La Pierre Philosophale

Chapitre 3 : Chapitre 1

7228 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 22:56

CHAPITRE I

 

L'étudiante

 

https://www.youtube.com/watch?v=6gmZ5KUPADY

 

Jett frissonna. Une myriade de questions lui assaillait l'esprit à ce moment. Qui l'avait agressée ? Pourquoi ? Elle n'avait aucun souvenir de cette agression, à part cette blessure à l'épaule. Qui lui en voulait ? Le mystère du danger qui la menaçait n'avait d'égal que celui de l'identité de son sauveur. Qu'est-ce que pouvait bien lui vouloir Abstergo Industries.. ? L'adrénaline causée par la fuite commençait à retomber et l'effet des substances à l'intérieur de son organisme s'intensifia et lui brouilla les idées. Elle se retrouvait sans affaires, presque entièrement dévêtue et à bout de forces dans un taxi…

 

« Bon, ma petite dame, je vous emmène où ?

-Euh… Loin d'ici, le plus vite possible. » bafouilla-t-elle.

 

Le chauffeur haussa les épaules, démarra la voiture et accéléra. Elle avait de l'argent et un portable. Pour appeler qui ? Il était impossible pour elle de se rappeler aucun numéro. Même avec l'effet de la drogue, elle aurait pu ressortir un de ses nombreux cours au mot près, mais elle ne connaissait pas un seul numéro à appeler en cas d'urgence. Pourquoi est-ce que ça lui arrivait ? Tout ce qu'elle voulait, c'était rentrer chez elle, prendre une douche, s’emmitoufler dans sa couette et dormir quelques heures. Chez elle… Elle éleva la voix.

 

« 4 place du 23 avril, s'il vous plaît ».

 

Le chauffeur changea de direction, et commença à emprunter de petites ruelles. L'aube se levait au-dessus de la ville. Jett se redressa et observa à travers la fenêtre. Une averse brusque, quoi de mieux pour résumer son état d'esprit à ce moment. Soudain, le téléphone retentit. Un SMS ? Elle observa l'écran du portable Méfiez vous, mademoiselle Lapis. Ne faites confiance à personne, hormis vos amis. Cachez-vous, ou ils vous retrouveront. Ce matin, j'ai réussi à couvrir vos traces, mais qui sait combien de temps ils mettront pour vous retrouver. Son mystérieux sauveur. Il la connaissait, il connaissait son nom. Et il était de son côté, manifestement. Soudain, le chauffeur s'arrêta. « On est arrivés ma petite dame. Ca fera 20 livres. ». Elle prononça un vague merci et lui tendit le billet, avant de sortir du véhicule, en prenant le portable avec elle.

 

Lorsqu'elle mit les pieds au sol, elle eut besoin de quelques secondes avant de reprendre son équilibre. Elle observa autour d'elle, et s'aperçut qu'un homme de l'autre côté de la place avait tourné le regard vers elle. Elle se rappela sa tenue légère et atypique. Vite, elle devait rentrer. Elle entra au numéro 4, l'immeuble où se trouvait son appartement, et grimpa les marches quatre à quatre. Arrivée au deuxième étage, elle s'avança devant la porte de chez elle. Elle n'avait pas les clés sur elle, mais avant chaque sortie, elle les déposait sous le paillasson. Oui, elle savait éperdument que c'était trop prévisible, mais en réalité, il y avait un compartiment dissimulé, sous le paillasson, où elle pouvait ranger sa clé. Et ça se révélait vraiment utile dans un cas comme celui-là.

 

Elle ouvrit la porte. Ca lui fit un bien fou de rentrer chez elle. Son appartement n'était pas bien grand, mais elle se sentait en sécurité ici. Elle se dirigea vers la salle de bain, et fit couler un filet d'eau chaude. Après avoir pris une douche requinquante, elle s'habilla d'un jean bleu et d'un t-shirt blanc. Lorsqu'elle arriva dans sa chambre, elle se rendit compte que sa sacoche y était. Mais elle ne sortait jamais sans sa sacoche… Pourquoi diable s'en était-elle séparée ? Elle prit son carnet et commença à griffonner quelques notes :

Journée du 12 septembre

-7h00 Réveil, préparation et départ pour la fac

-10h00 départ pour la bibliothèque

-12h30 Repas avec des amis

-

-

-

 

Elle laissa le reste de la page vide, s'allongea dans son lit, puis, sans se contrôler, se mit à sangloter. Il fallait qu'elle se ressaisisse. Une énième fois, elle tenta de se remémorer les événements de la veille…

