[Nathaniel] Premier amour...

Chapitre 12

4633 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 04:07

Lorsque je recevais le contrat, je le signais sans même le lire avant d’en renvoyer le double. Je savais juste que mes samedi matins seraient monopolisés par Leigh et son travail. Je décidais de m’inscrire au club de danse en plus du club d’arc. J’avais besoin d’être occupée pour ne plus penser et je voulais faire ressentir à mon corps la même douleur que mon cœur. J’évitais de le regarder, de le croiser et encore plus de le toucher, moi aussi je me mettais à le fuir comme la peste. Son contact quel qu’il soit m’était trop douloureux. Les filles ne me lâchaient pas d’une semelle, en particulier Violette, ombre silencieuse et réconfortante.

Deux semaines passèrent, un mois ? Je ne comptais plus les jours, ça ne m’intéressait pas.

Aujourd’hui, c’est samedi, comme tout les samedis, je me rends à l’atelier. Leigh m’accueille, me donne une tenue que j’enfile. Aujourd’hui, Zach est là pour la séance photo. Nous devons préparer des affiches pour des publicités en ville. Le décor est planté, Rosalya m’aide à serrer le corset et à ajuster les jupons pour que la robe retombe bien. Puis elle me maquille me donnant le teint de porcelaine de la poupée humaine que je dois incarner. Des rideaux de brocard rouge sang, une fausse fenêtre aux volets fermés, une méridienne en acajou au tissu bordeaux. Un tapis finement ouvragé. Je sors de la cabine d’essayage. Rosalya ne dit pas un mot. J’avance, pas à pas, concentrée pour ne pas froisser la robe ou me prendre les pieds dans quelque chose, la tête haute et le corps droit maintenus par le corset.

J’avance en silence et dans le silence. Mais peu m’importe, mes mains portent de longs gants blanc et relèvent légèrement ma robe. Je dépasse Lysandre, qui est souvent présent pour les essayages, puis Leigh sans un échange de regard. Ce silence me plait, il s’accorde à mon humeur, à mon personnage. Je suis la poupée.

Je prends place sur la méridienne, éblouie par le projecteur qui éclaire la scène.

Zach vient prêt de moi, je le laisse replacer ma robe, placer mes bras, mes mains, mes doigts tels qu’il imagine sa photo. Je suis la poupée.

Un premier cliché et le flash aveuglant. Je ne dois pas cligner des yeux, je suis la poupée….

Les flashes suivants m’indiffèrent.

Je suis une poupée, je suis vide comme une poupée, si je pouvais être vide comme une poupée…

-MAQUILLEUSE !

Je sursaute, Lysandre est apparu à côté de moi. Leigh et une autre personne que j’identifie comme le chargé de communication de Leigh sont en train de se disputer. Zach range son matériel, il a l’air bizarre. Rosalya est partie je ne sais où. Une main se pose délicatement sur ma joue. Je tourne la tête et regarde Lysandre.

-Alezia, tu pleures.

Je lève la main, effleure ma joue, la retire pour voir le bout des gants humide et taché de maquillage. Je regarde Lysandre sans comprendre, je ne m’étais même pas rendu compte que je pleurais. Il prend mon visage de ses mains pour le rapprocher du sien, m’embrasse enfin.

-Oublie-le jolie poupée, il ne mérite pas tes larmes.

Il m’embrasse de nouveau. Je le laisse faire. Je veux oublier toute cette douleur. La séance photo c’est terminée beaucoup plus tôt que prévue par ma faute. Nous devions essayer plusieurs tenues et faire plusieurs clichés pour pouvoir avoir la photo qui ferait sensation. Leigh avait envoyé bouler sa chargée de communication qui avait critiquée mon manque de professionnalisme et appelé Rosalya comme une bonniche en hurlant « maquilleuse ». Je m’excusais auprès de Leigh, qui me frotte le haut du crane en me disant qu’il ne m’en voulait pas du tout et qu’il me trouvait au contraire très professionnelle étant donné les circonstances.

Je me changeais, rangeais mes affaires dans mon sac à dos et allait le mettre sur mon épaule quand Lysandre surgit à côté de moi.

-Laisse. Je te raccompagnerai.

Je le laissais porter mon sac et me prendre la main pour marcher sur le chemin du retour. Je le laissais me guider, essayant de puiser du réconfort dans cette main tendue devant moi. Je ne me rendis même pas compte qu’il me conduisait chez lui. Je le suivais jusque dans sa chambre. Le regardais balancer mes affaires dans un coin puis il m’emmena dans une autre pièce. La salle de musique. Il s’installa derrière un piano.

