Le pilier fragmenté

Chapitre 11 : Accord marital

4384 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 27/05/2021 04:33

Arrivé au manoir, mon oncle nous accueille.


  • Salam Aleykoum. Salue correctement Julien.
  • Oh. Ahlan (bonjour) akhi. Ma fille, ton père vous attend au salon.
  • D’accord, merci khali (oncle).
  • Vos armes, akhi. Dit-il en pointant du doigt les armes de Du Casse.


Julien confie ses armes à mon oncle, qui les déposa près du salon.


  • Que diable signifie « ari » ? M’interroge-t-il en prononçant difficilement le mot.
  • Ça signifie « mon frère », chéri. Dis-je en ricanant légèrement.
  • Oh. C’est aimable. Murmure-t-il en caressant son menton barbu.


Nous entrons dans le salon et remarquons mon père entrain de siroter son thé à la menthe, il nous observe du coin de l’œil... Pourvu qu’il fera preuve d’amabilité...


  • Salam Aleykoum. Salue Julien en tendant sa main vers mon père.


Mon père l’observe droit dans les yeux et lui fait signe de s’asseoir... Il ne lui a pas serré la main et Julien semble déjà irrité... Ça commence très bien.


  • Voulez-vous que je vous sers du thé ? Demande froidement mon père.
  • Volontiers. Répond froidement Du Casse.


Mon père tend le thé qui visiblement paraît brûlant, il veut le déstabiliser. Julien semble tenir le verre avec courage, ça le brûle mais il compte pas se faire humilier aussi rapidement.


  • Comment vous êtes-vous rencontrés, vous et ma fille ? Demande-t-il hostilement.
  • Chez le Gouverneur. Je travaille pour lui. Répond-t-il avec austérité dans son regard.
  • Hm. Je sais quel genre de travail... vous fournissez au Gouverneur. Annonce-t-il sèchement.
  • J’en ai conscience. L’image que vous avez de moi ne me représente guère. Affirme-t-il avec acuité.


Mon père l’observe de haut en bas.


  • Jouer la carte de la différenciation est complètement pathétique. Débecte-t-il.
  • Vous ne me connaissez point monsieur. Je suis assez lucide pour distinguer le travail de la vie conjugale. Tout ce que j’entreprends reste secret, votre fille n’a jamais été au courant de mes actes et ne le sera jamais.
  • ... Je vois. Concernant votre travail, répondez franchement, avez-vous mit en péril la vie d’innocents ?
  • Mhmh... Julien ricane sinistrement... Aucune de mes victimes est innocente, monsieur. Avoue-t-il arrogamment.
  • Bien... quel âge avez-vous ?
  • Trente-deux ans.
  • Hm, parlez moi de vous Julien du Casse. Qu’est-ce qu’un Français puisse bien faire aux Caraïbes, travaillant à la solde d’un Espagnol ?


Cette question semble l’agacer.


  • Je suis certes Français mais mon pays ne me reconnaît plus en tant que tel depuis fort longtemps. Admet-il péniblement.
  • Vous êtes, en plus de cela, un déserteur ? J’espère que vous avez une bonne justification pour cet acte. Crache-t-il.


Julien boit une gorgée de thé, il se contient.


  • C’était pendant la bataille Vélez-Málaga, mon oncle m’avait appelé pour y participer. Mais après avoir combattu à la guerre de succession d’Espagne et eût la maturité suffisante pour comprendre la raison de ce conflit, je me suis promis de ne plus guerroyer de la sorte. Nous étions livré comme de la chair à canon pour des intérêts égoïstes. J’ai vu des atrocités et vu mes camarades mourir. Après cela, j’ai été dégoûté et en désaccord avec les idéaux de mon pays qui étaient de privilégier la lignée et le sang au détriment de l’intelligence et du talent. J’ai donc préféré le quitter et faire fortune dans le nouveau monde en tant que mercenaire, où mes compétences intellectuelles et mes expériences au combat m’ont permis de me rapprocher avec le Gouverneur de Cuba. Admet-il dignement.


Mon père l’observe longuement, sa colère semble se dissiper...


  • Vous avez pris une sage décision, connaissant désormais la nature de votre choix. Avoue-t-il brièvement


Il reprend du thé et le sirote, l’esprit pensant.