 

 

L'Agent Secret

 

23 avril 1845. C'était un code classique utilisé par l'Agence afin de donner rendez-vous à ses agents. Les deux premiers mots étaient l'adresse, le 3e correspondait à l'heure. On pouvait donc facilement comprendre par 23 avril 1845 : (Place du) 23 avril, 18(:)45. Il avait donc toute la journée avant de s'acquitter de sa prochaine mission. L'aube se levait . Le temps n'étant pas assez agréable pour un quelconque loisir extérieur, il décida d'aller faire de la reconnaissance à cet endroit, qui n'était pas très loin de chez lui. Après 5 minutes de marche, il y arriva finalement lorsqu'un détail le frappa. De l'autre côté de la place, une jeune fille, d'à peine 20 ans, sorti d'un taxi dans une tenue inhabituelle. Elle était seulement vêtue de ces sortes de robes que les patients devaient porter à l'hôpital. Étrange, pensa-t-il.

 

Mais cela n'attira pas son attention longtemps . Il observa la place qui se tenait devant lui. Elle était assez petite, idéale pour un rendez vous incognito. Une fontaine trônait au centre. Mais l'endroit était aussi idéal si un ennemi voulait le prendre en embuscade, ce qui n'arriverait sûrement pas néanmoins. Après ces premières observations rapides, il décida d'aller s'entraîner au stand de tir pour le reste de la journée.

 

Le soir venu, lorsqu'il posa à nouveau le pied sur cette place, il s'aperçut que ses employeurs avaient raison : il reconnut immédiatement un homme de l'Agence, assis sur un banc près de la fontaine, tenant une mallette noire à la main. C'était un homme d'une cinquantaine d'années, portant un long manteau qui lui arrivait aux genoux et un chapeau. Il avait déjà eu l'occasion de le rencontrer à l'occasion de plusieurs missions mais en savait très peu sur lui. Il s'approcha et s'assit de l'autre côté du banc.

 

« Suis-je à l'heure ? » lança-t-il. Le vieil homme tourna la tête vers lui, avant de regarder à nouveau devant lui.

« Vous êtes même un peu en avance, Agent.

-Une nouvelle mission pour moi ?

-Une question agent, connaissez vous les Hashyshiyuns ?

L'Agent les connaissait, mais se demandait pourquoi l'homme avait évoqué une secte ancienne d'assassins, sans doute disparue depuis longtemps.

-Oui, j'ai déjà vaguement entendu parler d'eux.

-Et bien, on nous a récemment appris qu'ils n'avaient pas disparu. Mais aujourd'hui, ils se composent de différents groupuscules à travers le monde, et occasionnent de temps à autre des attaques terroristes. La branche de Londres a récemment fait parler d'elle. Vous avez sûrement entendu parler de l'explosion du café, il y a 2 jours. D'après une source sûre, les Assassins seraient impliqués, et en particulier deux d'entre eux. Nous ne savons pas ce qu'ils préparent, et c'est pourquoi l'Agence fait appel à vous. Votre mission, si toutefois vous l'acceptez, est de surveiller ces deux Assassins, de découvrir ce qu'ils manigancent et de nous faire votre rapport lorsque vous aurez découvert quelque chose. Tous les détails se trouvent dans cette mallette. Maintenant, partez, je n'ai pas envie que qui que ce soit nous découvre en train de parler ici. »

 

L'Agent prit la mallette que lui tendait le vieil homme, puis se mit à marcher sans se retourner. Lorsqu'il fut suffisamment loin, à quelques rues de là, il ouvrit l'attaché-case et regarda les documents qui se trouvaient à l'intérieur. Supa et Ramirez….

 

 

Le détective

 

Enfin arrivé. Après un trajet long d'un peu plus d'une demie heure, à cause des bouchons, il sortit du taxi, et se dirigea vers l'immeuble d'Abstergo Industries. C'était un immeuble d'une trentaine d'étages, une grande tour de verre qui s'élevait vers le ciel. Il entra et se présenta à l'agent d'accueil.

 

« Je suis Ted , on m'a convoqué en urgence.

-M. Pastor, voyons voyons… 27e étage, il vous attend. »

 

Il entra dans l'ascenseur. Il appuya sur le dernier bouton, celui où était inscrit le numéro « 27 », ce qui eut pour effet de mettre l'ascenseur, ainsi que cette insupportable musique, en marche.

