Arthur: La Vraie Malédiction

Chapitre 4 : Les Prémices du Cauchemar

2447 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 31/07/2022 04:12

C’est dans un grincement des plus sourds et sinistres que la porte d’entrée s’écarta, laissant entrer le trio de jeunes explorateurs urbex dans la maison. La première chose qu’ils purent constater en éclairant fut la couche faramineuse de poussière qui recouvrait le moindre centimètre carré, et la présence importante de toiles d’araignées dans les recoins. Les meubles n’avaient même été recouverts par des draps et complètement laissés à l’abandon comme ils étaient.

_ C’est vraiment pas un endroit pour les asthmatiques, dit Sacha en toussant un peu à cause de la poussière qui s’était soulevé à cause de la porte.

_ Et ça refoule aussi, la vache, ajouta Lucie en grimaçant et en se bouchant le nez.

Effectivement, une vieille odeur de renfermé imprégnait les lieux.

_ Bienvenue dans le monde des Minimoys les amis, au royaume de la poussière et de la moisissure, commenta Valentin pour les futurs viewers, et le pire, en se croyant drôle.

Certaines des fenêtres du rez-de-chaussée étaient complètement défoncées, laissant passer l'air de dehors et aussi parfois les branchages de quelques arbustes ayant poussés et grandies le long des murs. Ici, la nature avait clairement reprit le dessus, ce qui rendait l'endroit presque surnaturel. A leur gauche, se trouvait l'escalier en bois menant à l'étage supérieur, mais ils décidaient avant d'explorer les pièces du rez-de-chaussée avant de s'aventurer plus loin.

_"Ok, vous deux vous allez par là, et moi je vais par là, proposa Valentin, ce à quoi Lucie et Sacha acceptèrent.

Le couple s'aventura dans une pièce totalement vidée, mais qui avait sûrement dut servir pour les scènes dans la cuisine, remarquant une sorte de vieux fourneau abandonné et complètement déglingué contre le mur. Des étagères étaient aussi restées sur place, elles aussi en piteux état. Sacha voulut ouvrir l'une d'elles, mais la petite porte lui resta dans la main, ce qui n'échappa pas à Lucie qui enregistra le moment sur sa caméra d'épaule.

_ C'est ouf, ça ressemble à une vraie maison, mais tu te dit que personne y a jamais vraiment habité, souffla Sacha en explorant un peu plus la pièce.

De son côté, Valentin explora la pièce qu'il reconnut comme étant la salle à manger, comme on la voyait dans les films. Il reconnut le papier peint de la salle, mais à part ça, il ne trouva rien de très fou à observer.

_ Ils ont vraiment tout viré, y a plus rien du tout, commenta Valentin pour la vidéo. Ils ont même arraché le papier peint à certains endroits. La vache, Freddy Krueger s'est acharné sur le mur ou quoi?

Il cadra bien l'un des murs, pour effectivement y filmer des centaines de marques de griffures ayant complètement lacérés le papier peint mais aussi le bois derrière. Vraiment bizarre, se dit Valentin. Mais alors qu’il était sur le point de quitter la pièce, il se retourna brusquement et filma l’une des fenêtres. Du coin de l’oeil, il avait crut voir un mouvement derrière, mais il n’y avait pourtant rien. Peut-être un effet de la lumière sur l’obscurité.

Le trio finit par se rassembler dans le hall d'entrée et décida de monter ensemble l'escalier pour explorer l'étage supérieur. En arrivant en haut, tous purent contempler quelque chose qui les attendait, inscrit en gros et en rouge sur un mur : Ni le ciel, ni l’enfer. Seul compte la volonté des dieux anciens sur cette terre.

_ Wow, sans déconner, c’est quoi ça ? Souffla Sacha.

_ Pitié, dites moi que c’est juste de la peinture rouge, dit Lucie mal à l’aise.

_ Ou alors c’est du sang hé hé, ria doucement Valentin en prenant une voix faussement démoniaque pour la chambrer, mais cela ne la fit pas rire du tout.

Sacha approcha et passa ses doigts dessus, pour voir que c’était complètement sec et que ça ne sentait rien du tout. Il lut alors ce qu’il y avait d’écrit en ces lettres rouges qui avaient dégouliner au fur et à mesure le long du mur.

_ Ni le ciel, ni l’enfer. Seul compte la volonté des dieux anciens sur cette terre... C’est quoi ce délire ?

_ J’aime vraiment pas ça, confia Lucie de plus en plus mal, commençant même à avoir peur. S’il vous plaît, partons d’ici… Y a une ambiance vraiment bizarre et depuis qu’on est entré, j’ai l’impression qu’on nous observe.

_ Allez, respire ma puce, je suis là, faut pas que tu te fasses des frayeurs comme ça, lui dit Sacha pour la réconforter et l’étreignant. Si ça se trouve c’est juste des kékés qui sont venus écrire ça pour faire les malins… Bon, Valentin, elle est vraiment pas bien. On peut y aller ?

