La Pierre Philosophale

Chapitre 2 : Prologue

7573 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 14/03/2016 14:46

PROLOGUE

 

La Voleuse et l'Artificier

 

George n'aimait pas beaucoup son job. Responsable de la salle des preuves dans un poste de police… Ce n'était guère passionnant. Il n'avait même pas le droit d'avoir accès à la salle des preuves, il devait se contenter de surveiller la porte et de garder les clés sur lui. Il savait qu'il était responsable de quelque chose d'important, mais cela ne suffisait pas pour l'intéresser à son travail. Les visites étaient rares, et elles n'étaient pas souvent de bon augure. Il passait ainsi la plupart de son temps sur son téléphone portable, qu'il avait récemment acquis. Ah, 10h, enfin, l'heure de la pause café. Il quitta son poste, serein, sachant que les caméras de surveillance le capteraient si un intrus tentait de se faufiler. Il se dirigeait vers la machine à café les yeux plongés dans son portable lorsqu'il percuta quelqu'un. « Oh, excusez moi, monsieur, je ne sais pas où j'ai la tête aujourd'hui » lâcha la femme qui l'avait bousculé avant de repartir dans la direction inverse, ce qui lui permit d'observer son arrière-train. Jolie femme, songea-t-il avant de se remettre en route. La machine à café était non loin de la cellule de garde à vue, ce qui ne lui inspirait guère confiance, mais bon, c'était comme cela depuis des années.

 

Il dégustait son café depuis à peine 2 minutes, lorsqu'un homme, sale et manifestement ivre, s'approcha de lui.

 

« Espèce de...hmm...tafiole !

-Je ne vous permets pas, monsieur.

- ''Je ne vous permets pas, monsieur'', bien ce que je disais, rien dans le pantalon celui-là. »

Non mais pour qui il se prenait celui-là ? Qu'est-ce qu'il avait à le provoquer comme ça ? Il n'allait pas se laisser faire. Dans un élan de rage, il lui décocha une droite, ce qui fit vaciller l'homme en face. Mais le responsable des clés regretta immédiatement son geste. Inexplicablement, la cellule de garde à vue s'ouvrit et une dizaine de détenus se jeta sur lui.

 

Lorsqu'il se réveilla, une heure plus tard, la révolte avait été matée. Mais il fut mené dans le bureau du commissaire, et allait sûrement passer un sale quart d'heure.

 

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« On s'en tient à mon plan, cette fois ? »

Supa avait prononcé ses mots sans grande conviction. Non pas que son plan était faillible, non, mais elle n'avait aucune idée de ce qu'allait faire son frère vis-à-vis de ce plan.

 

Leur mission était simple : Se faufiler dans un poste de police et récupérer des preuves suffisantes à mettre en évidence l'implication des Assassins dans une sombre affaire. Une affaire rimant avec explosion dans un lieu public. Ce n'étaient pas les Assassins qui avaient causé l'explosion : un de ses frères avait tenté de l'empêcher...en vain, et avait perdu la vie ce jour là. En attendant, il demeurait des preuves de leur implication, preuves qu'il fallait dissimuler.

 

« Tu as piraté les caméras de surveillance ?

-Oui, soeurette, et si tu veux savoir, j'ai même réussi à ouvrir la porte de la cellule, comme tu m'avais demandé.

-Tout ça, sans te faire voir, bien sûr ?

-Évidemment, tu sais à quel point j'aime la discrétion, n'est-ce pas ?

-Oui… Tiens-toi prêt. »

 

https://www.youtube.com/watch?v=vULgrV0odqs&index=13&list=PL001A57588A6E955F

 

C'était l'heure d'exécuter son plan. 10H pile. Elle espérait que Ramirez s'y tiendrait. Elle avait longuement observé le responsable de la salle des preuves. Il allait toujours prendre son café à cette heure, et ne quittait pas son poste plus de cinq minutes à chaque fois. Ce qui lui laisserait bien assez de temps. C'est alors qu'elle le vit approcher. Il avait le nez dans son téléphone, ce qui rendrait la tâche encore plus facile pour Supa. Une cible distraite est une cible facile. Elle aperçut un renflement dans sa poche gauche. Les clés devaient se trouver là. Elle se dirigea vers lui, le bouscula puis, en faisant mine de s'excuser, lui déroba la clé de la salle des preuves, dans la poche de sa veste. Trop facile. Elle s'introduit dans le couloir indiqué par une plaque sur laquelle était inscrite « salle des preuves ». Il était désert, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Arrivé devant la porte, elle se saisit du trousseau dérobé et ouvrit la salle.