 

https://www.youtube.com/watch?v=IZP4wGmPa1Y

 

Le trajet était long avec cet ascenseur, comme à chaque fois. Il n'avait pas rencontré le Maître des Templiers de Londres en de nombreuses occasions, mais c'était à chaque fois pour des missions plus importantes que les autres. C'était un homme fringant, toujours bien habillé, et qui savait accueillir. Il n'était pas très grand, mais en imposait par sa présence. Mais de toutes les missions qu'il avait effectuées, il n'avait failli qu'à de rares occasions et avaient servi à chaque fois la cause des Templiers avec le plus de ferveur possible.

 

Il se demandait pour quelle mission il était convoqué, cette fois-ci. Sa dernière mission remontait à plusieurs mois. En effet, les Assassins s'étaient tenus à carreau depuis un certain temps. Il eut à peine le temps de se poser la question que l'aiguille de l'ascenseur indiqua le niveau 27. Il était arrivé à destination.

 

(coupez la musique)

 

Le 27e étage était uniquement constitué d'un couloir qui menait au bureau du Maître, précédé par celui de sa secrétaire, une jeune femme séduisante. Elle le salua d'un signe de tête et lui indiqua la porte du bureau de son patron. Il frappa à la porte et entra. Le Maître était dos à lui, et regardait à travers la baie vitrée la ville qu'il surplombait depuis là.

 

« Bonjour Ted. Êtes-vous au courant de la situation actuelle du conflit entre Assassins et Templiers ?

-Je sais ce qu'il y a à en savoir monsieur. C'est-à-dire que nous sommes hélas au coude-à-coude, à Londres en tout cas. Les Assassins se terrent on ne sait où, et le conflit n'avance pas.-Précisément. Cela est sur le point de changer. Voyez-vous, après de nombreuses recherches, nous avons réussi par en trouver un. Un Assassin. Mieux que le trouver, nous savons qui il est, et où il habite.-En quoi puis-je vous être utile ?-L'abeille pourrait nous conduire à la ruche toute entière, si on la faisait parler. Son nom est David. Il habite au 25 Bryanston Street. Ramenez-le au QG. Nous le ferons parler.-Ce sera avec honneur, grand Maître.-Puisse le Père de la Sagesse nous guider.-Puisse le Père de la Sagesse nous guider. »

 

Sans perdre un instant, le détective se mit en route. Après un voyage de quelques minutes en voiture, il arriva au 25 Bryanston Street.

 

Il sonna…

 

 

L'Ingénieur

 

https://www.youtube.com/watch?v=9NxrQipUkwg

 

L'Ingénieur n'était pas du genre à foncer tête baissée. De ce fait, si la situation lui permettait de choisir, il préférait éviter les confrontations directes. Et il travaillait sur quelque chose qui, justement, l'y aiderait. Il était temps de tester sa toute dernière invention. Il jeta la petite sphère noire au milieu de la salle, et l'effet ne se fit pas attendre. La boule éclata et laissa échapper une fumée noire et épaisse, qui se dispersa… trop peu malheureusement. Il devait y travailler. Quitte à choisir, il préférait utiliser une grenade fumigène libérant une fumée moins épaisse, mais couvrant plus de terrain, afin de pouvoir neutraliser plus d'adversaires en même temps.

 

Il trifouilla la demie douzaine d'autres sphères qui traînaient sur son bureau, afin d'effectuer les réglages nécessaires. Quelques minutes plus tard, il testa une des nouvelles bombes fumigènes, et l'effet dépassa toutes ses attentes. Une fumée noire, moins épaisse mais suffisamment, envahit tout son atelier , laissant très peu de visibilité. A ce moment, il posa sur ses yeux des lunettes confectionnées spécialement pour repérer les sources de chaleur à travers ce nuage impénétrable. Devant ses yeux, il vit apparaître différents points rouges, des points chauds qui correspondaient à des outils et des machines de son atelier. Et ce n'était qu'un aperçu de ce qu'il pourrait avoir en plein combat. Après une trentaine de secondes, la fumée finit de se dissiper totalement. Parfait…

 

