Le pilier fragmenté

Chapitre 14 : Ressuscité

4907 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 02/06/2021 15:57

Nous foulons la terre ferme, j’y vois un petit village, une plantation et une villa surplombant la crique. C’est un très bel endroit bien conservé, l’équipage se charge de décharger nos affaires et quelques marchandises d’armes, Julien me demande de le suivre pour qu’il me montre à peu près les environs.


  • Voici le village qui était présent avant que je prenne le contrôle de cet endroit. Pointant les petites maisons en bois.


Quelques habitants nous fixent sans nous saluer ni quoi que ce soit, des femmes qui semblent être pauvres par leur accoutrement me dévisagent du regard. Ces gens là semblent pas très heureux de le revoir.


  • Que faites-vous entrain de nous regarder, remuez vous et faites votre travail ! enfants de putains. S’écrie-t-il avec un ton intransigeant.


Ils se remirent à travailler sans plus tarder.


  • Ils travaillent pour vous ? Lui demandais-je demande pudiquement.
  • Oui, ces chiens n’avaient pas hésité à nous attaquer lorsque j’ai combattu l’ancien propriétaire de cette île. Après leur défaite et les avoir presque tous terrassés moi et mes hommes, nous leur avions laissé la vie sauve à condition qu’ils travaillent pour moi.
  • C’est de l’esclavage. Dis-je honnêtement.
  • Non. Ce n’est pas de l’esclavage. Je les paie. Me reprend-t-il désagréablement.


Je m’en vais m’asseoir sur un rocher attendant patiemment que toutes mes affaires soient amenées dans ma nouvelle maison.


« Tu as vu, il a ramené une femme. » « Oui, je me demande qui est-ce. » « Idiote, ce doit être sa nouvelle compagne. » « Elle est bien plus belle que l’ancienne, tu penses qu’il la tuera elle aussi ? » « Elle a l’air docile, je ne pense pas. » « l’ancienne était aussi docile. » « Tu es bête ou tu le fais exprès ? Tu ne te rappelles pas qu’elle l’avait trompé avec un membre de son équipage ? » « Ah oui c’est vrai je m’en souviens. » « Faut avouer qu’il était beau le Arturo... » « Chut ! Elle nous regarde »


Je viens de faire la découverte de l’histoire d’une soit disante ancienne compagne, qu’il a tué par le biais de ces femmes travaillant à côté de moi, pensant que je ne comprends pas un mot de l’anglais. Je suis outré, il ne m’en a jamais parlé. Et si il ne m’en parle pas, c’est qu’il souhaite que cette histoire reste dans l’oubli. Ce serait une erreur de lui demander, et si je... leur demandais directement ? Je m’approche d’elles, elles font semblant de ne pas me voir.


  • Bonjour mesdames. Saluais-je en les souriant.
  • Bonjour. Me salue une des trois, en fuyant mon regard.
  • Ne soyez pas anxieuse, contrairement à mon mari, je suis sympathique. Dis-je avec douceur.
  • Vous êtes mariée avec lui ?! Me demandent-elles, surprises.
  • Euh... Oui. Pourquoi êtes-vous si surprises ?
  • Non, pour rien. Disent-elles en poursuivant leur travail.


Elles ne souhaitent pas m’en dire plus.


  • Je suis très intéressé par ce que vous avez raconté dans mon dos. 
  • Que voulez-vous savoir. Demande-t-elle avec détachement.
  • On aurait du se taire, on est dans la mouise... Dit une d’entre elle, apeurée.
  • Non. Ça restera entre nous, je vous le promet. Dis-je sincèrement.
  • Votre mari avait une ancienne compagne, Carmen, une cubaine. Hélas, elle est morte par ses mains il y’a un peu plus d’un an.
  • Vous avez dit qu’elle l’a trompé.
  • Oui... Elle en avait assez d’être tourmentée abusivement par votre mari, un autre la rendait plus heureuse et elle menait une double relation.
  • Qui était donc cet homme ?
  • Un membre de son équipage qui a été tué lui aussi. Arturo, il était jeune, charmant et aimant.
  • Je vois...
  • Votre homme est inhumain, il ne fait preuve d’aucune compassion. Ajoute l’une d’entre elles avec mépris.
  • Sachez que vous parlez de mon mari, faites attention à votre langue. 
  • Ah oui ? Et bien sachez aussi Madame Du Casse, que nos informations ne sont pas gratuites. Me pique-t-elle en tendant sa main.