  • Chez nous, notre pays est répartie en plusieurs tribus... Qu’on pourrait les considérer comme des états. Nous ne sommes donc pas régné par une monarchie mais par une oligarchie, plusieurs Sultans sont à la tête. Ils le sont car ils sont considérés comme de fins stratèges et sont les plus puissants du pays pour assurer notre sécurité. J’ai moi aussi, dans ma jeunesse, pris part à certains combats contre nos voisins les Ottomans et notre but était uniquement de défendre la liberté de notre peuple et notre pays... Si j’étais vous, j’aurai réagi de la même manière.


Je suis étonné qu’il réagisse comme ça. Il se confie et en plus de cela, lui donne raison, il est entrain de le remonter dans son estime ! Je souris seule dans mon coin, bêtement.


  • J’admire cette pensée. Hélas, le mien n’est obsédé que par la lignée... Murmure-t-il en soupirant


Un long silence s’installe, Julien m’observe tendrement, un signe pour me dire que ça va aller et mon père l’observe en même temps sans l’agresser, c’est bon signe.


  • J’ai quelqu’un qui a déjà commencé les préparatifs pour votre mariage et celui de sa soeur. Je vous confirmerai la date mais je pense que ce sera probablement cette fin de semaine. Vous financerez, évidemment, la moitié de votre mariage.


Julien hoche la tête. J’ai le cœur qui palpite.


  • Du Casse, avez-vous un proche comme témoin ?
  • Oui. C’est mon cousin qui assistera en tant que mon témoin. 


Je n’étais pas au courant de cela, il s’est organisé bien plus tôt que je ne le pensais.


  • Hm. Très bien.
  • Il est actuellement aux antilles, c’est l’une des seules personne de ma famille en qui je garde contact.
  • Votre famille... se porte-t-elle bien ? Comment se nomme votre oncle ?
  • Oh, pardonnez moi de ne pas vous en avoir parler. Mon oncle, Jean-Baptiste du Casse, est un corsaire comme moi, enfin... l’était. Il est mort il y’a trois mois. Mon père, François, est décédé un peu avant que j’atteigne l’âge de quatorze ans, il était lieutenant carabinier... Ma mère, Clémence Meyer, est vivante et vit toujours dans ma ville natal, Montpellier. J’ai une grande soeur, Sophie, qui est mariée à un charpentier et m’a gâtée de quelques neveux au passage... Je suis toujours en contact avec eux, je leur envoie quelques fois des sommes considérables dans l’année.


Mon père dépose son verre vide, restant plus que quelques feuilles de menthe.


  • Je suis navré pour votre père... J’imagine que vivre loin de sa famille et ne pas avoir la possibilité de les voir doit être un vrai supplice. Dit-il en se sentant concerné.
  • Certes... j’ai beaucoup souffert et je souffre encore intérieurement... Je suis un homme de toute manière, pleurer et chagriner n’est clairement pas dans mes habitudes. Murmure-t-il en évitant d’attiser trop de pitié. Mais grâce à votre fille, je me sentirais beaucoup moins seul. 


Il me fait un clin d’œil et je lui souris en retour.


  • Hmhm... Je n’ai plus trop de questions donc, parlons de la dot.


Julien l’observe étrangement.


  • La dot ? S’interroge Julien.
  • Je sais que votre dot est très différente de la nôtre donc laissez moi vous expliquer... chez nous, c’est le don, selon les prescriptions de l’islam, que l’époux doit faire à l’épouse. Ce don serait une forme d’appréciation et permettrait d’offrir certaines garanties à la femme. C’est obligatoire pour que votre mariage puisse être reconnu comme valide et que vous puissiez consommer... même si vous l’aviez déjà fait. Poursuit-il.


Il a finit par nous faire la remarque...


  • Très bien... combien exigez-vous ?
  • Cette question doit être adressée à ma fille, pas à moi.
  • Meryem. Me demande Julien.


J’hésite de quoi lui demander, je n’avais pas pensé à ça... Réfléchi... Je prend un biscuit de la table et le mange en réfléchissant...


