[Nathaniel] Premier amour...

Chapitre 8 : chapitre8

3454 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 23:27

Nathaniel s’était excusé de me laisser en entrant dans le lycée, mais il avait toujours une tonne de paperasse à faire avant les vacances entre l’annonce de la date de rentrée, les affiches des différents clubs pour les compétions, et les nouveaux emplois du temps à distribuer pour le prochain trimestre. Je n’aurais pour rien au monde voulu son poste de délégué. Je m’installais à ma place dans la salle de cours, nous étions arrivés super en avance, puis je posais ma tête sur mes avant bras en fermant les yeux, un sourire béat aux lèvres. Je sursautais quand quelqu’un me secoua l’épaule.

-Bin dis donc, t’as pas l’air stressée par les résultats toi.

Une Iris aux cernes monstrueuses me dévisageait.

-Si, je n’ai pas dormie de la nuit et pour le coup, je me suis assoupie sans m’en rendre compte.

-Tous à vos places et en silence !

Le prof venait d’arriver, les élèves s’installèrent rapidement, mais plutôt dans un joyeux brouhaha. Je tournais la tête et croisais le regard de Nathaniel qui me fit un sourire splendide. Je me liquéfiais sur place, baissais la tête et rougie à tel point que je faisais concurrence aux cheveux de Castiel. Je relevais la tête pour essayer de suivre le cours. Tirais la langue à Violette qui dissimulait son sourire derrière sa main pour ensuite glisser quelque chose à Iris qui se retourna pour fixer avec des yeux grands comme des soucoupes. Je n’arrivais pas à me concentrer de toute la matinée, les profs s’épuisaient plus à essayer de maintenir l’ordre dans leur classe qu’à donner leurs cours.

Une attente fébrile enflammait tout le lycée, je n’avais jamais vue ça. Quand la sonnerie de midi retentie, la plupart des élèves avait déjà remballés leurs affaires et se précipitèrent pour voir les résultats. Moi qui étais aussi impatiente que les autres ce matin, je n’étais plus aussi pressée. Je rangeais mes affaires au ralenti, retardant autant que possible le moment fatidique où je verrais sur le tableau le cauchemar de cette nuit. Je ne me sentais pas très bien.

-Alezia ? Tu veux que je t’accompagne à l’infirmerie? Tu es très pale..

Je levais les yeux et dévisageais Lysandre.

-Non, ça vas je te remercie.

Au moment où j’allais me lever, Iris déboula à toute vitesse dans la classe, me pointa du doigt :

-Petite cachotière ! cria-t-elle

-Je... Qu’est-ce qu’il y a ?

-Tu aurais pût nous le dire que t’étais aussi balaize ! J’aurais bossée plus souvent avec toi ! Je comprends mieux pourquoi tu ne bougeais pas, tu savais que t’aurais une bonne note, hein ? Veinarde !

Sans trop comprendre ce qu’il m’arrive, elle m’entraine de force devant le tableau d’affichage, fendant la foule à coups de coude pour se diriger vers une grande affiche où étaient inscrit le classement des élèves de 1ère, entre celles des secondes et celle des terminales. Elle pointe son doigt vers le haut de l’affiche. Je lève les yeux pour voir ce qu’elle me montre : Major du premier trimestre : Charming Alezia ; moyenne générale : 19.75/20 Je me frotte les yeux et j’ai du mal à le croire. Je ne pensais pas atteindre aussi vite un tel niveau.  Surtout avec mes 3 semaines d’absence. Mes amis se pressent autour de moi pour me féliciter, je regarde les résultats des autres et la plupart sont dans la moyenne haute. Lysandre, lui, est juste en dessous de la moyenne. Quand je croise son regard, il hausse les épaules d’un air fataliste. Rosalya a un excellent niveau. Je cherche le nom de Nathaniel mais ne peine pas à le trouver, il est juste en dessous du mien !

