Le pilier fragmenté

Chapitre 2 : l’Observatoire

2175 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 19/05/2021 19:32

  • Me voilà ! Suis-je pas la personne que tu cherchais tant ? Ne suis-je pas assez sympa pour me liver à toi, non ?


Je m’éclipse dans la chambre d’à côté puis déverrouille le coffre de mon pistolet. Je le recharge puis m’avance tout doucement pour faire face au Sage.


  • Tiens, tiens, tiens, voilà ta petite bouille. Dit-il en se penchant et en souriant.
  • Ne fais pas un pas de plus, John. Dis-je d’un ton menaçant.
  • Tu comptes m’arrêter avec un pistolet ? dit-il en tournoyant et en soupirant. Ah... je ne te pensais pas comme ça, tu possèdes... Comment dire... De meilleurs « armes » pour te défendre, quel dommage.
  • Qu’est ce que tu veux bon sang ! 
  • Ce que je veux ? Il relève sa capuche et me laisse découvrir son visage. C’est toi que je veux. 
  • Ma surprise se lit clairement sur mon visage. Toi ?!
  • Tu ne t’imaginais pas une telle situation, hm ? Que j’ai été ton livreur. Dit-il en ricanant. Ils étaient comment ses sushis ? J’espère que tu les as bien appréciés. Dit-il avec moqueries.
  • Pourquoi me veux-tu ? Demandais-je avec mépris.
  • Et toi, pourquoi tu me veux ?
  • Tu sais manipuler les technologies Isu.
  • Et ? En insistant.
  • ... Tu vas nous permettre d’effacer les erreurs du passé.
  • Il se mit à rire silencieusement. Eh bien Agent 7 ! Voilà que nos projets sont en accords ! Mais il n’y a que toi qui aura la chance d’être témoin de cela, nous n’avons pas besoin de ces chiens d’Abstergo. Je te propose qu’on se retrouve dans l’observatoire de Cuba, seule à seul.
  • Jamais !
  • Il s’approche lentement vers moi. Tu viendras. M’ordonne-t’il.
  • Ne t’approche pas de moi. Recule ou j’appuie sur la détente !


D’un coup furtif, il m’ôta l’arme de ma main. Je n’ai pas réfléchis une seconde je l’ai éjecté au mur. Avant que je vienne le maîtriser, il sortit une boule dorée lumineuse de sa sacoche... Non... La pomme d’Eden ! Cet enflure connaissait mon point faible, il me maîtrisa sans pitié et me fit recroquevillé au sol.


  • Tu as des pouvoirs fabuleux mais elles sont bien inférieures aux armes de mon époque, car des comme toi, il y’en avait un paquet. Il s’accroupit devant moi en me contemplant comme un docteur devant son patient. ma femme en faisait partie.


Je hurle de douleurs, ces ondes qui me contrôlent de la tête aux pieds me font atrocement souffrir. J’essaie de parler ne serait-ce que dire un mot : Arrête, mais je ne suis pas capable.


  • Ça me fait de la peine de te voir souffrir mais tu ne me laisses pas le choix. Chuchote-il en tournoyant. Vois-tu... Je ne peux plus te libérer maintenant, tu es bien trop dangereuse. Cependant, je ferais abstraction des tortures que t’infligent la pomme et tu me suivras gentiment jusqu’à l’Observatoire.


Il me relève, John trifouille dans la pomme pour continuer à contrôler mon corps mais sans me faire souffrir. Je peux désormais m’exprimer. John se mit derrière moi tout en contrôlant mon corps et sentit mes jambes se déplacer toute seule.


  • Tu dois t’habiller, tu ne vas quand même pas te taper tout ce trajet en peignoir de douche. Dit-il en m’emmenant dans ma chambre et en ouvrant mon dressing. Un véritable dressing de star hollywoodienne, tu as énormément de choix à faire.
  • John, fais pas ça. Ils feront tout pour nous retrouver et ils vont sûrement te faire du mal. N’aggrave pas ton... Je... Je ne peux plus PARLER !
  • C’est inutile de me ressasser tout ce bla-bla, nous partons pour Cuba. Je te laisse t’exprimer à nouveau mais je te préviens que si c’est pour me dire la même chose, je te ferais fermer ton clapet à tout jamais... Compris ? Menace-t-il en attendant que je réponds.
  • O... oui. Dis-je avec difficulté. R... retourne t...