 

L'endroit était assez petit, et il y avait peu d'étalages, ce qui lui faciliterait la tâche. Elle aperçut immédiatement ce pourquoi elle était venue ici. La boîte n'était guère plus grande qu'une boîte à chaussures, mais était faite d'un plastique transparent. Elle l'ouvrit, puis fut prise d'un pincement au cœur lorsqu'elle aperçut la lame secrète de Vincent, son ami défunt. De sa poche, elle sortit une boîte d'allumettes et un petit flacon d'essence, et mit le feu aux possessions de son ancien camarade. Elle fit de même avec 3 autres boîtes, afin de brouiller les pistes.

 

C'est alors qu'elle entendit du grabuge venant de l'entrée. La diversion ! Son frère s'en était donc acquitté. C'était le moment de décamper. Elle prit soin de ramasser ses affaires, et se dirigea vers la sortie. Après s'être occupée de refermer la porte derrière elle, elle traversa le couloir, discrètement afin que personne ne l'aperçoive. Elle ne s'attarda alors pas dans le commissariat, profitant du désordre ambiant pour sortir sans être vue. La Voleuse se dirigea directement dans une ruelle sombre environnante, afin de changer de tenue.

 

« Net et sans bavure, hmm ? »

 

Surprise, elle se retourna, puis sourit en apercevant la silhouette de son frère qui se tenait à l'entrée de la rue.

 

 

 

 

 

L'Ingénieur

 

« La mission s'est déroulée comme prévue ? Et le brouilleur, il a marché ? »

En entendant les deux réponses affirmatives de son interlocuteur, l'Ingénieur ne put réprimer un sourire. En effet, Supa et Ramirez avaient profité de leur mission d'aujourd'hui pour tester la toute dernière invention de David : un brouilleur de caméras à distance. Le principe était simple : le brouilleur actionnait une caméra à portée sur le mode Pause, mais sans l'afficher à l'écran, si bien que quiconque regarderait penserait que l'image statique diffusée par la caméras est une image capturée en direct. Idéal pour passer un couloir sans se faire repérer, par exemple. Précisément ce dont avait besoin la Voleuse et son frère.

 

https://www.youtube.com/watch?v=1ImcaNmjEsM

 

Mais pour l'heure, l'Ingénieur travaillait à autre chose. Après avoir passé des années à étudier les Fragments d’Éden, il pensait avoir trouvé le gouffre entre cette technologie et les créations humaines. Leur apparence ne différait guère des objets humains, excepté la matière dorée dont ils étaient constitués, mais qui devait être un alliage de métaux connus. La technologie des Précurseurs semblait mystique, presque magique, mais selon lui, ce n'était qu'un problème de carburant. En effet, des seuls fragments qu'il avait pu approcher de près, il avait pu constater la même chose à chaque fois : une sorte de fluide circulait en eux. Et c'est ce qui leur octroyait leur pouvoir, il en était convaincu. IL ne pouvait pas réellement l'expliquer.

 

Physiquement parlant, en prenant compte des connaissances humaines actuelles, il n'était pas possible de comprendre le pouvoir des fragments. Mais cela l'obsédait réellement. Il lui fallait donc découvrir la composition de ce potentiel carburant. Malheureusement, les Assassins préféraient entreposer les Artefacts en leur possession loin des mains du monde extérieur plutôt que de lui laisser la chance de les étudier.

 

En cela, il devait se débrouiller seul, ce qui ne lui facilitait pas la tâche. En attendant de trouver un fragment d’Éden lui même, il devait se contenter de tâtonner dans le noir. Cependant, ce foutu liquide était forcément composé par un assemblage d'atomes bien précis, et avait des propriétés bien particulières. Sa couleur, tout d'abord, doré, ce qui pouvait permettre d'exclure pas mal de molécules. Sa longévité ensuite : si certains fragments d’Éden avaient conservé leur pouvoir jusqu'à aujourd'hui, c'est qu'il devait résister à pas mal de conditions extérieures extrêmes, notamment les forts changements de températures. De tous les matériaux qu'il connaissait, aucun n'avait les propriétés des fragments d’Éden. Deux explications possibles : soit ce liquide était un arrangement inédit d'atomes inconnu des humains, soit, comme il pouvait le craindre, ce n'étaient pas des composants terrestres et il perdait son temps. En attendant, pourquoi ne pas tester différentes combinaisons, en parallèle de ses autres projets ? Il s'y attelait maintenant depuis plusieurs mois.

