Retrouve moi
Il faisait nuit à présent. Rosalya avait passé sa soirée à réconforter Alexy. Priya, quant à elle, était déjà rentré depuis une bonne heure quand les deux amis décidèrent de rentrer aussi.
- J’ai vraiment gâché la soirée, le jeune homme en humant l’air frais du dehors
- C’est moi qui ai mon calculé mon coup surtout, admit Rosalya, je ne pensais pas que ça t’avait autant touché cette histoire.
- Tu sais, elle est la première personne après mon frère à avoir su que j’aimais les hommes.
- C’est vrai que vous étiez vraiment proche.
- Un peu comme toi aussi.
Il lui donna une petite tape sur l’épaule. Une petite bourrasque les fit frissonner.
- Ça sent la fin de l’été !
Rosalya s’apprêtait à répondre quand son portable vibra.
« Viens chez moi j’ai besoin de toi ! »
Le message provenait de Nathaniel, qu’est-ce qu’il lui voulait ? Elle regarda l’heure de l’envoi, c’était il y deux heures. Pourquoi elle ne l’avait pas reçu avant ? Ah oui elle n’avait pas de réseau dans le bar.
- C’est qui ? demanda Alexy
- Tu ne vas pas le croire !
Il regarda par-dessus son épaule
- Sérieux ? Nath ? Il s’est peut-être trompé de numéro !
Soudain une flopée de messages apparurent.
« He ??? »
« P*tin répond »
« Ta pote a pété un câble »
« Merde Rosa !! »
« Mais réponds »
Au total plus d’une dizaine de message et 3 appels manqués.
- Non j’ai l’impression qu’il sait très bien à qui il a écrit !
- Ouah il t’a spammé ! De qui il parle ?
- Comment ça ?
Alexy saisit le mobile et remonta les messages.
- Bah il parle d’une de tes amies regarde !
Rosalya réfléchi malgré la nouvelle réputation du jeune homme, elle savait qu’il était toujours réglo.
- Je l’appelle !
Elle reprit son téléphone et composa le numéro.
«
- Allo ? Nathaniel ?
- Mais putain tu foutais quoi encore ?
- Je n’avais pas de réseau. Qu’est-ce qu’il y a ?
- Viens je sais plus quoi faire là !
- De quoi tu parles ?
- D’Amélia, tu sais ta BBF du lycée qui a viré à la folle dingue
- Ok j’arrive !
- Mer.. »
Elle lui avait raccroché au nez. Alexy la regardait avec inquiétude, il n’avait rien loupé de la conversation.
- Je viens avec toi !
La jeune fille hocha la tête et ils changèrent de direction.
Nathaniel s’était posé sur son canapé la tête entre les mains. Enfin, elle avait répondu. Quand il avait trouvé son ancienne amie dans la rue, il avait été sacrément surpris. Mais la voir dans un tel état l’avait laissé démuni. Il n’arrivait même plus à se souvenir par quel miracle il avait réussi à la ramener chez lui. Il avait vite assimilé le fait qu’elle ne voulait pas être touchée après s’être reçu un coup dans la mâchoire. Il aurait pu la laisser là, seule, recroquevillée sur le sol crasseux d’une ruelle à hurler à la mort. Mais il avait beau se donner une autre image, il ne pouvait pas renier ses valeurs. D’autant plus qu’il se souvenait qu’à une époque c’était lui qui avait besoin d’aide. Et que la seule personne à avoir agis et lui avoir tendu la main c’était elle. Alors il avait persévéré et était arrivé à la calmer malgré les coups et les cris.
Il avait en réalité beaucoup de tendresse pour la jeune femme, il ne lui en avait pas voulu d’être partis ni d’avoir était aux abonnées absentes. Lui qui avait été si étriquer par les autres pensait à présent que chacun était libre de vivre comme bon lui semble.
Puis une fois tranquillisée, elle s’était enfermée dans un mutisme total pour au final s’enfermer bien physiquement dans sa salle de bain. Des heures qu’elle était là-dedans sans vouloir ouvrir ou même daigner répondre. Qu’est-ce qu’il lui a pris aussi à lui proposer une douche dès qu’elle avait passait la porte. Il se claqua le visage. Au moins la solution n’allait pas tarder à arriver.
Rosalya arriva essoufflée devant la porte du blond. Certes ce n’était pas loin, mais elle avait couru.
- Je t’ai connue plus endurante que ça, se moqua Alexy
Elle lui rendit un sourire amusé avant de d’appuyer sur la sonnette. Le propriétaire ne tarda pas à leur ouvrir avec un air grave imprimé sur le visage.
- Pas trop tôt, souffla celui-ci
Il s’écarta de l’embrasure de la porte pour les laisser entrer. L’appartement n’était pas grand l’entrée donner directement sur le salon qui comprenait peu de meuble, un canapé une étagère, une table basse avec un cendrier à moitié vide et meuble télé. Dans le fond de la pièce se trouvait un coin cuisine puis une ouverture devait mener à la chambres et à la salle d’eau. Les nouveaux arrivant furent surpris de la propreté des lieux finalement le Nathaniel qu’ils avaient connu n’était peut-être pas si loin.