Je soupire et roule des yeux puis lui donne quelques pièces d’or. Elles se retournent m’ignorant complètement et je m’en vais rejoindre ma maison.


Je rentre et découvre cette villa spacieuse et... très poussiéreuse, je contemple toute les pièces qui s’y trouvent : le salon est à l’entrée, le bureau de Julien à droite, le coin de détente près du bureau, à gauche notre chambre et je retrouve toutes nos affaires soigneusement déposées. Au deuxième étage se trouve deux pièces qui semblent être des chambres mais elles sont vides et en face, la salle de bain. Et plus loin, longeant le couloir, une cuisine ouverte avec une grande salle à manger. Ça va, c’est une belle maison mais qui nécessite beaucoup de rangement et de nettoyage. 


  • Meryem ! M’appelle Julien.
  • Je suis en haut !


Il monte les escaliers en bois qui grincent. Il me trouve dans la cuisine entrain de laver de la vaisselle que j’ai trouvé. 


  • Ça te plaît ma biche ? Me chuchote-t-il en m’embrassant de derrière
  • Oui. Allez préparer l’eau dans la baignoire, on pue la Mer.
  • Tu as bien raison. Dit-il en ricanant et en me claquant le cul.


Je finis cette vaisselle et le rejoins dans notre salle de bain, il a raison d’installer une baignoire immense, au moins on pourra s’immiscer à deux. Je me déshabille et me trempe dans cette eau savonneuse qui me fait tellement de bien, il sort et s’assoit sur une petite chaise me demandant que je lui frotte le dos pendant qu’il se frotte le corps. Je le frotte et il me frotte délicatement ensuite.


  • Je veux te baiser. Dit-il d’un ton direct.
  • Non Julien, plus tard. Il faut qu’on se lave vite, puisque j’ai l’intention de nettoyer entièrement cette maison après.
  • Allons... juste un instant. Dit-il en frottant son entrejambe entre mes fesses.
  • Mais je!... Il me retourne agressivement.
  • Obéis, Femme ! M’engueule ce salopard.


Il me jette du rebord de la baignoire et fait ce qu’il a à faire jusqu’à qu’il finit son travail.


  • Tu as aimé ? Me demande-t-il avec une once de bienveillance.
  • Si j’avais été consentante, oui. Dis-je en le boudant.
  • Allons ma belle, je sais qu’en faisant plaisir à ton homme, tu te fais plaisir aussi... Finit-il en m’embrassant sur la bouche.


C’est ça... décide à ma place maintenant.


On finit de se laver et nous sortons ensemble de la pièce.


  • Dis moi... Tu ne vas pas t’occuper de cette maison toute seule ? 
  • Non, ramenez 2 ou 3 femmes pour m’aider, s’il-vous-plaît.
  • D’accord ma belle, fais attention à toi. Il m’embrasse puis s’en va.
  • Oú allez-vous ? 
  • Un diplomate a demandé des armes pour ses hommes, je vais lui en vendre. Je serais là ce soir.


Il sort de la maison. 30 minutes plus tard, 3 femmes se présentent, c’était les filles de tout à l’heure...


  • Alors Mme Du Casse, vous avez besoin d’aide ? Demande-t-elles avec provocation.
  • Que c’est poussiéreux...
  • Oui, j’ai besoin de vous les filles.


Je dicte à chacune ce qu’elles doivent faire et elles exécutent sans rechigner, un climat de respect s’installe pendant que nous nettoyons et nous finissons par bien nous entendre. Pendant ce temps là, je pensais aussi au moment où j’ai réalisé que mon pouvoir a prit un peu de terrain en moi quand j’étais en mer. J’ai réussi à secrètement provoquer une vague... 


