Jonah

Chapitre 5 : Jonah et les camions rouges

1495 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 04/10/2025 02:53

Le soleil n’était pas encore levé bien haut, mais déjà, la lumière dorée caressait les murs de la maison. Dans la cuisine, TK faisait couler le café pendant que Carlos, dans la salle de bain boutonnait la chemise de son uniforme.

Des petits pas nus résonnèrent sur le plancher. Jonah apparut dans l’encadrement de la porte, les cheveux tout ébouriffés, son doudou dans une main.

— Papa Carlos ?

Carlos se tourna, un sourire attendri au coin des lèvres.

— Salut, champion. T’es réveillé tôt.

Jonah frotta ses yeux avec son poing, puis fixa longuement l’uniforme.

— Pourquoi habiller comme ça ?

Carlos s’agenouilla doucement devant lui.

— Parce que je retourne au travail aujourd’hui. Je remets mon uniforme de policier.

Jonah avança de quelques pas, intrigué, puis leva la main pour effleurer l’écusson sur l’épaule de Carlos.

— Pour attraper méchants ?

Carlos sourit.

— Des fois, oui. Mais surtout pour aider les gens quand ils ont peur ou qu’ils sont perdus.

Jonah resta silencieux un instant, pensif, puis il souffla :

— Tu pars longtemps ?

Carlos sentit son cœur se serrer un peu. Il caressa doucement la joue de Jonah avec son pouce.

— Non, mon trésor. Juste pour la journée. Ce soir, je rentre à la maison, comme toujours.

Jonah baissa les yeux, jouant avec une oreille de son doudou.

— Moi veux pas toi partir…

Carlos le serra doucement dans ses bras, le petit corps chaud contre sa chemise d’uniforme.

— Je sais mon cœur… Mais tu vas passer une belle journée avec papa TK. En plus je crois que vous allez avoir une visite spéciale aujourd’hui.

À ce moment, on frappa doucement à la porte d’entrée. Jonah passa sa petite tête par l’embrasure de la salle de bain, curieux, les yeux tournés vers l’entrée.

TK alla ouvrir, un sourire déjà au coin des lèvres. Un homme entra. Jonah le fixa un instant, l’ayant déjà vu quelque part, sans trop savoir qui c’était.

— Jonah ? Viens, mon cœur, appela doucement TK.

Le petit garçon jeta un regard un peu inquiet vers Carlos.

Ce dernier le prit aussitôt dans ses bras, avec une tendresse naturelle, comme s’il savait d’avance que son fils aurait besoin d’un refuge.

— Viens, mon grand. Tu vas voir, tout va bien, murmura-t-il en le serrant contre lui.

Carlos s’avança vers l’invité, et Jonah enfouit son visage dans le creux de son cou.

— Bonjour, Jonah, dit doucement l’homme.

TK posa une main apaisante dans le dos de Jonah et lui souffla à l’oreille :

— C’est mon papa à moi. Il s’appelle Owen. Il t’a apporté un cadeau.

Jonah leva les yeux, encore un peu timide, mais désormais curieux.

— Je dois aller au travail, mon trésor, expliqua Carlos. Mais toi, tu restes ici avec papa TK, d’accord ?

Il embrassa tendrement Jonah sur le sommet du crâne, échangea un baiser rapide avec TK, puis quitta la maison.

Le petit garçon resta un moment silencieux, accroché à la jambe de TK. Puis, prudemment, il s’approcha. Il leva les yeux vers son père, à la recherche d’un signe.

TK lui adressa un sourire rassurant et hocha la tête.

Jonah prit alors la boîte que lui tendait Owen. Il déchira lentement le papier, découvrant un camion de pompier rouge, étincelant sous la lumière du salon.

Ses yeux s’agrandirent, pleins d’émerveillement.

— Wow…, souffla-t-il, ébloui.

Owen et TK échangèrent un rire attendri.

— Si tu veux, dit Owen, je connais une vraie caserne où on peut voir des camions comme celui-là.

Jonah se tourna aussitôt vers TK.

— C’est vrai ?

TK lui ébouriffa tendrement les cheveux.

— Oui, mon cœur. Mais avant, il faut qu’on s’habille et qu’on déjeune.

Il retourna à la cuisine et se servit une tasse de café.

— J’te sers une tasse, papa ? lança-t-il.

Owen hocha la tête et s’avança dans la cuisine… mais une petite main attrapa doucement le bas de son pantalon.

— TK, c’est frère à moi… et mon papa aussi, expliqua Jonah de sa petite voix.

— T’as tout à fait raison, dit Owen, ému, en posant une main sur la tête du petit.

TK tendit une tasse fumante à son père avec un sourire en coin.