- Ça faisait longtemps, dit Alexy pour détendre l’atmosphère
- Pas assez, répondit le blond taquin
- Bon elle est où ?questionna Rosalya impatiente
- Dans la salle de bain, je n’arrive pas à la déloger !
- Qu’est-ce qu’il s’est passé ?
Nathaniel fit signe aux deux autres de le suivre vers la salle de bain.
- Je l’ai trouvé par terre dans la rue en pleine crise d’hystérie.
Le jeune homme aux cheveux bleus se mordit la lèvre inférieure, la culpabilité pointait son nez.
- Rosa tu crois que c’est moi qui ai déclenché ça ? demanda-t-il le regard implorant vers son amie
Le blond les regarda de haut en bas.
- Non je ne pense pas que tu sois à l’origine de quoi que ce soit, dit-il, elle s’est effondré d’un seul coup quand elle a croisé deux gars avant ça elle avait l’air normal.
La jeune femme assimila les informations et souffla. Rien de tout ça n’était cohérent elle ne comprenait pas. En se retournant vers Alexy elle s’aperçut que lui non n’en menait pas large.
- Amélia ? Appela-t-elle doucement en toquant à la porte.
Rien, aucune réponse.
- Tu as un tournevis ? Demanda-t-elle alors en se tournant vers Nathaniel
- Je vais te trouver ça.
Nathaniel s’éloigna vers son salon et Alexy fixait le sol avec une grande insistance.
- Te bile pas, lui dit la jeune femme, tu n’y es pour rien.
- Oui mais du coup qui est le fautif ?
Rosalya le regarda avec des yeux ronds. Le fautif ?
- Bah oui, reprit Alexy, qui l’a mis dans cet état ? Ça ne se fait pas tout seul !
- Quelqu’un lui aurait fait du mal tu penses ?
- Si c’est le cas ça a dû être violent…
La jeune femme avait la nausée. Qui ? Où ? Quand ? Comment ? Les questions commençaient à la torturer. Elle prit alors son téléphone et fit ce qu’elle pensait être le mieux.
« Castiel, je suis désolé mais je reviens sur ce que je t’ai dit,
il vaut peut-être mieux que tu gardes tes distances avec Amy »
Nathaniel réapparut dans le couloir tournevis à la main.
- Tiens et fait gaffe je n’ai pas envie de repayer une porte !
- T’inquiète.
Rosalya dévissa la poignée de porte et quand elle retiré celle de leur côté ils entendirent l’autre bout heurter le sol. La porte fut alors déloquée. Ils pénétrèrent dans la pièce et retrouvèrent leur amie prostrée dans un coin, endormie.
- Bon ça explique pourquoi elle ne répondait pas, commenta Alexy
- Je ne pense pas qu’on devrait la réveiller,dit Rosalya
Nathaniel se massa l’arête du nez, cette
situation l’énervait.
- On la met dans mon lit, je dormirais sur le canapé, ajouta-t-il avant de recevoir des reproches.
Nathaniel s’approcha et vérifia qu’elle dormait bien, il n’avait pas très envie de se reprendre un coup. Il se pencha et la souleva. Elle était plus légère que ce qu’il avait imaginé. Il se dirigea alors vers sa chambre et la posa sur le lit avec douceur. Il finit en la couvrant de sa couette.
- Je peux rester cette nuit ? demanda Rosalya
Nathaniel leva les yeux au ciel.
- Si tu veux, je suis plus à ça près.
- Je vais y aller moi, déclara Alexy
- Rentre bien, lui répondit la blonde
Il les salua et prit la porte. Il se passa la main sur le visage, il était fatigué.
Amélia dormait toujours quand Rosalya pénétra dans la chambre. Elle s’installa discrètement à côté d’elle essayant de ne pas la réveiller. Elle remarqua alors quelque chose sur son avant-bras. La jeune femme fronça les sourcils. Une longue cicatrice blanche s’étendait de son poignet à son coude. Rosalya n’était pas bête et elle savait bien ce que représenter ce genre de cicatrice. Les nausées reprirent et elle courut vomir dans les toilettes.
- Ça va, fit une voix dans son dos
- Ouais j’ai dû chopper un truc, répondit-elle, ce n’est rien.
Elle se rinça la bouche et repartir vers la chambre. Cependant avant d’y rentrer elle fit volte-face.
- Nathaniel !
- Ouais ?
- Merci de m’avoir appelé.
- Normal je ne savais pas quoi faire d’autre, bonne nuit.
- Bonne nuit.
Le jeune homme se rallongea sur le canapé et Rosalya alla se coucher elle aussi.
« C’est quoi le problème ?? »
« Qui te dit que je voulais voir sa tronche »
« Tu vas me dire ce qu’il y a p*tin »