Quelques heures plus tard, nous avons tout rangé et nettoyé minutieusement, il ne reste plus que le bureau, je leur fais du thé et leur demande de se reposer. Je m’enferme au bureau qui est complètement désordonné et essaie d’utiliser mon pouvoir pour ranger. Il fonctionne à moitié mais j’y arrive. J’ai du mal avec les cargaisons lourdes, je me concentre attentivement et essaie d’en relever un, ça y’est ! J’y arrive enfin. Je me charge donc de libérer l’espace en déplaçant toutes les cargaisons avec mon pouvoir et les mets dans un coin. Je fais rentré les filles, qui ne se doutent de rien du tout. Nous terminons enfin le nettoyage du bureau et... Nous nous lavons toutes ensemble dans la salle de bain. Et c’était vraiment marrant. La plus vicieuse s’appelle Rose, la bébête : Sarah et la prudente : Daisy. Après cela je leur prête mon parfum, elles se ruent dessus en s’aspergeant partout. Je leur donne à chacune une bourse garnie de pièces d’or et s’en vont rentrer chez elles. Je prépare à manger, René tout à l’heure m’a apporté un lièvre et à pris soin de me faire quelques courses. Je prépare donc du lièvre rôti avec sa sauce accompagné de pommes de terre que j’ai coupé en frites, et les fait frire dans de l’huile. Je pense que les frites n’existent pas encore, je lui ferais faire découvrir. La nuit tombe et j’entends Julien rentrer.


  • Mhh... Quelle odeur, ça sent sacrément bon. 


J’entends ses paroles d’ici... Il monte les escaliers et me retrouve dans la cuisine, il m’embrasse de derrière.


  • Tout est si propre, tu as fais du très bon travail ma jolie... Dit-il en observant ce que j’ai préparé.
  • Vous avez enlevé vos chaussures j’espère. Dis-je pendant que je fais la vaisselle.


Dégustant une frite, il me montre ses pieds déchaussés. Il pose le plateau sur la table de salle à manger et dépose les couverts et les assiettes ensuite. Il sort remplir la carafe d’eau au moulin à eau de source dans le jardin et la rapporte. Je l’attend à table et il me rejoint en s’asseyant en face de moi. Il s’affaisse sur la chaise en soupirant de fatigue.


  • Je suis épuisé et j’ai faim... 
  • Alors, comment s’est passé votre vente ? Demandais-je en découpant un morceau et le posant sur mon assiette.
  • Il était énervant, il négociait beaucoup cependant... Nous avions fini par faire bon marché. Dit-il en découpant un morceau aussi. Je n’ai pu te demander mais qu’est-ce que... ceci ? Me demande-t-il en pointant les frites.
  • Ce sont des pommes de terre découpées et frit. 


Il goûte l’ensemble avec la sauce et semble surpris.


  • Ma belle, ma belle, ma belle... C’est succulent. Dit-il en prenant d’autres bouchés.


Nous finissons de manger puis Julien m’aide un peu à faire la vaisselle, nous descendons dans son bureau, curieuse, il me montre tout ce qu’il fait pour sa contrebande et pour les Templiers. Du moins que l’on puisse dire, c’est qu’il ne s’arrête jamais de travailler. Je trouve une lettre signée au nom de Torres et je fus subjugué par son contenu.


  • Julien... Quel est cet arrangement ? Je lui demande en lisant.


Il se retourne avec son verre de vin à la main.


