La Marée des Ténèbres

Chapitre 21 : Retour aux sources

Catégorie: T

Dernière mise à jour 23/10/2009 18:45

Fuh fuh...
C'était tellement facile. Elle avait à peine à lever le petit doigt pour que toutes ces terres lui appartiennent. Ils ne s'y attendaient vraiment pas, ça non ! Laissez-leur quelques semaines pour récupérer et faire le fête, et les voilà comme les vainqueurs du monde...

Elle n’avait pas réellement eut à mettre de véritable stratégie en place, ce n'était pas des batailles qu'elle gagnait, juste une promenade de santé !
Le retour de Sturm avait été tout bonnement providentiel, même si il la traitait de très haut, elle ne pouvait pas dire qu'elle était mécontente du changement d'avec Von Bolt. Le vieillard... Hé bien, pour commencer, ce n'était rien qu'un vieux fossile qui désirait vivre pour l'éternité. Elle aussi caressait ce rêve, et l'avait obtenue en partie pour que jamais son teint ne se ternisse. Une bonne chose de faite, mais question charisme, on avait vu beaucoup mieux que Von Bolt.
Elle ne l'avait suivi que parce que Black Hole servait sa propre idéologie et ses buts, et pour cette promesse de beauté éternelle. Toutefois, Sturm était d'une réelle puissance comparé au géronte qui maintenant était devenu un macchabée. Bon, c'est vrai que personne ne savait d'où il venait et qu'il ressemblait un peu à une grosse boîte de conserve...

Mais il avait un réel plan pour Wars World, qui porterait bien plus ses fruits que ces ridicules obélisques ou encore le piège désamorcé de l'Onyx Noir. Et elle préférait toujours être dans la team gagnante.
Ah, qu'il était bon de retraverser Omégaland... En conquérant invaincue, cette fois-ci. Personne pour lui mettre des bâtons dans les roues, les territoires portaient encore quelques stigmates de la dernière guerre, et on voyait encore par endroit les effets de l'aspiration de l'énergie par les obélisques. Les Alliés, quoi qu'ils puissent en dire, n'avaient décroché la victoire qu'à l'arrachée, et s'ils se croyaient très fort pour avoir démoli cette immonde blob de mortium géant, les soldats qu'elle abattait allaient vite à une cruelle désillusion.
Tout cela, grâce à une logistique sans faille, de nouvelles armes épatantes, et la puissance nouvelle qui l'habitait. Le souvenir de la cérémonie d'élévation était encore frais dans sa mémoire.

" Candy.
- Oui, Seigneur Sturm ?
- Bien que tu portes un nom ridicule, que tu aies des lèvres de poulpe et un orgueil totalement déplacé pour une minable qui n'a, comme mes anciens généraux, pas été fichue de remporter une seule bataille, je vais devoir t'utiliser. Ne commence pas à gonfler ta tête comme une montgolfière, je n'ai pas envie d'avoir un Zak bis, compris ?
- C'est limpide, Seigneur, avait elle assurée, ne voulant pas être comparée à son parent éloigné.
- Parfait. C'est dommage de devoir racler les fonds de tiroir, mais c'est ainsi. Ce point-ci de mon plan est un peu faible, ce qui ne m'empêchera pas de remporter la victoire finale. Candy, tu possèdes quand même des pouvoirs intéressants, et parmi tous les minables, c'est pour cela que je t'ai réservé le plat principal : Omégaland. Oui, tu as bien compris, tout Omégaland.
- Pour... Moi toute seule ?" avait dit Candy, perdant de sa superbe.
Le ton métallique de la voix de l'envahisseur venu d'ailleurs prit une inflexion menaçante saupoudrée de dédain.
" Tu ne te sens pas à la hauteur, Candy ? N'était-ce pas ton terrain de jeu lors de la dernière guerre ?
- Si, bien sûr, Seigneur ! C'est que je ne pensais...
- Pas avoir assez de troupes pour prendre tout un continent ? La belle excuse. Tu n'auras pas besoin du fanatique de proverbes et de phrases stupides, non plus que de la grosse boule idiote. Tu n'auras qu'à déléguer les taches mineures à des officiers. Évidemment, dans l'état où tu es, impossible que tu conquiers même un jardin... Heureusement, je vous l'avait dit, j'ai également une solution pour votre faiblesse. Avance-toi plus près, et agenouilles-toi devant mon trône."