 

Aujourd'hui, il avait réussi à faire un assemblage d'or et d'azote, de formule N2Au2. Isolé de l'extérieur, sous vide, il avait l'apparence d'un liquide doré, assez fluide pour s'écouler. Sans espoir, il ouvrit la cloche dans laquelle était déposé le liquide. Ce qu'il pouvait craindre se produisit : au contact de l'air, le liquide s'évapora purement et simplement. Le matériau n'était pas encore assez stable.

 

Encore un échec…

Que pouvait-il faire maintenant ?

 

 

 

 

L'étudiante et le médecin

 

« Abstergo vient d'avoir des nouvelles infos. Ouais le gamin que tout le monde recherchait, tu te souviens ? Bah on l'a trouvé. Et il se trouve qu'il est dans ton hôpital depuis hier.»

 

Le médecin avait compris. Encore une nouvelle mission pour lui. Enfin, il n'avait pas à se plaindre de ce point de vue là, vus les avantages qu'Abstergo lui conférait. Il leur devait beaucoup de choses, aux Templiers. Notamment son poste de directeur général de l'hôpital. Non pas que son niveau en tant que médecin soit mauvais, il arrivait à exercer, et pas si mal que ça, mais il était loin du niveau des meilleurs. Il avait donc reçu un gros coup de pouce de ses amis d'Abstergo pour arriver ici. Bien sûr, depuis ce temps, Sora s'était renseigné sur le conflit Assassins-Templiers, et, pour lui, aucun des deux camps n'était préférable à l'autre, du point de vue des idéaux. Sauf que les Templiers avaient d'autres arguments à lui proposer. L'argent, le pouvoir. En contrepartie, il exerçait des missions pour eux, de temps à autre, en tant qu'agent. Ce n'était pas si compliqué, et dérisoire en vue de ce que sa place lui apportait… Cerise sur le gâteau, il avait à disposition de nombreux corps sur lesquels travailler, quand il le voulait, que ce soit des cadavres...ou des patients. Ses sujets d'expérience préférés. Car le médecin, même s'il n'était pas très talentueux, était un grand scientifique. Les générations futures se souviendront de ses travaux. En effet, quoi de plus utile que de savoir qu'un homme pouvait boire jusqu'à 6 litres d'eau de mer avant de s'évanouir, ou encore de savoir que greffer une tête de singe sur un corps humain était impossible ? Et tout cela sans représailles, donc bon… Peut-être qu'un jour, il faudrait payer les pots cassés, mais ce jour n'est pas prêt d'arriver.

 

Il réfléchissait à tout ceci dans son bureau lorsqu'il reçut un texto avec tous les détails. Il ouvrit le message, et un dossier s'afficha. Photo, nom de famille, tout y était, suivi de la mention « Ramène-la ici ».

Le gamin en question était en fait une gamine. Il entra le nom de la personne concernée. 18 ans. Admise hier pour une entaille à l'épaule. Devait ressortir demain. Et bien, elle ferait une sortie anticipée.

 

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https://www.youtube.com/watch?v=hxeeX-TlsZE

 

Jett se réveilla doucement, ouvrant calmement les paupières pour ne pas être éblouie par la lumière. Où se trouvait-elle désormais ? Elle regarda autour d'elle. Une chambre blanche, des appareils, tout plein de fils avec des informations affichées sur un écran. Des informations sur elle ! Qu'est-ce qu'elle foutait à l'hôpital ? Une douleur lui tirailla l'épaule droite. Pour une réponse rapide, c'en était une plutôt désagréable. Qu'est-ce qui lui était arrivée ? Des perfusions étaient reliés à son bras. Elle tenta de se souvenir, mais c'était le trou noir. Une date était affichée à l'écran : « le 13 septembre 2008, 7:08 ». Elle se rappelait s'être levée, le matin du 12, elle était allée en cours, comme d'habitude.

 

Elle n'arrivait pas à se concentrer avec tous ces bruits de machine. L'étudiante regarda à travers la fenêtre. Quelques rares maisons étaient illuminées, mais, à cause de l'obscurité extérieure du matin et la lumière qui baignait dans sa chambre, elle pouvait apercevoir son reflet. Triste mine. Son visage était blême et des cernes lui pendaient aux yeux. Elle manquait de sommeil, manifestement. Mais ce n'était pas sa priorité, elle tenta de se remémorer les événements de la veille.

 

Elle avait travaillé à la bibliothèque, puis elle était partie mangée. Où ça déjà ? Peu importe le nom, c'était un fast-food. Elle avait laissé ses amies, puis elle était partie se balader au centre. Le reste de l'après midi était floue. Soudain, la porte s'ouvrit. Une infirmière entra et s'approcha d'elle. Elle tapota quelque chose sur la machine à sa droite, puis lui demanda :

 

« Vous allez bien, mademoiselle ?

