Le pilier fragmenté

Chapitre 15 : Renaissance

3151 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 02/06/2021 15:56

2 jours après ce drame, Julien se réveille un matin près de moi. Sa peau à un peu pâlit, on lit de la souffrance dans son regard... Il a faiblit, mais il est vivant, et il s’est réveillé plus rapidement que prévu.


  • Julien !... Enfin vous vous êtes réveillé mon amour... Dis-je en l’embrassant, les yeux larmoyants.
  • Meryem... c’est vraiment toi ? Dit-il d’une voix trouble en me touchant avec faiblesse mon visage.
  • Oui, c’est moi... Je murmure en lui baisant le front.


Il bouge pas et je sens sa main légèrement toucher mes cheveux, il essaie de se relever mais en vain, il grogne de douleur.

Je lui place son coussin derrière son dos pour qu’il s’assoit correctement en l’aidant.


  • Comment ce fait-il... que je suis vivant ? Me demande-t-il en caressant son torse.


Dois-je lui avouer mon pouvoir ?... Je ne souhaite vraiment pas qu’il le sache mais je n’arrive pas à trouver un bon mensonge... Et il y’aurait de grandes chances qu’il ne me croirait pas.


  • J’ai échangé votre coeur avec celui de votre meurtrier.
  • Tu... Quoi ? Questionne-t-il, outré.
  • Je... je n’ai jamais voulu aborder cela mais... j’ai comme des-
  • Pouvoirs ? C’est ce que tu essayes de me dire ? Répond-il avec clairvoyance.
  • Voilà. Exactement.


Il mets ses deux mains sur son visage et masse intensément ses yeux...


  • Bon... Alors, montre moi ça. Demande-t-il d’un ton épuisé.


La chaise qui se trouve près de la fenêtre, je la traîne vers moi jusqu’à qu’elle soit près de nous.


  • Mon Dieu... Comment ce fait-il que tu puisses faire cela ?
  • Le Sage et moi... sommes un peu pareil. Il a hérité des pensées de l’ancienne civilisation et moi de leur pouvoir. Dis-je en évitant son regard insistant.
  • Et... et... et tu ne m’as jamais rien dis ?! S’offusque-t-il.
  • Julien comprenez moi... Vous êtes  quelqu’un de normal, moi non. Je n’aurais jamais voulu que vous me regardiez comme un « outil de guerre » ou autre... 
  • Jamais je n’oserai me servir de toi. Tu m’entends ? S’exclame-t-il malgré la faiblesse de sa voix.
  • Chéri, je vous en prie, passons à autre chose. Je ne veux pas qu’on passe des heures à argumenter. Dis-je en lui tenant la main... Que s’est-il passé, avant qu’il vous assassine ?


Il s’affaisse sur le coussin qui retient son dos et observe le plafond.


  • Ce maudit pirate... Il m’a lâchement piégé. Il a sûrement percé un des barils de poudre pour ensuite avoir fait explosé plus de la moitié de mes hommes. Je pensais lui avoir prononcé mes dernières paroles mais en fin de compte, l’enfer a finit par l’emporté bien plus tôt que prévu et ce coeur qui bat en moi est le siens... c’est incroyable. Et toi... explique moi ce qui s’est passé pendant que j’étais inconscient. Poursuit-il en me contemplant étrangement.


Je lui explique en détail ce que j’ai fait... Il a l’air bien étonné.


  • Je ne sais pas quoi te dire Meryem... À part que je t’en suis entièrement reconnaissant de m’avoir maintenue en vie. Tu es ma bonne étoile... Il me prend dans ses bras, la voix tremblotante... j’en suis sûr qu’il est entrain de verser quelques larmes. Merci... infiniment.


Je l’embrasse fort et lui baise la joue. Après cela, il se sent très ennuyé de rester sur son lit, il décide de prendre son courage à 2 mains et essaye de se relever. Je l’aide en ayant mon bras sur son dos, il a l’air de bien souffrir même s’il ne le montre pas trop.


  • Que ressentez vous ?
  • C’est comme si on m’avait poignardé mes jambes, cela me fait tellement mal. Dit-il avec un ton souffrant.
  • C’est normal. Reposez-vous. Après que vous ayez manger, je vous aiderai à votre rééducation. Cependant, tout dépendra de votre corps. Cela pourrait prendre des jours ou peut-être plus.
  • Très bien... Il s’affaisse nonchalamment sur le lit.


