[Nathaniel] Premier amour...

Chapitre 11

2919 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 01:33

Le lendemain, j’étais en train d’avaler un petit déjeuner monstrueux quand le téléphone sonna encore. Mon père décrocha et comme il ne me demandait pas, je poussais un soupir soulagée et replongeais le nez dans mon chocolat chaud avec délice. Lorsque je relevais la tête, mon père s’était assis en face de moi et me regardait bizarrement.

-Quoi ? J’ai du chocolat sur le nez ?

Je louchais pour voir si j’avais quelque chose de bizarre sur le visage.

-Tu m’expliques ?

(d’accccoooooorrddd…..)

-Euh quoi papa ?

Je jetais un regard perdu vers ma mère qui haussait les épaules. Nous voilà bien ! Même ma mère ne sait pas de quoi il parle !

-Je viens d’avoir un dénommé Monsieur Utherson au téléphone. Celui-ci a demandé un rendez-vous  pour nous trois dans l’après-midi pour un contrat de travail te concernant.

-Hein ?

-Tu dois bien savoir de quoi il parle à la fin !

-Bah euhhh, comment t’a dit qu’il s’appelait ?

-Utherson !

Je réfléchie à toute allure…. Utherson… Lysandre ! Non, ça doit être Leigh ! Mais quel malade ! Il aurait tout de même pût m’en parler avant ! Même si je dois avouer que ça ne me surprend pas vraiment de sa part de faire les choses ainsi.

-ça doit être Leigh, il m’a demandé de participer à un défilé pour sa collection de robe cet été. Je ne savais pas qu’il fallait avoir un contrat pour ça…. Il aurait pût m’en parler.

Je glissais un œil vers ma mère, implorant son aide, Papa déteste les surprises….

-Attendons de voir ce qu’il veut mon chéri. C’est vrai que si Alezia peut travailler un peu, ça l’aidera à financer ses études à la fac…

Bien jouée Man !

-D’où tu le connais d’abord, je ne l’ai jamais vue, c’est ton copain c’est ça ?

(Aie !)

-Non, pas du tout. Leigh est le fiancé de Rosalya, tu sais, la fille aux longs cheveux blancs qui est passée ici pour les révisions. Et il est aussi le frère de Lysandre. Le garçon habillé bizarrement et aux yeux vairons.

Je le vois qui fronce les sourcils

-Oui, je me rappelle d’eux… Tu sors avec le mec bizarre alors, c’est ça hein ?

-Non Papa, je ne sors pas avec lui non plus… Lysandre est mon ami, rien de plus.

Il commençait un peu à me gaver avec son interrogatoire. Je poussais un soupir.

-Mon petit ami s’appelle Nathaniel.

-Et c’est un garçon charmant !

Merci Maman !

-Pourquoi je suis toujours le dernier au courant dans cette maison ! Quand est-ce que je le vois ce voleur de fille ?

(Et m*rde….Jamais ?)

- Bah, je ne sais pas moi… Plus tard….

Je prenais mes jambes à mon cou et partais en vitesse en prétextant ma douche à prendre. Un « on en reparlera ! » me poursuivant dans les escaliers. Le repas du midi fût particulièrement tendu. Mon frère, qui avait encore fait la grâce matinée jusqu’à pas d’heure, nous dévisageait les uns après les autres en essayant de comprendre le pourquoi du comment. A 14h tapante, la porte d’entrée sonna.

-Laisse ! J’y vais.

Mon père venait de couper ma mère dans son élan. Chose rarissime puisqu’en général, il ne s’occupait jamais de savoir qui pouvait bien frapper.

-Au moins il est ponctuel. Maugréait-il en se dirigeant vers la porte d’entrée.

Ma mère me laissa toute seule dans le salon, elle partait faire du thé  et sortir ses sempiternels biscuits. Mon père introduisit alors plusieurs personnes dans mon salon. Je faisais un signe de tête gênée à Lysandre, Rosalya et Leigh. Je reconnu également Zack, le photographe. Trois autres personnes les accompagnaient. On s’installa tous autour de la table, laissant à ma mère le temps de servir tout le monde selon ses goûts, puis les présentations ont été faites. Il y avait les parents de Leigh et Lysandre (je me rappelais d’eux maintenant) et leur avocat.

-Bon, inutile de tourner autour du pot plus longtemps. Qu’est-ce que vous faites chez moi et qu’est-ce que vous voulez à ma fille !

-Papa ! (Bravo papa, quand il faut mettre les pieds dans le plat, tu saute dedans !)

Le père de Lysandre et Leigh pris la parole.

