Aucun repos
Le soleil glissait ses premiers rayons sur Austin, réchauffant à peine les murs de la caserne. Cette fois, ce ne fut pas l’alarme qui arracha la 126 à son sommeil, mais le pas régulier de la deuxième équipe qui venait prendre la relève.
Les visages étaient tirés, les yeux gonflés, les gestes lents. Chacun plia son lit en silence, les draps froissés témoins d’une nuit morcelée par trop d’interventions.
Dans la cuisine, l’ambiance n’était pas plus vive. Mateo avait laissé tomber sa tête contre la table, les bras en croix comme s’il venait d’achever un marathon. Paul, lui, buvait son café à petites gorgées, le tenant des deux mains comme si c’était un médicament plus qu’une boisson. Marjan fixait son yogourt, remuant la cuillère sans jamais en porter une bouchée à ses lèvres.
TK, lui, se tenait un peu à l’écart. Déjà debout, déjà occupé à préparer son sac.
Chaque geste trahissait une seule pensée : rentrer. Rentrer à la maison, retrouver Carlos et Jonah, sentir enfin quelque chose d’autre que l’odeur du feu, de la sueur et du café froid.
Il jeta un dernier regard vers ses collègues, tous en silence, et inspira profondément, comme pour se convaincre que la garde était enfin finie.