Je lui prépare à manger et le nourrit, son appétit s’est éveillé, il prend au moins 3 assiettes. Après qu’il s’est bien rempli la pense, il s’attaque à sa rééducation aussitôt et je suis très étonné des progrès tellement rapide que son corps fait. Ça fait des heures qu’il essaye de bien remarcher et tenir debout, malgré que je lui demande de se reposer, il ne m’écoute pas et veut à tout prix effacer cette gêne. 

Le soir même, pendant que je faisais du ménage dans son bureau, je me retourne et le trouve à la porte avec une canne. Il s’approche de moi, sans défaillir. Il m’embrasse, son visage semble reprendre de la vie et s’assoit sur son bureau recherchant une feuille. Il prend sa plume, la trempe dans de l’encre et entame son écriture.


  • Julien... que faites-vous ?
  • Les Templiers m’attendent actuellement. Les as-tu prévenu ?
  • Oui, ils sont repartis voir Torres avec votre galion.
  • Bien ma belle. Je l’enverrais à Roselier demain matin pour qu’il aille l’apporter chez Torres.
  • Mais qu’allez-vous dire à Torres ?
  • Qu’ils devraient patienter un peu et ne rien faire avant mon retour. Je pense fortement qu’il n’a pas annulé l’expédition.
  • Quoi ?! Vous n’avez même pas entièrement rétabli et vous pensez déjà à partir combattre et redevenir plus vulnérable ? Ou peut-être mourir encore une fois ?! M’exclamai-je avec agressivité.
  • Meryem... Tu es un miracle et je t’ai dis que je t’en suis entièrement reconnaissant. Cependant, mon devoir ne s’est pas achevé. Autant reprendre le plus tôt possible avant qu’il ne soit trop tard. Finit-il en réécrivant.
  • Julien... C’est du suicide... Je ne serais pas là pour vous empêcher de mourir... Dis-je en éclatant en sanglot.


Je le sens s’approcher de moi en boitant avec sa cane et m’étreinte.


  • Écoute moi mon amour... ma femme. Je te jure devant Dieu que je ne me laisserai pas m’approcher de la mort, je ne baisserai plus ma garde cette fois-ci. Nous sommes plus fort et je le suis de même, tu le sais. Aie confiance en moi. Me promet-il formellement en me tenant par les épaules.
  • Les Assassins sont dangereux et fourbes Julien... Ce n’est pas ce que j’ai vu lorsque vous vous êtes fais assassiné... Je ne suis pas capable de vous faire assez confiance. Dis-je en ayant les yeux rivés au sol.
  • Alors combien de temps voudrais-tu que je reste avant mon départ pour que je regagne ta confiance ? 
  • 1 mois.
  • Cela ne va pas être possible, 1 semaine.
  • Alors 3 semaines.
  • Ma belle... c’est encore trop long... Je ne peux pas.
  • 2 semaines. C’est mon dernier mot.
  • Je crains que ce soit encore tro-
  • Si vous refusez, je m’en vais. Dis-je en menaçant.


Il soupir en me contemplant avec lassitude.


  • Très bien... c’est d’accord. Je vais rester 2 semaines, pas plus. Il faut que tu comprennes que les enjeux de notre bataille sont énormes et que plus le temps passera, plus nous perdrons de notre influence.
  • Épargnez moi de vos gué-guerres avec les Assassins, ce qui m’importe c’est vous et votre santé. Pensez bien que si vous vous autorisez encore une fois à délaisser vos arrières, votre enfant naîtra sans n’avoir jamais connu son père et vous emporterez avec vous notre mal être. 
  • ... Cherches-tu à me rendre mal ?


Il se retourne et pose ses mains sur son bureau.


  • Je te l’avais dis Meryem... Que je ne suis pas fais pour la vie de famille. Murmure-t-il avec peine.
  • Il est trop tard pour se lamenter Julien. Vous m’avez engrossé et prise sous votre aile, il est donc temps de penser à notre futur et de bien faire les choses. Vous en êtes capable.
  • Tu le penses ?
  • ... Évidemment que je le pense, sinon je ne serais pas avec vous en ce moment. 


Il s’effondre en perdant le contrôle de ses jambes. Je cours vers lui, inquiète, lui porter secours.


  • Julien, vous devez vous reposez. Dis-je en prenant son bras.
  • Meryem... Reste auprès de moi... Me demande-t-il en me prenant dans ses bras. Tu es celle qui me rend heureux alors que je suis une coquille vide... rongé par des horreurs que j’ai vues et que j’ai commises, qui m’ont noircies le cœur jusqu’à ne plus éprouver quoi que ce soit... Tu t’es montré lorsque j’allais perdre toute humanité. Ma bien-aimée, je ne suis qu’une âme égarée qui a besoin d’être guidée, reste auprès de moi... 