  • Oh ça... Torres me confiera de tonnes de pièces d’or et me nommera capitaine d’un de ses galions « El Arca Del Maestro ». Dit-il avec un joli accent espagnol.
  • C’est énorme ! 
  • Je le sais bien. Tout ceci c’est grâce à la confiance que j’ai acquise auprès de lui. J’ai fais preuve de mes talents et il m’a reconnu... Je suis très honoré de travailler à ses côtés. Se confie-t-il.
  • Torres est un homme bon... Dis-je avec reconnaissance. Et vous comptez acquérir tout cela pour quand ?
  • Je devrais repartir dans 3 jours justement.
  • Alors ça ne servira à rien que je vous suis. Je reste ici. Mais... et votre équipage ?
  • Je leur en ai déjà parlé... Roselier sera capitaine. Ils travailleront toujours pour moi concernant les armes. Il s’assoit et me demande de s’asseoir sur ses genoux. Tu vas beaucoup me manquer ma belle... Murmure-t-il en reniflant et baisant mon cou.
  • Vous aussi mon amour... 
  • Quand je reviendrai... je devrais repartir pour débusquer les Assassins de leurs cachettes. Il s’en suivra donc un long conflit et je ne pourrais pas te voir pendant un long moment. Dit-il avec un air triste.
  • Je vous écrirai mon amour... Vous ne serez jamais seul. Plus jamais. Dis-je en lui faisant une étreinte. Vous prendrez un souvenir de moi évidemment. Combien de temps dura ce conflit ?
  • Pour l’instant... la durée est toujours indéterminée. Je te ferais part de mes nouvelles ma belle.
  • Vous me le promettez ?
  • Je te le promets.


Il me porte et m’amène dans notre chambre... il s’allonge près de moi, agréablement calme et doux et commence à me caresser le ventre...


  • J’ai hâte que notre enfant voit le jour... Tu ignores à quel point j’y pense sans arrêt. 
  • Vous sentez vous prêt d’être père ?
  • C’est une responsabilité lourde. Cependant, je me sens tout à fait capable d’élever cet enfant.
  • Je vois, c’est prometteur. J’ignore toujours les prénoms que je lui donnerai...
  • Puis-je te demander une faveur, mon amour ?
  • Oui, bien sûr.
  • Laisse moi lui donner un nom.
  • Je... je ne...
  • Je t’en prie. Que cet enfant la. Je t’en ferais d’autres et tu pourras les nommer comme bon te semble. Insiste-t-il.
  • Très bien... Vous avez une idée ?
  • Si c’est un fils... il s’appellera Alexandre. Si c’est une fillotte, Clémence.
  • Oh... comme votre mère... 
  • Oui, j’aimerais lui faire honneur.


Nous finissons par nous endormir en même temps après avoir longuement discuté. Les jours passent, et le voilà reparti à Cuba pour récupérer le galion. Je me sens seule mais heureusement que je me suis faites des amies, elles viennent à chaque fois me rendre visite et restent presque toute la journée à mes côtés, racontant sans cesse des ragots croustillants. Elles finissent par beaucoup m’apprécier, elles m’aident dans la chasse, le linge et dans pleins d’autres domaines dont je ne m’occupais pas avant. Une semaine et 4 jours plus tard, je vois en fin d’après midi au loin par la fenêtre de la salle de bain, un galion qui s’approche. Ils jettent l’ancre et Julien s’approchent avec quelques soldats espagnols.


  • Bonsoir ma belle. Il m’embrasse.
  • Bonsoir, mais que font-ils ? Lui demandais-je en voyant ses soldats monter des tentes et assembler des tables.
  • C’est pour notre réapprovisionnement, c’est leur campement. Nous devrons partir demain à l’aube ma jolie, nous manquons de temps.
  • C’est un départ beaucoup trop précipité, Julien. Dis-je avec un ton triste.
  • Je sais Meryem, je sais. Nous avons perdu du temps en mer. Me voyant triste, il me caresse la joue. Ma chérie... Après m’être chargé que toutes les cargaisons soit arrimées et qu’ils finissent de réapprovisionner, je nous réserverais du temps pour cette nuit. Je voudrais que ce soit... intense. Un souvenir qui me marquera et que je pourrais emporter avec moi. Finit-il en m’embrassant sensuellement.
  • Vous pouvez compter sur moi maître. Je vais vous rendre très heureux ce soir. Murmurais-je de manière aguicheuse en lui faisant un clin d’œil.
  • Hmm... Il ricane sombrement. Je te retrouve enfin ma coquine.