David décida ensuite de travailler sur un autre de ses projets. Le Projet Animus. En réalité, ce n'était pas son projet, et il avait pu vraiment travailler dessus grâce à des données volées à Abstergo, mais son bébé n'avait rien à voir avec les machines des Templiers. En effet, l'Ingénieur avait réussi l'exploit de miniaturiser l'Animus, à partir des plans d'origine, jusqu'à le réduire à un simple casque. Comme un casque de réalité virtuelle, en somme. La réalité virtuelle n'était pas encore un procédé très connu, mais David était convaincu qu'elle allait connaître un essor grandissant dans les prochaines années. Le fait de réduire l'Animus avait plusieurs avantages, notamment sa transportabilité. Le casque était peu encombrant, avec une bonne autonomie, et il pourrait l'emmener en mission, ce qui pourrait s'avérer utile en cas d'urgence. Notamment pour trouver les fragments d'Eden. Selon lui, la clé pour trouver les fragments d'Éden se trouvait dans cette technologie Animus. Les Assassins étaient encore réfractaires à l'idée de l'utiliser pleinement, mais Abstergo l'avait bien compris.

 

Le casque était désormais en phase de test, et il avait décidé qu'il serait son propre cobaye. Il posa l'Animus sur sa tête, et plaça deux électrodes sur son cou. Devant ses yeux, il vit s'afficher un amas confus d'informations. Il tapa une série de chiffres sur un clavier à son poignet, et différents dossiers s'affichèrent devant ses yeux. La mémoire génétique était fascinante, pour peu qu'on sache la manipuler. Il s'allongea sur son lit, et chargea une séquence mémoire.

 

Quelques instants après, il se retrouva dans le hall d'un magnifique château, à discuter avec des courtisanes. Il alla admirer son reflet dans le miroir, et s'aperçut qu'il avait changé de visage. Il était plutôt fringant désormais, dans un habit typique de la cour du roi de France Louis XIV. Mais il n'allait pas s'attarder ici, il avait tout ce qu'il voulait savoir. Il retira le casque de ses oreilles. Son invention marchait de toute évidence, mais il y avait plusieurs risques, notamment celui de perdre pied avec la réalité et de ne plus pouvoir sortir de l'Animus. Les sessions devaient donc être surveillées. Il prit plusieurs notes sur le succès de cette expérience, lorsque quelqu'un sonna à la porte.

 

David sortit de son laboratoire puis le verrouilla. Il alla ouvrir la porte, et vit un homme qui se tenait dehors.

 

« Bonjour. Vous désirez ?

-Inspecteur de police Ted . J'aimerais vous poser quelques questions, annonça l'homme en lui montrant sa plaque.

-Oh, euh très bien, mais je n'ai pas beaucoup de temps. Entrez. »

 

Il laissa entrer l'homme puis referma la porte. Mais soudain, il se prit un grand coup sur la tête, et ce fut le trou noir.

 

 

 

 

 

Le Médecin

 

https://www.youtube.com/watch?v=ze5W8cDHcsQ

 

« Quoi, elle s'est échappée, sérieusement ? Le patron va pas être content.

-Non, j'ai dit qu'elle m'avait filée entre les doigts, ce n'est pas pareil. Un parent est venu la chercher cette nuit, pour la faire transférer ailleurs, d'après les registres de l'hôpital.-Ca n'empêche que t'as bien foiré , sur ce coup là. Le Patron veut te voir. »

 

Le Médecin raccrocha. Son interlocuteur n'avait pas tort, il avait foiré, mais ce n'était pas de son fait. Après s'être rendu compte de l'évasion de l'Etudiante, le Médecin avait demandé à voir les bandes enregistrées par les caméras de surveillance. Il n'avait menti qu'à moitié au téléphone. Si ce n'était sans doute pas un parent de la jeune fille, quelqu'un était bien venue la chercher. Sur les enregistrements, son visage était dissimulé par une capuche… Un Assassin ?

 

Il n'avait pu tirer grand-chose d'autre des enregistrements. Il pouvait suivre leur trace, jusqu'à une sortie de secours à l'arrière du bâtiment. Mais après, plus rien. Les caméras extérieures n'étaient pas assez précises pour identifier la plaque d'immatriculation du véhicule dans lequel elle s'était enfuie. Le mystérieux personnage qui l'accompagnait avait disparu dans des ruelles.

 

Mais pour l'heure, il devait se rendre chez Abstergo. Arrivé dans le hall du QG des Templiers, l'agent d'accueil le reconnut et l'aborda immédiatement. Il était attendu apparemment.

 

« M. Sora, on vous attend au 14e étage. En urgence.