-Mr Charming. Nous ne voulons aucun mal à votre fille rassurez-vous. Notre fils ici présent, Leigh (il inclina la tête à son nom), souhaite embaucher votre fille comme mannequin pour ses collections. Il souhaite également en faire son égérie pour sa boutique en centre ville et pour cela, il nous faut votre accord pour utiliser son image puisqu’elle n’est pas encore majeur.

-Ma fille, Mr Utherson, est au lycée actuellement, elle a des examens à passer et n’a pas de temps à perdre en fanfreluches !

Je regardais, éberlué, le ping pong de paroles échangées qui s’ensuivi jusqu’à ce que mon père se tourne d’un seul coup vers moi et me dise :

-Alezia, monte dans ta chambre.

-Mais Je !

-TOUT DE SUITE ! Et emmène tes amis avec toi !

Dépitée, je montais dans ma chambre suivie de Rosalya et de Lysandre. Je ferme la porte et m’assois par terre sur le tapis, le dos au lit. Lysandre et Rosalya s’assoient de part et d’autre de moi.

-Ton père est effrayant Al !

-Je ne voudrais pas être à ta place.

-C’est la première fois que je le vois comme ça !

Nous attendions ensuite en silence, mon frère ayant fini par nous rejoindre, je sortais un jeu de carte et on entamait une partie sans réelle motivation. Trop stressés pour savoir si mon père accepterait ou pas. De temps en temps, des éclats de voix nous parvenait mais trop diffus pour qu’on comprenne quoi que ce soit. Je ne m’étais même pas encore rendu compte que je commençais à avoir vraiment envie de défiler avec Rosalya et de porter les créations de Leigh.

-ROSALYA ! LYSANDRE ! On s’en va.

J’accompagnais mes amis à la porte et les regardais partir. Mon père se tourna vers moi.

-On recevra le contrat de travail d’ici à peu près 3 jours. Si ça ne te convient pas, ne le signe pas. Si tu a envie de le faire, je ne t’empêcherais pas.

Puis il me tourna le dos et reparti se cacher derrière son journal. J’étais sur le c*l ! Quelqu’un peut m’expliquer ce qu’il vient de se passer. Je le regardais, il avait un sourire très satisfait alors qu’il sirotait son café. Je regardais ma mère qui le dévorait avec des yeux de merlans frits. Puis je haussais les épaules. Je verrais bien ce qu’il en est. Le lendemain, je me levais tôt pour aller au lycée en compagnie de Nathaniel. Je voulais lui parler de mon week-end fou, savoir ce qu’il en pensait. Mais plus je lui parlais, et plus il se refermait sur lui-même. Je m’arrêtais et le regardais dans les yeux.

-Mais qu’est-ce qu’il y a à la fin ? Quelque chose ne va pas ?

-Non, c’est rien, ne t’inquiètes pas.

Il allait repartir quand je lui retins le bras.

-Je vois bien que quelque chose te chiffonne, dis-moi ce que c’est !

Il  rougit fortement m’attira alors violement à lui, me serrant à m’étouffer dans ses bras, puis me glissa à l’oreille :

-Je n’ai pas envie que tu passe autant de temps avec Leigh et Lysandre.

C’était donc ça, il était jaloux. Moi qui commençais à m’agacer devant son attitude, je le trouvais d’un seul coup trop craquant ! Je le serrais à mon tour dans mes bras.

-Tu n’a pas à être jaloux d’eux Nath, je n’aime que toi et je n’aimerais toujours que toi.

Je me détachais tant bien que mal de ses bras pour l’embrasser, d’un baiser que je voulais tendre. Il reprit aussitôt l’initiative et m’embrassa passionnément, presque avec violence.  D’un seul coup, il se sépara de moi et part vers le lycée à grandes enjambées sans m’attendre. Je restais immobile sur le trottoir, à le regarder s’éloigner de moi. Je ne comprenais pas ce qu’il s’était passé.

Je m’asseyais à ma place d’humeur morose. Je suivais les cours avec acharnement pour oublier mes soucis. A la pause déjeuner, Iris, Violette et Rosalya s’installèrent à mes côtés. Je racontais à Iris et Violette ce qu’il s’était passé durant le week-end.

-Alors comme ça, tu vas être mannequin ? J’en reviens pas, tu en as de la chance !

-Je pourrais venir te voir ? J’aimerais beaucoup te dessiner dans tes robes à froufrous….

-En tout cas, vous auriez vues son père, il était trop flippant ! Le père de Leigh a dit qu’il n’avait jamais vue quelqu’un discuter d’un contrat avec autant d’acharnement.