  • Ne sois pas timide, tu peux me demander ce que tu veux. M’incite-il en français.
  • Bon, si vous insistez... Dis-je en souriant. Cinq mille Réales et la collection de bijoux en saphir du joaillier.
  • L’hollandais ou l’espagnol ?
  • L’hollandais. Repondais-je avec un grand sourire.
  • Ce sera tout ma jolie ? 
  • Oui.


Mon père nous contemple, ne comprenant pas un mot de ce que nous disons.


  • C’est conclu. Confirme Julien à mon père.
  • Elle te convient ? M’interroge mon père.


J’acquiesce et il sourit légèrement...


  • J’aimerais ajouter un dernier mot, Du Casse. Je vais certes, accepter votre demande. Mais gardez dans votre esprit que je ne vous pardonnerais jamais pour avoir souillé ma fille. Si elle ne vous aurait pas tant aimé, vous ne serez sûrement pas devant moi en ce moment mais plutôt entrain de décomposer sous terre. J’exige donc que vous la traiter comme elle se doit sinon, je pourrais très vite revenir sur mes mots et commettre le pire. Menace-t-il en le fixant droit dans les yeux.


Je sens Julien peu intimidé.


  • Vous avez tout à fait raison monsieur. Répond-il avec sang froid.


Mon père tend légèrement la tête vers le côté, l’odeur du dîner le saisît.


  • Appelez moi Muhammad, gendre. Nous allons bientôt dîner. Je vous invite aussi à prendre un hammam après ce dîner et faire la prière du soir en ma compagnie et mon autre gendre. Dit-il en contemplant sa montre à gousset.


Julien accepte même si il ne sait pas vraiment ce qu’est un hammam et nous dînons à table tous les trois. Un fabuleux couscous royal concocté par ma tante. Aucune discussion et personne ne semble faire le premier pas, Julien semble beaucoup aimer ce plat qu’il goûte pour la première fois. Le dîner se termine en silence, l’assiette vide de leur côté, je n’ai pris que quelques bouchées... 


  • C’était très délicieux, je vous en remercie. Dit Julien.


Mon père me contemple moi et mon assiette...


  • Nous allons nous entretenir entre hommes, peux-tu aller rejoindre ta soeur ? Me demande... M’ordonne mon père.


Et voilà qu’il finit par me jeter... bref, je me lève, je les salue puis vais monter à l’étage où se trouve Nadia. En fin de compte, je suis tout de même heureuse que ça s’est bien passé, honnêtement, je craignais le pire. 


En rejoignant la chambre de Nadia, je la vois entrain de se peigner les cheveux devant le miroir, toute heureuse.


  • Alors ? Me demande-t-elle excitée.
  • Ça s’est plutôt bien passé. Dis-je en souriant.


Elle m’embrasse puis nous papotons de nos futurs maris sur son lit. 

Nous bavardons tellement que nous finissons par dormir tard ensemble...


Le lendemain, mon père ne me dit rien à propos de Julien, je finis par croire qu’il l’apprécie. Pendant quelques jours, nous nous occupons des préparatifs de nos deux mariages, qui deviennent épuisants surtout en comptant le nombre d’invités qui sont principalement des amis de mon oncle, et y’en a des tas... À la veille du mariage de Nadia, Julien, en ayant rémunéré la moitié des préparatifs en compagnie de mon père, passe l’après-midi me prendre pour ma dot. Nous nous dirigeons à cheval au Sud-Est de Cuba, où se trouve le joaillier hollandais. 