Julien ne cesse de donner des directives d’un ton fort tranchant à ses soldats, faisant du mieux qu’ils peuvent et accélérant le plus vite possible. La nuit tombe déjà et le réapprovisionnement est presque terminé. Pendant ce temps là, je lui préparais à manger pour le dîner, je découpais les légumes et les jetait dans la marmite puis j’entends soudainement une grosse explosion qui me fît sursauté. Je cours et descend les escaliers, je vois à travers les vitres un nuage de cendres qui s’abat partout dans l’atmosphère. Mon cœur bat tellement vite de frayeur, que s’est il passé ?! Je sors immédiatement et observe autour de moi malgré cette brume noir, je distingue vaguement des soldats à terre, ils sont morts. Il y’a un silence mortuaire. Je réalise la gravité de la situation et cours chercher Julien, je perçois très mal il fait tellement sombre, en plus de la brume de cendres qui rajoute une invisibilité. Je rentre au beau milieu du campement et...


...


Je n’y crois pas mes yeux, c’est impossible. Non. Non... NON ! Je vois Julien, au sol, le visage et le torse couvert de sang. Je m’empresse vers lui, les yeux larmoyants, et écoute son pouls... Mes sens... je les sens s’amplifier... j’arrive a écouter son coeur qui bat très lentement... très très lentement dû à l’hémorragie. Mon pouvoir s’échappe délibérément, je bouche le trou en déplaçant quelques organes « Julien... tenez bon... Ne mourrez pas je vous en supplie ! » je réussi à boucher le trou et le maintien, je déchire un bout de ma robe pour éviter que les dernières gouttes de sang ne s’échappent. J’entends quelqu’un s’approcher et il s’arrête juste en face de moi.


  • Arrête... Dit-il avec détachement.


J’essaye de distinguer cet homme dont la voix m’est familière. Il est vêtu comme un Assassin, sa capuche qui cache son visage.


  • C’est toi... c’est toi qui a fait ça ?! M’exclamais-je en pleurant, mes mains sur le torse ensanglanté de Julien.


Il reste silencieux.


  • Montre toi. 


Il m’écoute et s’approche de moi. Il baisse sa capuche et je finis par le reconnaître : L’imposteur qui a usurpé l’identité de Duncan Walpole, la faille.


  • Vous... Dis-je avec mépris.
  • C’est inutile. Je l’ai planté trop profondément, il ne s’en sortira pas. Admet-il avec une certaine compassion.


Remarquant la baisse de battement de son coeur, je réalise... qu’il y’a seulement très peu de chance qu’il s’en sorte. Même avec mon pouvoir. Il faut que je trouve un moyen de saisir cette infime chance...


  • Écoute... je ne te veux aucun mal. Je peux t’aide-
  • La ferme ! Tu n’es qu’une pourriture !


Je me lève en laissant une partie de mon pouvoir bouchant ses organes atteints. Je lui fais face avec mes mains ensanglantées et l’étrangle a distance. Il se débat, ne sachant ce qui le touche.


  • Pourquoi lui ? Tu étais le fautif dans l’histoire. Tu as tué un homme pour prendre sa place. Dis moi pourquoi ! Je lui laisse un peu de souffle pour qu’il puisse parler.
  • Com-comment arrives-tu à faire ça- Je l’étrangle à nouveau.
  • Répond moi. Je lui laisse de nouveau du souffle.
  • D’accord... Répond-il essoufflé... D’accord... Je suis un pirate. C’est mon ami, Thatch, qui voulait ce galion. Argh!...
  • Et pourquoi ?
  • Sweetie... M’appelle-t-il. Ces informations ne t’aideront pa-
  • Dis moi pourquoi ! M’exclamais-je en le secouant et l’étranglant plus fort.
  • Très bien... Il reprend son souffle. C’est pour les défenses de notre république... Es-tu aussi habile que la dernière fois qu’on s’est rencontré ?


