Aucun repos

Ils franchirent les portes sans un mot, s’effondrant là où le corps le leur permettait. Les bottes traînaient, les vestes pendaient mollement aux crochets, et le silence pesant des douches résonnait comme un écho de leur fatigue. Pas de télé. Pas de blagues. Juste une lassitude compacte, qui collait aux murs et aux os.

TK s’étendit sur son lit, encore tout habillé, les paupières lourdes. Un soupir s’échappa de ses lèvres : une fraction de paix, trop courte pour être savourée.

— BIP BIP BIP BIP !

Le dortoir sursauta. La sonnerie de l’alarme, brutale et cruelle, déchira le calme fragile.

— Incendie signalé. Plusieurs personnes à l’intérieur.

Tommy lança un regard noir à son oreiller. Paul grogna entre ses dents. Marjan pesta, exaspérée. Judd se leva, silencieux, gestes précis et mécaniques.

TK se redressa, les muscles raides. Il n’avait pas vraiment dormi ; il n’avait fait que cligner des yeux, laissant le sommeil s’échapper.

Le moteur rugit, les gyrophares illuminèrent la nuit comme des éclairs, et la 126 repartit, filant à toute vitesse dans l’obscurité, emportant avec elle une équipe épuisée mais prête à tout.