Elle s'apellera Lily

Chapitre 1 : Un anniv bien pourri...

3063 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 19:20

Nous sommes vendredi après-midi, c’est le week-end de Pâques mais aussi et surtout mon anniversaire. Je vais avoir 17 ans. Un week-end de 4 jours pour son annif, tout le monde en rêve, ça permet de faire une giga fêtes ! Et j’y comptais bien cette année comme mes parents n’avaient pas voulus le faire l’année dernière. Seulement voilà, mes géniteurs me réservaient une surprise et ils ne voulaient pas que j’invite qui que ce soit. Trépignant, ils m’avaient limites jetée sur le quai de la gare, un billet de train dans les mains. Un bon anniversaire balancé par la fenêtre de la voiture sous le regard éberlué des passants.

Non seulement ils me pourrissent ce qui aurait pût être le plus beau week-end de mon existence, mais en plus, ils me foutent la honte devant un tas d’inconnus…

C’était la première fois que je prenais le train toute seule et j’étais un peu angoissée… Surtout que je ne savais pas du tout à quoi m’attendre à mon arrivée puisque mes parents n’ont rien voulus me dire. Je ferme un instant les yeux, bercée par les mouvements du wagon.

Sur mon billet, un changement est annoncé, je devrais alors prendre un car qui me mènera ensuite à Sweet City, quel nom pathétique !  Olympe, ma best-friend, me manque. On aurait au moins pût se marrer un peu pendant le trajet si mes parents avaient acceptés qu’elle m’accompagne, mais j’avais beau les avoir suppliés, ils ont été inflexibles….

Je jette un œil dans le wagon, y’a pas un chat… Je ne sais pas pourquoi mais j’ai plus l’impression de me diriger vers Plouc-city oui ! Quel annif moisi !

Profitant du wagon vide, je sors ma gratte sèche de son étui, joue quelques notes et commence à chanter « Over the rainbow ».

Rien de tel qu’un peu de musique pour passer le temps, les classiques, ça fait toujours plaisir !

A sweet city, je me retrouve écœurée devant un car…Rose… Pas tout Rose partout non, mais pas mal de rose quand même. Argh ! Surtout l’intérieur en fait, j’aurais presque un haut-le-cœur devant ce manque flagrant de goût. C’est pas que je n’aime pas le rose, c’est une couleur très sympa par petites touches, mais là…

Même dans le car il y a pas foule

Je descends du car, ma guitare dans le dos et mon sac de voyage à la main. J’aperçois au loin un couple de l’âge de mes parents me faire de grands signes. Un peu perplexe, je me dirige vers eux, leurs têtes ne me sont pas inconnues mais je n’arrive pas à me rappeler où j’ai bien pu les avoir déjà vus.

-Bonjour Thémis et bon anniversaire !

-Euh… Merci…

Là, je suis carrément perplexe.

-Tu ne te rappelle pas de nous hein ? Ce n’est pas grave, la surprise sera plus grande alors ! Suis-nous.

Je monte avec eux dans la voiture, la route nous conduit vers une petite ville charmante, je passe devant une pancarte : Amoris ! Un éclair de compréhension fuse dans mon petit cerveau.

-AH ! Vous êtes les parents de Castiel ! Je me souviens maintenant ! Elisa et Marc ! Désolée de ne pas vous avoir reconnue !

Maintenant je comprends tout, mes parents m’ont envoyés voir Castiel, mon ami d’enfance. Lui et moi, on est copain comme cochon depuis le primaire. Et malgré la distance provoquée par le déménagement de ses parents, on est restés en contact. Ça vas faire bientôt 5 ans que je ne l’ai pas vue ! Alors là, j’en veux plus du tout à mes parents !

La voiture se gare devant une maison dans le style de la ville : cosy et mignonne. Un grand échalas aux cheveux rouges attendait assis sur les marches du perron, tenant par le collier un gros beauceron. Il se lève alors que les pneus de la voiture crissent sur les gravillons menant au garage. A peine la voiture est-elle stoppée que j’en sors à toute vitesse pour me précipiter dans ses bras.

-Tiel ! Mon petit globule ! Ça fait trop longtemps !

Je lui saute au cou, un peu surprise de le voir si grand,  il faut dire que je faisais une tête de plus que lui la dernière fois que je l’ai vu alors forcément, j’étais un peu choquée.

-Salut Thém ! Ça faisait un bail !

Son étreinte sent la masculinitude à plein nez, il me broie littéralement les côtes mais j’adore !

-T’es pas croyable ! Tu squatte la capacité de croissance des tomates dont tu tiens ta couleur de cheveux ou quoi ! T’es plus grand que moi maintenant ! C’est dégueulasse !

