Le pilier fragmenté

Chapitre 9 : Amour passionnel

4323 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 24/05/2021 17:28

Je me réveille tranquillement par les rayons du soleil et le chant des oiseaux, le bras de Julien m’enlace, il dort juste derrière moi et c’est un ronfleur. Je me lève doucement sans le réveiller en le contemplant, le fait d’être nue dans son lit me rappelle instantanément ce que j’ai fais la nuit d’hier... et j’esquisse un sourire doux, caressant ses cheveux et son visage, comme si nous étions en couple alors que j’ai surtout fait ça pour récolter des informations... le problème avec lui, c’est que je ne suis pas insensible.


C’est la première fois que je me donne à un homme et j’ai beaucoup aimé cela... rien le fait que de l’observer entrain de dormir paisiblement me fait quelque chose dans mon coeur. J’ai bien peur d’être attaché à cet homme mais qui sait, si ça se passera bien et ça n’entravera rien dans ma mission ? On m’a toujours conseillé de ne pas laisser mes sentiments prendre de la place pendant une mission... et si je le faisais tout de même, en faisant attention bien sûr. Je suis confuse et il me faudrait du temps à réfléchir sur notre relation.


Je me lave et m’habille pour aller me changer dans ma chambre, je vais d’abord l’embrasser sur la joue... au moins de ne pas être partie sans dire au revoir, puis je quitte ses appartements. Aujourd’hui est une journée importante pour moi puisque j’ai des clients qui souhaitent me rencontrer, des riches Portugais. Imrân et Nadia sont entrain de préparer l’accueil et aussi de mettre en avant les plus beaux tissus à notre disposition.


J’arrive dans mon entrepôt et mes associés ont fait du très bon travail, ils ne restent plus que l’arrivée de nos clients.


Après quelques négociations et arrangements, notre affaire se conclut avec réussite. Ces portugais ont été conquis. À leur départ, Nadia vient me voir.


  • Eh bien, tu es très douée pour convaincre n’importe qui. Dit-elle avec réjouissance.
  • Merci, c’est surtout grâce à vous qui m’aidiez énormément, sans vous je ne m’en sortirai pas autant. Dis-je en faisant le tri de quelques papiers.
  • Meryem, j’aimerais... me confesser. Dit-elle en regardant timidement sur le côté.
  • Dis moi tout. Dis-je en m’asseyant devant elle.
  • Je suis amoureuse d’Imrân. Affirme-t-elle pudiquement.
  • Amoureuse... tu veux dire que... tu l’aimes vraiment ? Demandais-je en souriant.
  • Je crois que oui... Je ne peux pas rester un moment seule sans penser à lui et quand je suis à ses côtés, je me sens tellement bien. Dit-elle ouvertement.
  • Eh bien je peux te confirmer que c’est de l’amour. Dis-je en ricanant. Et... est-ce réciproque ?
  • Je ne sais pas vraiment... Pour l’instant je ne lui ai rien dévoilé...
  • La prochaine fois envoie lui des signaux, bien que la différence d’âge soit conséquente, tu es mature, intelligente et très jolie, il doit sûrement éprouver quelque chose pour toi aussi.
  • Tu as raison ! Dit-elle avec un grand sourire. Je vais appliquer ton conseil de ce pas. Et toi... y a-t-il un homme qui occupe tes pensées ? Me demande-t-elle innocemment.


À ses paroles, je pense immédiatement à Du Casse... Et mon coeur s’emballe sans raison.


  • ... Oui.
  • Oh ! Mais qui est-ce ?! S’excite-elle.
  • C’est... l’homme de main du Gouverneur, il m’a aidé à te venger...
  • Et qu’attends-tu pour lui avouer tes sentiments ! Dit-elle en me tapotant l’épaule.
  • Les sentiments entravent mon travail.
  • Elle fait signe de la tête non. Moi je te dis fonce ! J’ai l’impression que tu es très attaché à cet homme donc ne perds pas cette occasion, et en ce qui concerne le travail. Tu le gères très bien, je ne vois pas en quoi ça dérangerait quoi que ce soit. Dit-elle honnêtement.


