Elle s'apellera Lily

Chapitre 9

3733 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 06:28

J’ouvre un œil péniblement. Ma vision, encore brouillée par le sommeil s’éclaircie peu à peu tandis que je discerne une majorité de rouge dans mon champ de vision encore pas mal restreint. Je me réveille pour le coup plus vite que jamais. Damned ! Depuis combien de temps est-il en train de me regarder bavant sur son oreiller.

-Heureusement que tu as perdu tes mauvaises habitudes Miss pisse-au-lit ! Ouch !

Le coup de poing rapide a atteint son objectif, je détestais quand il m’appelait comme ça et ça n’a pas changé !

-C’est pas parce que je ne suis pas bien réveillée que je ne peux pas te frapper.

Je saute hors du lit et attrape un pantalon avant qu’il ne se décide à se venger, j’ai toujours tendance à oublier qu’il est désormais plus qu’en état de se défendre de mes pitoyables attaques.

-T’es vraiment malade comme fille ! Tu préfères peut-être que je t’appelle Bave-sur-l’oreiller.

J’attrape le premier truc qui me tombe sous la main, mon pantalon que je n’avais pas encore enfilé en l’occurrence, et lui balance en pleine poire pour le principe. Il se marre tout seul assis sur son lit tandis que je cherche un autre truc à enfiler…

- Euh rends-moi mon pantalon s’il te plait Castiel.

Lui demandais-je de mon ton le plus mielleux en me rendant compte que je n’avais rien d’autre à me mettre.

-J’ai pas envie ! T’avais qu’à pas me le jeter en pleine tête. Depuis quand ça te prends de squatter mon lit comme ça ?

Il restait peinard, assis sur son pieu, semblant pour le moins ravi de mon embarras.

-J’avais froid.

Réponse bidon mais qui a le mérite d’être plausible, je ne vais tout de même pas lui avouer ma faiblesse…

-A d’autre, t’a deux couettes pour te réchauffer et t’a qu’à foutre un pyjama au lieu d’un simple T-shirt.

-J’aime pas dormir seule, ça te vas ! Maintenant rends le moi.

Une main sur la hanche et l’autre tendu en avant, je prenais la pose la plus impressionnante de mon répertoire et essayais de faire preuve d’un maximum d’autorité.

-Pffff ! ça marchait quand on était môme ça ! Tu ne me fais plus peur depuis un bail Thèm… Tu faisais comment chez tes parents puisque je n’étais pas là ?

Et effectivement, étant donné sa pose nonchalante, je devais lui faire aussi peur qu’un petit poisson face à un grand requin… Damned !

-J’allais dormir chez Olympe quand je ne me sentais pas bien, on partageait le même lit ou alors j’allais chez mon petit ami du moment.  Bref, je vois pas en quoi ça te regarde… Tu me le rends maintenant ?

Demandais-je de nouveau en agitant les doigts comme si ça allait changer quelque chose, laissant un peu tomber la pose impressionnante qui ne servait visiblement à rien dans le cas présent.

-Je ne sais pas trop… Je pourrais peut-être si tu arrête de squatter mon pieu et surtout si tu arrête de me piquer mon oreiller, t’en a un je te signale !

Il jouait désormais avec mon fut’ comme s’il s’agissait de l’objet le plus cool du monde. Il osait me narguer !

-Je marchanderais pas avec toi !

-Alors ballade toi à poil !

-C’est ce qu’on va voir !

Je lui sautais dessus en poussant un cri de guerre pour récupérer mon bien, lui tirant les cheveux et les oreilles dans une bataille de chiffonniers où tous les coups sont permis comme autrefois. Seulement voilà, on avait plus dix ans et j’étais loin d’avoir le dessus. Je finissais sur le dos, le corps bloqué alors qu’il était assis à califourchon sur moi et les poignets plaqués au sol par ses mains.

-Gagné. Il est loin le temps où Arthémis, déesse de la chasse triomphait toujours du petit Castiel.

Son arrogance alors qu’il sort ça est sans limite, c’est comme s’il avait attendu toute sa vie de pouvoir me le sortir, je bouillonnais de rage, je déteste me sentir soumise comme ça, surtout face à lui…

-D’accord, je m’avoue vaincue ! Tu as droit à un gage !

Je lui crachais sa victoire, et elle m’arrachait la gueule.