Docile, elle s'exécuta. Sturm prononça alors quelques mots dans une langue rauque et inconnue, et un cercle kabbalistique était apparu sous ses pieds, des lignes en surbrillance. Un halo violacé la nimba bientôt, suivi d'une aura de lumière noire. L'effet était saisissant. Chaque cellule de son corps semblait se métamorphoser pour mieux accueillir ce nouveau pouvoir qui s'emparait d'elle.
Soudain, elle ressentit une brûlure entre ses seins voluptueux, et poussa un râle détestable en se rapprochant du sol. Une légère fumée noire monta de son corps.
" J'espère que cette petite douleur ne va pas te mettre définitivement à terre. Relèves-toi. Tu vas te sentir très fatiguée pendant plusieurs heures, c'est le contrecoup. Dès que tu te sentiras assez en forme, tu partiras tout de suite pour l'embarcadère numéro sept. Tu y liras cette lettre."
Il lui remit d'un geste ample et sec une enveloppe cachetée d'un sceau noir, qu'elle attrapa, les doigts tremblants.
" Suis-y précisément les instructions qui y sont écrites, elles contiennent tous les renseignements utiles à la conquête d'Omégaland. Tes nouveaux pouvoirs devraient te permettre de venir à bout de ce misérable lopin de terre et de mer en quelques semaines. Tu as moins de deux mois pour ce faire, compris ? Tu iras droit sur la capitale. Fais une percée suicidaire s'il le faut, mais la tête d'Omégaland doit tomber. Le reste devra être conquis sans tarder. Si tu échoues, minable, il n'y aura pas de seconde chance, encore moins de pardon, et tu ne connaîtras pas non plus la paix. Ces mots sont bien entrés dans ton crâne recouvert de cette tignasse idiote ?
- Oui, tout à fait, avait-elle répondu, soumise. Je n'échouerai pas.
- C'est ce qu'ils disent tous, les sbires défaits, d'un bout à l'autre de l'univers. Et pour quel résultat ? Bha, on verra bien... Dernière chose : nul, à part moi, ne doit jamais voir la marque qui est apparue sur ton corps. Ne traîne pas des pensées stupides dans ta tête, je n'ai aucun penchant pour les humaines. Je n'aime que la guerre, la destruction et le pillage. Cependant, il m'est apparu que vous autres, petits humains, vous aimiez vous réconforter entre vous ou vous donner du plaisir en faisant s'imbriquer vos corps.
Si jamais quelqu'un voit cette marque, tu perdras tous tes pouvoirs, tu ne seras même plus générale, juste une femme de la haute sans argent. Cela ne me regarde pas et m'indiffère entièrement, mais je te conseille de ne plus avoir d'amants. Ou de trouver une méthode pour que... Bref, débrouilles-toi et sers-moi Omégaland sur un plateau dans quelques semaines.
- Vous n'aurez pas à vous plaindre de moi, avait fait Candy en se mordillant la lèvre de dépit devant cette abstinence forcée.
- Cause toujours. Maintenant, va, et sème la terreur de Black Hole sur Wars World."
Elle s'était inclinée avec peine, avant de prendre la porte pour aller s'écrouler dans le dortoir le plus proche.
Le silence revenu, Sturm appela son âme damnée.
" Regnag ? Es-tu là ?
- Oui, Seigneur. Depuis le début. A vous écouter parler à vos subordonnés, je me demande si vous ne devriez pas seulement monologuer.
- Aucun d'entre eux n'a assez de répondant, à part toi, mon espion. Je peux prédire leur réponse avant même qu'il ne les formule. Jamais rien d'original.
- Navrant, en effet. Vous croyez vraiment qu'elle peut faire ça par elle-même ? C'est parier beaucoup de troupes, et même si nous en produisons aussi beaucoup, il faut penser à la défense de la station au moment choisi.
- Nous en produisons à la pelle depuis que le système d'extraction est finalisé. Pas de soucis de ce côté-là, le problème des usines est réglé. Les nouvelles ne pourront pas être rendues inopérantes comme les anciennes. Et avec notre mobilité... Impossible de se faire prendre par la force numérique. Je ne pense pas qu'elle puisse le faire elle-même. Cela n'a d'ailleurs pas une grande importance, je prendrai moi-même Omégaland à sa suite s'il le faut. Il suffit qu'elle l'affaiblisse suffisamment. Ce ne sera même pas amusant, parce d'ici à ce que je vienne en personne là-bas, selon le plan, tous les généraux Alliés auront été soit tués, enfermés, corrompus, remplacés, transfusés ou vaincus.
- Un large éventail de choix, pour le moins.
- Il faut savoir varier les plaisirs. As-tu des nouvelles fraîches à m'apporter ? Je veux savoir si tout se passe ainsi que nous l'avons prévu."
La voix de Regnag ne se modula pas, mais on sentait la satisfaction personnelle.
" Elles sont excellentes, monseigneur. L'armada est presque prête, même s'ils arrivent jusqu'ici par hasard ou par votre volonté, ils se casseront les dents face à une défense titanesque. Et alors, ils ne pourront plus qu'assister à la réalisation du projet.
- Et quant à Orange Star ? C'est la plus profonde épine. J'ai vu que Blue Moon avait été prise dans une tempête inexpliquée; ils en ressortiront exténués, et nous prendrons le pays facilement. Cela nous évite en attendant de disperser nos forces. A Green Earth, même Zak devrait gagner, les trois généraux se querellent trop et sont trop spécialisés. Il lui suffira, s'il est assez malin, de les prendre au piège et de les séparer.
A Yello Comet, cet imbécile de Kanbeï me surpasse peut-être en force, mais son sens de l'honneur désuet sera sa perte. Il n'y aura qu'à le faire chanter avec son peuple de façon plus pertinente que la dernière fois. Les autres jaunes ne valent rien.
Mais Orange Star, Orange Star... Ce sont eux qui m'ont débusqué lors de la première guerre, eux encore qui ont apporté le soutien principal aux autres nations lors de la seconde, et eux toujours qui ont mis fin à la troisième en tuant Von Bolt. Remarque, bon débarras...
- N'ayez aucune inquiétude à ce sujet. Mes troupes... Spéciales sont déjà en train de s'introduire dans Orange Star. Tout sera prêt quand viendra l'heure de l'envahir à son tour. Ils ne pourront pas compter sur leur atout majeur.
- Alors il n'y a plus qu'à attendre pour le moment, dit Sturm de la voix paisible de celui à qui la vie sourit.
- Presque, monseigneur. Il me reste une petite chose dont je crois, vous aimerez être informé.
- Parle.
- Je ne peux rien affirmer ni infirmer radicalement... Mais il y a des rumeurs qui circulent dans les cercles spécialisés. On dit qu'un homme vêtu d'un grand imperméable aurait été aperçu. Un homme au cheveux blancs, jeune, au regard dur et à la figure un peu carrée."