Je le cherche des yeux mais ne le trouve pas. Il est probablement retourné à la salle des délégués. Je me laissais entrainée par Iris vers la cafétéria en riant, soulagée du résultat. La tension dans le lycée s’était estompée, remplacée par la douce allégresse qui annonçait le début des vacances.  Le gang « des révisions  infernales »  se retrouvait autour d’une table dans la bonne humeur, car même si Lysandre n’avait pas obtenu la moyenne, il en était tout proche et c’était déjà beaucoup mieux que d’habitude.

-Tu nous as épatée Alezia, on avait l’habitude de voir Melody et Nathaniel se disputer la première place, on s’attendait pas à un tel challenger ! Mais accrochez-vous à vos basket, Iris arrive ! Je vous rattraperais bientôt avec mon superbe 14.5 !

-En plus, tu as battu tout les records, la meilleure moyenne obtenue était de 18.5 jusqu’à aujourd’hui. Personne ne pourra jamais battre un tel score !

Même Rosalya, qui était dans les dix premiers, s’y mettait… Je ne savais plus où me mettre noyée sous autant de compliments. Je décidais de m’esquiver une fois le repas fini, prétextant le coup de fil à mes parents. J’envoyais un texto à ma famille : Résultat plutôt bon. Je savais que de toute manière, ils ne me lâcheraient pas avant d’avoir ma moyenne en rentrant, autant les faire mariner un peu. Le reste de la journée se passa dans l’allégresse générale. Mr Faraize annula sa leçon de tir à l’arc au dernier moment pour une histoire de famille. Je le soupçonnais plutôt d’être aussi pressé que nous d’être en vacance.

-Je te raccompagne ?

Nathaniel rangeais ses affaires dans son casier pendant que je récupérais deux trois babioles inutiles dans le mien.

-Avec plaisir, lui répondis-je tout en lui faisant mon plus beau sourire.

Nous marchions côte à côte silencieusement, Nathaniel tenait pour nous deux un parapluie qui nous protégeais de la neige. Celle-ci tombait maintenant de plus en plus fort. Je souriais, profitant de se simple présence. Alors que nous approchions du croisement où nous nous étions embrassés ce matin Nathaniel et moi, celui-ci s’arrêta brusquement.

-J’ai oublié quelques chose..

Je me tournais vers lui le dos au vent.

-Tu veux qu’on aille le chercher ?

-Pas besoin, j’avais juste oublié de te féliciter pour ta première place… Il murmurait ces dernières paroles alors que sa main libre attirait mon visage prés du sien, et que ses lèvres douces se mêlaient aux miennes.

Je me collais un peu plus à lui, partageant sa chaleur, écartais à peine  mon visage le temps de le féliciter à mon tour, puis l’embrassais à nouveau avec plus d’ardeur. C’est presque avec regret que nous nous détachions l’un de l’autre et reprenions notre route.

-On pourrait peut-être se voir pendant les vacances ? Se faire un cinéma, ou un restaurant, si tu en as envie bien sur…

Je tournais la tête vers lui, haussais un sourcil.

-Tu veux dire un rencard ? Toi et moi ? J’adorerais !

Mon cœur battait la chamade, je me voyais déjà marchant dans la rue, main dans la main. Il rougissait.

-Tu es mignon quand tu rougis. J’aime beaucoup.

Il m’embrassait pour me faire taire.

-Je devrais en parler avec mes parents, mais ça ne devrait pas poser beaucoup de problèmes, surtout que Maman t’aime bien.

Nous étions déjà arrivés chez moi. Je poussais un soupir à fendre l’âme, embrassait Nathaniel une dernière fois, puis lui demandait de rentrer vite fait chez lui avant que je ne le kidnappe.

Je me couchais tard ce soir là. Mes parents avaient sortis la bouteille de champagne pour fêter ces résultats plus qu’encourageant, ma mère tenait à tout pris à savoir les résultats des « sympathiques jeunes gens » qui étaient venus chez nous le week-end précédent.  Mon frère faisait des plans sur la comète concernant les possibles carrières que je pourrais faire et qui, surtout, pourrait lui servir. Il commençait même à me demander de faire ses devoirs de fac, en essayant de faire passer ça pour des révisions avancées. Je profitais de l’ambiance festive pour demander l’autorisation de sortir avec mes amis pendant les vacances. Mon père ne voyait rien contre et ma mère me donna sa bénédiction. Son sourire en coin et son regard appuyé me laissait clairement entendre qu’elle n’était pas dupe. J’allais me coucher quand ma mère toqua à la porte.