-Moi, quand je ne vais pas bien, une seule chose peut me soulager : la musique.

Il commença à effleurer quelques touches.

-Qu’est-ce qui te fais sentir mieux Al ? Veux-tu que je joue pour toi ?

Je m’asseyais par terre et retirais mes chaussures et chaussettes.

-La danse, je me sens mieux quand je danse. J’oublie tout…

-Très bien. Danse alors.

Et il commença à jouer. Tout doucement d’abord, des notes fugaces comme des appels d’oiseaux, il instaurait le rythme, je me laissais emportée par le métronome d’abord, puis par la musique. Il accéléra ensuite, de plus en plus vite, jusqu’à un rythme violent, enragé. Enfin, alors que j’étais à bout de souffle, il s’arrêta net. Je terminais en même temps sur une réception à genou, les bras tendus en arrière. J’étais bien.

Je me relevais et attachais mes cheveux en queue de cheval. J’étais en sueur. Lysandre m’avait rejoint. Il repousse une mèche humide de mon front trempé et me dit d’un air malicieux :

-Tout ça pour pouvoir utiliser ma salle de bain…

Je lui souriais.

-Enfin ! Tu es tellement plus belle quand tu souris Al. N’oublie plus jamais comment faire.

Lysandre et moi ne nous voyions pas beaucoup. Il a ses activités avec son groupe et moi j’ai les miennes. Près de lui, je me sentais apaisée. Il mangeait parfois avec nous le midi, prenait parfois le temps de me raccompagner, et jouait toujours pour moi le samedi après midi. Son côté attentionné me touchait beaucoup. Je me rendais de plus en plus compte qu’il était très taquin. Il aimait faire planer le mystère , faire sursauter les gens et chercher la petite bête. Au lycée, il essayait de garder son aura de mystère et je le laissais faire. J’étais heureuse qu’il laisse tomber tout ça lorsque nous étions ensemble. Je partageais parfois son enthousiasme débordant pour l’histoire ou la musique. Je le regardais jouer avec passion un morceau. Je réapprenais à sourire et à rire. Je soignais peu à peu mon cœur meurtri.

Aujourd’hui, c’est samedi, j’arrive au travail et poses mes affaires puis cherche Leigh dans les rayons. Une paire de main se pose sur mes yeux.

-Devine qui c’est ?

Je me retournais avec un sourire.

-Lysandre !

-Vous avez gagnée un baiser gente demoiselle !

-Tu ne sais pas où est ton frère ?

-Si, et tu ne le trouveras pas ici. Prends tes affaires, on le rejoint en centre ville !

Lysandre me traine par la main jusqu’à une place ou de nombreuses personnes sont réunies. J’aperçois la chevelure blanche de Rosalya et lui fait signe de la main. Leigh se trouve à ses côtés.

-Nous avons une surprise pour toi Al !

-Tiens grand frère, je te la confie.

Lysandre donne ma main à Leigh qui la prend pour me conduire à une estrade. Il grimpe dessus, se positionne face à un micro en me laissant à côté de lui comme une gourde. J’essaie de me tenir du mieux possible. Heureusement qu’à leur contact, j’ai appris à mieux m’habiller, sinon je me serais sentie vraiment c*n devant tout ce public. J’aperçois mes parents et mon frangin dans le premier rang. Mais qu’est-ce qu’ils font là ?

-Mesdames, Mesdemoiselles Messieurs. Si je vous ai conviés ce matin  ici, c’est que vous êtes tous comme moi passionnés de mode. Aujourd’hui, je vais vous dévoiler un avant-goût de ma nouvelle collection : MELANCOLIE !

Il se retourne et fait signe à quelqu’un d’enlever un drap blanc que je n’avais même pas remarqué. Je regarde le tissu glisser le long d’un panneau publicitaire, dévoilant une publicité que je n’avais pas encore vue. C’était moi. Assise bien droite, les mains délicatement posées sur mes genoux serrés, je fixais du regard l’appareil, une larme unique glissait sur ma joue, laissant une trace lumineuse sur le maquillage. Toute la photo était empreinte de mélancolie. Du choix de la robe, en passant par les couleurs ou la pose du mannequin, tout !

