"Hier, l'amour était un jeu tellement facile à jouer."

Chapitre 2 : Chapitre 1

1023 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 05:14

Chapitre 1

 

Je n'avais jamais vu un tel bazar. Mon nouvel appartement était dans un état innommable. Il n'était pas très grand, une vingtaine de mètres carrés, pas plus et ne disposaient que de trois pièces : une salle de bain qui comprenait les WC, ma chambre et un salon/cuisine aménagé au mieux pour gagner un maximum de place. Une petite kitchenette avec deux plaques et trois placards de rangement. L'endroit était pratique au possible, pensé pour optimiser l'espace au mieux. Je me voyais bien passer toute ma vie ici. De quoi d'autres aurais-je eu besoin ? Ce n'était pas trop grand, ni trop petit. Parfait pour une personne, ou deux. De toute manière, n'étant pas quelqu'un de très sociable et fêtarde, il ne risquait pas d'avoir grand monde qui verrait cet endroit qui était maintenant le mien.Mon père me louait cet appartement avec son seul salaire qui alimentait aussi la maison familiale. Ma mère avait travaillé dans sa jeunesse et avait cessé son job lorsqu'elle m'a eu. Fille unique, je pensais que comme le disait la légende, moi aussi j'allais être "l'enfant roi". À l'inverse, depuis petite je n'avais pas grand-chose en commun avec ma mère, je ne voyais que mon père pour seul parent, et la distance s'est installé d'elle-même en grandissant entre elle et moi. J'ai été élevé dans une famille où "je t'aime" ne se dit pas, où on ne se prend pas dans les bras au réveil, ni au coucher et ou l'amour d'une enfant s'achète avec l'argent.Ma mère voyait les choses comme ça, lorsque j'étais enfin assez grande pour qu'elle puisse me reprocher des choses sans mettre ça sur le compte de mon jeune âge, à chaque fois, l'argument était le même : "Avec tout ce que je t'achète tout de même !".Elle ne comprenait pas, et ne comprendrait surement jamais. Je m'efforçai de penser à autre chose tout en vidant mes cartons, essayant de trouver une place à chaque chose et mettant chaque chose à sa place. Je me rendis compte qu'au final je n'avais pas autant d'affaires que ça, hormis trop d'habits que je ne mettais pas. Je n'avais pas des tonnes de souvenirs à ranger au fond de ces tiroirs. Je n'avais pas grand monde à qui faire mes aux revoirs non plus. Je suis une fille plutôt discrète et qui aime sa tranquillité. Je n'aime pas que les choses changent en général, j'y perds trop souvent au change. Nous sommes au début de septembre et le froid commence à s'installer doucement, tout comme la rentrée des classes dans les esprits de tout le monde. Ils en parlent à la télévision en ce moment d'ailleurs. L'école était depuis peu un sujet épineux pour moi. J'avais fait ma première année de lycée dans un établissement par défaut, car c'était le seul desservi par le bus qui passait par mon petit patelin tranquille, je n'avais pas tellement d'ambition à choisir tel ou tel lycée ne sachant pas quoi prendre comme options, ni ce que je voulais faire de ma vie. J'avançais au jour le jour, traçant lentement un chemin pour le moins banal qui m'amènerait à un métier du même qualificatif.Moi qui avais hâte de quitter le collège pour rentrer enfin dans le monde des "grands", j'ai été déçu, voyant que finalement le lycée n'était que le remake parfait de mon collège, peuplé par les mêmes idiots qui comme moi avaient suivi le chemin classique qui s'offrait à eux. J'ai passé ma première année sans véritables amies, seules des copines de tables le midi chez qui je faisais l'effort d'aller une ou deux fois dans l'année pour leur faire plaisir en les écoutant se confier sans jamais leurs rendre la pareille. Mais cette année sera foncièrement différente ! Je ne connais personne dans ce nouveau lycée, il y aura des idiots, comme partout mais en partant de chez moi j'ai décidé de m'ouvrir un peu plus aux autres et de pouvoir enfin avoir au moins une véritable amie. Quelqu'un chez qui se réfugier quand ça ne va pas et quelqu'un avec qui partager les moments de joie que je n'ai connu que seule jusqu'à présent. Cette année est un nouveau départ, de toute façon malgré moi, même sans cette décision, s'en était déjà un. Et je me promets de ne pas louper cette chance.

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