Sans finir ma phrase John se retourne déjà 

  • Ne traîne pas. Dit-il froidement.


Mes actions sont limitées, je prends ce qui me passe sous la main. Je me prépare rapidement et prend tout ce qui me sera utile : passeport, ID card Abstergo agent, portefeuille etc... je finis de préparer mon sac puis je préviens John.


  • ... Je suis prête.
  • Il se retourne puis sourit. Hm, amène toi on prend ta caisse. Dit-il en lançant mes clés, on se dirige vers la sortie puis s’arrête brusquement, il se retourne et lève son doigt vers moi : Tu as intérêt à paraître naturelle, nous devons attiser aucun soupçon sinon... Tu connais la suite.


Puis nous reprenons notre route en direction du garage, je déverrouille ma voiture puis nous montons tous les deux en même temps. Je ne peux plus supporter cette emprise sur moi, pour l’instant, je n’ai aucune idée d’échappatoire mais j’en trouverai sûrement une en route. John me dicte de prendre la route vers l’aéroport, je roule sans rechigner et ne me retiens pas de le questionner :


  • Comment as-tu pu savoir autant de choses sur moi ? Demandais-je, perdu dans mes pensées.
  • Hmhm... Tu penses agir en discrétion, mais je te traquais depuis un bon moment. Ne t’en fais pas, le premier jour du lancement de ma recherche je le savais et je connaissais votre but. Je vais m’en servir pour que ce soit profitable pour nous deux. Seulement nous.
  • Mais pourquoi moi en particulier ?
  • Car nous nous ressemblons. J’ai hérité des pensées Isu mais toi, de son pouvoir naturel, c’est pour cela que nous devons coopérer main dans la main. Je pense que tu connais la fameuse Persephone ? C’était une Isu compliquée... Bref, le principal, c’est que tu as exactement le même pouvoir qu’elle. Dit-il en pensant me rassurer.
  • Je vois... Et... Tu comptes vraiment me laisser faire ce que je dois faire ?


Par manque d’attention, je grille un feu rouge et manqua de peu de cartonner une voiture avant que John tourne brusquement le volant à ma place.


  • T’es complètement cinglée, tu veux nous tuer tous les deux ?! S’écrie-t’il en gardant les mains sur le volant.
  • Je te jure que je n’ai pas fais exprès ! Tu me perturbes tellement...
  • Je m’en contre fiche, roule prudemment ou je changerai d’avis... Voilà pourquoi je t’ai dis de ne plus me questionner ! Il serait mieux de les garder pour quand nous arriverons à destination.


D’un ton ferme, j’ai compris. Poser des questions ne fera que d’empirer les choses, je suis bloqué de toute façon, il serait bien trop risqué de prendre la fuite. Je dois me taire et le suivre, je dois profiter de cette opportunité pour remplir ma mission.


Le trajet fut un peu long, les gardes de l’aéroport ne nous ont pas suspectés du tout... Quelle incompétence. Nous sommes passés sans problème dans les checkpoints et évidemment... C’est moi qui a tout payé et il a eu le culot de nous choisir un Business class. Il savait que l’avantage était d’éviter les escales, c’est pourquoi nous sommes arrivés plus tôt que prévu.


Nous voilà enfin à Cuba, la chaleur est comme à son habitude : étouffante, même si nous sommes en Novembre. John m’a donné la permission de me changer dans les toilettes pour avoir une tenue plus adéquate pour affronter ce climat… et visiblement je ne peux pas fuir depuis les toilettes, merde. En sortant de l’aéroport, on commande un taxi pour nous diriger près de la côte ouest de l’archipel pour ensuite faire le trajet en bateau. C’est un endroit très charmant qui fait hélas partie des pays les plus saccagés en terme de violence et de corruption.



