[Nathaniel] Premier amour...

Chapitre 13

2468 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 10:08

Le lendemain matin, je me levais bien déterminée à reprendre mon destin en main. Enfin surtout à reconquérir Nathaniel, le destin pouvait bien attendre encore un peu ! Je me maquillais, m’habillais du mieux possible, enfilais mes talons haut puisque j’arrivais enfin à marcher avec ces maudits trucs et pour finir, jetais un œil dans la glace. Première étape : ne pas avoir l’air d’un sac à patate. Check ! Deuxième étape : essayer de tomber « à l’improviste sur lui ».  Échec total il n’est pas passé par le croisement à son heure habituelle. Il a dût changer d’itinéraire le bougre. Troisième étape : Le coincer à un moment ou à un autre dans le lycée.

RRrrraaahhh ! Mais où il est ! Je ne l’ai trouvé nulle part, même pas à la salle des délégués ! Et la cloche qui sonne en plus ! Je cours dans les couloirs pour rejoindre ma salle de classe. J’arrive 5 min à la bourre complètement essoufflée !

-Bien, je vois que Mlle Charming a décidée de nous faire l’honneur de sa présence.

-Excusez-moi Monsieur.

-Ne perdez pas de temps, allez à votre place.

-Oui Monsieur.

Le prof fait l’appel, Nathaniel est absent, c’est bien ma veine, il ne l’est jamais d’habitude. Lysandre et Castiel aussi ne sont pas là. Castiel, à la rigueur, je peux comprendre, on a l’habitude, mais Lysandre… Je jette un coup d’œil interloqué à Rosalya mais elle me répond d’un haussement d’épaule. Au cours suivant, je m’assoie à côté d’elle pour savoir ce qu’il se passe mais elle non plus n’en sait pas plus. Nous nous rongions les ongles de stress quand quelqu’un frappa à la porte et entra.

-Lysandre !

Rosalya et moi avons criée en même temps. Il était blessé, une coupure sur la joue retenue par un strip, un cocard à l’œil gauche, le poignet droit bandé et en écharpe. Il était également légèrement débraillé, Lysandre, notre Lysandre, n’avait pas tout les boutons de sa chemise attachés et un peu de sang sur le col… Mais qu’est-ce qui c’est passé ! Il tend un billet d’absence au prof qui hoche la tête et lui demande de s’assoir. Rosalya et moi ne le quittons pas des yeux, il me fait un clin d’œil, aussitôt suivi d’une grimace, puis s’assoie à sa place comme si de rien n’était. La cloche a à peine eût le temps de sonner la pause de midi que Rosalya et moi déboulions comme deux furies à son bureau.

-Qu’est-ce qui c’est passée ? (ça c’est moi)

-Où t’étais passée ? (et ça Rosa)

Suivie de très près par Iris et Violette elles aussi inquiètent de son état.

-Je suis tombé dans escaliers, mais merci de vous inquiéter pour moi Mesdemoiselles !

Grand sourire charmeur….

- Pourriez-vous nous laisser seul Al et moi ?

Disait-il en rangeant ses affaires avec calme.

- Tu ne perds rien pour attendre, tôt ou tard, je te tirerais les vers du nez avec Leigh et tu vas passer un sale quart d’heure ! Venez les filles.

Rosalya entraina Violette et Iris dans son sillage de froufrous orageux.

-Alors ? Pourquoi es-tu blessé ? Qu’est-ce qui t’es arrivé ?

-Vous les femmes, vous êtes d’une impatience ! Mais je ne dirais rien ici, suis moi.

Je prenais son sac, voyant qu’il avait du mal à le mettre sur son épaule gauche, puis l’accompagnait jusqu’à un banc un peu reculé dans la cours du lycée. Je m’asseyais à côté de lui, prenant mon mal en patience. Je savais que plus je lui poserais de questions, et plus il ferait trainer les réponses.

-J’ai été voir Nathaniel à l’aube ce matin. J’ai attendu qu’il sorte de chez lui. Et quand il m’a demandé ce que je lui voulais, je n’ai pas pût m’empêcher de lui coller mon poings dans la figure.

Il avait dit ça d’un ton monocorde, comme si c’était tout à fait banal ou normal.

-TU AS QUOI !

-Devant sa tronche ébahie, je lui ai dit que tu m’avais plaquée parce que tu l’aimais encore.

Je le dévisageais les yeux ronds. Ce type est complètement barré.

-Je lui ai tendu la main pour l’aider à se relever et il m’a frappé à son tour, c’était de bonne guerre.

Il me montre alors son cocard.

-Il frappe fort le bougre. Il m’a dit que c’était pour avoir oser t’embrasser le soir du nouvel an.

J’étais bouche bée, je ne savais pas quoi lui dire.

-Puis on s’est battu tout les deux. On en avait besoin. Une fois tout les deux presque KO et au sol, on s’est expliqués. Je lui ai dit que c’était ma faute le coup du baiser sous le gui, et qu’à ce moment là, ce n’était rien de plus que ça. Un baiser un soir de nouvel an sous une branche de gui. Je crois qu’il s’en veut plus qu’il ne t’en veut Al.

Je le prenais dans mes bras et le serrais fort en pleurant des remerciements. Il me frotta le dos.

-Soit heureuse pour nous deux Alezia, ne le laisse plus jamais te filer entre les doigts pour des bêtises comme ça, sinon je te garderais pour moi éternellement.

Le reste de la journée, j’espérais voir Nathaniel arriver. Espoir déçu puisqu’il n’est pas venu en cours de la journée. J’interrogeais Lysandre qui m’assurait qu’il ne l’avait pas plus amoché qu’il ne l’était lui-même. Je repoussais donc notre affrontement au lendemain.

