera certainement pas le pire. Une bribe de destinée que je devine sans avoir besoin de connaître spécialement l'avenir, mais que je tairai encore une fois.


"Tu te souviens que tu trouvais qu'empêcher l'humanité de s'auto-détruire était une bonne intention ?"


Il soupire, mais il hoche la tête en regardant dans la même direction que moi. Je cligne des yeux, je prends une inspiration. Et avec une sincérité que j'espère aider un jour ce gamin-là, je lui adresse :


"Ça ne sera pas Trisha Mason, mais... j'espère que tu trouveras une personne - ou deux, ou trois - pour t'empêcher de changer d'avis sur ça".


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Notes :


Rin n'a pas encore compris qu'il s'agit de Dave, dont elle n'a jamais entendu parler sous le nom de David. Mais je crois bien qu'il la touche intuitivement, pour la part d'elle-même restée à San Francisco.


J'ai choisi - au travers de ce chapitre et le suivant - de laisser entrevoir, par les yeux de Rin, les qualités qui - chez Dave - feront chavirer Klaus d'ici cinq ans. Je souhaite que ces chapitres racontent un peu ce qui a pu se passer entre eux au Vietnam, sans le montrer frontalement.


J'espère que transparait ici toute la gentillesse et l'ouverture de Dave, y compris avec les nouveaux venus et ceux qui ne sont pas comme lui. Ses espoirs fous et ses rêves, que Klaus évoquait déjà dans la saison 1, au chapitre 22, et qui l'ont probablement sauvé. Sa passion pour les livres, qu'il a finalement en commun avec Klaus qui en a lu beaucoup en désintox et qui lui conseillera un jour de lire Dune, au milieu des combats. Son attrait pour l'anticipation et sa proto-geekitude, qui le prédisposeront certainement à accepter plus facilement la part de surnaturel que Klaus porte avec lui. Une identité sexuelle qu'il ignore encore, mais qu'une parole bienveillante au dessus d'un balcon l'aidera peut-être aussi un jour à accepter. J'espère lui rendre hommage, je savais qu'un jour j'en passerais par là.

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