-Ne vient plus dans mon lit sauf si tu as une très bonne raison Thémis. On n’est plus des mômes tout les deux.

Son air très très sérieux d’un seul coup me faisait flipper. Je ne l’avais jamais vue comme ça. Finalement, les choses avaient peut-être bien changées entre nous. Un pincement au cœur à l’idée de le perdre pour des broutilles m’envahie soudainement. J’aurais tellement aimé rester avec lui la petite fille de mon enfance.

La petite fille maintenait au sol le petit garçon, il ne pouvait plus bouger.-D’accord ! D’accord ! T’as encore gagnée ! C’est quoi le gage ?- Un bisou de grand !Le petit garçon fait une grimace de dégout en tirant la langue.-Beurk ! C’est dégoutant, donne autre chose !-C’est pas toi qui choisi ! C’est moi qui ai gagné alors tu fais ce que je dis sinon je te fais manger une bestiole.-Je te déteste !-Même pas vrai ! Alors ?-D’accord ! Pousse-toi je ne peux pas me lever !

Il se leva sans attendre plus longtemps. Je m’asseyais sur le sol en frottant mes poignets meurtris et le dévisageais de haut en bas alors qu’il se préparait pour aller prendre son petit déjeuner. Il avait raison, il n’avait plus rien d’un enfant et je ne l’avais même pas remarqué.

Un peu déconfite et gênée, j’enfilais mon pantalon et descendais les escaliers pour prendre un bain. J’avais besoin de réfléchir un peu et rien de tel pour ça que de mijoter dans le bouillon !Après une heure de trempage intensif, je ne savais toujours pas quoi faire. Je décidais donc de sortir de l’eau, de m’habiller et d’appeler Olympe pour me conseiller.

-Hello Poupette ! Alors ? Comment ça se passe à Plouc -city ?

-Pas trop mal en fait, c’est un peu le berceau des demi-dieux ici.

Répliquais-je en me remémorant ces premiers jours loin d’elle.

-y’a tant de canons que ça ?

-Disons que la pêche pourrait être bonne…

-Et ton nouveau chez toi est comment ?

-Super cool, les parents de Castiel sont adorables et j’aurais bientôt ma propre chambre.

Je lui racontais sommairement ma micro-semaine à Sweet-Amoris, la rencontre avec les membres du groupe de Castiel et notre chamaillerie de ce matin.

-Oulah ma belle ! Tout ça en moins d’une semaine ! T’as fait fort… Si tu veux mon conseil, suis à la lettre les préceptes des reines des glaces, ça t’éviteras bien des problèmes.

-Je sais, seulement, je ne voudrais pas qu’il croit que je ne l’aime plus. Castiel reste mon meilleur pote !

-Et moi je sens le pâté c’est ça ?

-Tu sais bien ce que je veux dire Olie, ce n’est pas pareil.

J’entendais son rire cristallin à l’autre bout de la ligne, comme elle me manquait déjà en si peu de temps….

-Je sais. Tu as dit que la mère de Castiel t’avait proposée de squatter la chambre d’ami ? Fais-le, ça sera un bon début. Et tiens le coup, si t’arrive pas à dormir toute seule mets quelqu’un fissa sur ta liste de prédatrice et attaque. Je me débrouillerais pour venir te voir le mois prochain OK ?

-Ok. Bises ma belle.

-Bises ! On se rebigotte !

Je raccrochais vite fait, empilais mes affaires sur ma couette pour en faire un gros baluchon. Forcément, Castiel choisit se moment là pour se pointer.

-Mais qu’est-ce que tu fabrique encore ?

-j’déménage, ça se voit non ?

-C’est vraiment n’importe quoi, je ne t’ai pas demandé de quitter la pièce que je sache, juste de rester sur ton matelas à toi !

Je le regardais en souriant.

-ça serait trop tentant d’avoir un doudou chaud comme toi juste sous mon nez et de ne pas pouvoir en profiter. Je m’installe dans la chambre d’ami en attendant que ma chambre soit prête.

-Fais comme tu veux, de toute façon je n’arriverais pas à te faire changer d’avis.

Il avait croisé les bras et un air boudeur que je lui connaissais bien commençait à s’incrire sur son visage.

-Exactement ! Comme quoi, y’a quand même des choses qui changeront jamais.

-ouaip, ta tête de cochon !