_ Encore cinq minutes, je fais encore quelques plans et on y va, promis. Reste avec elle, j’arrive, dit Valentin en commençant à s’éloigner pour explorer et faire des plans des pièces de l’étage.

Il explora en premier ce qui fut la chambre ou l'acteur jouant Arthur "dormait" et put raconter quelques anecdotes du film à propos. Mais il savait qu'à cet étage se trouvait normalement la pièce ou Arthur venait lire les histoires de son grand-père et ou étaient entreposés tous les trésors ramenés par ce dernier de ses voyages en Afrique. Valentin espérait vraiment que tout ce bric à brac s'y trouvait encore, car ça pourrait faire de super plans. Il s'y dirigea, mais au fur et à mesure qu'il approchait de la porte, il grimaça et se mit même à tousser, une odeur immonde et forte lui agressant les narines et la gorge.

_ Oh merde, toussa Valentin, à deux doigts de gerber. Y a truc crever ou quoi?

Il pouvait aussi entendre de nombreux bourdonnements de mouches en train de virevolter derrière la porte. Un horrible pressentiment le prit, mais Valentin, emporté par sa curiosité, décida malgré tout de jeter un coup d'oeil et d'une main, poussa la porte.

Ce qui se présenta dans le faisceau de sa lampe et l'objectif de sa caméra le choqua à vie, au point de le faire hurler de terreur. Derrière la porte, se trouvait une salle digne des enfers. Partout sur le sol étaient éparpillés des piles d'ossements et de crânes humains plus ou moins vieux, mais aussi des tas de chair en décomposition entourés de nuages de mouches et d’où émanait cette puanteur de viande pourrie. A cela vint s'ajouter une forte senteur de merde, provenant d'autres tas qui semblaient être des déjections, l'un d'eux semblant être très récent. Les murs de la salle avaient été entièrement tapissés de sang et du plafond pendaient des restes de corps humains à moitié dévorés et putréfiés, suspendus la tête en bas par des crochets qui leurs passaient à travers les pieds.

_ NOM DE DIEU DE MERDE! hurla Valentin qui tomba à la renverse en voulant reculer.

Alertés par le cri de pure frayeur de leur ami, Lucie et Sacha accoururent pour le voir à terre, le visage figé de trouille et le regard fixé, choqué. Ils virent à leur tour la scène d'horreur qui se présentait à eux. Sacha ne hurla pas, mais resta paralysé par le choc, au point qu'il laissa tomber sa lampe torche. Lucie quant à elle, poussa un hurlement de terreur.

_ Faut qu'on se barre d'ici putain! Vite, on se casse! pressa Sacha en attrapant les deux autres par les bras et les tirant de force vers l'escalier.

_ Faut prévenir les keufs! Vite, Sacha, appelle les! hurlait Valentin.

Sacha, encore sous le choc de la découverte et tout en dévalant l'escalier avec les autres, saisit son téléphone portable et voulut composer le numéro mais...

_ Bordel! Y a pas de réseau ici!

_ Quoi? Mais tu déconnes! J'en avais y a encore cinq minutes, j'ai vérifié! haleta Valentin.

_ Ouais ben, maintenant y en a plus, comment t'expliques ça? rétorqua Sacha, les nerfs commençant à lâcher aussi chez lui.

Lucie quant à elle ne disait plus rien, totalement traumatisée par ce qu’elle venait de voir. Sacha était obligée de la tirer par le bras pour la forcer à courir tant le choc fut grand. Mais soudain, plusieurs portes se mirent à claquer violemment depuis le premier étage, comme si on les ouvraient à grands coups de pied. Puis se mirent à fuser des sortes de hurlements inhumains, bestiaux et terrifiants depuis l’étage, résonnant dans toute la maison et arrachant des frissons de terreur au trio qui entendit ça alors qu’ils atteignaient la porte d’entrée. D’autres cris similaires se firent aussi entendre, mais semblant provenir de la cave.

_ Oh putain, c’était quoi ça ?! hurla Lucie, sortant de son silence.

Valentin se jeta sur la poignée de la porte pour l'ouvrir, mais...

_ Que... Oh non, merde! La porte est fermée, j'arrive pas à l'ouvrir! Allez putain, ouvre toi saloperie! paniqua-t-il en s'acharnant à tirer dessus, en vain, au risque que la poignée lui reste dans la main.