Sturm se leva d'un bond, son huile ne fit qu'un tour, et il se retourna vers Regnag.
" Maverick ? Tu es en train de me dire que ce traître est encore en vie après avoir explosé avec le mortium géant ?
- Ce ne sont que des rumeurs, fit l'autre, apaisant. S'il s'agit de lui, nous pourrions possiblement avoir des problèmes par la suite.
- Quoi qu'il ai fait pour survivre, c'est un homme seul, il ne peut rien contre moi... déclara l'être mécanique en se rasseyant. Mais je le veux, Regnag, s'il est vivant. Je le veut devant moi, me suppliant mon pardon. Je lui avais fait une promesse si même lui échouait à la dernière usine, et il a échoué. J'aime honorer ce genre de promesses.
- Très bien, Seigneur Sturm. Il en sera fait ainsi. Je vais mettre tous mes agents personnels à sa recherche. S'il est humainement possible de mettre la main sur lui, alors je le ferais amener devant vous, pour qu'il encoure sa punition. Ou peut-être même arriverais-je même, douce ironie, à ce qu'il vienne de son propre chef !
- Oui, oui... Fait cela. Même quand j'aurais conquis tout Wars World, il me restera un goût d'inachevé si lui est toujours vivant."
Regnag acquiesça, et s'en alla dans un souffle.
Sturm prit un verre sur la table.
Maverick... Tu seras le clou de mon spectacle.
Le verre se retrouva concassé et pilé en fins morceaux à l'intérieur de sa main.