Je pivote ma tête, ne comprenant où il veut en venir puis un couteau me frôle l’oreille gauche, j’esquive en roulant à terre, mon oreille saigne. Il a percé ma garde et a réussi à bougé sous l’emprise de mon pouvoir. Il court vers moi d’une rapidité folle et me plaque par terre, il plonge avec agressivité ses mains autour de mon cou et m’étrangle fortement. Sous cette emprise, mon pouvoir a dû mal à défier cette force consternante, j’ai tellement du mal à reprendre le contrôle. Mon cou s’irrite fortement, je respire difficilement et recherche mon souffle. Mes yeux me piquent tellement car pas assez alimentés par mon sang, mes jambes dénudées se débattent et mes mains perdent de leur force.


  • Épargne moi de cette tragédie. Vous êtes un danger pour nous, toi et Du Casse. Tu ne veux pas rester sage. Je dois malheureusement te tuer aussi.  Annonce-t-il froidement.


Ma respiration s’aggrave et en bougeant les yeux tout autour de moi je vis l’épée de Julien dégainée près de lui, j’essaye de survivre le plus possible en rassemblant toutes mes forces dans cette lancée. L’épée se déplace peu à peu... Vite, plus vite, je sens mon âme prête à s’échapper. Elle se tient en l’air et je l’entraîne vers moi en lui donnant de la rapidité. L’épée transperce son ventre et me transperce aussi dans l’omoplate. Si je n’avais pas pris la peine de bouger pendant qu’il m’étranglait, l’épée aurait transpercé mon poumon. Il a arrêté immédiatement son interaction, observant la lame avec agonie. Mes émotions m’empêche de prêter attention à la douleur que je ressens dans l’omoplate, sans hésitation, je saisis la lame et la repousse. Il grogne de douleur, paralysé. Je me lève et saisie le pommeau de la lame par derrière, je pose mon pied sur son dos et la retire rapidement. Il essaie de se relever difficilement mais en vain, je m’assoie sur son dos et je tiens sa tête de mes mains.


  • Julien a eu le malheur de t’avoir rencontré, mais toi, tu as eu le malheur de m’avoir sur ton chemin, à ton tour. Dis-je en chuchotant dans son oreille.


Avec le peu de force qui me reste, je lui brise la nuque. C’est fini, cette vermine à payé. Par précaution, je vérifie son pouls, il ne respire plus du tout, il est mort. Bon, 7, tu as déjà fait ça... À vrai dire, qu’une seule fois. Mais ça t’a suffit pour suffisamment le maîtriser n’est-ce pas ? J’ai déjà soigné des collègues pendant un affrontement, mais ce genre de soin, je ne l’ai pratiqué qu’une fois dans ma vie : la transplantation cardiaque. Avec le couteau à dépeçage que j’ai trouvé sur son corps, j’essaie d’ouvrir sa poitrine tel un chirurgien. Son coeur semble intact et en parfait état, je découpe soigneusement les artères et les veines, son coeur est désormais entre mes mains. Je vérifie de nouveau le pouls de Julien, ça va, ses battements sont peut-être très lents, mais il continue de battre, c’est l’essentiel. Je m’en vais laver intensément ce coeur jusqu’à qu’il n’y est plus une goutte de sang, je l’ai peut-être lavé pendant 2 heures jusqu’à qu’il soit entièrement blanc. Je trouve un bocal et le lave aussi intensément, il ne doit y avoir plus aucun microbe. Je le remplis d’eau propre et place le coeur dedans. Je déplace le corps de Julien sur une grande table et procède à l’ablation. Je perce en bas de sa gorge avec une lame propre et ouvre jusqu’au dessus de son estomac. J’écarte le plus possible sans casser un os ou déformé un organe et vérifie l’état de son coeur... Il est mal en point. Un trou au beau milieux où gît une quantité abondante de sang. 

Avec l’aide de mon pouvoir, chaque artère que je coupe, je le relie immédiatement à l’artère avec un processus de « fusion » du nouveau coeur. Je fais ça tellement lentement et minutieusement, si je foire, j’échoue. C’est la fin. Donc cela me prend énormément de temps alors que je m’occupe simplement des artères. Le plus dur seront les veines relié à absolument tout ce qui se trouve autour des poumons etc... 