La poupée elle-même (c'est-à-dire moi), pourtant tellement figée, exhalait une mélancolie qui vous pinçait le cœur. On ne pouvait pas rester insensible devant cette image. Un claquement de main retentit dans le silence qui régnait après la découverte de la photo. Je tournais la tête pour voir Lysandre taper dans ses mains. Quelques instants plus tard, un tonnerre d’applaudissements éclata, me laissant pantoise. Des journalistes s’approchaient, Leigh répondait à leurs questions. Oui, cette jeune fille était la poupée de la photo, oui, elle serait présente lors du défilé de cet été à Paris, non, elle ne répondra à aucune question. Non, vous n’en saurez pas plus sur la collection…

J’étais éblouie par les flashes. Bientôt, l’excitation retomba, mes parents me rejoignaient près de la scène.

-Tu es superbe sur cette photo ma chérie, je suis fière de toi.

-Il faut avouer que ton patron sait y faire malgré son âge.

-Qui aurait cru qu’un laideron comme toi pourrait devenir ça !

Je filais un coup de poings sur l’épaule à mon frangin. Lysandre vint me chercher, ma mère lui tendait un sac.

-On vous la rendra sans défaut demain, on doit fêter ça quand même !

-Bien sur ! Mais pas de bêtises jeune homme.

-Promis Madame Charming !

(HHeeinnn ?!) Alors ils savaient tous et personne ne m’a rien dit ! Les enfoirés ! Lysandre m’entraina à travers la foule, me tirant par la main, et me conduisant chez lui.

-a pied c’est plus facile, on sera surement les premiers arrivés.

-Quand est-ce que vous avez manigancé tout ça ?

-Tu es pas mal occupée, ce n’est pas difficile d’appeler ta mère quand tu es à la danse ou au club d’arc.

-Et il va se passer quoi au juste maintenant ?

-On va faire la fête avec une bande d’idiots arrogants, et quand ils seront partis on fera encore la fête avec des idiots tout court, me répondit-il en me faisant un clin d’œil. Rosa nous attendra à la maison, elle t’aidera à t’habiller et à te maquiller, tu es la star de cette collection. Désolée ma princesse, mais aujourd’hui, tu vas devoir faire pas mal d’heures supplémentaires !

Effectivement, c’était rien de le dire ! Rosalya m’aida à enfiler une tenue de ville de style victorienne dans les tons verts émeraude avec le petit chapeau assortis. A défaut d’être confortable, celle-ci avait au moins le mérite d’être plus pratique pour se déplacer que les autres meringues. Même si j’avais appris à me déplacer avec… Les invités étaient une grande partie des stylistes, mannequin professionnels trois fois plus grande et belles que moi, des couturiers, des agents… Bref, j’étais un joli pot de fleur qui passait de main en main et qui faisait d jolies remarques bien spirituelles et tout à fait charmantes. Je jouais mon rôle à la perfection, une coupe de champagne toujours à la Main que je sirotais tttrrrèèèss lentement quand je me suis rendue compte que tout le monde me proposais un verre dès que le mien était vide.

La tête me tournais quand même et quand il ne resta enfin plus que l’équipe de Leigh Création et quelques amis, je m’asseyais dans un fauteuil et soufflais bruyamment. Leigh s’approcha de moi accompagné de Rosalya.

-Tu as été parfaite Alezia, on dirait que tu as fait ça toute ta vie ! Je te remercie, avec tout les avis favorables qu’on a, on va faire un tabac à Paris.

-Paris ?

-Oui ! Paris ! Tu as oubliée ? C’était stipulé dans ton contrat. Tu seras libre de tout engagement après le défilé du mois de juillet qui aura lieu à la capitale de la mode !

- Est-ce que ce n’est pas génial Al ? On ira toute les deux à Paris ! Imagine les séances de shopping qu’on pourra faire pendant nos heures de pause !

-Super. J’en trépigne d’impatience ! (Oh, mon dieu !)

Le son de la musique commença à s’élever.

-Oh ! Leigh ! Allons danser !

Rosalya entraina Leigh vers le groupe en train de danser. J’enlevais tant bien que mal mes chaussures, vidais ma coupe de champagne et rejoignais les danseurs. La fête était bientôt finie. Les gens rentraient peu à peu chez eux ou allaient se coucher en se congratulant respectivement. Je cherchais Rosalya et Leigh mais n’arrivais pas à les trouver alors je parti à la recherche de Lysandre. Je montais les escaliers en titubant, la fatigue et l’alcool obscurcissaient mes pensées.