-Qu'est-ce qui m'est arrivé ? »

 

Tout en continuant de tapoter sur l'écran, l'infirmière répondit :

 

« Vous avez été agressée. La personne qui vous a amenée ici a dit qu'elle vous avait trouvé évanouie avec cette blessure à l'épaule. On vous a prise en charge immédiatement. Je vois que vous avez l'air d'aller mieux.

-En fait, j'ai un peu m.. . »

 

Sans lui laisser le temps de répondre, l'infirmière était déjà repartie. Elle ressentit un grand soulagement. L'infirmière lui avait injecté de la morphine ? Seule de nouveau. Elle regarda son épaule pour observer l'ampleur des dégâts. Des points de suture. Qu'est-ce qui avait bien pu lui faire ça ? Elle avait été tailladée profondément. Il fallait qu'elle se repose, ainsi Jett tenta de se rendormir tant bien que mal.

 

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Le médecin marchait dans les couloirs de l'hôpital. Il était au rez-de-chaussée, mais se rendait à la chambre 307, là où Jett était retenue. Sora pensa à elle. Qu'avait-elle bien pu faire pour attirer l'attention d'Abstergo ? Il monta les escaliers. Elle devait être tranquillement en train de dormir à cette heure. La pauvre. Quoi que lui veuille Abstergo, ce n'était pas du bien, sinon une invitation cordiale aurait suffi.

Mais cela ne le regardait guère. Il évitait d'avoir des états d'âme concernant ses missions d'agent des Templiers, cela valait mieux.

Sora était arrivé au troisième étage. Quelques pas le séparaient de sa destination. Pour éviter toute résistance de la fille, il avait prévu de lui injecter de la morphine par perfusion. Elle serait assez droguée pour ne pas comprendre ce qu'il se passe, et assez soulagée de sa douleur pour ne pas crier.

Lorsqu'il arriva devant la porte, il fut surpris de la trouver grande ouverte.

La chambre était … vide ? Quoi ? Comment ? Sa blessure devait la faire souffrir, pourquoi ne pas rester ici ? Quand bien même, elle ne savait rien de la menace qui pesait sur elle en demeurant ici.

« Bordel de merde ! »

 

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Le sommeil était difficile à trouver pour Jett. C'est à peine lorsqu'elle commençait à s'endormir que la porte s'ouvrit à la volée. Un individu encapuchonné entra. Elle ne pouvait pas voir son visage, et ne pouvait distinguer que deux yeux bleus sous la capuche. Une voix familière sortit de sa bouche :

 

« Lève-toi. Il faut que tu t'en ailles, c'est trop dangereux ici.

-Hein ? Qui êtes-vous ? De quel danger parlez-vous ?

-Si Abstergo met la main sur toi… C'est trop long à expliquer, mais je te demande de me faire confiance.

-Qu'est-ce qui me prouve que vous voulez m'aider ?

-Écoute petite, c'est ta vie que tu risques là, pas le temps de tergiverser ! Allez lève toi, je vais t'aider. »

 

C'était plus un ordre qu'une proposition, à entendre le ton de sa voix. D'ailleurs, sans lui laisser le temps de réagir, l'homme lui agrippa l'épaule gauche, celle qui était intacte. Mais en se levant, un nouvel éclair de douleur lui fusilla la droite. Elle retint un cri de douleur lorsque les perfusions s'arrachèrent de sa peau. Pas si efficace, les antidouleurs.

 

« Suis-moi »

 

Elle ne savait quoi penser de cet individu et de ses avertissements. Pourquoi avait-il parlé d'Abstergo ? En quoi une entreprise pharmaceutique pouvait-elle lui en vouloir ? Cependant, le ton de sa voix ne laissait pas de place au doute : quelque chose de grave se tramait, et elle pourrait en être la victime si elle ne faisait rien. Alors, elle le suivit. Il ouvrit la porte de sa chambre. Le couloir était sombre et froid, et un courant d'air glaçant entra dans la chambre. Elle se rendit compte à ce moment de sa faible tenue : elle était juste drapée d'une de ces robes d'hôpital qui recouvrent à peine votre corps entier. Trop tard pour reculer de toute façon. A vrai dire, cet homme lui inspirait autant de confiance que de peur. Elle le suivit, traversant des couloirs, descendant et montant des escaliers, pendant des minutes qui lui semblèrent des heures. Sans doute un effet des drogues qui subsistaient dans son organisme. En tout cas, au bout d'un moment, après avoir perdu le fil, elle se retrouva au bord d'un taxi. « Eloigne-toi » lui avait dit l'homme, en lui donnant un portable et de l'argent. Elle ne savait que penser. Qu'elle s'éloigne de l'hôpital hein…

 

 

 

Le Professeur

 

« Ouvrez votre esprit. Tenez par exemple, si je vous disais qu'un jour dans l'année, vous souhaitez pour la plupart d'entre vous la gloire du Soleil, et que cela vous emplit de joie, que me répondriez vous ? »

 

Des yeux ébahis d'étudiants l'observaient depuis l'amphithéâtre lui faisant face. Sans se laisser impressionner, il continua.