-Quand on est poli, on dit bonsoir , monsieur. Mais je m'y rends immédiatement, évidemment. »

 

Un sourire se dessina sur ses lèvres. Le fait qu'il soit convié au 14e étage ne pouvait signifier qu'une seule chose : il allait interroger et torturer un prisonnier. Non, il ne souriait pas au plaisir de torturer, mais après la bourde du matin même, il allait pouvoir se rattraper en mettant ses talents au service d'Abstergo. L'ascenseur monta jusqu'au 14e étage. Arrivé là, il traversa une succession de couloirs avant d'arriver devant la salle d'interrogatoire, où il ne put réprimer un grognement. Un autre agent d'Abstergo, qu'il ne portait pas réellement dans son coeur, l'attendait là.

 

« Arf. C'est donc toi, l'agent qu'on a appelé pour l'interroger.-Bonsoir Ted. Trop aimable. Mais dis-moi, à qui ai-je l'honneur ce soir ?

-Un Assassin. Il s'appelle « David Lanny ». Une piste vraiment sérieuse. On aimerait qu'il nous en dise plus sur les Assassins de Londres, ça fait plusieurs mois qu'on a perdu leur trace, alors tâche de lui extorquer des informations. Et garde là en état de parler, cette fois.

-Tu devrais demander plus gentiment Ted, rien ne m'oblige à obéir à tes ordres.-Oh, ne fais pas le malin. S'il te plaît. »

 

Un Assassin ? Intéressant. Il ouvrit la porte, et vit au centre un homme, assis sur une chaise et les mains liées derrière son dos. Un sac recouvrait son visage. Le Médecin alluma une lampe qu'il dirigea vers la tête de l'Assassin, puis lui arracha le sac qui recouvrait son visage.

 

« Je vais être honnête avec toi David. Ton dossier ne plaide pas en ta faveur. Si tu pouvais demander à mes collègues, ils te répondraient tous qu'avec moi, tu as plutôt intérêt à coopérer. Tu saisis ? Donc, je ne vais pas me répéter, dis-moi tout ce que tu sais sur les Assassins de Londres. »

 

 

La Voleuse et L'Artificier

 

https://www.youtube.com/watch?v=TwuxkFDqotM

 

La Voleuse prit une grande inspiration et frappa à la porte. « Entrez », répondit une voix à l'intérieur. Supa entra dans la pièce suivie de son frère jumeau, pièce qui servait de bureau au Grand Maître des Assassins à Londres.

 

« Oh, c'est vous. Comme je suis heureux de vous voir ! Dieu merci, votre mission de ce matin s'est bien déroulée.

-Évidemment qu'elle s'est bien déroulée. Pourquoi pas ? lança calmement Ramirez.

-Nous avons de mauvaises nouvelles. Très mauvaises. Les Templiers nous ont retrouvé. Un des nôtres a été enlevé, et je préfère ne pas imaginer ce qu'ils vont lui faire.

-Qui ? Demanda la Voleuse.

-L'Ingénieur.

-David ? Où l'ont-ils emmené ? Renchérit-elle.

-On ne sait pas. On suppose qu'il a été emmené au QG d'Abstergo, pour l'interroger. Nous ne savons pas à quel point nous sommes compromis. Il ne faut pas que David leur révèle nos identités, notre localisation et nos plans.

-Qu'attendez-vous de nous ? »

 

Le Grand Maître les regarda tour à tour.

 

« Mes enfants… Rendez-vous là bas. Sauvez-le, il ne faut pas qu'il parle. Et si vous ne pouvez pas le sauver… Prenez les mesures nécessaires pour l'empêcher de parler.

-Vous nous suggérez vraiment de le tuer, Père ? s'indigna Supa.

-Ce n'est pas une question de confiance, mais les idéaux de n'importe qui peuvent être ébranlés, avec le temps. Abstergo le torturera, s'il le faut. Et aussi longtemps qu'il le faut pour lui dénicher des infos. Depuis des années, nous jouons de notre discrétion et c'est uniquement cette dernière qui empêche les Templiers de prendre l'ascendant sur nous. On ne peut pas permettre que cela change. »

 

Ramirez regarda sa soeur. Tuer un frère d'armes… Il ne pouvait pas envisager cette possibilité. Il devait faire le nécessaire pour le sauver. « Partons nous préparer » lança-t-il à sa sœur avant de prendre congé. Supa assura à leur Père qu'elle serait prête à faire le nécessaire, puis suivit son frère.

