Elle s'apellera Lily

Chapitre 11

1961 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 05:01

Je me levais sans faire de bruit, enfilais mon slip et le t-shirt de Nath, bien plus confortable que la robe. Je trouvais la cuisine où je retrouvais une Ambre assise devant un verre dans lequel flottait de l’aspirine en train de fondre.

-Je veux la même chose.

Elle me sert un verre d’eau et me lance le tube d’aspirine. Je jette un œil à l’horloge, il est presque midi.

-Alors ?

La curiosité dévore ses traits ravagés par la soirée de la veille. Les cernes sous ses yeux et sa chevelure ébouriffée lui donnent l’air d’être toute droite sortie d’une nuit longue, agitée et alcoolisée. C’était bel et bien le cas et je ne devais pas avoir l’air beaucoup plus vaillant…

-Il dort comme un bébé, je crois que j’ai épuisé ton grand frère. Et toi ?

Elle plonge le nez dans son verre en évitant de croiser mon regard.

-Il est reparti ce matin, je doute d’avoir de nouveau de ses nouvelles un jour.

Et sans doute discrètement sans un au-revoir.

-C’est pas plus mal non ?

-Je suppose…

Cette fille est plus sensible qu’elle ne le laisse paraitre. La sensibilité, quand on est canon comme elle, c’est presque une tare. Elle a beau se cacher derrière des masques d’arrogance, la douleur est pourtant bien présente. Je n’avais pas trop envie de plonger dans un mélodrame. Pas un lendemain de cuite en tout cas…

-Tu pourras me prêter des fringues ? J’aimerais prendre une douche…

Elle semble se réveiller de sa contemplation des bulles effervescentes puis sèche son verre d’un coup pour passer le mauvais gout.

- Bien sur, suis-moi. !

Je la suivais dans sa chambre après l’avoir imité avec mon propre verre. Elle me passa une jupe à ma taille et un t-shirt. J’allais prendre une longue douche, puis je retournais dans la chambre de Nathaniel récupérer mes vêtements.

-Mmmm …Bonjour…

Merde ! Il s’est réveillé, adieu la fuite au petit matin.

-Salut.

Il se lève, nu comme au premier jour de sa vie et s’approche pour me prendre dans ses bras. Je lui rends brièvement son étreinte.

-Cette nuit, c’était magique… Je n’ai pas les mots Thémis.

Bon, une mise au point rapide s’impose avant que je ne me retrouve avec un amoureux transi collé aux basques.

-Je les ai les mots moi. Cette nuit était une nuit d’amour, ni plus, ni moins. Tu peux appeler ça comme tu veux, dire que c’était magique ou merveilleux, et ça l’était, mais ce n’était que du sexe. Est-ce que tu me suis Nathaniel ?

Je le vois froncer les sourcils, se rendre compte qu’il est nu et prendre le drap pour se cacher.

-Je ne comprends pas. Je croyais que je te plaisais…

-C’est le cas, et j’ai pris beaucoup de plaisir à passer cette nuit avec toi, mais il n’y en aura pas d’autre.

-Tu n’es pas amoureuse de moi ?

La perplexité se lisait sur son visage encore sillonné par les traces des draps dans lesquels il s’était réveillé et avec lesquels il essayait désormais de cacher sa nudité ou retrouver sa dignité…

-Non.

-Alors pourquoi ?

Je poussais un soupir, encore un peu surprise par la naïveté dont il semblait être affublé.

-Parce qu’il te faut une raison ? Parce que j’en avais envie et que tu es beau comme un dieu. Mais ça ne suffit pas désolée.

-Je…Je… d’accord.

-Je dois y aller maintenant, on se reverra au lycée. Salut !

Je refermais la porte en soupirant. Ambre avait les larmes aux yeux tellement elle riait.

-C’est pas drôle Ambre.

-J’aurais bien aimé voir sa tête ! J’aurai dût mettre une caméra dans sa chambre !

Je finissais par me joindre à elle et je riais encore en descendant les escaliers. J’appelais un taxi puis rentrais chez moi.

Je croisais Elisa et Marc dans le salon.

-Alors, la fête chez ton amie, tu t’es bien amusée ?

-Oui beaucoup !

-C’est bien, ta chambre devrait bientôt être prête, d’ici lafin de la semaine prochaine je pense.

-Cool ! Je pourrais inviter Olympe à venir  un week-end?

-Evidement.

-Merci !

Je montais les marches pour aller dans ma chambre lorsque je croisais Castiel dans les escaliers. Je baissais la tête et marmonnais un bonjour en le dépassant.

-J’espère que tu t’es bien amusé.

Le ton était glacial, je ne répondais pas et m’enfermais dans ma chambre.

