Quand les rôles changent

Chapitre 9 : Retrouvailles et promesses

Chapitre final

612 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 04/10/2025 02:22

Carlos portait enfin de vrais vêtements pour la première fois depuis des semaines. Le simple fait d’avoir enfilé un pantalon souple et une chemise légère lui donnait l’impression étrange de redevenir lui-même, même si chaque mouvement tirait sur ses côtes encore douloureuses.

Assis au bord du lit, il observait un instant ses chaussures qu’il n’avait pas encore réussi à lacer seul. Il inspira profondément, partageant ce mélange d’impatience et de fatigue qui le traversait.

Gabriel était parti porter ses sacs jusqu’à la voiture, tandis qu’Andréa, contre ses protestations, était allée chercher une chaise roulante.

— Mama… je peux marcher, avait-il insisté, le regard légèrement agacé.

— Carlitos, basta ya, mi cielo, escucha a tu mamá (Carlitos, ça suffit, mon amour, écoute ta mère.), lui avait-elle répondu d’un ton qui ne laissait place à aucun débat. Tu ne sortiras pas de cet hôpital autrement qu’assis.

Carlos avait soupiré, mais au fond de lui, il savait qu’elle avait raison. Ses jambes tremblaient encore parfois, et son souffle s’essoufflait vite. Pourtant, accepter la chaise roulante, c’était comme admettre sa fragilité au grand jour.

Il passa une main nerveuse sur sa cuisse, jetant un coup d’œil vers la porte par laquelle sa mère reviendrait. La perspective de quitter enfin ces murs blanchâtres lui donnait une bouffée d’espoir, mais aussi une appréhension sourde : rentrer à la maison signifiait affronter le quotidien.

La porte s’ouvrit doucement, laissant apparaître Andréa, une chaise roulante entre les mains. Son regard déterminé contrastait avec le sourire tendre qu’elle adressa à son fils.

— Allez, mi amor, dit-elle doucement. Il est temps de rentrer à la maison.

Carlos fronça les sourcils, prêt à répliquer, mais avant qu’il n’ouvre la bouche, une silhouette apparut dans l’encadrement de la porte.

TK.

Il portait encore son costume officiel, impeccable : chaussures cirées, gants blancs, képi sous le bras. Ses cheveux légèrement décoiffés témoignaient de sa course précipitée, et ses yeux brillaient d’un mélange d’épuisement et d’émotion contenue.

— J’avais peur que vous soyez déjà partis, lança-t-il, la voix légèrement essoufflée.

Carlos se figea un instant, surpris, ses yeux rencontrant ceux de TK. Andréa, de son côté, laissa échapper un petit rire étouffé, émue par la détermination de son gendre.

— Alors ? fit Carlos, redoutant la réponse.

Un sourire nerveux fendit le visage de TK.

— Le conseil disciplinaire a rendu son verdict : aucune sanction.

Carlos cligna des yeux, le souffle coupé, un mélange de soulagement et d’incrédulité dans le regard.

— Tu veux dire que… tu restes ambulancier ?

— Oui, confirma TK, la voix légèrement brisée par l’émotion.

— Mais… peux‑tu retourner à la 126 ? demanda Carlos, presque à voix basse, comme s’il craignait encore un piège.

TK hocha la tête, un petit sourire tremblant aux lèvres.

— Oui… je peux reprendre mon poste. Mon père et Tommy ont plaidé en ma faveur.

Carlos inspira profondément, laissant ses épaules se détendre pour la première fois depuis des semaines. Andréa, à côté, posa une main sur son bras, heureuse de voir le soulagement enfin se dessiner sur leurs visages.

— Alors… je suppose que tu vas continuer à sauver des vies, hein ? murmura Carlos, un sourire amusé malgré la fatigue.

— Toujours, répondit TK, ses yeux brillant d’un mélange de tendresse et de promesse. Mais surtout la tienne… mon futur mari.



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