Je refermais la porte derrière moi sans un regard en arrière puis allais déposer mes affaires dans ma chambre provisoire. Je sortais une feuille de mon sac de cours et écrivais :

Règlement des reines des glaces (garces)1/ Ne jamais piocher dans son cercle d’ami sous peine de se retrouver seule2/Prendre le numéro de téléphone du mec mais ne jamais donner le sien pour ne pas être harcelée3/Ne pas toucher aux petits amis des amis.4/Les petits amis des autres pouffiasses ne sont pas concernés par la règle 35/Toujours coucher chez la proie pour éviter qu’elle ne sache où tu habites6/Ne jamais rapporter de proie à la maison7/Ne pas rester plus d’un mois avec la même proie sous peine de rendre la séparation difficile

J’affichais la feuille au dessus de ma tête de lit, m’allongeais en la regardant et laissais les mots imprégner mon esprit.

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Ça va bientôt faire 3 semaines que j’ai emménagé chez Castiel maintenant. Depuis que j’ai récupérée la chambre d’ami, j’ai de plus en plus de mal à parler avec lui. Exception faite du groupe et de la musique bien sure. Je me sens incapable de le taquiner comme autrefois, et lui-même semble de plus en plus renfrogné.Je me suis rapprochée d’Ambre, Li et charlotte avec lesquelles je suis devenue inséparable. Ambre ne m’en veut pas de ne pas avoir réussie à la rabibocher avec Castiel. Ce grand couillon me manque et je regrette presque la période où on ne communiquait que par lettre, au moins, on arrivait à se parler !

Ce week-end, je suis invitée à passer la nuit de samedi à dimanche chez Ambre. Ses parents seront absents et elle a décidée d’organiser une méga-teuf pour oublier Castielounet et se trouver enfin un mec digne de sa classe légendaire. Sage décision, j’en connais un qui va être soulagé. J’avoue l’y avoir un peu poussée.J’enfile une robe fourreau rouge sang qui met bien en valeur ma silhouette élégante et fait ressortir les reflets roux cachés dans mes boucles châtains. Me contente de fond de teint et d’une touche d’eyeliner pour faire ressortir mes yeux de biche ainsi que d’un gloss qui rend mes lèvres un peu plus pulpeuses. Une paire de talons aiguille et une pochette simple pour mettre mes affaires complètent ma tenue. Ce soir, je n’ai pas l’intention de dormir seule.J’appelle un taxi pour me conduire sur les lieux et descend dans la cuisine pour l’attendre.

-Tu devrais prendre une veste, tu vas attraper froid comme ça.

Je me retourne, Castiel est nonchalamment appuyé sur le chambranle de la porte.

-Je ne serais pas longtemps dehors, elle me gênerait plus qu’autre chose.

-Je suis surpris qu’Ambre ne m’ai pas invité à sa petite sauterie.

-Elle a décidé de passer à autre chose… Jaloux ?

J’essayai de décrypter sur son visage une émotion quelconque mais il portait toujours ce masque d’arrogance qui me hérissait de plus en plus le poil.

-Pas le moins du monde….

-Tu me trouves comment ?

Moi en tout cas, je me trouvais stupide de lui avoir posé la question au moment même où les mots franchissaient mes lèvres…

-Superbe, comme d’habitude.

Mon orgueil, caressé dans le sens du poil, me donnerait presque envie de ronronner comme un chat.

-J’y vais.

-Sois prudente Thèm.

-T’inquiètes !

Je fuyais avant que son regard empreint de mélancolie ne me force à rester à la maison.

J’arrivais il n’était même pas 22h mais la fête était déjà bien lancée, la musique était un peu assourdissante, et le bar pourtant bien fourni avait subis une sacrée razzia. Je savais qu’Ambre avait un carnet d’adresse bien rempli mais je ne m’attendais pas à autant de monde. Je m’immergeais dans la foule en train de danser, allait saluer la maitresse de soirée puis laissais mon corps onduler au rythme de la musique.

Je laissais les hommes me servir un verre puis deux, trois et quatre à tel point que je finissais par en oublier le compte. Je dansais avec certains puis les repoussait lorsqu’ils devenaient trop collant en me tournant vers quelqu’un d’autre. Bref, je m’amusais comme une folle. J’adorais ces jeux de séduction, cette sensation de marquer par le feu l’empreinte du désir dans la chair du sexe opposé.