Je finissais par arriver devant sa chambre, après un temps qui me paru incroyablement long. J’ouvrais la porte et pénétrais dans l’obscurité de la pièce. Je gloussais en voyant les rideaux fermés. Il n’a pas envie d’être réveillé à 9h30 cette fois ! Je refermais la porte derrière moi puis allais dans la salle de bain. Je me bâtais d’abord avec mon minuscule chapeau et ma crinière retenus par une multitude de pinces. Je dégrafais ensuite tout les boutons que je pouvais, retirais tant bien que mal les jupons sous la chemise longue et pour finir, j’abandonnais toute idée de retirer mon corset toute seule, c’était mission impossible !

Je ronchonne en retournant dans la chambre, blasée à l’idée de devoir essayer de dormir avec cet outil de torture. Heureusement qu’on en porte plus à notre époque ! J’ouvre la porte de la salle de bain et retourne à tâtons dans la chambre. J’approche du lit et tombe nez à nez avec Lysandre, vraiment nez à nez. Je retiens mon souffle.

-Qu’est-ce que tu fais ici Al ?

Il chuchote, probablement pour ne pas réveiller quelqu’un.

-J’ai pas trouvé Rosalya, je savais pas où aller, et… et puis je me suis souvenue de la dernière fois et je suis venue.

-Je crois que tu as un peu trop bu, Rosalya t’a fait préparée une chambre normalement.

-Elle..elle m’en a pas parlée…

-La peste !

-…et…et j’arrive pas à enlever le corset… Il est trop serré le nœud du dos… et…et …y’aaa trrrooop de choses à déboutonner… et …et je suis fatiguée !

Maintenant que je me suis habituée à la pénombre, je commence à le distinguer. Il passe une main sur son visage d’un air blasé.

-D’accord, d’accord, retourne-toi, je vais t’aider.

Je le laisse se relever puis lui tourne le dos. Je l’entends pester un instant contre le nœud et je peux enfin respirer, le corset vient de tomber au sol en entrainant le reste de la robe. Il ne me reste plus sur le corps que la longue chemise qui protège la peau des frottements. Comme chemise de nuit ça fera l’affaire. J’allais me retourner pour le remercier lorsque je le sens passer ses bras autour de ma taille, sa tête vient se nicher au creux de mon cou, il prend une profonde inspiration.

-Tu sens si bon Alezia.

Je glousse, ça m’étonnerais vue comment j’ai eu chaud dans ces fringues.

-Tu me chatouille Lysandre.

Son souffle sur ma peau me fait rigoler. Il me retourne d’un seul coup face à lui, j’ai l’impression que le monde vient de chavirer, je perds tout mes repères. Je m’agrippe à ses épaules nues. Ses lèvres s’écrasent sur les miennes, sa langue cherchant querelle, ses mains glissent sur le tissu de ma chemise pour m’emprisonner contre son corps. Jamais encore Lysandre ne m’avait embrassée comme ça. Lorsqu’il s’écarta, je gloussais encore puis baillais à m’en décrocher la mâchoire. Mes yeux se fermaient tout seul, il m’allongea sur le lit et ce fût le néant.

Le lendemain, je me réveillais très tard, la bouche pâteuse, et avec une fanfare à l’intérieur du crane. Je cherchais à me rappeler les évènements de la veille puis me demandais où était Lysandre puisque j’étais visiblement dans sa chambre et dans son lit. Je sortais du lit avec moult précautions, essayant de ne pas trop secouer mon orchestre qui se vengeait de chaque mouvement brusque par un roulement de tambour. J’allais péniblement dans la salle de bain où je trouvais mon sac avec mes affaires de rechange, prenait une bonne douche glacé pour évacuer au moins les cymbales et m’habillais d’un jean et t-shirt à manche longues tellement confortable.

Je descendais ensuite à la cuisine, priant pour croiser quelqu’un qui dealerait de l’aspirine. On peut toujours rêver. Je me retrouvais face au majordome qui me proposa du café ou du chocolat. Je lui demandais un bol d’ibuprofène. Il se contenta de me donner un verre de jus de fruit accompagné d’un comprimé. Hourra !Mon amie l’épouvantail me rejoignit 10 min plus tard.

-…lut….

-…bjour…

-t’aurais pas vue Lysandre par hasard ?

-Nop. Pourquoi tu le cherche ?