-Entre !

-Je peux te parler ma chérie ?

Sa tête ne me disait rien qui vaille…

-Oui, bien sur.

Elle s’assoie sur le bord du lit, l’air de ne pas savoir trop comment aborder la conversation. Je la sentais venir à dix bornes…

-Il a l’air très gentil ce Nathaniel…

-Euh… oui…

-Tout les deux vous… vous en êtes où ?

Ok, nous voilà au moment où les parents essaient d’aborder le sujet sensible du sexe avec leurs enfants… Je sens qu’on va bien se marrer !

-Tu sais maman, j’ai pas besoin d’une leçon sur les relations sexuelles. On apprend tout au collège à partir de la sixième maintenant.

Enfin tout, c’est vite dit, mais en tout cas le côté théorique, on le connait sur le bout des doigts, et j’avais pas franchement envie de parler de ça avec ma mère. Elle poussa un soupir, surement rassurée d’éviter cette corvée gênante pour nous deux…

-En fait, je ne pensais pas vraiment à ça ma puce, je sais que tu es assez responsable pour gérer un rendez-vous chez une gynécologue, je pensais plutôt à autre chose… Le médecin qui est passé te voir pour ta grippe connait un excellent praticien…

Je me renfrognais aussi sec.

-Je n’ai pas besoin d’un autre psy maman. Je vais très bien maintenant. J’ai de nouveau une vie sociale, c’est déjà pas mal je te ferrais remarquer !

-Laisse-moi finir à la fin ! Je ne te parle pas d’un psy mais d’un chirurgien esthétique. On en a parlé avec ton père et on est tout les deux d’accord. On voulait te dire que si tu le souhaites, on te prendra un rendez vous pour savoir si tes cicatrices sont effaçables…

Je restais un moment saisie. Je n’y avais même pas pensée moi-même…

-Je vais te laisser ma chérie, tu as besoin d’y réfléchir sérieusement de toute façon.

Elle se lève et s’apprête à fermer la porte quand avant de sortir :

-Je te prends un rendez-vous d’urgence pour cette semaine chez ma gynéco dès lundi.

-Mais !

-Ce n’est pas négociable !

Je lui lançais un de mes oreillers alors qu’elle fermait la porte. Ma mère obtenait toujours ce qu’elle voulait de toute façon. J’essayais de m’imaginer de nouveau sans ces cicatrices. Elles faisaient parties de ma vie depuis bientôt 3 ans, et j’avais maintenant beaucoup de mal à m’imaginer sans. La fatigue fini par avoir raison de moi et je m’endormais. Je rêvais de robes à bretelles, de maillots de bain deux pièces et de t-shirt à manches courtes. Le lendemain, je restais quand même un peu dubitative et décidais d’attendre un peu avant de prendre ma décision. J’envoyais un message à Nathaniel : « autorisation de sortie acceptée ». La réponse ne tarda pas : « rendez-vous devant le cinéma du centre ville, lundi, 14h » Wouah ! Rapide !

Le lundi matin, 8h, je sautais de mon lit, incapable de faire la grasse matinée sachant que j’allais avoir mon premier rendez-vous avec Nathaniel. Mon premier rendez-vous tout court. Je descendais les escaliers et croisait ma mère  dans les cuisines.

-Man ? Je peux demander à  Violette de passer ce matin ?

-Si elle est disponible ma chérie, pourquoi pas. Mais si ton frère dort encore, ne faites pas trop de bruit.

-Merci Man.

Je remontais quatre à quatre les escaliers et envoyais un texto à mon amie. Même pas 2 heures plus tard, elle sonnait à la porte. Je laissais ma mère ouvrir. Iris déboula dans ma chambre, bientôt suivie de Violette, l’air gênée.