Dans le courant de la soirée, Ambre me présenta un certain Dake avec qui elle dansait de façon plus que suggestive. Li et charlotte me présentèrent à Antoine et Steven, leurs petits-amis respectifs. Une façon comme une autre de marquer sa chasse-gardée, je savais désormais où se situaient les limites.Légèrement ivre, je m’asseyais dans l’un des canapés qui avaient été poussés le long des murs. Ambre s’assis à côté de moi, essoufflée et légèrement ivre elle aussi. Il était très tard, j’avais beaucoup dansé et beaucoup bu aussi. Pas mal de monde étaient déjà rentré chez eux.

-Alors ? Dake ? C’est dans la poche ?

Demandais-je à la sulfureuse blonde.

-Je veux oui ! T’as trouvé personne d’intéressant ?

-Nop ! Pas de morceau de choix pour la paaauvre Thémis ! L’est pas là ton frère ?

Je réalisais seulement à l’instant qu’il ne devait pas être bien loin puisqu’après tout, c’était chez lui aussi…

-Si, doit être planqué en ronchonnant dans sa chambre comme d’hab, il finira Hermite, je te le dit !

Dake se pointa, fourra son nez dans la gorge d’Ambre qui éclata de rire et se laissa entrainée par lui. Elle m’indiqua un couloir et fit le chiffre deux avec ses doigts. Je décidai de suivre son conseil, me levai, retrouvai mon équilibre sur mes talons et prenais le couloir en question à la recherche de la deuxième porte.Je ne frappai pas et entrai directement.

-Les toilettes c’est au bout du couloir, sortez maintenant.

Il n’avait même pas pris la peine de lever le nez du bouquin dans lequel il était plongé et sa voie était pleine d’un dédain et d’un mépris surprenant pour quelqu’un de son âge.

-Tu n’es pas très courtois avec les dames  monsieur le délégué, tu pourrais au moins dire bonjour !

Il redresse la tête, ses sourcils froncés laissant la place à un visage surpris et rougissant.

-Thé.. Thémis, qu’est-ce que tu fais là !

-Je viens te chercher quelle question, puisque tu n’es pas venu me dire bonjour.

J’avançais vers lui d’une démarche légèrement incertaine. Je n’étais pas ivre au point de me casser la figure avec mes talons, mais ça faisait parti du jeu de le lui faire croire.Il se lève et vient vers moi comme je l’espérais, je fais semblant de trébucher et me rattrape sur ses épaules alors qu’il me soutient les bras. C’est presque un jeu d’enfant.

-Tu es ivre…

La proximité de nos deux corps semble le troubler au plus haut point.

-Si peu.

J’en profite pour glisser mon corps un peu plus contre le sien, sentant à travers le tissu la perfection de son corps qui se laisse deviner.

-Je vais te raccompagner chez toi.

Mes doigts s’égarent sur la douceur de l’étoffe, appréciant par avance ce que je pense découvrir dessous.

-Je ne crois pas non.

Je lève la tête et plonge mon regard dans ses yeux stupéfaits, souriant d’avance à l’idée de ce qu’il allait se passer. J’agrippai son t-shirt et l’incitai à se pencher vers moi pour l’embrasser. Légèrement essoufflé et la voie rauque, il éloigna ses lèvres des miennes après ce premier baiser que j’avais voulu torride. Je collais mon corps contre le sien alors que sa volonté cédait peu à peu à ses pulsions.

-Tu ne sais pas ce que tu fais.

Il tentait une nouvelle fois de me repousser, mais il manquait clairement de volonté. J’embrassai la base de son cou, glissais mes mains sous son t-shirt et caressais dessous la peau nue, plongeais mon regard dans le sien, l’embrassai de nouveau, laissai ma langue parcourir un sillon humide sur sa peau avant de rejoindre son oreille où je murmurai :

-Je sais exactement ce que je fais.

J’attrapai alors le lobe entre mes lèvres, laissant ma langue titiller ces points si sensibles de l’anatomie humaine. Guidant mon souffle vers les parties les plus réceptives de la peau. Ses mains se serrèrent sur ma taille, je sentais le frisson du désir parcourir son être et offrait ma gorge à sa bouche quémandeuse à l’instant même ou sa raison disparaissait sous la violence bestiale de ses pulsions inassouvies.

 

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