 

« Vous semblez étonnés, et pourtant, la plupart d'entre vous ici fête Noël j'imagine. Cependant, la naissance du Christ n'a été fêté que très tardivement. Et pour cause, jusque l'an 300, l’Église pensait que les fidèles avaient mieux à faire que fêter la naissance d'un bébé, qu'il soit fils de Dieu ou non. Mais, dans la deuxième partie du IIIe siècle, le dieu soleil Mithra, dont l'existence remonte a plus d'un millénaire avant la naissance de Jésus, avait un regain de popularité a tel point que l'Empereur romain espérait faire du mithraïsme une religion officielle de l'Empire. A partir de 274, chaque année, des jeux étaient organisés en l'honneur de la naissance de Mithra et ce...le 25 décembre. Effrayée par la concurrence d'une nouvelle religion dont les adeptes croissaient en nombre, l’Église décida d'instaurer une nouvelle fête, en l'honneur de la naissance du Christ, et ceci le même jour afin de rappeler les fidèles à la « seule vraie religion ». Cela a si bien marché que, des siècles plus tard, la plupart d'entre vous étaient convaincus que cette date correspondait réellement à la naissance du Christ, et tout le monde a oublié ce pauvre Dieu soleil. Donc la prochaine fois que vous fêterez Noël en famille, si des rayons de soleil apparaissent ce jour-là, pensez un peu à Mithra et à ce cours... »

 

Des murmures se firent dans l'Assemblée. Le Professeur sentait qu'il avait atteint son but : celui d'éveiller la curiosité des élèves. Un des avantages à avoir effectué des années de recherche étaient d'en savoir beaucoup plus que la plupart des gens, et ce sur plein de sujets divers et variés, même si souvent relatif à l'Histoire.

 

« Si vous voulez en savoir plus, et découvrir de nouvelles choses encore, je vous invite à vous inscrire à mon cours intitulé Mythes et croyances populaires, la vérité rétablie que je tiendrai tout le long du semestre. Je tiendrais également un autre cours intitulé Symbologie et langages anciens, qui peut s'avérer être un outil indispensable pour toute personne souhaitant devenir archéologue, qui pourront compléter leur culture grâce au cours Artefacts perdus et légendes des civilisations anciennes que vous pourrez découvrir le semestre prochain. »

 

Une main se leva au premier rang, puis la voix de son possesseur s'éleva :

 

« Qu'entendez-vous par artefacts exactement ? Me dites pas que vous allez nous parler pendant un semestre de babioles comme le St-Graal, la pierre philosophale ou de conneries comme ça ?

-Oh que si. Et plein d'autres « conneries » encore, comme vous dites si bien. Le cours est terminé. »

 

16h. Jayden finissait tôt aujourd'hui. En espérant avoir intéressé au moins 1 dixième des élèves qui l'avaient écouté, il retourna vers son bureau.

Il lui restait assez de temps aujourd'hui. Cependant, il lui restait également encore du travail à effectuer pour finaliser son livre appelé sobrement Civilisation, qui décrivait l'évolution globale des différentes civilisations terrestres jusqu'à aujourd'hui, un sujet qui le fascinait presque autant que l'Archéologie. Comment allait-il profiter de son après-midi ?

 

L'agent secret

 

Une boîte en carton. Un piège dérisoire. Qui marchait à tous les coups. Le garde continua sa ronde et passa à côté de lui comme si de rien n'était. Il en profita pour sortir de sa cachette et le tenir en joue, de derrière.

« Les mains en l'air !

-Hmm !

-A terre »

Il s'exécuta. Piko en profita alors pour lui tirer dans la tête. Une munition tranquillisante bien sûr, pas besoin de faire des victimes inutiles. Il devait aller récupérer des documents sensibles, à propos de lui, des documents qui compromettaient son identité. L'endroit était un labyrinthe de couloirs et d'escaliers allant dans tous les sens, heureusement qu'il avait un plan de la zone.

