[Nathaniel] Premier amour...

Chapitre 9

5868 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 03:49

Je retrouvais Iris au centre commercial. Elle cherchait une idée de cadeau à offrir à un ami et nous voulions en profiter pour faire du lèche vitrine. L’ambiance de noël rendait cette activité encore plus joyeuse. Les vitrines étaient richement décorées, nous nous extasions comme des gamines devant les peluches automates et les jouets étalés qui nous rappelais l’attente magique du père noël auquel on croyait encore il n’y avait pas si longtemps.

-Qu’est-ce que tu vas offrir à Nathaniel pour noël ?

Iris me posait cette question alors que nous dévorions un cornet de marrons chauds…

-Je ne sais pas trop… Je n’y ai pas trop réfléchie…

Nous marchions côte à côte dans les rues bondés de cette veille de noël.

-Et pourquoi pas un CD ? S’exclama-t-elle en me montrant une boutique de musique.

-On peut toujours aller jeter un œil…

Je n’étais pas trop convaincue. Je ne connaissais pas trop ses goûts musicaux… Je flânais entre les rayons, indécise quand au choix que j’allais faire quand mon regard tomba sur un CD de musique classique : Les 4 saisons de Vivaldi. Je souriais en effleurant la jaquette et en me remémorant notre baiser sous la neige. Je tenais mon cadeau ! Un peu plus tard, alors qu’Iris avait le dos tourné, concentrée sur une boule à neige, je lui prenais une joile écharpe colorée qui lui correspondait tout à fait. Je trouvais un peu plus loin une belle boite de peinture aquarelle pour Violette. Je tenais à offrir quelque chose à mes deux amies.

Je trouvais un livre intitulé « Comment devenir intelligent en 10 leçons » pour mon frère et des places pour une pièce de théâtre pour mes parents. Satisfaites toutes les deux de nos achats, Iris et moi buvons ensemble un dernier chocolat chaud avant de nous séparer en nous souhaitant de bonnes fêtes.

 

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        Aujourd’hui c’est noël. Je porte un pull tricoté à l’ancienne avec des cerfs dessus, je sais que c’est affreux mais dans la famille, on aime ce genre de trucs un peu kitch le jour de noël. Le sapin était magnifiquement décoré, et les échanges de cadeau se sont fait dans la bonne humeur, même si mon frère à failli m’assommer avec le cadeau que je lui ai fait. Je recevais un nouveau téléphone portable, ce qui n’était pas du luxe étant donné l’état de « mon vieux frigo », comme j’avais affectueusement surnommée l’ancien. Mon frère m’avait offert des coques interchangeables pour que je puisse le personnaliser comme je voulais.

Le repas était terminé depuis un moment, il était environ 17h30 et je venais tout juste d’insérer ma carte sim dans le téléphone que je recevais un message de Nathaniel : « dix minutes de ton temps, pas plus, on se retrouve à 18h au croisement » Je lui répondais ok, un peu interloquée par ce mystérieux message. Je finissais de customiser mon téléphone et le fourrais dans ma poche, y glissant au passage son cadeau puis j’attrapais mon manteau et descendais les escaliers.

-Je reviens dans un quart d’heure !

-Où vas-tu ?

Je fis mine de ne pas entendre et claquais la porte derrière moi. Je resserrais le col de mon manteau et me dirigeais vers le croisement. Comme d’habitude, j’étais en avance. Nathaniel arrivait peut de temps après. Il portait un smoking très élégant, un manteau mi-long noir et des gants en cuir et avait gominé ses cheveux en arrière. Il était tout simplement sublime. Je me sentais tout d’un coup bien miteuse avec mon pull aux petits rennes….

-Bonjo….

Je n’avais même pas eu le temps de lui dire bonjour qu’il m’embrassait déjà. J’étais sous le charme quand ses lèvres se séparèrent des miennes, il aurait pût me demander la lune que je lui aurais décrochée !

-Je n’ai pas beaucoup de temps Al, je dois rejoindre ma famille assez vite sinon ils vont s’inquiéter, mais je voulais te donner ça avant de partir avec eux au gala de charité.

Il me temps un petit écrin que j’ouvre en le regardant d’un air interrogatif. Dedans, deux boucles d’oreilles en argent au bout desquels pendent des flocons de neiges. Mes yeux s’emplissent de larmes, c’est tellement beau !

-ça ne te plait pas ?

Il a l’air d’un seul coup tout inquiet, il ne devait pas s’attendre à une telle réaction.