  • Comment vas-tu mon amour. Me demande-t-il.
  • Je vais très bien, et vous ? Dis-je en montant derrière lui.
  • Ah... ton père... est un véritable casse-tête. M’avoue-t-il.
  • Oh, vous a-t-il encore offensé ou quoi que ce soit ? Demandais-je, inquiète.
  • Non, non... rien de cela. J’ai juste remarqué qu’il était très exigeant, qui est évidemment une bonne chose cependant... cela peut s’avérer bien embêtant. Dit-il en pensant et en ordonnant le cheval d’avancer.
  • Oui... c’est son aspect perfectionniste qui ressort, il est très loin d’être un homme simple malgré les apparences. Dis-je en me tenant fermement à lui. Sinon... comme nous n’avions pas pu se voir, comment s’est déroulée la soirée avec lui ?
  • La soirée après que j’ai demandé ta main ?
  • Oui.
  • Il ricane. C’était une soirée à la fois embarrassante, drôle et douloureuse. J’ai fais la rencontre de ton futur beau-frère qui était celui que j’avais menacé autrefois, je ne pensais pas que nous allions nous retrouver ainsi. Finit-il en ricanant.
  • En effet, ce sont de drôles de retrouvailles. Dis-je en ricanant.
  • Malgré le fait que nous étions complètement nus et à la fois timides, nous avions put plaisanter au final. Après avoir passé quelque temps au “hammam”, je pensais que je pouvais me baigner directement pour me rafraîchir. J’ai fais la triste découverte qu’il fallait d’abord se faire frotter par un monsieur qui ressemblait à un ours et qui était loin d’être doux avec moi. Mon dos est devenue complètement rouge et sensible que j’avais du mal à rester en place en me baignant... mais je dois admettre que cela m’a bien exfolié.
  • Julien... Vous n’êtes pas habitué c’est normal. Dis-je en ricanant.
  • Ne commence pas, Meryem, à te moquer de moi... M’ordonne-t-il honteusement.
  • Je ne rigole pas sur vous... bon si, peut-être, un petit peu... mais comment mon père devait pensé à ce moment-là. Dis-je en riant encore plus.
  • Il m’a clairement tourné en ridicule. Déballe-t-il.
  • Pauvre chou... Dis-je avec attendrissement. Au moins vous aviez pu vous entendre, c’est le principal. 
  • ... Bien sûr. Ironise-t-il.


Il décide de faire la route sur la plage en longeant la côte, je me tiens sur son dos musclé et confortable à la fois et me laisse entraîner par ce paysage sublime : sable fin et blanchâtre, eau turquoise presque translucide, un ciel bleu azur sans nuages à l’horizon, le vent de la mer qui nous balaie délicatement.


  • C’est magnifique Julien... Dis-je en contemplant cette merveilleuse vue pendant que nous galopons.
  • Hm... Certes. Dit-il en jetant un coup d’œil aussi. Ma belle, tiens moi plus fort, je vais aller plus vite.


Je le tiens plus fermement et il accélère son allure, il me donne son chapeau pour que je le tienne et ses cheveux bruns glacés s’envolent. Je l’observe en l’admirant... Quel homme fort et charmant, il ne cesse de me faire rêver.


Pendant que nous galopons plus rapidement, nous arrivons enfin chez le joaillier. Sa collection de bijoux en saphir n’a toujours pas été vendu, vu le prix exorbitant… et Julien l’achète aussitôt. Nous revenons rapidement chez mon oncle et nous nous arrêtons près de la maison où nous nous cachons. Je le remercie et nous nous embrassons lentement et tendrement... 


  • Cela fait des jours que je ne t’ai pas touché... j’ai envie de te dévorer... Me susurre-t-il à l’oreille avec une voix ténébreuse.
  • Oh Julien... je souhaite aussi que vous me dévorez mais nous devons attendre jusqu’à notre nuit de noce... Dis-je en essayant de l’apaiser et en lui caressant les cheveux. Arrêtons nous pour aujourd’hui, cela n’animera que votre animosité.
  • ... Bien. Arrête-il avec déplaisance.


Il monte avec moi déposer le coffret dans ma chambre et me saisit le buste en m’embrassant agressivement, il soulève ma jambe gauche et me plaque au mur.


  • Arrêtez Julien, quelqu’un pourrait nous entendre... 


Il ne m’écoute pas et continue de m’embrasser et déguste mon buste...


  • Aller beauté... Je ferais en sorte de finir plus rapidement... Dit-il en me caressant la vulve soudainement.
  • Ah non, je refuse ! Dis-je en l’arrêtant et en le poussant.


Je remarque subitement qu’il a une grosse erection, je l’observe dans les yeux puis contemple son entre-jambe... Il a vraiment envie et je ne peux pas le laisser dans cet état.


  • Bon... Dis-je en m’approchant. Je vais m’en occuper. Dis-je en caressant son membre viril qui bande fortement à travers son pantalon.


Il me regarde dangereusement et grogne légèrement à mon touché.


  • Mais. Vous n’allez pas me pénétrer... Il m’observe, intrigué. Je vais utiliser ma bouche et ma poitrine. Dis-je en l’observant sensuellement en relevant le sourcil.