Nantie de ses nouveaux pouvoirs, rien ne pouvait lui résister. Toutes les villes tombaient à ses pieds avec une facilité déconcertante, et plus elle en prenait, plus elle devenait puissante, un cercle vertueux qui ne prendrait fin que lorsqu'elle aurait partout planté la bannière de Black Hole sur Omégaland. Les rats avaient tôt fait de se réfugier dans la campagne crasseuse quand ils réalisaient que ses troupes confinaient à l'invincibilité une fois stationnées en ville ou dans tout autre localisation urbaine. Il suffisait alors d'investir dans les armes à distance pour débusquer la vermine et planter la drapeau de Black Hole sur la région. Ou alors la résistance se faisait plus hardie, et elle relâchait son pouvoir dans un ouragan de misère qui frappait ses ennemis. Sous sa brillante direction, les villes produisaient plus et fournissaient de meilleures protections. Toute l'abondance qui en était retirée était transférée aux nouvelles bases de production locale pour grossir encore plus ses légions qui ne souffraient que de pertes mineures. Sans général pour commander ces faibles troupes, c'était bien souvent la débandade. Elle n'avait plus qu'à se servir parfois et continuer son chemin comme une promenade de santé. Elle suivait scrupuleusement l'ordre de Sturm, et effectuait une ligne de chaos droit vers la ville-QG d'Orange Star à Omégaland.

Et son rouleau-compresseur allait maintenant s'abattre sur le centre névralgique du continent frappé pas la troisième guerre. Il ne pourrait pas apporter de soutien à Macroland ou Cosmoland, et ne pourrait pas en recevoir non plus. Plutôt que de prendre une seule grosse bombe Nocta, elle en avait fait larguer un peu partout de petites qui créaient des points de chaos.
La nano-usine assurait un ravitaillement et des renforts permanents, tout en essaimant des 'succursales' à chaque point stratégique.
En vitesse, elle n'avait rien à envier à Zak. Plutôt que de disperser ses forces à tout prendre sous contrôle, elle ne s'était intéressée qu'aux zones-clés suivant sa trajectoire mortelle. Ah, elle revoyait presque les fantômes de Jake et de Rachel la battant sur ces terrains connus... Ils ne s'étaient pas montrés tout du long, elle avait brouillé les communications autant que possible, et le chaos se répandait là où elle ne passait pas directement. L'usine suffisait plus que largement à maintenir une pression constante et à diviser les forces ennemies.
Et maintenant, après ces démonstrations éclatantes de son savoir-faire en matière d'urbanisme, elle avait installée son camp de base pour lancer l'assaut à la capitale. Toute la beauté du rush additionnée d'une vague de renfort continue. Elle ne s'inquiétait pas pour la nano-usine... Ils ne pourraient jamais rassembler une défense assez importante pour oser seulement l'attaquer. Ils devaient avoir groupé tout ce qu'ils avaient en un délai si court, car il lui avait fallu moins d'un mois pour y parvenir.
Demain, elle irait accompagner ses troupes pour remporter la victoire finale. Ils pouvaient même lui préparer une surprise, elle, elle en avait plein sa besace avec les nouvelles armes développées par Black Hole, ou plutôt volées, selon ce qu'elle avait cru comprendre. Tank amphibie rempli d'obus et de torpilles, qui pouvait convoyer en plus une escouade de fantassins, plate-forme de défense aérienne lente mais puissante, troupes à pied équipées de lance-flammes, simple mais efficace et qui durait plus longtemps en munition que les bazookas, artillerie à obus chimiques, et d'autres petites douceurs...

