Aucun repos

Les uniformes étaient tachés de suie, les visages creusés par la fatigue. Les bottes laissées à moitié défaites traînaient près des lits, les vestes s’entassaient sur les dossiers de chaises. Pas un mot. Juste le froissement des couvertures, les soupirs lourds qui s’échappaient dans la pénombre.

TK se laissa tomber sur le lit, encore habillé, incapable d’affronter l’idée de se changer ou de se laver. Le matelas grinça sous son poids, mais il n’y prêta pas attention. Il posa sa main sur son torse, sentant les battements rapides et irréguliers de son cœur.

Ses paupières se fermèrent. Les images revenaient en vrac : la fumée, les cris, le contact de la petite main brûlée qu’il avait tenue. Tout se mélangeait dans une mosaïque d’éclats et de douleurs.

Et, à travers ce chaos intérieur, deux visages vinrent se superposer : Jonah, avec ses yeux brillants d’innocence et ses questions naïves, et Carlos, son regard ancré dans le sien comme une promesse silencieuse.

Il inspira profondément, cherchant à s’accrocher à cette pensée, à cette maison qui l’attendait ailleurs.

Puis, enfin, TK se laissa glisser dans un sommeil lourd, presque brutal, comme on tombe d’un coup dans le noir.