J’essaie de le frapper sur l’épaule pour le punir d’être si grand mais il esquive en m’attrapant le poignet.

-Et plus fort aussi !

Et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, il m’embarque comme un sac à patate sur son épaule et me fait rentrer chez lui, sous la tronche hilare de ses parents. Je crie et gesticule, cet enf*iré me chatouille en plus, avant de faire un vol plané qui m’envoie direct sur le canapé d’un salon vaste et chic.

-Bienvenue chez nous !

Il est fier comme un paon. Faut dire que quand nous étions petits, c’est moi qui n’arrêtais pas de l’emmerder alors comme on dit chez moi, bien fait pour ta pomme !

Il me fait visiter vite fait la maison puis me conduit au sous sol où sont stockés ses instruments de musiques, depuis le temps qu’on attendait de pouvoir jouer ensemble ! Nous n’arrêtions pas de nous envoyer des partitions qu’on se corrigeait l’un l’autre. Je crois que l’arrivée d’internet à dû sauver nos parents de la faillite tellement on devait leur coûter en timbres !

C’est comme si rien n’avait changé entre nous, on se balançait vanne sur vanne, se chahutais sans discontinuer et personne ne pouvait interrompre le flot de nos discutions sur la musique, notre passion commune.

Ses parents étaient super sympa, comme d’habitude quoi. Et la maison avait un charme fou, décorée avec beaucoup de goût. La patte de sa mère, qui est décoratrice d’intérieur.

Je passais un week-end fantastique, pleins de fou-rires et de « tu t’rappelle ? »

Castiel me fit visiter les environs, le grand parc où il sortait Démon, son chien, sa boutique de musique préférée, on passait devant son lycée, dont les grilles étaient fermées. Mais la plupart du temps, nous jouions de la musique ensemble. Il avait trop de bol ! Ces parents lui avait aménagé la cave pour qu’il puisse y jouer tranquille.

Le dimanche après midi, alors que nous nous affrontions dans un Battle de guitare, les parents de Castiel descendirent nous chercher, annonçant que mon cadeau d’anniversaire était arrivé.

Quelle ne fut pas ma surprise de constater que mes parents étaient arrivés dans un mega camion.

Je les serais dans mes bras, attendait qu’ils se posent un peu, puis n’y tenant plus, les interrogeais sur ce que cachait ce coffre gigantesque. Pourvu que ce soit un scooter ! Non mieux : une moto ! faites que ce soit une moto ! Une batterie ! aaaaarrrrgghhh ! Je veux trop savoir !

Nous étions tous assis dans le salon, nos parents respectifs avaient l’air un peu stressés, je commençais à avoir la trouille.

-Alors voilà…

Quand mon père commence une phrase par « alors voilà », vous pouvez  être sures que ça sent mauvais…

-Ton père est muté à l’étranger pour une période de deux ans mon chaton. Nous avons vus avec les parents de Castiel, ils t’hébergeront pendant cette durée. On s’est dit que ça te ferait plaisir puisque tu voulais aller dans un lycée où il y avait une option musique et chant. Tu commence Mercredi au lycée Sweet Amoris.

Ma mère avait tout débité d’un trait, son discours surement soigneusement préparé à l’avance la connaissant, coupant mon père dans sa phrase comme elle avait la méchante habitude de le faire avec tout le monde.

Un silence de mort s’installe pendant bien cinq minutes. Tout le monde semble se tortiller sur son siège, mal à l’aise, à l’exception de ma mère qui visiblement se moque comme d’une guigne de ma réaction. L’information finit par arriver miraculeusement jusqu’à mon cortex cérébral et y est traité vitesse grand V entrainant moult spéculations et conséquences possibles.

-QUUUOOOIII??? !!!!! Non mais vous vous foutez de moi ? C’est une blague c’est ça ?

Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai la désagréable impression qu’ils ne plaisantent pas… Mon père prend encore une fois la parole mais il n’ose pas me regarder dans les yeux.

-Je suis muté à Chicago, avec la distance, et l’école, et…

Encore une fois ma mère le coupe.

-On s’est dit que ça serait mieux pour toi ma puce. Tu resteras proche de tes amis, tu seras dans un endroit sympa où tu connais déjà quelqu’un, tu n’aura pas besoin d’apprendre la langue et les études là-bas sont déplorable et…

A mon tour de la couper dans ses excuses bidons, elle a visiblement déjà tout anticipé.

-Mais et Olympe ? Mes potes ? Jax(mon petit ami du moment) ? Vous pouvez pas m’annoncer ça comme ça ! Mercredi ! Mais putain de bordel de merde ! Vous ne pouvez pas me prévenir avant ?