Et tout cela construit avec une finition exemplaire, grâce à la nanotechnologie, ce qui leur conférait une fiabilité, une précision et une résistance de premier choix. Elle ne pouvait pas perdre !
Elle savoura cette pensée en sirotant une coupe de champagne. Elle dînait seule ce soir, une fois de plus. Parmi les officiers et les soldats, il ne manquait pas de beaux jeunes hommes ou de ravissantes femmes, mais le plus souvent leur conversation n'était pas à la hauteur, et elle préférait être seule à déguster son repas qu'en compagnie un peu trop creuse. Elle se sentait un peu seule, au fond...
" Dame Candy ?"
Un caporal venait de faire intrusion dans ses quartiers privés. Elle allait passer son désarroi sur lui, quand il leva bien vite des mains pacifiques.
" Je sais, je sais, dame Candy. Il fallait bien quelqu'un soit désigné pour être l'oiseau de la tempête, je n'ai jamais été chanceux aux jeux, c'est sur moi que c'est tombé. C'est toujours moi qui tire la plus courte... Je suis désolé d'interrompre votre repas, mais c'est de la plus extrême importance."
Candy soupira en tapotant sa bouche de sa serviette en soie.
" Bien, bien, qu'y-a-t-il ?
- Pour faire concis, nous sommes encerclés par une armée ennemie battant un drapeau inconnu.
- Qu'est-ce que tu racontes ? fit-elle avec un sourire narquois. Qui pourrais bien venir nous rendre visite ? Il n'y a que les forces d'Orange Star qui soient proches, et elles n'oseraient jamais !
- Je vous prie de croire que c'est la vérité, dame Candy. Le général ennemi semble vous connaître et a demandé d'entrer en contact avec vous avant, selon ses propres termes, ' qu'il ne nettoie Omégaland d'une tâche sophistiquée mais un peu trop tenace'."
Elle fronça les sourcils, passablement énervée par cet affront. Qui pouvait donc bien se permettre une telle insulte ? Elle voulait en avoir le cour net.
" Bien, retournez au centre de commande et basculez-le sur mon canal privé. Je vais recevoir ce visiteur impoli avec toute la diligence requise."
Le caporal salua brièvement et s'en fut. Quelque peu après, elle vit apparaître un certain visage en visio sur son terminal. Ses lèvres se serrèrent de surprise, ses yeux s'arrondirent.