Il faudrait que je l’écoute parfois, pour le coup... elle a raison. Si je ne fais rien, tout cet amour qui nous sera bénéfique sera gâché... d’autant plus que... je n’ai jamais aimé un homme comme j’aime Julien. J’accepte son conseil et nous bavardons encore sur eux... Jusqu’au moment où je devrais la quitter et aller voir le Gouverneur concernant le Sage, voir s’il a des choses à me dire sur sa disparition. Je l’embrasse, leur verse leur dû, et m’en vais. Maintenant que j’ai entendu l’opinion de ma soeur, je devrais écouter mon coeur et ne plus cacher mes sentiments.


En allant au bureau du Gouverneur, je croise Julien, assis sur un canapé entrain de lire une lettre, je vais vers lui le saluer comme il se doit. 


  • Bonsoir monsieur Du Casse. Saluais-je en l’embrassant sur la joue.
  • Bonsoir. Répond-il froidement.


Ah, est-il mécontent de cette lettre ? Bref, ça ne me regarde pas.


  • Alors... Comment s’est passé votre journée après tout ce que nous avions fais hier soir... Dis-je en murmurant dans son oreille.
  • Arrête ça. M’arrête-il impassiblement.
  • Mais... qu’est-ce qu’il y a Julien ?
  • « Qu’est-ce qu’il y a »... c’est tout ce que tu as à la bouche.
  • Pardonnez moi ?
  • Tu m’utilises pour tes intérêts et pour connaître ce que tu as envie de savoir. Dit-il sèchement en me regardant avec colère.
  • Vous faites erreur, ce n’était pas pour ça… Dis-je en tentant de me rattraper.
  • Tu oses me mentir sans vergogne en plus ? Hier soir... N’as-tu pas couchaillé avec moi pour tes précieuses informations sur le Sage ?


Je reste muette et stupéfaite, c’est vrai... Il n’a pas tort et j’ai été naïve à le croire insouciant... je ne comprends pas. S’il m’accuse maintenant, c’est qu’il devait penser la même chose hier.


  • Voilà. Je n’ai rien d’autre à ajouter, tout est clair. Dit-il en reprenant sa lecture.
  • Julien... Laissez moi vous expliquer, c’est bien plus compliqué que cela. Dis-je en m’appretant à m’ouvrir à lui.
  • Je ne veux plus entendre tes mensonges. Vous les femmes... vous n’êtes que des vipères. Hors de ma vue. Débecte-il.
  • Moi... une vipère ? Répétais-je en sentant mes larmes monter.


Il reste muet... Et je sais ce que cela veut dire. Je ne peux pas continuer à argumenter, je refuse de m’humilier plus que cela devant lui. Je m’en vais rapidement dans ma chambre... 

En y arrivant, je sens mon coeur se fendre en deux et c’est de ma faute. Je pleure tellement que mes larmes deviendront des larmes de sang tellement j’ai mal. Mon coussin est imbibé de mes larmes et je n’arrive plus à les retenir, je pleure sans cesse. J’ai fais une erreur et c’était de me donner à lui... par intérêt. Je réalise que je suis une ordure sans honneur... j’ai tout gâché ! On bascule du rire aux larmes et il m’a bien fait comprendre qu’il ne voulait plus de moi... Il ne m’aime plus... Il ne m’a jamais aimé.


Après un long moment de sanglots, je finis par méditer. Je ne vois plus l’utilité de rester dans cette demeure maintenant que le Sage est de nouveau recherché. Je serais présente évidemment, lorsque Torres aura besoin de moi, mais... Julien... était la seule personne qui me retenait ici. Demain matin j’informerai Torres de mon départ. 


Je sèche mes larmes et essaie d’atténuer ma mélancolie le plus possible.


Le jour se lève et je me lève aussi, à vrai dire, j’ai très peu dormi cette nuit. Il est très tôt et je prépare mes affaires pour quitter définitivement cet endroit. Je me rend au bureau de Torres, il n’y est pas. Je le cherche et je finis par le croisé près de sa terrasse.


  • Bonjour Meryem, je n’ai pas été habitué à ce que vous vous leviez si tôt. Plaisante-t-il.
  • Bonjour Torres... Je vous annonce que je quitte votre demeure, je repars vivre chez mon oncle.
  • Pourquoi donc ? Vous ne dérangez personne, vous êtes ici comme chez vous ma chère. Dit-il avec peine.