-Si, énormément, merci, je les adore !

Je les enlève de l’écrin pour les mettre.

-Elles te vont bien…

-Moi aussi j’ai un cadeau pour toi.

Je sors mon cadeau de ma poche et lui tends. Il déchire le papier et me regarde l’air de ne pas trop comprendre.

-J’écoutais le morceau intitulé « l’hiver » lorsque je dansais sous la neige…

Un peu gênée, je rougissais en voyant son expression changer dans un éclair de compréhension.

-Merci, ça me touche beaucoup. Je dois y aller Al…

Il prend ma tête entre ses mains et m’embrasse, puis me sert très fort dans ses bras, se penche à mon oreille et me murmure :

-Joyeux noël Al, je t’aime.

Les larmes me montent de nouveau aux yeux, je suis décidément beaucoup trop émotive !

-Je t’aime aussi Nath.

Je me blottie tout contre lui. Il m’embrasse une dernière fois puis se sauve sous la neige. Un grand sourire aux lèvres, je murmure

-Joyeux noël.

Je rentre chez moi et croise ma mère dans la cuisine.

-Mais où es-tu donc allée ? Ah ! Je comprends mieux maintenant…. Elles sont très jolies, ce garçon a beaucoup de goût.

Je rougis en lui souriant puis monte dans ma chambre. Allongée sur mon lit, je rêvasse encore lorsque je reçois un message : « Je n’ai pas eu le temps de te le dire : très jolis tes rennes  ;D

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-Ma chérie ! Tu as reçue du courrier !

Je descends les escaliers, curieuse de savoir de quoi il s’agit. Ma mère me tend une petite enveloppe, je l’ouvre : « Melle Alezia Charming est cordialement invitée à la fête de fin d’année organisée par Mlle Rosalya Descart. Venez munie de ce carton d’invitation au 16 boulevard des Justes à partir de 21H, tenue de soirée exigée. » Je regarde ma mère et lui tends l’invitation.

-Tu pense que je peux y aller ?

-Il faudra demander à ton père, d’autant plus que nous devrons aller te chercher une tenue appropriée…. Mais pourquoi pas... Je vais lui en parler.

Je lui saute au cou.

-Merci Maman !

-Ne t’emballe pas trop ma chérie, on ne sait pas encore si ton père vas accepter. Je lui en parlerais ce soir.

Je remonte dans ma chambre, en attendant le verdict. J’envoie un SMS à Nathaniel pour savoir s’il est invité et s’il va y aller mais il me répond qu’il doit encore aller à un gala de charité avec son oncle. Cette histoire me turlupine un peu, les galas de charité, c’est pour les gens qui sont plus qu’aisés… Ils sont si riches que ça son oncle et sa tante ?qu’est-ce qu’ils font dans la vie ? Et je ne sais toujours pas pourquoi il vit chez eux… Que sont devenus ses parents ? Perplexe, je me rendais compte que je ne connaissais pas grand-chose sur sa vie privée, sur son passé. Je me promis de la découvrir !

Mon père me donna sa permission pour la soirée, à condition que je ne boive pas trop, que j’appelle un taxi pour rentrer au lieu de demander au premier bellâtre venu, où qu’à défaut je les prévienne si je passais la nuit sur place. Ma mère et moi ferrions les boutiques le lendemain à la recherche d’une robe de soirée. Nous faisons les boutiques depuis bientôt 3 heures… Pas une seule robe à manches longues en vue et je ne veux pas que mes cicatrices soient visibles par tout le monde. Je commence à désespérer quand en passant devant une boutique, je vois une superbe robe longue vert émeraude. Elle me plait énormément mais encore une fois, elle est à bretelle. J’en pleurerais presque de déception.

Ma mère me prend par l’épaule puis me guide à l’intérieur.

- Essaies là quand même !

J’entre dans une cabine, essaie la robe, elle est parfaite ! Elle retombe bien, met ma taille en valeur et fait ressortir la couleur de mes yeux. Puis je jette un coup d’œil au miroir et je ne vois plus que les cicatrices… Je me serre dans mes bras pour dissimuler au mieux cette disgrâce aux yeux de l’élégante vendeuse qui nous avaient accompagnées. Elle me regarda de haut en bas, leva un sourcil puis me dit :

-Attendez moi là mademoiselle, je reviens tout de suite.

Je tourne vers ma mère un visage où les larmes commencent à perler.

-Je suis d’accord pour le rendez-vous chez l’esthéticien maman, j’en ai assez !

-C’est d’accord ma chérie.