Après avoir entendu ses lourds aveux, je ne peux m’empêcher de verser de larmes.


  • Je serais toujours là pour vous. 


Je l’embrasse et l’aide à l’amener dans notre chambre se reposer...


Le temps passe doucement mais sûrement, 2 semaines ce sont écoulés déjà et Julien semble en pleine forme.

Il marche correctement et tout semble correct, il est parfois confronté à quelques pépins mais rien de grave. Il continue à progresser et reprendre le contrôle total de son corps, il a reçu une lettre de Torres lui disant être soulagé de sa survie et qu’il attendait patiemment son retour auprès des Templiers. Il est donc décider à repartir dès demain... Il essaie de me rassurer du mieux qu’il peut mais depuis ce tragique incident je n’arrive plus à garder mon calme face à ces dangerosités.


Nous sommes le lendemain et je le raccompagne jusqu’au port lui conseillant mainte et mainte fois de rester en retrait quand la situation devient trop dangereuse, il acquiesce puis finit par me dire qu’il est habitué à cela et que tout ce passera bien... Il nie encore, il est têtu mais je pense qu’il m’écoute au fond de lui. Nous voilà arrivé devant son navire, prêt à me quitter pour je ne sais combien de temps... Nous nous enlaçons fortement et je ne peux m’empêcher de ressentir une profonde tristesse. “Tout ce passera bien ma belle...” Dit-il en me rassurant “Je t’écrirais toutes les semaines et si tu n’en reçois pas pendant un moment, ne te fais pas de soucis, c’est que je n’en aurais pas la possibilité.” Je l’embrasse et l’implore, encore une fois, de faire attention... Comme souvenir de moi, je lui donne une montre à gousset où il y’avait mon portrait dessus qui appartenait à mon père, il me remercie chaleureusement, insinuant que cela l’aidera énormément durant les moments difficiles. Il monte dans son navire et me quitte, je reste à observer le navire s’éloigner petit à petit... 

Il ne s’est pas rendu compte que je lui ai créé une protection sur son coeur et sa veine jugulaire pendant qu’il sommeillait la nuit d’hier. Ce sont les endroits du corps où les Assassins ont pour habitude de blesser violemment. Je reste tout de même anxieuse car ces protections ne s’activeront qu’une seule fois... S’il est constamment en danger de mort, c’est fini pour lui. 

Pour l’amour de Dieu, faites à ce qu’il s’en sorte... 


Novembre 1715, Great Inagua.


Cela fait 2 mois que Du Casse est partit combattre auprès des Templiers dans les 4 coins des Caraïbes. Pour l’instant, il tient sa promesse, nous nous écrivons régulièrement... Il est heureux que je lui dise que mon ventre s’est bien arrondit et

il raconte en retour que les temps sont dures, les Assassins sont plus tenaces qu’ils ne le pensaient mais qu’ils sont tout de même préparés à cela. Il explique aussi à quel point je lui manque et qu’il contemple sa montre à gousset sans arrêt... Il me manque terriblement aussi.


Mes copines, si chaleureuses, me rendent visite tous les jours partageant leur bonne humeur et m’épaulant quand je me sens seule... Concernant Julien, je leur aient seulement dis qu’il était partit pour un long voyage. Il a finit par me rendre aussi méfiante que lui, bien qu’elles sembles inoffensives.


Elles s’en vont et je reste dans le jardin entrain de coudre, bien évidemment c’est elles qui me l’ont apprise. J’essaie de faire un pull pour bébé en beige, comme j’ignore son sexe. Tiens, j’aimerai ajouter un petit ours mignon dessus, cependant je crois que ce sera un peu trop dur à le faire... Je demanderais à Rose, elle s’y connaît bien.


Je sens une aura étrange, qu’est ce que ça peut bien être ? 

Je suis entrain de coudre avec un œil sur le côté, surveillant cette énergie méconnue. Mon verre d’eau explose, je renvoie les bouts de verre dans une autre direction, qui a fait ça ?! Je me retourne observer partout autour de moi...


 « 7.»


Je rêve ou quelqu’un vient de m’appeler par mon nom d’agent ?


 « Retourne toi imbécile. »


Je me retourne immédiatement... C’est cette statue à moitié brisé en face de moi qui me parle. 


 « Tu me reconnais ? »


  • John ?! Dis-je incroyablement surprise.


 « Ouf... J’ai bien cru que tu ne te souviendrais plus de moi... après avoir assisté à ton trouble d’identité. »


  • Euh non je... je vais bien.