 

Ils se dirigèrent tous deux vers leurs quartiers, sans un mot. Le bâtiment des Assassins était un immeuble d'habitation, dont chaque appartement avait été reconverti selon les besoins de la Confrérie. Salles de réunion, salles d'entraînement, quartiers personnels… Ils avaient tout ce dont ils avaient besoin ici. Mais le fait que tout soit réuni au même endroit exigeait que tous les Assassins devait faire preuve d'une extrême prudence, lorsqu'ils entraient ou sortaient du bâtiment. Ramirez et Supa partageaient un appartement et vivaient ensemble depuis longtemps maintenant. Chacun s'affaira du mieux qu'il put ; la Voleuse prit simplement sa lame fantôme et son Glock, tandis que l'Artificier s'arma plus lourdement : il prit sa lame secrète et son poing américain, mais aussi et surtout de multiples explosifs qui pourraient s'avérer utiles ce soir. Les deux Assassins finirent de s'équiper en mettant un sweat à capuche et en prenant chacun leur grappin. Lorsque le moment fut venu de partir, Supa demanda à son frère :

 

« Tu vas bien Rami ? Tu sembles bien silencieux, par rapport à d'habitude.

-Oui, et alors ? Que veux-tu que je te dise ? Notre père vient presque de nous suggérer de tuer un de nos camarades… un ami, et j'ai l'impression que tu serais prêtes à obéir sans piper mot ?

-Rami...je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour le sauver… Juste, notre père a raison, si nous ne pouvons pas le sauver, il faudra savoir prendre la bonne décision, et j'ai besoin de pouvoir compter sur toi ce soir.

-Au diable notre père, Supa, je sais pas si je pourrai m'y résoudre.

-Arrête une seconde. Imagine un peu que les Templiers arrivent à lui extorquer mon identité. Tu veux vraiment que je me retrouve si exposée. Et c'est pareil pour toi, et pour tout le monde !»

 

L'Artificier, malgré lui, lui lança un regard approbateur. La Voleuse espérait avoir convaincu son frère. C'était malgré elle que de telles paroles étaient sortis de sa bouche, et elle essayait autant de convaincre son frère que de se convaincre elle-même avec son discours. Elle ne préférait pas imaginer leur échec : leur mission était de la plus haute importance. Supa songea à David… Elle lui avait parlé quelques heures plus tôt, qui aurait pu imaginer ce qui allait se passer ?

 

Les deux jumeaux se mirent donc en route pour Abstergo et discutèrent de leur plan d'approche sur le chemin. Ils n'avaient pas le droit à l'erreur, et le bâtiment serait sûrement lourdement gardé. Néanmoins, leur effectif étant réduit, ils ne pouvaient pas faire appel à des renforts, puis ce ne serait qu'exposer encore plus d'Assassins au grand jour, si leur mission venait à échouer. Ils étaient donc uniquement deux sur ce coup là, avec le soutien à distance d'un de leurs camarades, Ben. Il avait envoyé les plans du bâtiment à la Voleuse, afin qu'ils puissent réfléchir à comment l'infiltrer. D'après ses plans, les mesures de sécurité telles que les caméras et les lasers semblaient s'intensifier au fil des étages, avec une sécurité maximum au dernier étage, et moindre au rez-de-chaussée. Cependant, d'après Ben, c'étaient les gardes qui abondaient dans les premiers étages et se faisaient moins nombreux dans les derniers. Après avoir partagé ces informations avec son frère, la Voleuse discuta avec ce dernier de leur approche. Une fois arrivé à destination, ils avaient réussi à se mettre d'accord. Les deux jumeaux sortirent du taxi qui les avaient amené à deux rues de l'immeuble d'Abstergo Industries. 

 

Le Justicier

 

L'homme au masque… Qui pouvait-il bien être ? Ce qu'il avait commandité était un vulgaire braquage, mais il y avait autre chose. Qu'est-ce qui n'était pas « de son ressort » ?

 

« Jenna, trouve moi tout ce que tu peux sur un dénommé « homme au masque », ça ne mange pas de pain de faire une recherche. »

 

Son amie, qui l'aidait dans son combat, alluma l'ordinateur et tapota sur le clavier, ce qui eut pour effet de démarrer un chargement. Sun se détendit dans son siège. Son QG était simple, mais contenait tout le nécessaire. Un super ordinateur qui pouvait leur servir à surveiller de nombreux flux d'information en continu, différents ateliers d'entraînement… Le quartier général du Justicier et de son assistante était situé au 14e étage d'un immeuble situé non-loin du centre-ville, étage qu'il louait assez cher afin de pouvoir compter sur la discrétion de l'hôtelier.