Après 4h de route, nous arrivons à la côte ouest et nous louons un bateau. Assise derrière John entrain de conduire le yacht, je profite du trajet pour contempler le paysage, perdu dans mes pensées.... Il quitte l’île en direction du sud, qui ne dura pas plus de 2h, et j’aperçois le nord de la Jamaïque. On arrive enfin et nous posons les pieds sur la terre où repose l’Observatoire. John m’attrape subitement par le bras puis me traîna dans un buisson.


  • Regarde au loin la bas, dit-il en pointant du doigt l’objectif, des gardes d’Abstergo. Cet endroit est truffé de gardes qui patrouillent et tu vas sûrement retrouver une ou des connaissances à toi.
  • Que devons nous faire ? Dis-je avec inquiétude.
  • Tu vas t’occuper d’eux bien évidemment. Fais ça proprement et rapidement. Il ne doit pas en rester un seul, je t’ai à l’œil. Dit-il avec un regard sombre.


Me révolter serait une très mauvaise idée surtout pas ici, il me le fait bien comprendre par son regard. Je tremble et j’ai la nausée, l’idée même de tuer mes coéquipiers me tétanise de culpabilité. Mais je n’ai pas le choix, j’ai l’occasion ultime de pouvoir utiliser le Sage et je ne dois surtout pas la perdre. C’est la dernière étape, la DERNIÈRE. Et si je dois les sacrifier, je le ferais, c’est ce que mes mentors m’ont toujours appris dans ce genre de situation.


Je pars sans dire un mot, je pouvais ressentir cet air satisfait de John. Je m’approche vers le premier, il est seul, je ferme mes yeux en écoutant son cœur au loin, je lève ma main puis renforce mon poing, son cœur ne bats plus. Il tombe par terre comme une mouche et le retiens encore une bonne minute. Il est mort, doucement, mais il est mort. Plus le temps d’être émotive, j’attaque les autres en leur fournissant le même traitement. J’évite de regarder leurs visages, je ne veux pas savoir qui je tue et je le fais en fermant les yeux.


Lorsqu’il n’y eut plus personne, John sort de sa cachette et me tape l’épaule comme si nous nous côtoyons depuis des années 


  • Ne me touche pas ! Dis-je en balançant mon épaule. Je ne te pardonnerai jamais de ce que tu m’as obligé à faire !


Des larmes montent je me retourne en les séchant rapidement, ce qui est fait, est fait.


  • Bien... Au moins tu gagnes ma confiance et mon respect, 7. Viens, l’Observatoire est à quelque pas d’ici. Dit-il en se mettant devant moi.


Nous marchâmes une bonne vingtaine de minutes pour enfin nous trouver à l’entrée de l’Observatoire. Il sortit un couteau puis piqua son doigt dessus, il posa son doigt ensanglanté sur la porte puis, sésames, la porte s’ouvrît. Il transportait avec lui un sac à dos rempli de fioles de sang dont je n’en ai pas la moindre idée à qui ils peuvent appartenir. 


  • À qui appartiennent le sang de ses fioles ? Demandais-je, curieuse.
  • À l’ancienne civilisation. Elles sont nécessaires pour gérer l’entièreté de l’Observatoire. Mise à part la sphère armillaire, il y’a d’autres technologies enfouies.


C’est une découverte, jusque là nous avions déjà fais ce genre de théories, que l’Observatoire n’était pas doté que d’une machine pour espionner, qui viennent donc maintenant ce confirmés.


  • Et... Quels sont ces autres technologies ?
  • Il y’en a deux autres : l’une contrôle le temps et l’autre l’espace. C’est précisément ici que nous avions tenté d’éviter la fin du monde en ayant l’emprise des étoiles et des planètes. Hélas, nous avons échoué mais heureusement que l’endroit est resté intact, il était très important pour nous et il l’est maintenant pour ces humains.


Nous empruntons différents couloirs, cet endroit dégage quelque chose de familier, je pensais tout ressentir sauf ce sentiment de familiarité. Je découvre ce vestige en contemplant chaque recoin, chaque mur. Des étranges lumières dorées, exactement comme dans la pomme d’Éden, s’échappant de plusieurs trous... C’est... Fantastique. Nous marchons pendant un moment et voilà que nous nous trouvons en face de la salle principale de l’Observatoire, où se trouve cette légendaire machine en forme de sphère armillaire.


À suivre...




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