Je vois bien dans ses yeux qu’elle partage ma peine. La vendeuse revint bientôt, un truc blanc et pelucheux entre les bras.

-Je pense que vous vous sentirez plus à l’aise avec ça, en plus, ça ira parfaitement avec la saison et votre tenue.

Elle me tend l’objet en question, c’est un boléro en fourrure blanche magnifique. Je l’enfile et apprécie la texture, les poils tout doux glissent sous mes doigts. Je me regarde dans la glace, aucune cicatrice n’est visible, même celle entre les épaules.

-Je ne sais pas comment vous remercier Madame.

-Vous n’avez pas à le faire Mademoiselle, c’est mon travail de conseiller nos clientes.

Je me tourne vers ma mère et l’interroge du regard, c’est que l’ensemble est hors de prix… Elle me dévisage, me regarde de haut en bas puis finie par acquiescer.

-Tu es magnifique là-dedans ma chérie, on prend le tout.

Une paire de chaussure blanche avec de petits talons et une pochette pour mettre mes affaires (portable, argent et mouchoir, rien de plus) clôturaient notre séance de shopping. J’étais certaine que mon père ferait une crise cardiaque en voyant la facture !

-Ne t’inquiètes pas chaton, tu as toujours été studieuse et un peu renfermée, tu ne nous demandais jamais rien, que ce soit pour un cinéma entre copain ou les dernières tenues à la mode, même toute petite tu ne demandais pas de bonbon ! Tu n’as qu’à te dire que tu as mis de côté des années d’argent de poche pour te la payer cette robe…

 

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Il est 21h30, mon père vient de me déposer. Je lève les yeux en sortant de la voiture et voit une maison gigantesque magnifique, à l’allure ancienne sur trois étage. Une musique assourdie sort par les fenêtres laissée ouvertes malgré le froid extérieur. Je me dirige vers la porte d’entrée et est accueilli par un homme en tenue de maitre d’hôtel ! (mon dieu ! les contes de fée existent et je suis cendrillon !) Celui me débarrasse de mon manteau puis d’indique la direction à suivre pour rejoindre le reste des invités. Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ai autant de monde ! Les trois quart des personnes que je croisais m’étaient inconnues ! Je cherchais des yeux quelqu’un de connu quand quelqu’un me sauta au cou.

-Alezia ! Tu es là toi aussi ! Je ne savais pas que Rosa t’avais invitée !

Je dévisageais la furie rousse qui m’avait sautée dessus. Iris portait une magnifique robe fourreau rouge vif et elle avait attaché ses longs cheveux en un chignon haut dont quelques boucles élégantes s’échappaient. Elle était tout simplement sublime ! Violette la suivait de près ainsi que Jade. Violette portait une robe très simple, d’un ton rose pastel, elle était très jolie quand à Jade, le voir porter un costume cravate était surprenant !

-Nathaniel ne t’accompagne pas ? me demanda Violette.

-Non, il avait autre chose de prévu… Il fallait venir accompagnée ?

-Non, t’inquiètes pas, moi aussi je suis venue seule… Mais j’espère bien repartir accompagnée !

Iris rigolait toute seule de sa blague, je me demandais si elle n’avait pas déjà un coup dans le nez. Déjà qu’elle est plutôt du genre « exubérante »…Alors que j’allais répliquer, elle partie au quart de tour vers une autre de ses connaissances.

-Excuse-nous…

Violette et Jade suivirent sa trace. Me revoilà de nouveau toute seule parmi tout ces inconnu.

-Excusez-moi Mlle ? Je peux peut peut-être vous aider ?

Je me retourne et tombe nez à nez avec  un homme brun, assez grand et plutôt beau garçon. Je ne l’ai jamais vue mais j’ai comme l’impression que je devais le connaitre…. Devant mon silence, celui-ci reprends la parole.

-Pardonnez-moi, je suis Leigh, le fiancé de Rosalya.

-Ravie de faire votre connaissance, je suis Alezia.

-Ah ! C’est vous ! Rosalya avait raison, vous seriez parfaite !

-Euh, parfaite pour quoi si ce n’est pas trop indiscret ?

-Je suis créateur de mode, je crée et confectionne moi-même des modèles de robes uniques et je suis à la recherche de mannequin pour un défilé l’année prochaine et…

-Leigh ! Tu es là !

Rosalya venait tout juste d’interrompre ce qui me semblait être un torrent de paroles…

-Tiens, bonsoir Alezia ! Tu vas bien !