 

La nuit avait été longue, et ce n'était pas fini. Dans un état de presque torpeur, il admira sa tenue et pensa à sa croisade. Il combattait le crime depuis longtemps, et pourtant la situation ne semblait pas évoluer. A chaque fois que des criminels tombaient sous ses coups, de nouveaux apparaissaient pour prendre la relève. De plus, tout au long de son combat, le Justicier avait parcouru le monde, en avait appris beaucoup sur ce dernier et savait que certaines choses le dépassaient, et dépassaient tout individu en général. L'ordinateur émit un bip sonore.

 

« Peu de résultats Sun. Les bases de données de la police le mentionnent comme un esprit criminel, mais ils ont très peu d'informations. Que des témoignages erratiques de petites frappes sous le choc lors d'arrestations. Mais ils n'ont aucun autre indice sur cet homme. »

 

Un fantôme. Insaisissable. Cela ne faisait qu'attiser son envie d'en savoir plus sur lui. Il avait tenté de remonter la piste de l'émetteur. Ses recherches n'avaient pas été fructueuses, tant les résultats étaient imprécis mais il avait découvert que qui que soit cet homme, il n'était pas basé à Londres. La localisation GPS l'avait conduit jusque dans le comté de l'Essex, mais il n'avait pas plus précis. Le Justicier décida d'aller faire un somme. Le sommeil embrumait son esprit et il n'arrivait plus à réfléchir de toute façon.

 

Lorsqu'il se réveilla quelques heures plus tard, Jenna était toujours là et tapotait sur son clavier.Son abnégation était sans limite. Il osa lui demander :

 

« Tu as quelque chose de neuf ? »

 

En guise de réponse, elle se contenta d'agiter la tête de droite à gauche.

 

« Configure l'ordinateur pour qu'il surveille sur les informations qui circulent sur lui. Je veux que tu me le dises dès qu'on aura un élément nouveau. En attendant, qu'est-ce qu'on a ?

-Voyons, une intrusion dans un entrepôt de haute technologie, un enlèvement et un incident au commissariat, que la police voudrait peut-être que tu analyses. »

 

 

Le Professeur

 

Le Professeur décida de passer le reste de l'après-midi à la bibliothèque. Il n'y avait pas de meilleur endroit pour effectuer des recherches. Le Professeur adorait cet endroit et il pourrait y passer des heures sans voir le temps passer, mais pour l'heure il était à la recherche de documents bien précis. Pour l'aider à écrire son livre notamment. C'était un livre d'histoire, et plus précisément de l'histoire des différentes civilisations, où il décrivait l'histoire, l'apogée et le déclin des plus grandes civilisations de l'histoire humaine. Cependant, ses connaissances sur le sujet le limitaient. Il n'avait aucun problème avec les deux derniers millénaires. Mais pour ce qui était de plus vieux de 3000 ans, c'était assez dur de réunir des preuves et … quelque chose ne collait pas.

 

Les plus anciennes civilisations réelles et florissantes dataient de 3500 av J-C au maximum et étaient au nombre de 8 : la civilisation sumérienne, née en 3500 av. J-C, la civilisation égyptienne née à peu près en même temps, la civilisation sabéenne, entre le Yémen et l'Ethiopie actuels vers 2500 av. J-C., la civilisation de l'Indus et la civilisation chinoise vers 2200 av. J-C, la civilisation indienne à partir de 1700 av J-C, la civilisation olmèque au sud du Mexique actuel vers 1200 av J-C et enfin la civilisation de Caral en Amérique du Sud, dès 3000 av J-C. 

Ces 8 civilisations étaient recensées comme les plus anciennes, n'étant pas nées de l'héritage d'autres civilisations. En effet toutes les civilisations ultérieures se sont appuyées sur l'héritage de ces dernières. Mais d'après ses recherches sur le sujet, les fossiles les plus anciens d'Homo Sapiens, alias les hommes actuels, ont été recensés à plus de 195 000 ans ! Le Professeur avait du mal à croire que depuis leur émergence jusque -3500, c'est-à dire pendant plus de 175000 ans, aucune civilisation n'avait réussi à émerger.