Je doute que je ne dérange personne...


  • Ça va aller et... je vous remercie sincèrement pour votre hospitalité. Mon entourage a besoin de moi et je me suis beaucoup trop absenté. Contactez moi lorsque vous retrouverez le Sage. 
  • Il n’y a pas de quoi me remercier. Sage, Observatoire ou pas, revenez quand vous voulez, vous serez toujours la bienvenue.


Ces mots doux m’apaise modérément mais je garde toujours cette tristesse profonde, j’espère ne pas croiser Julien car il est décidé de ne plus me voir... je m’en vais prendre mes affaires et je quitte cette demeure avec amertume. 


Je retrouve mon chez-moi, ma chambre, mon oncle et ma tante si bienveillants... Cet endroit m’avait tout de même bien manqué, la présence quotidienne de ma sœur surtout. Je la croise près de ma chambre, en robe de chambre décoiffée et surprise de me voir si tôt avec mes affaires.


  • Tu... es rentré ? Me demande-t-elle.
  • Oui... Dis-je en essayant de masquer mes émotions.
  • Tu n’as pas l’air d’aller bien Meryem.


Merde. 


  • ... Finalement... Il n’y aura rien entre lui et moi.
  • Oh... Je suis désolé. Que s’est-il passé ?
  • On s’est salement disputé...
  • Ça arrive de se disputer.
  • C’est une dispute qui nous a séparé.
  • Ah... ben, oublie le. S’il ne t’es pas destiné c’est qu’il devait sûrement pas te mériter. Et ça fait plaisir de te revoir. Avoue-t-elle en me souriant.


Je retiens son conseil mais décide tout de même de ne pas me confesser sur le fait que nous avions couché ensemble... Elle va le prendre pour un connard qui a voulu profiter de moi alors que c’est faux. C’est tout le contraire, c’est moi qui a profité de lui. Vaut mieux que je laisse ça en secret.


Je retourne dans mon travail comme au départ et récupère la charge que j’ai laissé à Imrân pendant mon absence, me revoilà assise dans mon trône.


Août 1715


Presque un mois est passé et je commence à tourner la page malgré la dure dépression que j’ai affronté... Plus aucune nouvelle de Julien, à part qu’il y a de plus en plus de ragots hostiles sur lui. Mon père sera là dans quelques jours et il restera ici quelques mois, le temps qu’il s’assure que je me débrouille bien sans lui. Nadia s’est enfin ouverte à Imrân et il sont ensemble depuis un bon moment et j’en suis très heureuse que de son côté ça ne s’est pas passé comme moi... aucune nouvelle du Sage non plus, il est toujours recherché par les Templiers et les Assassins.


La journée se passe très bien après avoir négocié avec un riche comptable anglais, j’ai été grassement payé et je m’en vais emporter cet argent chez mon banquier en compagnie de quelques gardes comme toujours... En ayant déposé et payé quelques taxes, je sens mon estomac fébrile. J’ai la nausée et je sens que je vais vomir, j’ai dû mangé quelque chose de pas frais. Je cours vers un endroit isolé où je vomis à la vue de personne. Je me rince la bouche et bois un verre d’eau, je ne suis vraiment pas d’humeur à avoir une gastro ou quoi que ce soit. En rentrant, mon état ne s’est pas amélioré et je ne peux rien avaler... je cours vomir encore dans le lavabo, pas de gastro, étrange. Le temps passe et la nausée s’atténue et pour clôturer cette journée, je rejoins mon bureau pour signer quelques papiers. 


Une semaine plus tard.


Ayant eu quelques doutes sur ces nausées étrangement fréquente suivie d’une douleur à la poitrine, j’étais censé avoir mes règles cette semaine. Aucun symptôme d’arrivée de règles, rien du tout. Je commence à beaucoup stresser et je crains que mes doutes se confirment. Je décide d’aller voir un apothicaire vers le centre-ville de La Havane et je trouve une femme...