Tous les trois ne comprenaient plus rien, la peur et le stress les rendant inapte à réfléchir correctement. Comment la porte avait pu se retrouver fermée comme ça? Les hurlements monstrueux continuaient dans toute la maison, et avec ça, des bruits rapides de pas grattant sur le bois, comme si plusieurs choses couraient ou rampaient à toute vitesse, et se rapprochant de plus en plus. Lucie éclairait avec sa lampe, tremblante comme une feuille et essayant de voir quelque chose. Elle hurla de plus belle lorsqu'à seulement un mètre de ses pieds, le plancher vola en éclats soudainement, et qu'un bras ressemblant à celui d'un humain tenta de la saisir à la cheville. Lucie manqua de tomber à la renverse, mais fut rattrapée par Sacha qui la fit reculer derrière lui, lui aussi voyant ce bras s'agitant à travers le plancher.

_ Oh putain de merde! haleta-t-il. C'est quoi ça?!

_ Les gars, venez m'aider à ouvrir bordel! leur gueula Valentin qui s'acharnait sur la porte.

Le plancher se mit tout à coup à trembler, se faisant marteler violemment d'en dessous par des coups brutaux. A la plus grande horreur des trois jeunes gens, d'autres de ces bras étranges et vaguement humanoïdes perçaient à travers le bois et commençant à arracher ou casser les planches pour agrandir les trous. De plus, vers le premier étage, d'étranges formes humanoïdes commencèrent à surgir, rampant au plafond à une vitesse effrayante.

Sacha, poussé par la peur et aussi le désir de survivre, poussa Valentin assez brutalement sur le côté, et s'acharna à son tour sur la porte d'entrée à violents coups de pied. Après plusieurs tentatives, il réussit enfin, la porte étant si endommagée qu'elle fut éjectée de ses gonds et s’effondra avec fracas sur le porche.

_ FOUTONS LE CAMP, VITE! s'écria Sacha en attrapant à nouveau les deux autres par les bras et les tirant avec lui à l'extérieur. Une fois dehors, le trio ne perdit pas un instant et se mit à courir le plus vite possible en direction des champs, afin de retourner à leur voiture se trouvant à l'orée des bois de l'autre côté et se barrer et aller prévenir les autorités. Régulièrement et sans s'arrêter, Valentin jetait des coups d'oeil derrière lui pour voir ce qui se passait. Les hurlements inhumains se poursuivaient, plus furieusement qu'avant et déjà, d'autres de ces silhouettes humanoïdes mais se déplaçant presque comme des animaux, commençaient à surgir furtivement du toit de la maison, leurs yeux brillants dans la nuit mais la mauvaise qualité des lampes ne permettant pas de les voir avec précision.

Le trio courait maintenant au milieu du champ de hautes herbes sèches. Lucie craquait nerveusement et commença à verser des larmes. Mais la terreur ne fit que s'accentuer lorsque dans la nuit, au loin, les silhouettes de ce qui ressemblait à des torches enflammées, commencèrent à apparaître au loin, semblant provenir des bois et encerclant peu à peu le domaine. Le son sourd et intimidant d'un cor résonna soudainement depuis la forêt, comme une annonce.

_ Bordel de merde, c'est quoi ça encore?! haleta Valentin en continuant de filmer tout en courant, essayant d'avoir un maximum de preuves à montrer.

_ Ferme là et coure! lui ordonna Sacha qui courait devant.

Après le cor, se mirent à résonner des bruits de tambours, provenant eux aussi des profondeurs de la forêt nocturne. Alors qu'elle courrait, Lucie hurla tout à coup de douleur et tomba à terre, en pleurs. Sacha fit volte-face pour l'aider à se relever vite, mais lui et Valentin furent horrifiés en voyant ce qui lui était arrivée. Une marque, comme une griffure sanglante et profonde, lui avait déchiré le mollet.

_ Oh putain, Lucie! Accroche toi, bébé! Sacha haleta, la soutenant et la prenant dans ses bras pour la porter.

_ Merde, c’est quoi qui t’as fait ça ?! haleta Valentin, terrifié par la blessure qui saignait assez méchamment.

_ Y a truc... Y a truc dans les hautes herbes qui m'a attrapé la jambe! pleura la jeune femme en pleine souffrance.

Soudain, le trio put effectivement entendre d'autres sons monstrueux, même presque parfois des rires horribles et inhumains, ainsi que voir distinctement des déplacements rapides dans les hautes herbes, les encerclant peu à peu comme des prédateurs en chasse et se rapprochant au fur et à mesure. Tout à coup, quelque chose de très rapide et volant vint frôler la joue de Valentin, lui causant une petite entaille sanglante sur la joue. D’autres projectiles similaires commencèrent à surgir depuis les hautes herbes. Des flèches !

_ Faites gaffe ! Hurla Valentin en essayant de se couvrir.

Ne parvenant pas à voir ce qui leur tirait dessus avec des saloperies de flèches mais ne cherchant pas à s'attarder, le trio reprit sa fuite effrénée, poursuivit par ces choses invisibles mais bien réels qui les avaient pris en chasse, le tout sous le bruit continu des tambours, et la lune, de plus en plus pleine, se faisant de plus en plus voir dans le ciel noir.



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