Elle me fit la bise puis se retourna vers Leigh.

-Mon chéri, je t’interdis d’embêter Alezia avec ton travail ce soir, nous aurons d’autres occasions… Ce soir, c’est la fête ! Alezia, tu es splendide ! Je suis désolée, mais nous devons y aller, une partie de notre famille vient d’arriver et je dois organiser le début du concert…

Moi qui pensais m’amuser dans une sorte de boum… J’ai l’impression d’être perdue au milieu d’une boite de nuit…

-Je peux vous servir un verre ?

Un grand blond, genre « je suis beau gosse et je le sais » vient de s’appuyer nonchalamment à côté de moi.

-Je… euh… Non merci.

-Je m’appelle Dake, et toi c’est comment ma jolie ?

-Al…Alezia…

-Enchantée Al, si tu ne veux pas boire, tu veux peut-être danser ? Un petit tour au paradis dans les bras du merveilleux Dake ?

Il se relève et me tends les bras, visiblement persuadé que je vais me jeter dedans, ce type est d’une arrogance !

-Non merci, sans façon, je ne sais pas danser.

-Avec un cavalier comme moi, tu ne risque rien, je sais mener la danse.

Clin d’œil appuyé… Décidément, ce genre de personne m’insupporte.

-Je n’en ai vraiment pas envie… Merci.

-La demoiselle a dit non, mais si tu veux moi je suis disponible !

Un grand jeune homme aux cheveux bleus vient de s’interposer entre nous, il me tourne le dos mais il me semble reconnaitre Alexy. Son frère jumeau, Armin, est dans notre classe.

-NON, merci !

Et Dake le macho de s’en aller comme un crabe en longeant les murs… Je pousse un soupir de soulagement…

-Merci... Alexy c’est ça ?

-C’est bien moi ! On se connait ?

-Je suis dans la même classe qu’Armin, ce n’était pas difficile de deviner.

-J’espère que je n’ai pas fait fuir ton prince charmant ?

-Non, je t’assure, ce genre de personne ne me plait pas beaucoup….

-Moi je le trouve plutôt sexy ! D’ailleurs, je vais le titiller un peu, c’est marrant de le voir sursauter quand je le touche !

-Merci encore Alexy, mais fait attention, je ne suis pas sure qu’il réagisse très bien….

-T’inquiètes pas, j’ai l’habitude !

Et voilà le bel Alexy parti en chasse… Après toutes ces émotions, je vais me chercher un verre au bar dressé le long d’un mur. J’ai un peu mal aux pieds et je m’assoie en bas d’un escalier.

-MESDAMES, MESDEMOISELLES, MESSIEURS ! Nous vous invitons à vous rendre au sous sol pour le concert des CRAZY LIAR !

Je ne connais pas ce groupe mais j’aurais au moins l’impression d’avoir fait quelque chose de ma soirée en allant écouter ce concert…. Je descends les escaliers menant au sous sol, on ne voit pas grand-chose à part la scène tout au fond dissimulée par un rideau. Lorsque la plupart des personnes se trouvent au sous sol, les lumières changent, la salle est éclairée par des spots, la scène s’illumine puis le rideau s’ouvre pour laisser apparaitre le groupe.

La musique commence, une voie magnifique s’élève. Je plisse les yeux pour tenter de voir de qui il s’agit… Lysandre ! Je suis bluffée par la qualité de la prestation. Tout est parfait, la musique, les paroles, l’ambiance et l’énergie délivrée sur scène. Je finis par me rendre compte que Castiel aussi fait partit du groupe, guitare à la main. Je ne connais pas le bassiste, le batteur et le claviériste…. Probablement des amis à eux.

Légèrement enivrée par l’alcool du ponch que j’ai bu, et envoutée par le rythme de leur musique, je finie par me joindre aux autres pour danser. Finalement, la soirée n’est pas si mal…Lorsque le concert se termine, je me dirige vers le jardin pour prendre un peu l’air. Ma tête tourne et j’ai besoin de m’aérer un peu le cerveau pour me sentir mieux. Je finis par trouver un banc sous un arbre majestueux où je peux m’assoir sans salir ma robe. Je m’installe confortablement, ferme les yeux et inspire un grand bol d’air glacé.

-Je peux ?

Je sursaute, Lysandre est apparu comme par magie à côté de moi, je ne l’ai pas entendue venir… J’ai peut-être un peu trop bu… Depuis combien de temps je suis là à rêvasser ?

-Bien sur.

Il prend place à côté de moi.