Gueule de bois et épuisette…

-Comme ça…Il n’était plus là quand je me suis réveillée.

-Oh Oh ! Vous avez passez la nuit ensemble ! Raconte !

-Bah y’a rien à raconter, je ne me rappelle de rien à part d’avoir monté les escaliers….

-Pas l’habitude du champagne hein ?

-Pas vraiment non… Roooh ! Si cette fanfare dans ma tête pouvait arrêter de jouer…

-Mange quelque chose, ça t’aidera à faire passer. Vu l’heure, Lysandre devrait être en répét avec les gars chez Castiel. Mais il m’a dit qu’il voulait te raccompagner lui-même. Il devrait être de retour vers 15/16 h.

-Je crois que je vais retourner me coucher… J’arriverais à rien avec mon mal de crane de toute façon.

-Proposition validé ! Les dimanches au lit, y’a rien de mieux ! Moi aussi je crois que je vais retourner dans le mien !

Je finissais mon chocolat chaud et ma tartine de pain puis remontais les escaliers. Je me recouchais toute habillée, montant le drap au-dessus de ma tête. J’avais laissé les rideaux fermés pour que le soleil ne me crame pas les rétines. Les draps imprégnés du parfum de Lysandre sentaient si bon…. Il m’embrassait langoureusement et je répondais à son baiser, mes doigts glissant dans ses cheveux si doux. Ses mains s’égaraient sur mes vêtements, dégrafant ma chemise et glissant doucement sur ma peau. Je gémissais…Nathaniel….J’ouvrais d’un seul coup les yeux en me redressant,  ça ne pouvait pas être réel. Lysandre était penché sur moi, une main posée délicatement sur la peau de mon ventre à découvert. Je sursautais et me dégageais du lit.

-Lysandre ! Qu’est-ce que tu fais ?

-Je joue…

Réponse lascive…Argh, il est craquant mais je ne suis pas prête à ça.

-Je….Je…

Je ne savais pas quoi dire, que quelqu’un me vienne en aide, n’importe qui !

-Tu ne te rappelle pas n’est-ce pas ? De ce qu’il s’est passé hier ?

Il n’avait pas l’air bien, de grosses cernes creusaient ses yeux.

-Je… Non, tout est flou… J’avais trop bu...

Il se lève et se rapproche de moi.

- Laisse-moi te rappeler la mémoire.

Il attrape ma taille par derrière, glisse sa tête dans mon cou, respire mon parfum, puis me retourne pour m’embrasser. Il me pousse enfin délicatement jusqu’au lit ou je m’allonge, enjambe mon corps, m’embrasse puis s’éloigne de moi. Je commence à me rappeler maintenant… Je m’assoie sur le bord du lit et le regarde s’assoir sur la chaise près de sa table de travail.

-Tu l’aimes toujours n’est-ce pas ?

Pourquoi avait-il l’air tellement triste ?

-Je…Je ne sais pas.

Bon sang, mais qu’est-ce que j’ai fait cette nuit ?

-Tu as prononcé son nom…  Alors que je t’embrassais, tu as prononcé son nom et tu t’es mise à pleurer.

Et merde.

-Lysandre, je… Je suis désolée.

-C’est pas grave Alezia. Je le savais déjà. C’est juste que je… J’espérais vraiment de tout mon cœur pouvoir prendre sa place dans le tien.

Des larmes commençaient à couler sur ses joues. Je m’approchais de lui et le prenais dans mes bras.

-J’ai essayé Lysandre, j’ai vraiment essayée.

-Je sais.

Il releva la tête et me fis un pauvre sourire.

-On reste quand même amis ? Je ne pourrais plus me passer de toi.

-Oui, on reste ami, toi aussi tu me manquerais.

-Est-ce que tu peux me laisser seul ? J’ai besoin d’un peu de temps…

-Je vais prendre le bus pour rentrer chez moi.

J’attrapais mes affaires, les glissais dans mon sac. Allais vers lui et l’embrassai une dernière fois avant de fermer la porte de la chambre. La tête appuyée sur le chambranle je me haïssais de lui avoir fait ça. Derrière la porte, Lysandre sanglotait. Je rejoignais Rosalya pour lui raconter ce qu’il venait de se passer, il aurait besoin du soutien de sa famille. Elle me serra dans ses bras en me disant que combien elle regrettait de nous avoir poussés à se rapprocher. Je rentrais chez moi à pieds finalement. J’avais besoin de me changer les idées.

 

 

 

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