Elle s'apellera Lily

Chapitre 18

1600 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 01:43

Je me réveillais le lendemain matin reposée et de bonne humeur, lovée dans les bras de Castiel. Je relevais la tête et croisais son regard.

-Bonjour !

-Bonjour ma belle. Bien dormie ?

-Oui, ça faisait un moment que je n’avais pas passé une aussi bonne nuit…

-Pareil. On y va ?

Je savais ce qu’il sous-entendait. Je nichais ma tête au creux de son cou, m’enivrait de son parfum pour me donner du courage.

-Oui, mais laisse moi prendre ma douche d’abord…

-D’ac..

On se préparait en silence, je lui tendais la main avant de descendre les escaliers, il la prit sans faire d’histoires. Ses parents savaient déjà qu’on sortait ensembles, on avait difficilement pu leur cacher et ils n’avaient rien contre notre relation. Je pense même qu’ils l’approuvaient. Ils avaient toujours eu de l’affection pour moi. Je me demandais si ça serait toujours le cas après…

Les parents de Castiel étaient assis dans la cuisine, devant leur tasse de café matinale. Je m’asseyais face à eux, ne sachant pas comment aborder le sujet. Castiel se posta derrière moi, une main sur mon épaule en un geste réconfortant, je me penchais légèrement en arrière afin de sentir dans mon dos sa présence chaude et rassurante.

-Elisa, Marc, Castiel et moi on doit vous dire quelque chose…

Elisa et Marc croisèrent leurs regards avant de le fixer sur nous. Etant donné leur attitude, je pense qu’ils ont déjà devinés ce que je m’apprête à leur dire….

-On vous écoute, dit Marc.

-Thémis est enceinte.

Castiel avait été plus rapide que moi. Ils restèrent un instant figés, comme si en restant immobile, ils ne donneraient pas de substance à ce que nous venions de leur annoncer. Légèrement angoissée, je levais ma main pour la poser sur celle de Castiel. Elisa relâcha son souffle, je n’avais pas eu conscience qu’elle l’avait retenue, puis passa une main sur son visage avant de nous fixer tout les deux du regard. Marc, lui, restait immobile, figé.

-Vous en êtes surs ? demanda Elisa.

-Certaine, j’ai fait une prise de sang et une échographie.

-Depuis combien de temps ?

Je calculais rapidement dans ma tête…

-5 semaines.

-Qu’est-ce que vous allez faire ? Vous avez pris une décision ?

J’étais étonnée que Marc nous pose la question, à sa place, mon père m’aurait probablement dit « tu as pris rendez-vous pour l’avortement j’espère ! » quoique à la réflexion, mon père n’aurait rien eu le temps de dire, c’est plutôt ma mère qui aurait piqué une crise.

-Je n’ai pas réussie à avorter, je le voulais, mais quand je me suis retrouvée face à ça, je n’ai pas pût, c’était trop dur…

Je serrais un peu plus la main de Castiel et penchait la tête, j’avais recommencée à pleurer en me remémorant ce qu’il s’était passé….

-On veut le garder Papa. Tout les deux.

-Vous êtes trop jeunes mes chéris, comment allez vous faire avec vos études et votre contrat avec l’agence ? Vous y avez pensés ?

-On ne fait que ça depuis qu’on le sait Maman, qu’est-ce que tu crois ! On va terminer ce premier contrat et on verra après. Avec ce qu’on touchera, on aura le temps de voir venir tu crois pas ?

-Si bien sur mon poussin…. Mais c’est juste que vous êtes si jeunes…

-On ne sera pas les premiers à avoir un enfant aussi tôt.

-Oui c’est sur….

Un silence gêné s’ensuivis, où les parents de Castiel digéraient lentement la nouvelle. La mère de Castiel finit enfin par tendre la main à travers la table pour prendre ma main libre. Je levais les yeux vers elle, je n’avais pas encore osée croiser leur regard, pas plus que je n’avais beaucoup pris part à la conversation d’ailleurs.

-Arthémis. Marc et moi nous ne t’en voulons pas d’accord ?

Elle l’avait dit d’une voie très douce, comme pour apaiser un animal. Marc se contentant d’hocher la tête. J’inclinais à mon tour le visage, pleurant de plus belle.

-Nous nous arrangerons, pour le bébé, ce n’est pas la place qui manque ici. Tu es et sera toujours la bienvenue dans cette maison. On va devoir appeler tes parents pour leur dire, tu comprends ?

-…snif…. Oui….

-On va d’abord gérer ça. Ensuite, on se chargera des rendez-vous à prendre pour le bébé. Tu en as déjà parlé à ton médecin ? Tu sais ce qu’il faut faire ?

Je secouais négativement la tête.

-Ne t’inquiètes pas, ça vas bien se passer. Il va juste nous falloir un peu de temps pour nous organiser…

Une tasse de chocolat chaud et un paquet de mouchoir apparurent comme par magie devant mes yeux. J’attrapais le paquet de mouchoir et commençais par m’essuyer les yeux. Marc s’était approché de moi, il posa une main sur mon épaule.

-On s’en sortira, tous ensemble.

Je jetais mes bras autour de son cou et me remettais à pleurer de plus belle. Il me serra dans ses bras en me tapotant le dos.

-Là, ça vas aller Thémis. Mange quelque chose maintenant, tu as besoin de prendre des forces.

Je le relâchais un peu honteuse de m’être laissée aller aussi facilement. Je me retournais pour chercher Castiel du regard. Il nous regardait avec son petit sourire en coin, à la fois gêné de la situation et fier de sa famille je pense. Il le peut, je ne connais pas beaucoup de parents qui auraient aussi bien réagis. Le petit déjeuner se passa dans une ambiance étrange, à la fois tendue et pourtant convivial. Alors que je m’apprêtais à me servir une tasse de café à la place du chocolat qu’on m’avait servi, le regard d’Elisa me fit clairement comprendre que je n’étais pas prête de retoucher une tasse de café avant un moment….

Après le petit déjeuner, toute la famille se réunis dans le salon. Comme il y avait 7 à 8h de décalage horaire avec Chicago, nous ne pouvions pas appeler mes parents maintenant. On prenait rendez-vous avec le médecin traitant, lui expliquant la situation, il nous donna un rendez-vous d’urgence dans la matinée. La quantité d’information à ingurgiter était monumentale. Castiel m’avait accompagné et on en était sortis scotchés tout les deux. Entre les documents administratifs à envoyer à la Caf et à la CPAM, les 3 échographies, les prises de sangs, la recherche d’une maternité pour l’accouchement, il y avait de quoi rendre fou !

Et oui, il faut chercher la maternité dés le début de la grossesse puisque certaines ont un nombre de places limitées…. On a aussi été noyés sous une valisette rose remplie de prospectus qui nous donnaient plus d’interrogations qu’elles ne nous donnaient de réponses. Mode d’accouchement, péridurale ou non, allaitement. On se demandait si finalement, neuf mois, ou plutôt 8 maintenant, nous suffiraient pour répondre à toutes ces questions avant l’arrivée du bébé. On avait encore du mal à réaliser qu’on allait être parents et d’un seul coup, on se retrouvait projetés dans une sorte de 4ème dimension remplie de marques de couches et de biberons aux formes farfelues….

Je ne trouve pas d’autre mots qu’effrayant pour qualifier le cataclysme qui s’est emparé de nos vies…. 

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