-Alors ? Tu en pense quoi ?

-Pardon ?

-Notre musique ? Qu’est-ce que tu en pense ?

-Excuse-moi Lysandre, je n’ai pas toute ma tête ce soir. J’ai trouvé ça fabuleux, le rythme, les paroles, votre énergie sur scène… Pourtant, ce n’est pas trop mon style, je suis plutôt du genre classique… ça fait longtemps que vous jouez ?

-Ca vas faire bientôt 3 ans que nous avons montés ce groupe Castiel et moi.

-Tu as une voie magnifique Lysandre….

-Merci.

Il s’assoit plus confortablement et s’étire…. La scène a l’air de l’avoir épuisé.

-Qu’est-ce qui s’est passé entre Castiel et toi ?

-Qu’est-ce que tu veux dire ?

Il a l’air un peu gêné.

-J’ai entendu pas mal de rumeurs, de harcèlement entre autre, et ce n’est pas son genre….Vraiment pas.

-Donc j’ai tout inventé c’est ça !

Je sentais la colère m’envahir tout d’un coup.

-Non ! Ne me fais pas dire ce que je n’ai pas dit Alezia, c’est juste que je le connais depuis longtemps, et c’est la première fois qu’il refuse de me parler de quelque chose. Ça m’intrigue et ça m’inquiètes aussi…

Je lui racontais tout du début à la fin, l’alcool aidant, je n’avais aucune envie de lui épargner les détails sordides.

-Je suis désolé Al, je ne pensais pas qu’il irait aussi loin…. Ça vas te sembler idiot ce que je vais te dire, mais il a eu le coup de foudre pour toi. Vraiment...

-Pfff ! Bah il a eu une drôle de façon de le montrer…

-Croit moi ou pas, mais Castiel ne sait pas y faire avec les filles comme toi. D’ordinaire, elles se jettent à ses pieds et il n’a plus qu’à choisir. Tu sais, il s’attendait probablement à ce que tu l’envoie paitre quand il t’a demandé de lui faire ses devoirs, c’était surement juste une façon d’entamer la discussion. Et quand tu as obéie, il ne savait probablement pas comment arrêter tout ça sans avoir l’air ridicule. Il tient beaucoup à sa réputation.

-On dirait presque que tu cherche à t’excuser pour lui…

J’étais un peu dépitée… Il aurait juste suffit de lui dire non alors ?

-C’est un peu le cas, il n’est pas aussi méchant qu’il en a l’air…. Et c’est mon ami.

-Il m’a vraiment fait peur tu sais Lysandre...

-Je m’en doute, il peut être effrayant quand il ne contrôle pas ses émotions.

-Je ne peux pas lui pardonner si facilement….

-Je sais… Je dois quand même te remercier.

-Pourquoi ?

-Il joue beaucoup mieux depuis qu’il t’a rencontré…

-Je n’aurais jamais cru que vous puissiez être aussi proches…

-Parce qu’on est trop différents ?

-En partie….

-Nous nous complétons lui et moi, notre groupe ne serait pas aussi bon l’un sans l’autre.

Je commençais à frissonner, le froid avait eu raison de la chaleur provoquée par l’alcool.

-Tu es gelée. Je te raccompagne à l’intérieur.

Il enlève son manteau et me le glisse sur les épaules. Sa chaleur encore présente m’enveloppe et je me sens bien.

-Tiens ! Du gui !

Lysandre a la tête levée vers les branches de l’arbre. Je lève les yeux à mon tour. Effectivement, une boule de gui enveloppe l’une des branches les plus hautes de l’arbre, juste au dessus de nos têtes, je n’y avais pas fait attention.

-Et alors ?

-Alors bonne année !

Un baiser fugace recouvre mes lèvres. Lysandre m’enveloppe  ensuite les épaules de son bras droit et me dirige encore interdite vers l’intérieur de la maison. Une fois à l’intérieur, je me rendis compte qu’il n’y avait presque plus personne.

-Mais, Il est quelle heure ?

-Bientôt 4h du matin pourquoi ?

-Mince ! Je dois envoyer un message à mes parents ! Je n’ai pas vue l’heure passer !

J’envoyais un SMS vite fait, pour leur dire que je dormirais sur place et que je m’excusais de ne pas les avoir avertis plus tôt. Je ne voulais pas les inquiéter plus…

-Tu pense que je pourrais dormir ici cette nuit ? Je ne voudrais pas déranger mes parents et j’ai peur de ne pas avoir de taxi à cette là…

Lysandre était resté à mes côtés.