Au bout d'un couloir, il arriva dans une grande salle où plusieurs gardes étaient postés. Toujours dans sa boîte en carton, il se posta dans un coin, sans se faire remarquer, derrière un pilier. Il abandonna alors sa cachette de fortune, et d'où il était, il pouvait sortir sa tête et apercevoir les gardes, là où eux ne le voyait pas. En visant précautionneusement le premier, il l'endormit d'une fléchette dans la tête.

« Urgh… Zzzzzz.

-Hey mec, est-ce que tu vas bien ? Lança le second en voyant son camarade s'effondrer

-Qu'est-ce qu'il a ? demanda le troisième.

-Ce con a l'air de s'être endorm...urgh ! Zzzzz.

-Hein ? Arrh...zzzz »

Facile. Ils n'avaient même pas essayé de donner l'alerte. Piko passa la salle et continua dans le couloir situé à l'opposé. Après avoir progressé pendant cinq minutes sans rencontrer un seul garde, il arriva au détour d'un nouveau couloir quand tout à coup…

 

https://www.youtube.com/watch?v=2P5qbcRAXVk

 

« QG, ici la patrouille, j'ai quelqu'un...urgh...zzzz

-Ici QG. Patrouille, répondez, qu'est-ce qu'il se passe ? Escadron 2, allez enquêter à leur position »

 

https://youtu.be/3LQy-P7Frtc?t=11

 

Merde, il était repéré, il devait quitter la zone maintenant !

Une troupe de soldats arriva dans le couloir. Comment avaient-ils pu être si rapides ? Inexplicablement, Piko sortit une Gatling, qu'il portait sur lui depuis le début de la mission. D'où il la sortait, même lui ne le savait pas.

« YAAAAAAAAH ». Il hurla à plein poumon et courut vers l'ennemi en mitraillant dans tous les sens. Cela suffit à éliminer la première vague d'ennemis, mais bientôt, deux nouvelles salves arrivèrent, une de chaque côté. Il lança sa Gatling sur les ennemis devant lui et courut vers ceux de derrière avec un couteau, quand il reçut bientôt une balle dans le genou.

 

(coupez la musique)

 

Argh ! Réveillé en sursaut, il sentit une sueur froide lui couler sur le front. Il alla se passer un coup d'eau sur le visage. Qu'est-ce que c'était que ce rêve. Une boîte en carton ? Sérieusement ? Cela n'aurait pu marcher que dans un jeu vidéo, et encore. Bon, c'était fini.Le téléphone retentit.

« Bonjour, monsieur . Nous avons une nouvelle mission pour vous. Rendez-vous au lieu habituel pour plus de détails. Nous y serons le 23 avril 1845. Soyez-y à l'heure, vous nous reconnaîtrez. »

Piko finit de se préparer, puis partit en ville. Il avait tout son temps, après tout.

 

Le détective privé

 

https://www.youtube.com/watch?v=k016mR9tQdI

 

Ted inséra le corps dans l'incinérateur, puis l'activa. Le spectacle d'un corps qui brûlait le fascinait. De plus, tant qu'aucun corps n'était retrouvé, il n'y avait pas de crime. Celui là, comme tous les autres par ailleurs, l'avait mérité. Une affaire classée par la police, faute de preuves. L'homme en train de brûler était un tueur récidiviste, et c'était la deuxième fois qu'il s'en sortait. Les victimes méritaient qu'on leur fasse justice.

 

Peut-être pas de cette manière, mais ce genre de pourriture ne méritait que la mort. L'odeur du corps calciné vint effleurer les narines du détective, une odeur dont il avait l'habitude. Il ne tuait pas toujours pour la justice, en fait. Des fois, c'était juste un contrat quelconque d'Abstergo.

 

Et, même quand il tuait de lui-même, le détective ne faisait pas ça que pour la justice, en réalité. Une voix dans sa tête lui disait de tuer certaines personnes, et cette voix ne se calmait uniquement une fois le travail accompli. Il savait que cela n'était pas normal, mais cela ne le dérangeait pas outre mesure, tant que sa voix ne lui ordonnait pas de tuer des personnes innocentes. Et puis, il savait comment faire pour ne pas se faire prendre, donc c'était comme s'il rendait une sorte de service à la société en la débarrassant des êtres nuisibles. N'est-ce pas ?

