Jonah

Chapitre 1 : (Pov Jonah) Le premier accueil de Jonah

1240 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 28/10/2025 17:52

Le bruit était fort. Tout le temps.

Jonah était assis sur son siège le dos bien droit. Il n’avait pas dit un mot depuis que l’avion était monté haut dans le ciel. A côté de lui, la dame lui souriait. Elle avait l’air gentille. Elle avait une voix douce… mais ce n’était pas sa nounou.

Il ne savait pas trop où il allait. On lui avait dit qu’il allait revoir son frère… mais il ne l’avait pas encore vu et il commençait à s’inquiété.

Il y avait beaucoup de personnes qu’il ne connaissait pas. Beaucoup de personne qui n’était pas papa… Il ne se souvenait même plus de la dernière fois où il l’avait vu. Il se souvenait seulement que c’était dans un drôle d’endroit. Un grand bâtiment avec des barreaux et papa avait un pyjama orange. On lui avait dit qu’il devait rester là et que lui, Jonah, devait retourner avec sa nounou. Ensuite on l’avait laissé dans une grande maison avec d’autres enfants… et il avait pleuré.

Beaucoup pleurer.

Il jeta un coup d’œil vers le compartiment au-dessus de sa tête. La dame y avait ranger sa valise. Son doudou y était. Il aurait tant aimé pouvoir le serrer dans ses bras.

Le siège tremblait un peu.

Il avait mal au ventre.

Il ferma fort les yeux.

Puis, un monsieur parla très fort. Ce qui le fit sursauter. Il ne comprit pas ce qu’il disait, mais la dame à côté de lui boucla sa ceinture.

— Jonah, on va atterrir bientôt, d’accord ?

Il ne savait pas trop ce que ça voulait dire “atterrir”.

— Tu à hâte de revoir ton grand frère ?

Jonah regarda par la fenêtre. C’est tout blanc, tout flou. Pas de maison. Pas de papa. Pas de nounou et il ne vit pas non plus son frère…

TK… Il espérait vraiment très fort le voir bientôt.

Soudain ses oreilles lui firent très mal.

Aïe.

Il frotta fort, mais rien à faire.

— Ça va aller, mon cœur, dit la madame. Ce ne sera plus très long.

De petite larmes coula sur ses joues sans le vouloir.

Le monsieur dans le plafond se remis à parler fort.

— Mesdames et messieurs, nous amorçons notre descente vers Austin.

Il regarda dehors. Il vit des maisons et des routes. Puis ça fit un gros boum.

Jonah avait eu envie de crier, mais aucun son ne sortait de sa gorge.

La dame le serra doucement.

— C’est fini, c’est fini, murmure-t-elle. On est arrivés.

Les lumières s’allumèrent. Les gens se levaient. Jonah regardait partout.

Il était fatigué.

La dame lui prit la main.

— Viens mon grand, dit-elle en se levant.

Mais Jonah n’avait yeux que pour sa valise qui était toujours au-dessus de sa tête.

Il ne faut pas oublier doudou !

La dame descendit sa valise et tout d’un coup le petit cœur de Jonah serra moins.

La madame marchait vite. Jonah essayait de suivre en serrant fort la main de la dame.

Il y avait plein de monde. Des sacs, des lumières, des voix fortes. Des personnes avec des uniformes de police qui lui faisait un peu peur. Mais il ne voyait pas son frère… Il ne pensait pas « atterrir » ici… Il aurait cru retrouver TK dans la grande bâtisse remplit de gros camion rouge. C’était là que TK était toujours…

Jonah regardait autour.

Il ne savait pas ce qu’il devait voir.

Il avait seulement peur que la dame le laisse.

Ici, il ne connaissait personne sauf elle… Et il avait oublié son nom.

Il voulait vraiment son doudou… Il aurait voulu papa aussi…Il aurait voulu entendre la chanson que maman lui chantait quand il était bébé.

Maman.

Il connaissait sa photo mais il ne se souvenait plus de sa voix.

La dame s’arrêta devant de grande porte ouverte.

— Regarde Jonah, qui est là-bas ?

Là, au loin, il y avait TK. Grand, les yeux mouillés.

Il y avait un autre monsieur à côté de lui. Jonah l’avait déjà vu… mais il n’en était pas certain…

En voyant le grand sourire de son frère, Jonah fit un pas. Puis un autre.

Il lâcha la main de la dame et il courut.

Vers TK.

Son frère.

La seule personne de sa famille qu’il voyait depuis très longtemps.

TK s’agenouilla et ouvrit les bras. Juste à temps pour que Jonah puisse sauter dedans.

C’était chaud. C’était doux. Ça sentait bon.

— Salut, mon trésor… fit TK

Mon trésor.

Jonah ferma les yeux.

Il ne voulait plus bouger. Il avait surtout peur que s’il se retournait pour voir la dame, il devrait quitter son frère.

La madame parlait derrière, mais Jonah ne l’écouta pas.

Il entendit une autre voix. Celle du monsieur qu’il n’était pas sûr de connaitre. Douce aussi, un peu grave.

Il disait bonjour. Il riait, aussi.

Jonah le regarda, discrètement.

Puis soudain il entendit.

— Au revoir, Jonah.

C’était la dame.

Jonah ne répondit pas. Il tenait encore TK par peur qu’il s’en aille. Quand elle s’éloigna, il leva enfin la tête et pointa sa valise du doigt.

— Doudou…

— Tu veux ton doudou ? sourit TK.

Jonah hocha timidement la tête.

L’autre monsieur ouvrit la petite valise, fouilla dedans et sortit son petit éléphant en peluche. Il le tendit doucement à Jonah, qui l’attrapa sans lâcher le monsieur des yeux.

TK lui dit doucement:

— C’est Carlos, mon cœur. Tu te souviens ? Il est très gentil, tu vas voir.

Jonah hocha un peu la tête.

TK lui caresse les cheveux.

— T’es en sécurité maintenant, mon cœur. On va prendre soin de toi. Promis.


Jonah regardait par la fenêtre assis dans son siège auto. Dans ses mains, il tenait Doudou, fort, si fort qu’il en avait mal aux doigts.

Il se sentait bien auprès de quelqu’un qu’il connaissait.

De temps en temps, il levait les yeux vers l’avant. TK était là, il le voyait un peu dans le miroir. Juste le voir suffisait.

C’était son frère.

Son frère à lui.

Le monsieur qui conduisait… Carlos. Il disait rien. Parfois, il regardait derrière, dans le miroir. Jonah baissait vite les yeux, sans savoir pourquoi.

Quand la voiture s’arrêta, TK descendit et ouvra la porte arrière.

— Viens, mon cœur, on est arrivés.

Arrivé où ? Jonah ne le savait pas… TK allait-il partir ? Le laisser toute seul dans un autre endroit qu’il ne connaissait pas ? Mais quand TK ouvrit sa ceinture et tendit les bras, Jonah se jeta contre lui.

TK le tenait bien serré, fort, comme s’il allait jamais le laisser tomber.

Carlos marchait derrière avec les affaires.

Dans la maison c’était grand. Jonah gardait sa tête contre le cou de TK, mais il vit un canapé, une table et tout pleins de jouet.

— C’est notre maison, expliqua doucement TK en refermant la porte. C’est chez toi maintenant.

Chez moi...

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