— Tiens… grand-père.

Owen haussa un sourcil, surpris mais touché.

— Grand-père, hein ? fit-il en attrapant Jonah pour le hisser sur sa hanche. J’pense que ça me va comme un gant !

Dans ses bras, Jonah rigolait, visiblement conquis par cette nouvelle rencontre.

Après le petit-déjeuner, Jonah fila dans sa chambre à toute vitesse, les pieds nus tapant sur le plancher.

— Papa ! Viens aider moi! lança-t-il depuis sa chambre.

— J’en connais un qui à hâte d’aller voir les camions, fit TK en se levant de table.

Une fois habillé et bien attaché dans son siège-auto, Jonah tapait d’impatience sur les accoudoirs.

— On y va ? On y va ? demanda-t-il en se penchant vers l’avant.

TK tourna la clé dans le contact en souriant.

— Oui mon cœur…

Au bout d’un moment qui parut une éternité pour le petit garçon, TK gara la voiture devant la caserne.

— C’est ici ? demanda Jonah, le nez collé à la vitre.

— Oui, répondit TK en coupant le moteur. C’est la caserne de ton grand-papa… et c’est aussi là que je travaillais avant. Tu te souviens d’être déjà venu ?

Jonah hocha la tête, les yeux brillant de bonheur.

Owen arriva à leur rencontre, un grand sourire aux lèvres. Jonah sauta dans les bras de son grand-père, puis, tous les trois, ils entrèrent dans la caserne encore silencieuse. La nouvelle garde venait tout juste de commencer et toutes la 126 n’étaient pas encore arrivé.

Mais Jonah, lui, n’avait d’yeux que pour les camions. Immenses, rouges et brillants.

— Wah… chuchota-t-il, bouche bée.

TK échangea un regard complice avec Owen.

Owen déposa Jonah au sol, et aussitôt, le petit courut vers le camion-échelle, les yeux brillants d’excitation. Mais à peine avait-il tendu la main vers le géant rouge qu’un bruit de porte résonna dans la caserne, le faisant sursauter.

— Bon matin, capitaine ! lança une voix claire.

Mateo venait d’entrer, un café dans chaque main. Juste derrière lui, Paul, bâillait à s’en décrocher la mâchoire.

— Oh, hey... on a de la visite ? s’exclama-t-il en s’arrêtant net, les yeux tombant sur le petit garçon.

Pris de court, Jonah recula de quelques pas et se réfugia contre la jambe de TK, le visage à moitié caché dans le tissu de son pantalon.

TK s’accroupit doucement à sa hauteur, lui caressant le dos.

— T’en fais pas, mon cœur. C’est Mateo et Paul. Ce sont des amis.

Mateo, tout sourire, se pencha vers lui.

— Alors comme ça, tu es venu voir les camions ?

Jonah hocha timidement la tête, restant bien collé à son père.

— Tu as bien grandi depuis la dernière fois, dit Paul en s’abaissant pour être à sa hauteur.

À ce moment, la porte de la caserne s’ouvrit à nouveau, laissant entrer Nancy.

— TK ! lança-t-elle en apercevant son ancien collègue.

Elle se dirigea vers lui d’un pas rapide, le sourire aux lèvres, visiblement ravie de le revoir.

— Alors, tu nous as amené un nouveau secouriste, hein ? dit-elle en jetant un coup d’œil à Jonah.

— Je crois surtout que ce sont les camions de pompier qui l’intéressent, répondit TK en riant doucement.

— Qui sait, peut-être qu’il fera les deux, comme son papa, lança Nancy en se dirigeant vers les vestiaires.

La porte de la caserne s’ouvrit à nouveau avec fracas. Judd entra, un large sourire aux lèvres.

— Salut tout le monde ! lança-t-il en posant son regard sur Jonah. Eh ben, dites donc, on dirait qu’on a un nouveau bleu dans l’équipe ce matin, capitaine !

Jonah tira doucement la chemise de son papa.

— Papa ? Pourquoi monsieur appelé grand-père « capitaine » ? demanda-t-il tout bas.

TK se pencha doucement vers lui, un sourire tendre aux lèvres.

— C’est parce que grand-père, c’est le chef ici, c’est lui qui donne les directives.

Judd, en tapotant l’épaule d’Owen avec un sourire taquin, ajouta :

— Oui, mais pas pour très longtemps, hein !

Owen éclata de rire, secouant la tête.

— Pas aujourd’hui, Ryder ! lança-t-il en rigolant.

Puis, d’un ton faussement sévère, il ajouta :

— Alors bouge-toi le derrière avant que je te colle la corvée des toilettes !

Judd leva les mains en signe de reddition, un grand sourire aux lèvres.

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