-Il est commercial, ça doit être dans ses gènes…

Je picorais dans mon assiette, sans grand appétit.

-Quelque chose ne va pas Al ?

Violette me dévisageait, personne ne sait décrypter les gens comme elle. Iris et Rosalya se tournèrent alors vers moi.

-C’est juste quelque chose qui s’est passé ce matin avec Nath, rien d’important.

-ça doit l’être pourtant quand on voit ta tronche…

-c’est juste qu’il m’a fait une sorte de scène en me disant qu’il n’avait pas envie que je traine avec Leigh et Lysandre, et après, il est partit sans un mot….

-Jaloux !

-Il est jaloux…

-oui, il est jaloux…

-c’est bon les filles, ça, je l’avais deviné toute seule !

-Et il a une bonne raison de l’être ?

L’épuisette à potin est de retour, Iris aussi se penche vers moi alors que Violette, bénie-soit-elle, mange tranquillement son gâteau au chocolat.

-Bien sur que non ! J’aime Nathaniel ! Lysandre est très sympa mais c’est juste un bon ami !

-Je suis véritablement peiné d’entendre ça…

-RRAAAHHHH !!!!!

Tout le monde sursauta autour de la table en entendant mon hurlement. Lysandre venait de passer ses bras autour de mon cou, appuyant sa tête sur la mienne. Satisfait de son petit effet, il me piqua une fritte et s’en alla comme si de rien n’était. Je le regardais s’éloigner, complètement bugée.

-Des fois, je le trouve vraiment flippant.

Trois têtes acquiescèrent à mes côtés…. Le reste du repas, nous parlions saint-valentin et autre, au grand malheur de la pauvre Iris, toujours désespérément célibataire… Le lendemain, jour de la saint-valentin, je partais tôt pour rejoindre Nathaniel. Je l’attendais en vain pendant une demi-heure puis me rendis au lycée d’humeur morose. Je le cherchais un peu partout sans le trouver puis fini par m’assoir à ma place complètement abattue. Il arriva en même temps que le professeur et je n’ai donc pas pût l’approcher. Je me promettais d’y arriver après le cours mais il partit tellement vite que je n’avais même pas eu le temps de me lever.

Ça continuait comme ça toute la journée. Nathaniel me fuyait. Plus la journée passait, et plus mon désespoir se transformait en rage pure. Quand je me rendis compte qu’il n’était pas à la séance de tir à l’arc, je fulminais. Mais qu’est-ce qui peut bien lui passer par la tête ? Après le club, je me suis rendue directement chez lui. Michelle m’ouvrit la porte et me dit que « Monsieur Nathaniel » était absent, pouvait-elle prendre un message ? Je lui donne la boite de chocolats que j’avais tellement pris de peine à préparer et lui dit les yeux pleins de larmes.

-Dites à Monsieur Nathaniel qu’il n’est qu’un idiot !

Je rentrais chez moi en courant et claquais la porte de ma chambre avant de m’effondrer sur le lit en pleurant. Je passais la journée suivante comme un zombi, noyant mon désespoir dans les livres de cours, adressant à peine la parole aux autres. J’errais dans le couloir du lycée comme une âme en peine quand soudain Peggy surgit devant moi son éternel micro à la main.

-Une déclaration à faire pour les 3P ? Un commentaire  sur ta relation avec Lysandre ? Depuis quand sortez-vous ensemble ?

L’information arriva enfin jusqu’à mon cerveau. Je giflais violement Peggy, commençant à voir les choses plus clairement. Un éclair de colère me traversa. Je grognais plus que je ne parlais :

-Qui ?

-Un bon journaliste ne révèle pas ses sources, je

Une deuxième baffe fusa, je la plaquais contre le mur bien qu’elle soit plus grande que moi, le regard assassin.

-Qui ?

Les gens commençaient à affluer dans le couloir, elle jetait des regards à droite et à gauche seulement tout le monde semblait avoir déjà fait les frais de son fameux 3P…Je commençais à tendre le bras en arrière, prête à lui en coller une troisième.

-Mélody ! C’est Mélody qui me l’a dit ! Elle m’a dit que vous vous étiez embrassés dans le jardin, à la fête du nouvel an !

Je tombais des nues. Je ne m’étais pas rendue compte qu’elle était à la fête. Je ne savais pas que quelqu’un nous avaient vus. Je restais immobile, complètement abasourdie. Pourquoi avait-elle fait ça ?

Je tournais la tête et aperçu Violette qui se dirigeait vers moi. Je tombais à genoux et versais toutes les larmes de mon corps. Il ne pourra jamais me pardonner.

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