  • Hola señora, vous désirez quelque chose ? M’accueille la tenante de la boutique.
  • Oui, bonjour... savez-vous comment pourrais-je savoir si je suis... grosse ? Demandais-je avec préoccupation.
  • Ah ! Elle ricane. Mais c’est très simple, tenez du gros sel marin. Vous urinez dans un bocal, attention, le bocal doit avoir un couvercle pour le fermer et le placer à l’abri du soleil. Vous ajoutez... Elle me montre la quantité de sel dans sa main. Cette quantité là dans votre urine et vous laissez agir jusqu’au lendemain matin. Si vous l’êtes, normalement le sel est dissout et le contraire prouverait que vous ne l’êtes pas. Compris señora ? 
  • ... Oui, merci.


Je paie le sachet de gros sel et j’attends le soir pour appliquer cela... J’ai des frissons et j’angoisse à l’idée de savoir si je suis enceinte ou pas, tout cela m’est inconnu et l’inconnu m’effraie. Je n’ai couché qu’avec un seul homme et c’est Julien... comment cela se passerait-il si je le suis, est-ce que j’aurais l’étoffe d’être une bonne mère si jeune, va-t-il l’accepter ? J’ai peur de faire une crise d’anxiété mais je ferai tout mon possible pour ne pas merder. J’applique le protocole avec émoi et je dors en espérant que... tout se passera bien.


Le lendemain, le moment fatidique, je jette un coup d’œil au bocal et... le sel s’est dissout. Toute cette peur que je ressentais, c’était parce qu’au fond de moi, je le savais. Tout ce temps j’avais cette petite voix qui me disait “Tu l’es ”, depuis que mon vagin a recueilli sa semence... je finis par pleurer dans mon coin, j’ai peur. Et s’il le refuse... Comment vais-je m’occuper de cet enfant correctement sans qu’il ait de père ? Les conséquences de ma connerie s’aggrave, je ne veux pas retomber dans cette dépression dont j’ai difficilement surmonté... Je sèche mes larmes et me pose des questions sur si je dois révéler cette nouvelle à mon entourage ? Ou bien juste à Nadia ?... Pour l’instant, je n’en ressens vraiment pas la force de confier ça ouvertement. La seule personne dont je tiendrais au courant et qui doit l’être... c’est Julien. Le soir tombe et je me rends chez Torres pour lui faire face. J’entre et je le cherche, je vais dans sa chambre, il n’y est pas. Il n’est pas présent, je vais voir Torres pour demander des renseignements sur son absence. 


  • Bonsoir monsieur Torres, je cherche Monsieur Du Casse, saviez-vous où est-il ? 
  • Oh bonsoir Meryem, quel plaisir de te revoir. Oui il est partit il y’a deux jours en Jamaïque pour une affaire, je pense qu’il sera là dès demain matin ou voire même le soir, pas plus. Voulez-vous lui dire un mot que je lui transmettrai ?
  • Merci mais j’aurais plutôt besoin que vous me donniez de quoi écrire.
  • Ah... je vois. Il me donne une feuille, une plume et de l’encre.
  • Merci beaucoup. 


Je m’en vais dans un endroit pour lui écrire et lui révéler cette nouvelle dans cette lettre...


Cher Julien,


J’espère que tout se passe pour le mieux pour vous, de mon côté, ça pourrait aller... Je tenais à m’excuser du comportement que j’ai eu et qui vous a profondément déçu, pardonnez moi, j’ai fauté et je le reconnais. Je vous écris cette lettre non pas pour attiser votre pitié ou une demande de réconciliation, mais seulement pour vous informer que... je suis grosse de vous.


Meryem.


Ma fierté a refait surface, j’aurais pu lui proposer de nous remettre ensemble, principalement pour notre enfant... mais ma fierté m’en empêche.


Je plie la lettre puis je montes a l’étage pour la poser en dessous de la porte de sa chambre. J’espère juste... Qu’il me répondra. 


Douze jours plus tard


Je suis enfermé dans ma chambre et je fini par perdre espoir, aucune réponse venant de lui. Mon ancienne dépression refait surface et je n’ai aucune envie de sortir ou faire quoi que ce soit, je n’ai plus goût à rien je ressens juste une profonde tristesse, mon entourage commencent à se rendre compte de mon humeur et je m’en fou... comment peut-il me faire ça... ? Je ne comprend pas un tel manque de compassion. Peut-être qu’il fuit les responsabilités et qu’il veut tout simplement ne pas être père... Je ne cesse de penser à lui que ça en devient toxique, soudain, ma soeur toque à la porte.