Mais qu’est-ce qui m’arrive bon sang ! Pourquoi je me sens aussi mal… Je n’avais jamais ressenti ça avant. Je prenais des affaires propres et m’enfermais dans la salle de bain pour prendre un long bain chaud et me laver l’esprit et le corps.

 

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C’est la fin du mois de mai, les cerisiers en fleurs me rendent mélancolique. Ma musique devient mélancolique. Ma voie s’empreint de mélancolie.

Je chante dans la salle du club de chant, debout devant mes camarades en regardant tomber les pétales roses pales. Ma voie s’élève distinctement, je crie ma peine à travers les paroles de la chanson. Lorsqu’enfin ma voix s’éteint pour laisser la place au silence macabre, je croise le regard de Lysandre. Une larme solitaire perle, coule le long de son visage comme si cet unique œil vert était une feuille débordante de rosée.

Je retourne m’assoir à ma place sous les applaudissements qui m’indiffèrent.

Depuis la soirée chez Ambre, Castiel m’évite et je l’évite. Je n’arrive plus à trouver les mots pour lui parler. Je ne sais plus comment l’aborder sans avoir la désagréable impression d’être coupable de quelque chose. Heureusement, ma chambre à l’étage est terminée et je peux m’isoler plus facilement.

J’ai repris le babysitting après les cours pour m’occuper un peu et économiser pour le permis. Je donne également des leçons de solfège et de violoncelle les week-ends. Je commence à écrire mes propres partitions pour exhumer ma peine.

Ce soir, Olympe doit arriver à la gare vers 18h, j’irais la chercher après mon dernier cours. Pouvoir la voir me fera peut-être du bien. Elle m’aidera peut-être à comprendre ce qui cloche chez moi.

Je la voie descendre du train et poser les pieds sur le quai, elle se précipite vers moi et me serre dans ses bras. Je me mets à pleurer silencieusement.

-Là, ça vas aller ma belle, je suis là….

-Je ne sais pas ce qui m’arrive, je ne sais plus quoi faire Olie.

-Racontes moi tout.

Je lui racontais tout ce qu’il s’était passé depuis mon arrivé à Amoris, comment les choses avaient dégénérées avec Castiel. Ce que je ressentais.Je n’avais pas fini qu’on arrivait déjà à la maison. Nous mangions silencieusement, comme tous les soirs depuis quelques temps. Les rires du début avaient laissé place à un silence de glace où chacun restait le nez plongé dans son assiette, ne parlant que pour demander le sel ou un morceau de pain. Une fois le repas finis, j’entrainais Olympe dans la chambre.

-La vache ! Tu ne m’avais pas dit qu’il était aussi mignon !

-Hein ?

-Castiel ! Il est vraiment canon !

-Pas touches !

-Alors ça y est ?

-ça y est quoi ?

-Quelqu’un a finalement fait fondre le cœur de la reine des glaces.

-Quoi ?

Elle éclata de rire, arracha la feuille des préceptes et me regarda en se moquant.

-Tu es amoureuse ma belle, c’est ça ton problème !

-Je... non, c’est n’importe quoi. Castiel est mon ami.

-Alors je peux descendre dans sa chambre cette nuit et essayer de me le faire.

-Non !

Je criais ce mot avant même de le penser, j'étais plus perdue encore que je ne le croyais...

-Ah Ah ! Tu vois ! Tu es jalouse.

-Mais je…

-N’essaye même pas de nier Poupette, ça se voit comme le nez au milieu de la figure. Tu es tombée amoureuse de ton meilleur ami, tu ne sais pas comment gérer cette situation nouvelle alors tu te renferme sur toi et BAM ! Situation inextricable où vous vous faites la gueule l’un l’autre sans savoir pourquoi. Simple comme bonjour !

-RAAAHHHHhhhhhh….

Je m’enfonce la tête dans mon oreiller… Pourquoi je ne m’en suis pas rendu compte toute seule ! Pourquoi j’ai couché avec le type que Castiel déteste le plus au lycée ! Pourquoi a-t-il fallu que je devienne amie avec Ambre qui va croire que si je l’ai jeté dans les bras de Dake, c’est pour lui piquer son mec…  (soit-dit en passant, aux dernières nouvelles, elle le trouvait très bien ce Dake)

POURQUOI MOI !

-Je sais séduire Olympe, je ne sais pas aimer.

-Je sais.

-Alors qu’est-ce que je fais ?

-Séduis-le.

-J’y arriverais jamais, visiblement, aimer me fait perdre tout mes moyens !

-Dans ce cas, je ne sais pas…. Parles lui, écris lui, il doit bien y avoir quelque chose à faire. Tu ne demande pas à la bonne personne, moi non plus je ne sais pas comment aimer. Un de vous deux devra faire le premier pas. 

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