-J’ai pas pût l’empêcher de venir (elle rougissait), elle sait tout tu sais….

-C’est pas parce que j’ai une grande gueule que je ne sais pas quand la fermer Al.

Iris me faisait un grand sourire en plus de son inimitable clin d’œil.

-En plus de ça, je ne résiste pas à des potins croustillants !

Je ne pouvais pas résister à sa franchise et je lui faisais un grand sourire. Puis après un résumé succinct sur ce qu’il s’était passé, résumé qui n’arrêtait pas d’être interrompu pour diverses questions et précisions futiles du genre « il embrasse bien ? », je leur montrais le tas de vêtements étalés sur mon lit.

-Je ne sais pas quoi me mettre !

Le reste de la matinée se passait admirablement bien et on tombait toutes les trois d’accord sur une robe boule couleur violine, un sous pull et un leggings noir et des bottines en daim brun foncé. Je laissais mes cheveux libres, une simple pince d’argent piquée sur le coté de la tête. Je laissais Violette me maquiller et le résultat était bluffant ! Son don pour les arts pouvait être utile dans bien des domaines.

J’étais heureuse que mon père soit au travail, sinon, il aurait tout de suite compris que ce ne serait pas une simple sortie entre filles. Violette et Iris mangèrent avec nous le midi et m’accompagnèrent jusqu’au bus qui menait au centre ville. Je leur disais au revoir. A travers la vitre du bus qui partait je voyais Violette me dire au revoir de la main, et Iris qui me faisait signe de l’appeler. Après tout, je lui avais promis un compte rendu détaillé. Il est 13h45, j’attends devant le cinéma depuis 5 min, je déteste être en retard. Un peu anxieuse, je jouais avec une mèche de mes cheveux, perdue dans mes pensées.

Une paire de Vans s’arrête devant moi. Je lève les yeux. Un pantalon buggy beige, un pull coll V marron, une veste en cuir…

-Je peux vous aider ? …  NATHANIEL !

Il rougit et détourne le regard, une de ses mains passe dans ses cheveux dans un geste nerveux.

-Ferme la bouche, tu vas gober une bestiole…

Je ne m’attendais vraiment pas à ça. En fait, je ne savais pas trop à quoi m’attendre… peut-être son éternel chemise-cravate ?

-C’est que ça te change tellement… ça te vas bien… tu es très beau Nath.

-Je pense qu’en matière de beauté, tu surpasse tout le monde Alezia, tu es magnifique…

Je rougissais fortement. Il me soulevait le menton pour m’embrasser. J’essuyais la trace laissée par mon rouge à lèvre avec mon pouce.

-Je devrais peut-être arrêter de t’embrasser ?

Son sourire laisse clairement entendre qu’il n’en pense pas un mot.

-Je devrais peut-être arrêter de me maquiller….

-Fais comme tu veux, de toute façon tu es belle tout le temps. On y va ? Il ne faudrait pas rater le début du film.

Ce premier rendez-vous se passait comme je l’avais espéré, Nathaniel était vraiment un garçon charmant, un vrai gentleman qui m’ouvrait les portes ou allait me chercher une boisson chaude quand j’avais froid. Je savourais les regards des autres lorsqu’ils nous voyaient marcher ensemble, main dans la main. Le temps passait trop vite lorsque j’étais en sa compagnie. Ses tentatives de séduction plus ou moins maladroites me faisaient fondre, surtout lorsqu’il rougissait en même temps. Il me raccompagnait chez moi et je le quittais sur la promesse d’une prochaine sortie.

Noël étant après-demain, je ne le verrais probablement qu’à la fin des vacances… J’avais déjà le cœur serré rien qu’à l’idée de devoir attendre si longtemps. J’appelais Iris le soir même pour lui faire mon rapport sur ma journée de rêve. Elle me proposa d’aller faire les boutiques ensembles le lendemain. Elle avait encore quelques cadeaux à acheter de dernière minute.

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