-Je ne pense pas que ça pose problème. En général, pas mal de monde reste dormir sur place, c’est souvent plus simple… Partons à la recherche de Rosa et Leigh, ils nous diront où tu pourras dormir…

Nous avons cherchés un bon moment mais tout les deux restaient introuvables, ils étaient probablement partis se coucher… Les fauteuils et canapés des différentes pièces étaient déjà occupés…

-Ecoute, si tu veux, tu peux venir dormir dans ma chambre.

-Je…quoi ? On n’est pas chez Rosalya ?

-Non, c’est chez Leigh et moi, Rosalya n’aurais jamais eu la place d’organiser ça chez elle…

-Mais je…

-Ne t’inquiètes pas Al, je ne t’agresserais pas sauvagement alors que tu dors… Je dormirais dans mon fauteuil et je te laisserais mon lit.

-….. Alors c’est d’accord…. Je n’ai pas trop le choix de toute façon.

Il me prit alors la main et me conduisit vers le dernier étage. La maison était vraiment très grande et magnifique malgré un léger côté austère, genre manoir hanté. Il s’arrêta devant une porte, sortie une clef de sa poche et entra dans la pièce. Je le suivais avec une légère hésitation.

-ça t’ennuie si je referme derrière nous ? Je n’ai pas envie qu’une personne complètement ivre vienne vomir sur mon tapis…

-Non, bien sur, c’est ta chambre après tout…

Je commençais à regarder autour de moi. Dans un coin, un bureau en chêne sculpté et à l’air ancien était couvert de plumes, d’encres et de partitions. Une méridienne galbée et sculptée, en acajou et tissus richement ouvragée reposait au pied du lit de style italien, à tête et pied de lit sculptés façon renaissance. Un autre bureau, à gradin celui-là, et de style Louis-Philippe, était recouvert de ses affaires de cours. Une bibliothèque en noyer était remplie de livres d’histoire et de livres de partitions anciennes.

Un Harmonium aux touches d’ébènes et d’ivoire prenait la place centrale dans la pièce. Une Harpe d'époque directoire, à colonne en bois doré à cannelures  se terminant par des feuilles d'acanthe et à la crosse sculptée de rinceaux feuillagés, palmettes, têtes de béliers et guirlandes de fleurs était placée à côté. J’avais l’impression d’avoir fait un voyage dans le temps. Tout était en parfait état de conservation et admirablement entretenu. Je laissais glisser mes doigts sur les gravures du pied de lit.

-C’est magnifique…. Où a tu trouvé tout ça ? Ces meubles coûtent une véritable fortune ! En particulier ce lit sculpté, le style renaissance italienne est très recherché !

Il me regarda d’un air surpris.

-Comment peux-tu savoir de quelle époque il est ?

-Ma mère avait une brocante à l’ancienne avant que l’on ne déménage ici. C’était son travail de trouver ce genre de perles rare et de les revendre à des connaisseurs. J’ai passée beaucoup de temps en sa compagnie ces deux dernières années et j’ai appris à apprécier et reconnaitre de telles antiquités.

-Tu es vraiment pleine de surprises Alezia.

Ses yeux vairons reflétaient la lumière de la lune et me mettaient mal à l’aise.

-Je … Pour tout à l’heure… Sous l’arbre…Pourquoi m’a tu embrassée ?

Je prononçais les derniers mots très rapidement, avant que je n’ose plus. Il haussa les épaules  puis sourit franchement :

-Tu ne peux pas en vouloir à un homme de vouloir embrasser une jolie femme !

Je devenais rouge comme une tomate.

-Ne m’en veux pas Al, tu étais extrêmement belle, et l’occasion était trop bonne. Mais n’en parlons plus, ce sera un joli souvenir. Maintenant, au lit !

Il prit l’un des oreillers et l’édredon qui recouvrait le lit puis s’allongea tant bien que mal sur la méridienne. Je jetais un œil au lit gigantesque, puis à Lysandre.

-C’est trop bête Lysandre, tu ne vas pas dormir la dessus, tu te réveillerais avec un torticolis ou un lumbago. Partageons le lit.

-Tu es sure ?

-Oui, mais ne prends pas ça pour une bonne occasion, sinon je t’assure que tu finiras sur le planché !

J’étais un peu gênée lorsque je m’allongeais à côté de lui. Chacun se cala bien de son côté avant que nous remontions les draps. On s’endormait très vite et tout habillé. La soirée nous avait épuisés l’un comme l’autre.

 

 

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