 

L'ancien policier s'assit dans l'herbe. Il songea à son rendez-vous d'après. Il devait rencontrer la fille de l'homme assassiné. Qu'allait-il lui dire ? Que l'homme qui a détruit une partie de sa vie s'en était tiré ? Il ne pouvait pas lui dire la vérité, donc c'était sans doute ce qu'il allait faire en effet. Il resta quelques minutes à contempler son jardin, le regard vide. Il alla ensuite vérifier l'incinérateur. Il ne restait plus qu'un tas de cendre, là où se tenait une demie heure plus tôt un corps mutilé. Il nettoya le bac de l'incinérateur et récupéra le tas de cendres, qu'il inséra dans un trou creusé auparavant. Il valait mieux ne laisser aucune trace.

 

Ted consulta son portable. Un message d'Abstergo ? « QG. Aussi vite que possible. Besoin urgent ». De quoi pouvaient-ils bien avoir besoin ? Le détective n'était pas un de leurs meilleurs hommes, loin de là. Ils manquaient sûrement d'agents de terrain… Il se demandait ce que cela concernait, cette fois. La plupart des missions que lui confiaient Abstergo étaient des services de bas étage, comme aller récupérer un colis ou enquêter sur des disparitions. Rien de bien palpitant. Cependant, les Assassins avaient tendance à leur mettre des bâtons dans les roues ces derniers temps. Alors qu'ils avaient d'abord eu un avantage flagrant sur ces derniers, les Templiers s'étaient fait rattraper ces dernières années, si bien que le conflit était aujourd'hui au point mort, et les deux camps à armes égales. Il détestait les Assassins. Cette bande d'anarchiques ne faisaient que retarder l'inévitable. Le détective aimait l'ordre, et il avait depuis plusieurs années adhéré totalement à l'idéologie de l'Ordre du Temple.

 

(coupez la musique)

 

Il rentra à l'intérieur, pour se préparer. Ted allait devoir annuler son rendez-vous. Il prit le nécessaire, dont son arme de service au cas où, au rez de chaussée. Il enfila son écharpe, son manteau Belstaff, et observa à travers sa fenêtre. Une averse soudaine. La pluie tambourinait contre les fenêtres : il prit son parapluie, la journée allait être longue. Une fois dans la rue, il fit un signe de la main à un taxi qui passait par là, ouvrit la porte puis entra. Il ne pouvait voir le chauffeur, mais ne lui adressa que 3 mots.

 

« Immeuble d'Abstergo Industries »

 

Le justicier

 

Londres. Une ville malade. A chaque mal son remède, et c'était le justicier qui était le remède de cette cité. La criminalité n'avait cessé d'augmenter depuis quelques années, et ce n'était pas la police qui allait arranger ça. En majorité corrompue, les flics intègres se comptaient désormais sur les doigts de la main. Et ils n'étaient évidemment pas suffisants à enrayer l'épidémie de crime qui terrassait la ville.

 

Non, lui seul pouvait changer les choses. En aidant à arrêter certains criminels notoires, bien sûr, mais également en donnant aux gens de cette ville de l'espoir, l'espoir que tout n'est pas encore perdu. L'espoir qu'il y a encore des personnes bonnes pour se dresser contre celles dénuées de morale et de pitié. Que la ville n'allait pas tomber entre les mains de ces dernières. Il incarnait cet espoir.

 

https://www.youtube.com/watch?v=g3UyVOx3qkI&list=PL4FC25F1BFF05173A&index=13

 

Sunshine avait déjà eu affaire à de terribles psychopathes, mais ce soir, ce n'était qu'une bande de voyous de bas étage qu'il allait faire trembler. Il était positionné sur le toit d'un immeuble, à 10 m de hauteur, et les observait de là. Ils étaient 5, tous armés de mitraillettes, en train de marcher dans la ruelle. Ils venaient de braquer une bijouterie et comptaient disparaître avec leur butin, mais Sunshine ne l'entendait pas de cette oreille. Il jeta des petits pétards au bout de la ruelle. En percutant le sol, ces derniers se déclenchèrent et, sans explosion, produisirent un son semblable à celui d'une arme à feu.

« Hein ? Qui est là ? » lança l'un deux.

Bien, installer la peur dans leur coeur. Après quelques secondes, il plongea dans le vide en direction des malfaiteurs.

 

Durant son plongeon, il jeta des bombes fumigènes sur ses adversaires afin de les aveugler. Alors que sa cape lui permit d'amortir la chute, il profita de l'effet de surprise pour neutraliser le premier d'entre eux. Il le saisit par derrière, en lui agrippant le cou avec son bras droit, pour l'empêcher de crier. Il serra ensuite son bras jusqu'à ce que le malfrat perde connaissance. Les autres avaient déjà commencé à tirer dans tous les sens, et, de ce fait, ne l'avaient pas entendu venir. Un à un, il les élimina de la même manière mais, quand vint le tour du dernier, il l'agrippa par le col et le plaqua au mur pour l'interroger.

