Aucun repos

Les flammes jaillissaient des fenêtres du troisième étage, léchant les murs et projetant des ombres vacillantes sur le trottoir. L’odeur de plastique brûlé et de bois carbonisé piquait la gorge et les yeux.

— Mateo, Paul, fouillez le deuxième ! Marjan, avec moi ! cria Judd dans sa radio, sa voix coupant à travers le crépitement du feu.

À l’intérieur, les lampes frontales dessinaient des silhouettes fantomatiques dans la fumée épaisse, chaque pas incertain sur le plancher glissant. Les murs semblaient respirer sous l’assaut de la chaleur, et chaque respiration était un effort.

À l’extérieur, TK s’était agenouillé près d’un enfant brûlé, la peau rougie et cloquée, tentant de calmer ses sanglots.

Tommy, mains tremblantes mais sûres, posait une perfusion à une femme enceinte dont le ventre se soulevait au rythme de respirations haletantes. Nancy tenait un vieillard en état de choc, ses mains serrant les siennes avec une douceur qui contrastait avec l’urgence de la scène.

35 personnes furent extraites vivantes.

Mais TK n’arrivait plus à sentir ses doigts. Ni le froid. Ni ses jambes. Rien que l’épuisement, épais comme un manteau qu’on ne peut ôter.

Chaque sirène, chaque ordre, chaque souffle semblait désormais appartenir à quelqu’un d’autre. À peine conscient, TK réalisa qu’il était encore là, encore debout. Mais pour combien de temps ?