 

Selon Jayden, il y avait eu quelque chose avant. Mais le problème était que rien n'aurait subsisté de ces potentielles civilisations antérieures, aucune trace, aucun récit… Et surtout, pourquoi auraient-elles totalement disparu ? Autre chose qu'il n'expliquait pas, il avait remarqué que peu importe la civilisation, elle s'était développée autour d'un Panthéon de dieux tous aussi variés les uns que les autres, mais souvent semblables d'une civilisation à l'autre, alors qu'ils semblaient peu probable que les Mexicains d'il y a 5000 ans aient été mis en contact avec les Egyptiens… Et ce n'était pas ses recherches d'aujourd'hui qui allaient l'éclairer, de toute évidence. Au contraire, elle ne soulevait que plus de questions. Par exemple, il avait découvert que Piri Reis, un cartographe du XVIe siècle, avait réalisé une carte de la Terre où apparaissait l'Antarctique, qui ne fut découvert qu'au XXe siècle. Mais, plus troublant, cette carte laissait apparaître une partie de l'Antarctique avant qu'elle ne soit recouverte par la glace, alors que cette dernière le fut vers 4000 av. J-C. Piri Reis avait avoué s'être inspiré de nombreuses autres cartes pour réaliser la sienne, mais quelle autre carte aurait pu montrer cela ? A moins qu'une civilisation assez avancée pour cartographier la Terre ait existé avant 4000 av. J-C ? Un autre mystère de plus…

 

Le Maitre d'Armes

 

https://www.youtube.com/watch?v=eAh0jOWVYCM

 

Francis posa son masque sur son visage et sortit de la voiture. Il était arrivé à Londres alors que le soleil commençait à se lever. Aujourd'hui, il avait une mission bien précise. D'après ses informateurs, autre que des agents d'Abstergo, il y avait une crypte cachée sous le palais de Westminster qui contenait des indices sur l'emplacement d'un fragment d'Eden. Cette information avait nécessité plusieurs mois de recherches, mais si elle s'avérait exacte…

 

D'après ses informations, l'accès à la crypte se faisaient par une des deux chapelles aménagées dans le jardin de la tour Victoria. Ce jardin faisait office d'entrée privée pour le Palais, aussi n'était-il pas ouvert au public. Aucun problème. Sans se faire voir, il crocheta la grille de fer qui lui bloquait l'accès et entra dans le jardin. La végétation était dense et seul un chemin pavé au milieu rappelait qu'il s'agissait d'un jardin.Tout en restant accroupi, il suivit ce chemin et finit par apercevoir la première chapelle. Comme la grille, il la déverrouilla sans mal.

 

La chapelle n'était pas grande, et il voyait mal comment il pouvait s'y trouver l'entrée d'une crypte. Elle était uniquement composé d'une petite salle avec un autel dans le fond, au milieu, et son informateur lui avait dit que l'entrée de la crypte lui sauterait aux yeux. Il sortit donc et trouva sans mal la deuxième chapelle. Après avoir pénétré à l'intérieur, il se mit en quête de chercher l'entrée de la crypte. Elle était forcément là. La seconde chapelle était un peu plus grande que la première, et on pouvait accéder à un deuxième étage, soutenu par 4 piliers. Les murs étaient épais, et pouvait facilement cacher un passage secret. Il bloqua la porte de l'intérieur, même s'il ne devrait pas être beaucoup dérangé dans ses recherches.

 

Quelques heures plus tard, après avoir ratissé chaque recoin de ladite chapelle, il finit par trouver l'entrée de la crypte. Un des piliers soutenant le plafond semblait légèrement plus grand que les autres et lorsqu'il cogna contre la roche, cela sonna creux. Le pilier était donc sûrement un passage pour accéder à la crypte. Il chercha pendant quelques minutes un mécanisme, lorsqu'une pierre se déroba sous ses doigts, et ouvrit un passage dans le pilier. A l'intérieur, un escalier descendait dans les profondeurs de la Terre.

 

Le Maître d'Armes descendit les marches pendant une trentaine de secondes, puis l'escalier déboucha sur un long couloir. Il alluma une torche qu'il trouva sur un mur, puis avança. Quelques gouttes coulaient du plafond, ce couloir devait passer sous la Tamise. Une centaine de mètres plus loin, il arriva à un embranchement où le couloir se séparait en deux. Il semblait y avoir eu des inscriptions sur le mur, mais elles avaient manifestement été effacées par le temps.

 

Tout à coup, son téléphone retentit. Le SMS qu'il venait de recevoir indiquait « Ça dégénère au QG. On a besoin de toi. Viens dès que possible ». Une situation d'urgence ? Sûrement rien qui ne pouvait être plus important que ses recherches…

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