Le ton était monté d’un cran, je ne parlais plus, je hurlais désormais, prise d’une colère telle que mes ongles s’enfonçaient douloureusement dans mes paumes.

-Mais ma chérie…

-Et aux States en plus ! ! Je suis sure que vous ne vous êtes même pas dit que j’adorerais vivre aux Etats-Unis ! C’est jamais que le pays le plus cool sur terre, non, il fallait que vous m’expédiez à plouc city !

J’étais en rogne, et pas qu’un peu. Je suis sure que mes éclats de voie sont parvenus aux voisins des trois pâtés de maison à la ronde. En même temps, j’aurais dû me douter qu’un jour ma mère me ferait un plan foireux comme ça, c’est la spécialiste.

Quand j’ai voulue faire de la musique, elle m’a inscrite dans un club de danse ! Quand je lui ai dit que je voulais être chanteuse, elle m’a trouvée un professeur de chant lyrique ! Quand je lui ai dit qu’il fallait renouveler ma garde-robe, elle m’a achetée une robe…. Rose la robe… très rose même…

Mais alors là, elle s’est vraiment surpassée !

-Mais enfin ma puce, on a fait ça pour toi !

C’était la goutte d’eau qui fait déborder le vase.

-Pour moi ? Pour moi ! Mais depuis quand tu fais quelque chose pour moi Maman ! Tout ce que tu fais, tu le fais toujours pour toi ! En fait t’a trouvé une belle occasion de te débarrasser de moi pas vrai ? J’ai jamais été la petite princesse que tu désirais alors c’est plus simple comme ça ! Cachons là dans un trou la vie sera plus douce !

J’embarquais rageusement ma veste en cuir, sous le regard gêné des parents de Castiel. Celui-ci était resté les bras croisés dans son fauteuil sans piper mot.

-THEMIS ! Où vas-tu ?

-Qu’est-ce que ça peut te foutre ! C’est pas comme si je sortais de ta vie demain non ?

Je me barrais en claquant la porte de toutes mes forces. Je courrais un bout de chemin, histoire qu’ils ne me rattrapent pas, puis une fois sure que personne ne me suivait, je ralentis le rythme, marchant sans vraiment chercher à aller quelque part…

Mon père n’avait pas dit un mot. En même temps, avec le caractère de ma mère, il dit jamais grand-chose, il est plutôt du genre effacé. Je suis sure que si il est aussi acharné au taf, c’est pour passer toutes les frustrations que ma mère doit lui causer à longueur de temps.

Je finis par atterrir dans un parc, probablement celui que j’avais visité avec Cast, je n’étais pas sure, j’avais pas mal marché… Je m’asseyais ou plutôt me vautrais sur un banc. Sortais mon téléphone portable et le regardais un instant avant de me mordiller la lèvre. De toute façon, quoi que je dise, quoi que je fasse, je devrais obéir puisque je ne suis pas encore majeur….

Je commençais par envoyer un message à Jax  « Jax, c’est fini entre nous, cherche pas à comprendre ou à me joindre ». Je sais, c’est très froid. C’est pas pour rien qu’on m’appelle la Reine des Glaces (ou des Garces, ça dépends qui m’appelle) au lycée. Je devrais dire m’appelais d’ailleurs…

Je composais un autre numéro.

-Thémis ! Alors ? C’est quoi ton cadeau ?

-Tu devineras jamais ma belle…

-Bah ça a pas l’air d’être la joie poulette, laisse moi deviner… ta mère t’a offert un tambour au lieu d’une batterie ! Ou un vélo à la place du scoot !

-C’est pire que ça…

-Alors là, je donne ma langue au chat chérie ! Raconte ?

-Je déménage.

-Genre t’a ton studio à toi ? C’est trop cool ! Pourquoi tu tire la gueule ?

-Parce que c’est pas ça Olympe… Je déménage ce week-end dans un trou perdu au milieu de nulle part !

- Je ne comprends rien à ce que tu me racontes…

Je lui faisais un résumé de la situation. Elle au moins me comprenait. On parlait depuis au moins 1h30(enfin, je me plaignais et elle acquiesçait..) quand la batterie de mon téléphone rendit l’âme. Je pestais, réussissais à le rallumer le temps d’envoyer un message à ma best pour lui expliquer la coupure puis plus moyen de le rallumer. Quand une journée est pourrie, elle l’est à fond !

Je passais les bras derrière le dossier du banc, levais la tête pour regarder le ciel s’obscurcir… Bon, maintenant, je fais quoi…

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