 

« Une bande de minables comme vous qui sort de la rue pour dévaliser une bijouterie, c'est peu commode. Qui vous a employé ?

-Va chier. C'est pas un gars comme toi qui me fera parler. » lui lança le dernier criminel en lui crachant à la figure. »

Un dur à cuire. Sunshine attrapa son bras puis lui brisa en deux, en lui retournant au niveau du coude.

 

« Tu crois que je suis du genre à lâcher l'affaire ?

-AAAAAAAAH. Espèce de taré, ça fait mal !

-Parle, ou dans quelques instants, tu regretteras cette douleur.

-Mais arrête, je sais pas qui c'est, je le jure devant Dieu !

-DEVANT MOI ? PARLE !

-Je sais vraiment pas, les gars m'ont emmené avec eux, ils parlaient juste d'un « homme au masque », ils m'ont rien dit de plus, je te jure que c'est vrai. »

 

Il relâcha le criminel, qui poussa un nouveau cri de douleur. Qui était cet homme au masque dont il parlait ?

 

Le maître d'armes

 

Celui qu'on appelait « Francis » éteignit la télé. Les gros titres n'annonçaient pas de bonnes nouvelles. Suite à un braquage réussi, une bande de jeunes qui avaient dévalisé une bijouterie avaient finalement été retrouvés quelques rues plus loin, dans une ruelle. Et bien, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même. A vouloir être discret, il avait engagé les mauvaises personnes. Mais enfin, ce braquage n'était pas capital, c'était juste un travail donné par les Templiers qu'il ne voulait pas effectuer lui-même.Ce qui le dérangeait plus cependant, c'était si ces jeunes recrues avaient fini par le compromettre… Et d'ailleurs, qui les avait arrêtés ? Ce n'étaient pas des policiers, manifestement. D'après ses informations obtenues grâce à l'aide d'Abstergo, il s'agissait d'un pseudo justicier qui agissait en ville depuis quelque temps. Intéressant, mais ce dernier allait vite devoir arrêter d'opérer s'il tenait à la vie. Il utilisa l'émetteur qui lui avait servi à contacter ses braqueurs.« Qui est à l'appareil ? demanda une voix grave.

-Allons, vous n'espériez pas vraiment que je révèle mon nom en posant cette question, justicier.

-L'homme au masque, je présume.-Un conseil justicier. Laissez tomber, tout ceci n'est pas de votre ressort. »

 

https://www.youtube.com/watch?v=F8p1hor857E

 

Il raccrocha. Il marcha longuement dans les couloirs de son château, situé dans le comté de l'Essex. A un moment, il s'arrêta devant un miroir situé dans un hall. Il observa l'homme qui se tenait devant lui. Il n'était plus que l'ombre de lui-même désormais. Son visage avait changé. La guerre l'avait changé. Même si le maître d'armes n'était pas un guerrier à proprement parler. Il reprit sa route, et sortit dans la cour extérieure. Une douzaine de mannequins disséminés ça et là le regardaient à distance.Tout à coup, il jeta sa veste à droite et, grâce à des couteaux de lancer, il atteignit 2 mannequins qui se situaient à sa gauche en pleine tête. Il se mit à courir sans perdre un instant vers un mannequin qui lui faisait face, dégaina son épée, puis d'un coup fin, sépara sa tête de ses épaules. Ensuite, d'un geste vif, il lança une grenade sur 4 mannequins regroupé en contrebas avant de jeter un grappin sur les remparts devant lui. Il grimpa, puis se débarrassa rapidement du mannequin situé là, grâce à un dernier couteau de lancer. Un rictus se dessina sur ses lèvres. Plus que 4.

 

Il sortit immédiatement un pistolet, afin de se débarrasser de 3 mannequins situés sur le rempart opposé. Francis avait réussi à les atteindre tous trois alors qu'il était en train de courir sur sa propre muraille. Enfin, il aperçut le dernier mannequin, situé au niveau du sol. Le maître d'armes prit de l'élan puis, sautant du rempart, atterrit lourdement sur le mannequin, qu'il transperça d'une lame secrète situé à son poignet gauche.

 

Il admira la cour de son château, pour constater qu'il n'avait rien perdu de ses habilités. Tout en se dirigeant vers l'entrée, il récupéra sa veste au sol et se prépara à se mettre en route. Sans oublier son masque, il entra ensuite dans sa voiture et se mit en route pour Londres. Il avait des affaires à régler là-bas.

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