Il comprend et acquiesce. Il retire sa ceinture et s’assoit sur mon lit, il extrait sa queue et ses couilles et le laisse se tenir seul, en l’air. Je déboutonne ma robe sur mon buste pour sortir mes seins et je commence à le sucer délicatement, je l’entend déjà grogner, il pose sa main sur ma tête... je lui fais sa gâterie pendant une dizaine de minutes et il finit par éjaculer sur mes seins. 


  • Oh... ma belle... tu es vraiment talentueuse. Me complimente-il.
  • Hmhm... allez, levez vous avant qu’ils sachent ce que nous faisons. Dis-je en me relevant.


Il me tient le bras et me jette au lit. Il relève ma robe et caresse ma chatte mouillée.


  • Penses-tu que je vais te laisser ainsi ? Laisse moi te rendre ce que tu m’as donné. Dit-il en abaissant sa tête devant mon entre-jambe.


Il me fait plaisir en grignotant ma chatte, je me retiens fortement de ne pas crier en mettant ma main devant ma bouche. Il me lèche jusqu’à que je jouis à mon tour.


  • Dommage que je ne puisse pas entendre ta voix mielleuse crier mon nom. Avoue-t-il en me caressant la cuisse.


Il reste quelques minutes à mes côtés puis s’en va rejoindre mon père... qu’il est impatient... 


Je reste auprès de ma soeur toute la soirée en lui mettant du henné pour la veille de son mariage, la rassurant et la conseillant.


Le lendemain nous célébrons son mariage, elle parait si heureuse aux cotés d’Imrân et ils sont tellement beaux. Julien est présent à mes côtés me tenant compagnie et en discutant avec mon père, ça me fait plaisir de les voir discuter et s’entendre. Il y’a tellement d’invités, la demeure est complètement bondé du rez-de-chaussée à l’étage... Nous festoyons et nous dînons avant la cérémonie du mariage qui sera prononcé par mon oncle. Nous récitons quelques versets du Coran et nos mariés se passent la bague au doigt. Le mariage se clôture avec épanouissement et un vœu de ma soeur pour mon mariage qui se déroulera le surlendemain.


Le lendemain, c’est mon jour de henné et je me fais chouchouté par ma soeur et quelques femmes espagnoles... En y repensant, je me souviens que Julien m’a dit que son cousin devrait être là aujourd’hui normalement et qu’il devrait donc l’accueillir. Ma sœur a prit soin de me faire un magnifique henné sur mes mains et mes pieds, je m’affaisse sur le canapé du milieu du Salon, habillé avec une robe infiniment longue verte telle une princesse, assistant aux femmes qui chantent et dansent devant moi. 

Après que mon henné a bien séché et qu’on m’a délicatement retiré les résidus secs avec de l’eau et du sucre, la fête se finit. Nadia et moi montons dans ma chambre pour choisir le meilleur maquillage pour demain, elle est vraiment douée pour ce genre de choses. Le temps passe et nous mettons des heures pour nous décider des couleurs du fard à paupières, du rouge à lèvres etc. Le moment où je compte me décider, on frappe à la porte. Je regarde par la fenêtre, c’est mon homme. Je descends et l’embrasse en le saluant.


  • C’est magnifique. Dit-il en parlant de mon henné et en embrassant ma main. Mon cousin est arrivé et il est chez le Gouverneur, prépare toi.


Je m’en vais me préparer et reviens vers lui rapidement. Nous arrivons chez le Gouverneur et je fais la rencontre de son cousin près du jardin, il était entrain de boire du vin. C’est un homme qui semble avoir la fin de la trentaine et qui a une certaine ressemblance à Julien (il est assez charmant).


  • Bonsoir Meryem, c’est un honneur de vous rencontrer.
  • Bonsoir euh... 
  • Jacques. 
  • C’est aussi un honneur pour moi de rencontrer un membre de sa famille, Jacques. Dis-je en souriant et en touchant l’épaule de Julien.


Il me sourit en retour puis se mit à observer Julien.