Ils n’ont certainement pas le même groupe sanguin... Alors avant, je devrais échangé mon sang. Mon sang est spécial et c’est lui qui a donné le nom d’un nouveau groupe : Rh-null, plus communément appelé le sang en or par les scientifiques. Capable de s’adapter à n’importer quel sang, il a des propriétés régénérante et surtout, son système immunitaire est réparateur. J’en ai fais don plusieurs fois au sein de mon équipe d’Abstergo... Aucune défaillance ou rejet chez personne, c’est ce qui me rassure. 


Il est probablement 8 ou 9h du matin et je viens de terminer l’opération. J’ai tout refermé, je remarque que son torse laisse apparaître une sorte de cicatrice mais qui est en réalité une tache violette horizontale qui va du bas de sa gorge jusqu’au dessus de l’estomac. Je procède directement à une « perfusion » avec mon pouvoir, je pose mes mains sur son torse et lance une décharge, pas électrique bien sûr mais d’une puissance similaire. Au bout du 10 ème, je l’entend respirer très lentement... J’ai réussi ! Je pose mon oreille sur son torse, il bat correctement, ça a fonctionné ! J’ai gardé mon sang froid tout au long, ce qui était très difficile surtout en ayant vu son intérieur... Julien est sauvé. Julien est miraculeusement vivant. J’ignore ce qui l’a poussé à tenir bon mais il a énormément de courage et de veine sinon en ce moment même, il serait mort et enterré. Cependant... Il est dans un coma et il ne se réveillera sûrement pas maintenant... Ça peut prendre des jours ou des semaines ou voire même des mois... Tout dépendra de lui. Je l’emmène dans la salle de bain, le lave délicatement et l’allonge sur notre lit, dans sa place habituelle.


Quant à moi, je n’ai pas dormi de la nuit après ce désastre et je vais sûrement pas me reposer maintenant après tout ce qu’il y’a a l’extérieur. Je me demande si c’étaient les seuls soldats ou il y’en a encore présent dans le galion. En allant dans le jardin pour observer la côte près de la falaise, si le galion est toujours là, il est bien là. En tournant ma tête, plus loin, je distingue un brick au pavillon pirate qui s’éloigne peu à peu... Leur capitaine est mort alors ils fuient. 


J’entends des voix, je retourne en face de la maison. C’est bien ce que je pensais, le reste était présent dans le galion. Ils me regardent, désemparés et dégainent leur épées et pistolets devant moi...


  • Qui es-tu ?! Me demande un soldat sachant parler anglais.
  • Mme Du Casse. Dis-je avec un ton flegmatique.


Il me contemple étrangement puis range son épée, il demande à ses hommes de ranger leurs armes.


  • Que s’est il passé ? 
  • Cet homme là. Dis-je en pointant du doigt le cadavre de l’Assassin. Est l’auteur de ce massacre.
  • Vous l’avez tué ? S’étonne l’officier.
  • Oui.
  • Le français est-il-
  • Non, il est vivant. Je l’ai sauvé de la mort. Il est dans notre chambre. 
  • Pouvons-nous nous entretenir avec lui ? Demande-t-il, pressé.
  • C’est impossible, il est toujours dans l’inconscience. Il faudrait attendre qu’il se réveille et vous savez qu’il ne se réveillera peut être pas aujourd’hui.
  • Je vois... Quand il se réveillera, dites lui que nous sommes retourné chez le gouverneur. 


J’acquiesce et ses soldats, par bonne figure, enterrent les corps et jètent celui de l’Assassin dans la mer. Ils rangent le campement et prennent tout les approvisionnements d’eau et de nourritures recueillies hier pour leur voyage vers Cuba.


Ils font départ tandis que moi... Je m’allonge près de Julien... pleurant à ses côtés, en écoutant sa respiration... Espérant qu’il se réveille, très bientôt, du néant.


À suivre...


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