  • Meryem, tu es la ?
  • ... Oui.
  • Descend, quelqu’un souhaite te voir.


Purée... Je ne dois pas lui montrer que je suis dans le mal.


  • J’arrive.


Je me regarde vite fais dans le miroir, j’ai le visage fermé. Je ne fais aucun effort à ma tenue vestimentaire, je descend en robe de chambre et peignoir de nuit. Arrivé à l’entrée de la demeure, je... je suis ébahis. Une dose de bonne émotion alimente mon cœur, c’est l’homme que j’aime, c’est Julien ! Il est en face de moi, souriant et le regard heureux avec un énorme bouquet de fleurs. 


  • Ma chérie... Dit-il en me prenant dans ses bras.


En ressentant cette chaleur corporelle si familière, je ne peux m’empêcher de verser une larme.


  • Je m’excuses énormément sur ce que je t’ai fais subir, Tu ne mérites pas cela. Tiens ma belle, je t’ai beaucoup trop fais attendre... Dit-il en caressant légèrement son cou où je remarque une cicatrice bien visible.
  • Oh mon Dieu Julien, qui vous a blessé ? Me souciais-je en regardant sa cicatrice.
  • J’ai été pris en embuscade en mer... Cela explique aussi mon arrivée tardive. Oublions cela, le principal, c’est que je suis la, avec toi. J’ai longuement réfléchi et... je crois que je t’aime.


Je tiens fermement les fleurs qu’il m’a offert... ai-je bien entendu... il m’aime ?


  • Depuis notre séparation, j’étais mal et je ressentais comme un vide... J’ai réalisé ensuite que je ne pouvais pas t’oublier, tu occupais sans cesse mes pensées. Lorsque je suis entré, abattu et que j’ai lu ta lettre... en apprenant cette heureuse nouvelle, cela m’a énormément comblé et c’est à ce moment là que j’ai su que tu étais la bonne. Il s’approche de moi et me prend par la taille. Acceptes-tu... de devenir ma bien-aimée ? Me demande-t-il avec un regard sincère.


Je l’observe longuement avec des yeux larmoyants, puis je baisse la tête et jette mon regard au sol.


  • Vous étiez au courant des sentiments que j’avais pour vous lorsque nous avions rompus... n’est-ce pas ? Vous saviez que j’ai fais cela non seulement que pour des informations, mais aussi car je vous aimais et la preuve, je vous ai donné ma virginité... 
  • ... Oui. Je le savais... Murmure-t-il avec culpabilité.
  • Alors... pourquoi m’avez vous rejeté ? Demandais-je en retenant mes pleurs
  • Meryem... Ce n’était pas contre toi. Tu sais quelle vie je mène, quel homme je suis. Je ne voulais pas te faire souffrir, que tu sois constamment angoissé. En toute franchise, j’ai voulu rester seul, seul à exécuter des demandes abominables sans que personne soit impliqué dans mes affaires. Maintenant, j’en ai la certitude que le destin me réserve autre chose que cette vie sombre sans saveur. Voilà pourquoi je me tiens devant toi... Finit-il en caressant ma joue.
  • Comptez-vous prendre soin de notre enfant ? Demandais-je en touchant mon ventre.
  • Je compte prendre soin de vous deux, vous êtes dorénavant, ce que j’ai de plus chère. Affirme-t-il en me tenant par le menton.


Je l’embrasse langoureusement, sans faire attention à ce qu’il y’a autour de nous, je perd la notion du temps dans ce baiser et ressent seulement une sorte d’union entre deux âmes qui étaient, autrefois, égarés. Des perles salées, roulent sur mes joues et mon front se colle au sien “Je le veux.” Répondais-je. Il essuie mes larmes puis m’embrasse tendrement en retour, quel bonheur de se retrouver de cette façon. Ma sœur nous interrompt en nous regardant nous embrasser.