  • Tu as bon goût Julien. Avoue Jacques en me contemplant longuement.
  • Hmhm... Ricane sombrement Julien. Je suis loin d’être simplet, et tu le sais.
  • N’empêche qu’elle parait être la plus intéressante de tes conquêtes. Dit-il en l’observant du coin de l’œil.


Julien le contemple étrangement.


  • Ah oui, que suis-je sot, excuse mon oubli. Après tout ce temps que nous nous sommes pas revu, j’oubliais que tu n’étais qu’un cruel homme qui s’était juré de ne plus ressentir de faibles sentiments. Qu’est-ce qui explique donc... ce retournement ? Dit-il en sirotant son vin rouge.
  • Je ne saurais moi même l’expliquer... Assume Julien. Disons qu’elle a su pénétrer mon âme.
  • Cela fait sens. Surprenant... pourtant tu étais si impénétrable...


Sa manière de répéter sans cesse la même chose...  il est étrange.


  • Tu es d’humeur si curieuse aujourd’hui, Jacques. D’une curiosité intrusive. Dit Julien en fronçant les sourcils.
  • C’est normal. Après tout, tu es mon cousin et tu comptes te marier, me trompe-je ? Sourît-il légèrement.
  • Tu n’as rien à savoir. Je t’ai fais venir ici seulement pour être mon témoin, as-tu oublié ton ultime trahison ? J’étais jeune et naïf pour t’avoir fait confiance et t’avoir tout confié par lettre, je ne souhaite pas encore me retrouver face à une armée de corsaires français m’attendant de pied ferme, près de l’endroit où je résidais autrefois. Dit-il froidement.


Jacques se mît à rire grossièrement.


  • Julien... Je ne suis plus ce vil jeune homme comme jadis, j’ai appris de mes erreurs et je ne recommencerai pas, crois moi. Il semble sincère. C’était égoïste et impardonnable de ma part d’avoir fais cela pour faire gain de la prime qui ont misé sur ta tête. J’étais terriblement en manque d’argent, cette situation ne m’a pas fait prendre les meilleurs choix. Je sais que tu es rancunier et je m’en excuse encore une fois, tu es ma famille après tout. Et puis maintenant que je possède l’héritage et la fortune de père, tu n’as plus rien à craindre.
  • Tu es vraiment chanceux de te tenir vivant devant moi. Je n’ai jamais épargné qui que ce soit à part toi car encore une fois, j’ai envie de te croire. Admet-il sombrement.
  • Je t’en suis redevable chère cousin, d’avoir fait preuve de clémence seulement sur ma personne. Je me dois de te rendre la pareille, d’être présent dans tes meilleurs jours et pour que tu obtiennes la possibilité de marier... Il m’observe attentivement... cette charmante Égyptienne. 
  • C’est une Maure. Corrige Julien.
  • Maure, Libyenne, Égyptienne... elles sont toutes semblables. Divague Jacques.
  • Français, Espagnol, Anglais... vous êtes tous pareils. Répondais-je instinctivement.
  • Ne prenez pas à cœur mes mots ma chère, nous plaisantons entre hommes.
  • C’est absurde... Dis-je en soupirant.
  • Ma chère. Dit-il en haussant le sourcil, c’est étonnant comme vous vous exprimez très bien en notre langue. 
  • J’ai vécu en France quelques temps pendant mon enfance, ce qui m’a permis de maîtriser votre langue sans difficulté.
  • Je suis épaté. Oú aviez-vous séjourné plus précisément ?
  • À Narbonne, chez mon oncle.
  • Dites donc, c’est près de chez nous, Montpellier. Vous auriez pu vous rencontrer bien plus tôt.
  • Disons que... ce serait impossible, puisque je suis plus vieux qu’elle de treize ans. Sachant en plus que je me suis embarqué un an après sa naissance.
  • Oh. Effectivement, ce serait impossible. Dit-il en caressant son menton.


Nous bavardons jusqu’à la tombée de la nuit, c’est un homme plutôt divertissant. Julien me dépose chez moi et m’embrasse longuement, il est si pressé que nous soyons demain qu’il ne peut s’empêcher d’être très tactile avec moi. Nous nous souhaitons enfin bonne nuit après un long baiser, « je t’aime comme un fou. » dit-il en me susurrant à l’oreille et je lui répond en retour que je l’aime tout autant.


À suivre...

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