 « Non 7, tu ne vas pas bien. Tu vas même très mal et en plus de cela tu t’éloigne de ton objectif. »


  • J’ai tué le responsable de nos maux. Dis-je en faisant écho au Pirate blond.


 « Edward Kenway n’était pas mon ennemi mais le tiens, ne mélange pas nos intérêts. Tu dois retrouver le Sage au plus vite. »


Merde le Sage... Je l’avais oublié.


  • D’accord... Je le retrouverai. 


 « Pourquoi es-tu entrain de tricoter ? »


  • Euh... Tu ne sais pas pourquoi ?


 « Je ne te surveille pas non plus 24h/24. »


  • Eh bien, c’est pour mon enfant.


 « ‘Holy crap’ Tu vas me dire que tu es enceinte la... ? Tu déconnes j’espère. »


... Je reste silencieuse.


 « Le père c’est ce fou furieux ? Attend j’ai oublié son prénom... Jean, Jules... »


  • Julien.


 « Peu importe. Tu te rends compte de l’écart colossal de générations entre vous ? Il a 300 ans de plus que toi et ça m’étonne vraiment que vous arrivez à vous entendre. Votre relation est nocive et malsaine cocotte. »


  • J’ai envie, pour une fois, d’écouter mon coeur...


 « Je te croyais plus intelligente et censée. M’enfin bref, tant que tu fais ce que je te demande, tu peux faire ce que tu veux ça m’est égal. Juste, je dis ça pour toi. Car ton enfant sera exposé à des anomalies qui lui coûtera peut-être la vie. »


  • C-Comment ca ?! M’exclamai-je apeuré.


 « Le choc des générations, en plus de ton pouvoir trop influent, auront certainement un impact drastique sur son métabolisme. S’il survit jusqu’à la naissance, ce serait un miracle... Mais bon, tu sais ce que ça veut dire. »


  • Y’a-t-il un moyen pour contrer cela ??


 « Je ne veux pas paraître cruel mais je ne pense pas qu’il y ai un moyen... à ma connaissance bien sûr. Comme tu as hérité des pouvoirs Isu, tout peux ce passer. »


  • Alors, je trouverais une solution... et Abstergo ? Ont-ils essayé de t’atteindre ?


 « Ils ont essayé plusieurs fois mais en vain. Ils sont incapable de détruire la porte de l’Observatoire ou d’y accéder... Cependant, je ne me sens pas en sécurité et je veux que tu finisses ce qui était prévu le plus rapidement possible, compris ? »


  • Je ferais ce que je pourrais. En finissant ma phrase, je sens son aura ce dissiper... John, je voulais te demander... si je te dis que je souhaite vivre ici, accepterais-tu ? Y’aura-t-il de graves repercussions ?


La statue ne répond pas.


  • John ? L’appelais-je encore une fois.


Il ne répond toujours pas.


J’imagine qu’il n’est plus là... “Mme Du Casse !” On m’appelle à l’entrée de la demeure.


  • Oui, qui est-ce ?
  • C’est Roselier.


Je m’approche de lui avec mon tricot sur les mains.


  • Pardonnez-moi du derangement, c’est le Gouverneur de Cuba qui m’envoie vers vous. 
  • Ah bon ? Et pourquoi ?
  • C’est votre père qui vous demande de retourner à La Havane. Il souhaite vous revoir.
  • Oh je vois... Oui, mon père... 
  • Nous partirons ce soir si vous le souhaitez.


Si je pars... Je ne reviendrais pas dans cette île jusqu’au retour de mon mari. Je contemple longuement notre maison puis accepte de partir ce soir. Je prépare quelques affaires et confie un double des clés à Roselier, je lui confie notamment une bourse d’or à donner à mes amies une fois par semaines pour qu’elles nettoient la maison et le jardin.


Le soir même, après avoir chaleureusement embrassé mes amies, j’embarque à destination de La Havane, chez mon oncle... Roselier me tient au courant concernant les lettres de Du Casse, qu’il me les apporterait lui même. Je le remercie de sa bienveillance puis m’en vais me coucher... dans la cabine du capitaine où nous dormions auparavant, Julien et moi.


Le voyage est rapide et j’arrive au bout de 4 jours de trajet, à La Havane. Mon père semble reconnaître l’ancien navire de Julien et je le vois s’approcher du port avec Nadia à ses côtés... Ils m’ont beaucoup manqué. Le navire jette l’ancre et je descends les retrouver. Ils m’embrassent très fort et m’accueillent dans mon ancienne résidence, je salue en effet tout le reste de la famille et dépose mes affaires.


C’est un plaisir de te revoir parmi nous.” M’annoncent-t-ils.


Á suivre...


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