  • Heureusement que oncle Abbas n’est pas là. Plaisante-elle en se grattant le lobe de l’oreille.
  • Julien, je vous présente ma sœur, Nadia. 
  • Enchanté. Dit-il en lui tendant la main.
  • Euh Julien... nous ne serrons pas la main aux femmes chez nous... 
  • Oh, mes excuses. S’excuse-t-il, gêné.
  • Oh ce n’est rien Meryem, tu lui apprendras nos codes. Dit-elle en me faisant un clin d’œil.
  • J’imagine que votre culture est très différente de la notre... S’interroge Julien.
  • Effectivement. Mon père arrivera bientôt, lorsque je vous le présenterai, il faudrait que vous soyez informé de nos coutumes. 
  • J’espère qu’il sera indulgent. Dit-il avec un ton intimidé.
  • Êtes-vous intimidé monsieur Du Casse ? C’est étonnant venant de vous. Dis-je en le taquinant.
  • Faire face à ton père ne sera pas chose aisée ma jolie. Dit-il en caressant son menton barbu
  • Je ferais tout pour que ça se passe bien entre vous. Ne vous inquiétez pas.
  • Je te fais confiance ma belle. Aller, prépare tes affaires, nous rentrons.


Je m’en vais préparer quelques affaires puis m’habille rapidement pour retourner chez le Gouverneur, puisque c’est là bas qu’il y habite. Ma sœur me rejoins dans ma chambre me caressant le dos.


  • Je dois avouer qu’il est charmant ton français, vous allez très bien ensemble.  Dit-elle la coquine. Tu ne m’a pas raconté pourquoi vous vous êtes disputé d’ailleurs. 
  • Oh Nadia c’est du passé, nous sommes en couple maintenant... mais... tu dois savoir une chose comme tout s’est arrangé. 
  • Dis moi.
  • Je suis enceinte de lui.
  • Qu... Pardon ?! S’écrie-t-elle. Et ce chien il t’a laissé tomber ?! 
  • Non ce n’est pas ça, justement, maintenant qu’il est au courant, ça nous a permis de nous remettre ensemble...
  • As-tu perdu la raison Meryem, tu as forniqué ! C’est grave ! Tu te rends compte ? Tu as déshonoré Père et s’il l’apprend, vous êtes foutu ! S’inquiète-elle.
  • Nadia je t’en supplie, n’en rajoute pas... Je sais que j’ai fais une grave erreur mais je ne peux plus retourner en arrière.
  • Ne lui dis surtout pas et présente le rapidement.
  • Je sais mais... il n’est pas musulman ni arabe ou berbère... Ça va être très difficile.
  • C’est clair que c’est un très gros défaut. Sans vouloir paraître cruelle, je doute qu’il ne s’y opposerait pas à votre relation.
  • Je sais... mais je l’aime, et père devra accepter cela. Dis-je en prenant mes affaires et en la fuyant.


Elle reste silencieuse et me laisse partir, arrivé en bas je vois Julien assis sur le sofa près de l’entrée entrain de boire du thé servis par ma tante, elle est si aimable.


  • Muchas gracias señora. Julien remercie ma tante en espagnol. 
  • Faites attention à vous. Conseille-t-elle avec bienveillance.


En m’appretant à sortir, je sens qu’on me tient le bras, Nadia. Elle me prend dans ses bras et me serre fort, je l’embrasse en retour « Tant que tu es heureuse, c’est le principal… » murmure-t-elle,Merci...” remerciais-je en empêchant mes larmes de tomber. “Et vous. Prenez bien soin de ma sœur.” Menace-t-elle, Julien hocha la tête et Nadia nous salue. Il porte mes affaires et nous nous rendons jusqu’à chez Torres... Cet endroit m’avais manqué. Nous dînons en amoureux puis nous nous dirigeons dans nos appartements... et bien évidemment, nous avons recommencé. Ces retrouvailles nous ont rendus plus heureux que jamais, je suis passé de la tristesse la plus profonde à une joie intense. Je savoure chaque instant avec lui, il me comble tellement. Cette journée de montagnes russe d’émotions se clôture avec Julien dormant dans mes bras, serein, après que nous ayons fais l’amour...


À suivre...




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