" Bonsoir, Candy. J'espère interrompre ta collation dînatoire, car d'ici peu tes forces vont se faire anéantir, et je n'aimerais pas que tu rates ça. A moins que tu ne choisisses la voie plus sage de la reddition."
Passé l'étonnement, la jeune femme aux cheveux rouges reprit très vite sa constance.
" Oh, mais si ce n'est pas le petite Maverick ! Dis donc, celui qui est tenace, c'est bien toi. Moi qui croyais que tu avais tout donné pour en finir avec Von Bolt... Et que tu étais mort en même temps que cette horreur de mortium géant.
- Ne crois jamais que quelqu'un est mort avant d'avoir vérifié son décès, surtout si le quelqu'un en question s'avère être moi.
- Plastronnes donc ! le railla-t-elle. Je ne sais pas comment tu as fait pour t'en sortir, mais je te promet que cette fois-ci, tu n'en réchapperas pas, toi et la quelconque petite armée que tu as pu amener avec toi.
- Tu t'es trop gonflée d'importance parce que tu as fait joujou avec cette armée toute propre sortie de ta nano-usine. Oui, je sais déjà tout cela, Candy. Je connais vos moyens et vos méthodes, ainsi que vos projets. Je savais que tu viendrais jusqu'ici et que tu ne ferais preuve d'aucune vigilance. Toutefois, il y a quelque chose que j'aimerais entendre de ta bouche de poulpe...
Est-ce vraiment Sturm qui est le cerveau derrière tout cela ?
- Oh, pour connaître la réponse, il faudra que tu me battes, mon chou, répondit-elle avec suffisance et suavité (tout en retenant son énervement sur cette énième remarque sur ses lèvres).
- Ce sera l'affaire de quelques heures. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère où les batailles ne se comptent plus que rarement en semaines...
- As-tu encore encore quelques piques délectables à me lancer, mon petit Maverick ? Je ne voudrais pas faire attendre ton retour chez les morts.
- Non, rien d'autre, sinon qu'il est dommage que tu sois une si détestable personne, Candy, superflue et trop sûre d'elle. J'aurai du éliminer Von Bolt dès que je l'ai vu émerger de son trou, si tu avais été d'une autre trempe, j'aurai pu reformer Black Hole différemment.
- Oh, tu t'es monté comme un petit coq parce que tu as tué Sturm... Tu n'as pas été longtemps le chef des armées, hein, Maverickounet ? Black Hole différemment ? Quelle bêtise... Tu ne peux pas transformer une bande loups en moutons tout gentils.
- Ne crois pas cela. J'avais des vues sur un bon officier... John Starke. Si j'avais eu les coudées franches, je l'aurai promu général, et le trou dû aux défilements d'Adder et d'Helmut aurait été plus que comblé. Néanmoins, le passé est dernière nous, et tout ce qui compte, c'est le moment présent car la vie est faites d'instants.
- Quelle belle philosophie... persifla-t-elle. Tu es devenu bien bavard, mon chou. On dirait que tu as un peu changé, d'ailleurs, tu ne feras quand même pas le poids face à mes nouveaux pouvoirs. Me demander une reddition ? C'est trop drôle ! Restes où tu es, donne tout ce que tu as, et tu auras une fin glorieuse."
Elle n'apprécia pas du tout le sourire qui naquit sur le visage autoritaire.
" J'ai acquis de nouvelles forces, oui. Et je vais purger Wars World de ce néo-Black Hole. La victoire revient au meilleur combattant, Candy, et je suis l'un des meilleurs..."
Puis la communication fut coupée.

Bouillante de rage, elle fila au centre de commande, prête à réduire à néant cet insecte qui se permettait de mettre un petit caillou sur son chemin du succès. Lorsqu'elle entra dans la pièce, elle ne vit que des visages inquiets, alors que ceux-là même ne faisaient que se vanter avant de toujours gagner sans férir, et cela ne lui plut pas.
Elle regarda le moniteur de contrôle central, et ne s'en porta pas mieux.
Le petit Maverick n'avait pas bluffé. Tout son camp était entouré à une distance trop proche à son goût de dizaines d'unités ennemies. Et ce n'était que celles visibles, elle parierait son sac Vuitton (et oui, certaines multinationales ne connaissent pas de frontières) que les bois alentours étaient truffés de belligérants vicieux et d'unités de combat à distance qui n'attendaient qu'un faux pas pour pilonner ses propres forces. La région comportait très peu de propriétés, elle avait pensé prendre tout ce qu'il lui fallait plus près de la capitale. Là, c'était la grande banlieue campagnarde.
Et elle se trouvait donc plus faible...
Elle se ressaisit. L'échec n'était pas réellement une option, même si elle devait affronter un revenant. Avec un aplomb qui instilla un regain de confiance dans le personnel commandant, elle fit déployer les troupes. Maverick voudrait en finir vite, ce serait donc un affrontement qui ne prendrait pas plus d'une journée. Armée contre armée, sans possibilité de produire assez vite des unités pour se renforcer.
Et l'arrière-garde ne les rejoindrait pas assez vite.
Alors, elle lança la bataille.
Comme l'avait annoncé Maverick, cela ne dura pas longtemps.

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