Le lendemain, toujours pas de Nathaniel, je me renseignais auprès de Peggy, elle me devait bien ça. Il était soi-disant absent pour une intoxication alimentaire. Ses parents avaient prévenus. Une intoxication alimentaire ? Mon œil oui ! Je décidais donc, puisque Monsieur était malade, de lui apporter moi-même les cours manqués et les devoirs à faire. Violette, Rosalya et Iris m’y encourageaient fortement, il fallait percer l’abcès et le seul moyen de le coincer, c’était chez lui.

Le jour suivant, histoire qu’il aille un peu mieux des fois qu’il serait vraiment malade, je prenais donc mon courage à deux mains, mes petites notes alibis et sonnais à la porte de chez lui.Une femme imposante, en tenue d’employée (tailleur jupe et chaussures noirs sur chemise blanche) ouvrit la porte. Je reconnaissais Michelle, la personne à qui j’avais confié mes chocolats de saint-valentin en pleurs. Un peu gênée, je lui demandais à voir Nathaniel.

-Monsieur Nathaniel se repose, il ne se sent pas bien.

-J’ai appris qu’il était malade. Je voudrais juste lui donner ses devoirs et les cours qu’il manque.

- Donnez-les-moi, je lui dirais que vous êtes passée.

Ah non ! Ça va pas se passer comme ça !

-Je tiens vraiment à le voir, pouvez vous me conduire à lui s’il vous plait. Nous devons parler tout les deux.

Yeux de chat potté max ! Allure kawai max ! Elle jette un œil en arrière, me regarde de nouveau, puis hoche la tête avec un sourire de connivence.

-D’accord, mais n’allez pas nous l’épuiser Mademoiselle, il n’est vraiment pas bien…

Yes !

-Juste quelques minutes. Promis !

Elle me conduit dans les couloirs jusqu’à la porte de sa chambre. S’arrête avant d’ouvrir et pose une main sur mon épaule :

-La prochaine fois Mademoiselle, évitez les sucreries, ça le rends tout le temps terriblement malade.

Et la Michelle de partir en gloussant… Hein ??? J’ouvre la porte et entre silencieusement dans la pièce plongée dans la pénombre.

-Michelle, c’est vous ?

J’inspirais un grand coup et m’avançait vers le lit d’où étais venue la question. Je m’asseyais à ses côtés et posais une main sur son front.

-Non, ce n’est pas Michelle.

Il ouvre des yeux légèrement fiévreux et me dévisage, l’air un peu gênée.

-Alezia ? Qu’est-ce que tu fais ici.

-Tu as pris soin de moi quand j’étais malade, je te rends la pareille.

Lui aussi, son visage était pas beau à voir. Un cocard, le sourcil fendu, quelques estafilades.

-Les garçons, vous êtes vraiment des idiots.

J’embrassais le sourcil, puis l’œil à moitié fermé, effleurait les estafilades de mes lèvres puis l’embrassait. Il ne me rejetait pas, c’était un bon début.

-J’ai vraiment été stupide hein.

-Un peu, mais c’était aussi de ma faute…. J’aurais dût tout te dire, c’est juste que je n’y avais pas accordée beaucoup d’importance. Pourquoi tu t’es enfui après m’avoir embrassé l’autre fois, tu n’étais pas encore au courant pour Lysandre.

Je caressais son visage d’une main, jouant avec ses cheveux, les glissants derrière ses oreilles. Il tourna la tête du côté du mur, mais je savais qu’il pleurait. Je lui prenais la main. J’avais tout mon temps.

-J’avais peur… Peur d’être comme mon père…

Il prit une grande inspiration. Je restais silencieuse, le laissant chercher ses mots.

-Personne ne t’a dit… Tu n’as pas demandée aux autres pourquoi Ambre et moi habitons chez mon oncle ?

-Non, tu m’as dit que c’était ton secret, c’était à toi de me le dire.

-Mon père est en prison Al, il était violent. Un soir où il avait trop bu, il a battu tellement fort ma mère qu’elle ne s’est jamais relevée…. Mon oncle nous a recueillis après ça….

-Je ne comprends pas le rapport avec moi Nath…

-Tu ne comprends pas ?

Il tourna vers moi un visage baigné de larmes amères, son visage déformé par le dégout de soi. Il se relève et serre ses mains sur mes bras.

-Ce que je ressens pour toi est d’une telle violence ! Et si moi aussi je te frappais ! Si je te frappais au point de voir ton sang couler sur le carrelage de la cuisine alors que nos enfants me regardent d’un air bête ! Je ne pourrais jamais le supporter ! Tu comprends ça ! Lysandre était un bon prétexte pour te fuir, comme ça, je peux être sur que je ne te ferais jamais de mal.

-Nath, ça n’arrivera pas.

-Et pourquoi ça n’arriverais pas ! Comment tu peux le savoir !

-Parce que tu n’es pas ton père Nath, et tu ne le seras jamais. Parce que je t’aime.

Il desserra son étreinte pour me serrer sur son cœur. Je le laissais décharger toute sa colère, toute sa frustration en pleurant sur mon épaule. Je le serrais moi aussi contre mon cœur, nichant mon nez au creux de son cou et m’enivrant de son odeur qui m’avait tellement manquée.

-Je t’aime Alezia ! Je t’aime plus que tout ! Ne me quitte plus jamais !

-Toi ne me quittes pas !

Je m’écartais de lui, l’embrassais, puis l’aidais à s’installer confortablement dans ses oreillers. Il était brulant de fièvre, il s’endormit aussitôt. Je cherchais une cuvette d’eau et un gant pour éponger et rafraichir son visage en sueur quand je tombais sur la boite des chocolats que je lui avais préparés. Elle était complètement vide. Quel Idiot. Je souriais en partant à la recherche de Michelle et d’un gant.

 

 

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