L'Ombre aspirant la lumière (M version)

Chapitre 7 : Impossible de revenir en arrière (M version)

1565 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 02/07/2020 13:02

 7.

Tony est aux pieds du lit. Mon œil droit ne veux pas s'ouvrir. Je porte ma main sur mon visage. Je sens une grosse bosse.


- Il vous a pas mal amoché. Comment vous sentez vous ?

- Endolorie.

- J'ai pris des sushis si vous avez faim. Ils sont sur la table de chevet.

- Merci Tony.

- Le patron voudrait vous voir si vous lui permettez.

- NON !


Il est hors de question qu'il vienne ici. Il est hors de question qu'il m'adresse de nouveau la parole.


- Très bien Madame.


Tony se lève et sort de la pièce. Je me relève tant bien que mal. Mon visage me brûle. Je lève la couette et le gilet pour voir mon ventre. Une énorme ecchymose violette a remplacé la couleur de ma peau. Je pose un doigt dessus, mais la douleur lancinante qui parcours mon corps à mon contact, me fait regretter mon geste.

J'arrive à m'asseoir sur le bord du lit. J'ouvre le paquet où se trouve de quoi m'alimenter. J'attrape un sushis que je mange sans envie. Alors que je tente de me lever, la porte s'ouvre.

Jack est derrière Tony et braque une arme sur la tête de ce dernier.


- Désolé Madame.


Tony ferme les yeux en attendant sa mort.


- Ça suffit Jack., dis-je d'une voix autoritaire.


Jack baisse son arme. Tony ouvre les yeux.


- Il n'a fait que ce que toi tu aurais dû faire : me protéger. Laisse le en dehors de ça. C'est un homme loyal que tu ne mérites pas. Laisse le quitter cette pièce sain et sauf et continuer de te servir avec toute cette hargne qu'il est le seul à avoir.

- File.


Tony ne se fait pas prier et part. Je sais bien que si je l'ai sauvé c'est uniquement pour me sacrifier en retour. J'ai été trop naïve. J'aurais eu la chance tout de même de savoir que dans le cœur du Joker, se cache encore une once d'humanité.


- Tue moi vas y.

- Te tuer ? Mais je ne veux pas ça.

- Que veux-tu alors ?

- M'excuser...


Pour une fois c'est moi qui ris jaune. Un rire cynique et d'un mépris évident. Jack me regarde comme si je venais de le frapper. Ce qui est bien ironique.


- Regarde moi bien Joker. Regarde moi bien parce que si tu ne me tues pas maintenant, je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour me barrer d'ici et alerter la police. Si tu ne me laisses pas d'autres choix je me laisserais mourir de faim et de soif. Je ne veux plus rien avoir à faire avec toi. Tu es un monstre.


Jack ne bouge pas. Le Joker ne semble pas faire surface face à mes provocations. Finalement Jack laisse tomber son arme et avance vers moi. À chaque pas qu'il fait je recule. Mais le mur stoppe ma retraite et je n'ai bientôt plus d'autres options que de le voir s'approcher de moi. Quand nos visages sont à quelques centimètres du mien, il plie ses genoux et il tombe au sol. Chose que je ne pensais pas voir un jour : le Joker me supplier.


- Pardonne moi. J'ai … J'ai … Je … Mes émotions ont pris une tournure inacceptable. Je suis désolé bébé.

- Ne m'appelle pas comme ça !, je rugis à son visage. Tu es incapable de gérer tes émotions et tes pulsions. Tu es un détraqué ! Je refuse de te donner une chance pour vivre dans la peur constante que tu m'achèves sur un coup de démence.

- Je t'en prie... Je... Tu n'as pas idée de tout le bien que tu me fais.

- Je m'en contre fou ! Le monde ne tourne pas autour de ta petite personne même si c'est ça que tu veux entendre.

- Le monde n'a pas à tourner autour de moi. Je voudrais seulement que ton monde accepte le mien.

- Regarde moi ! REGARDE MOI !!


Je hurle comme une folle. Je fait glisser la veste, qui couvre mon énorme bleu, par terre.


- Regarde ce que tu m'as fait alors que je suis la seule personne qui sera à jamais capable de t'aimer !


Ses yeux se posent sur ce qui était caché jusqu'alors. Il ne peut regarder longtemps ce qu'il m'a infligé. Il n'arrive qu'à articuler un énième pardon qui me fait sortir d'avantage de mes gongs.


- Va te faire foutre Jack !

- Ne dis pas ça...

- Sort d'ici. Va-t-en ! Dehors !

- Non, murmure-t-il

- C'EST UN ORDRE !!!


Jack lève un regard surpris. Il se rend enfin compte la douleur qu'il m'a causé. Il a le regard d'un chien battu. Battu comme il m'a battu.


- Je pourrais passer te voir plus tard ? Me demande-t-il d'une petite voix.

- Je verrais.


Se lever semble est un véritablement supplice. Quand il atteint la porte, il se retourne et me dit :


- Je t'aime.


Il quitte la pièce sans rien ajouter. Je me laisse tomber au sol. Je vois plus loin l'arme qu'il a oublié. Je marche à genoux pour la prendre.

Elle est glaciale. Je n'ai jamais tenu d'arme de ma vie. Elle est si lourde. Je pourrais me faire sauter la cervelle. Disparaître. Je ne manquerais pas à grand monde. Je ne souffrirais plus. Alors que je la lève pour la porter à mon front et que j'entends un clic qui me fait comprendre que si je tire, mon cerveau vole, Jack rentre dans la pièce emprunt de panique.


- Pose ça !

- Non !

- Pose ça sur le champs !

- Tu ne peux pas me dire ce que tu viens de dire et partir. Tu n'as pas le droit de me dire ça ! Tu ne sais pas ce que ça fait d'aimer. Tu es le diable incarné.

- Je sais que le mal coule dans mes veines. Mais je t'en prie, pause cette arme par terre. Pause la !

- Je veux mourir !! Je veux que tu disparaisse de ma tête et de ma vie.

- Je ferai ce que tu veux si tu me donnes cette arme.


Des larmes se déversent sur mes joues. Jack avance avec méfiance. Il s’accroupit face à moi. Et de sa voix douce me dit :


- Pardonne moi pour tout. Je n'aurais pas du rentrer dans ta vie. Je ne suis pas prêt. Tu avais raison. Je suis bien trop aléatoire et imprévisible.


Je hoche frénétiquement la tête pour lui signaler que je suis d'accord avec lui.


- Mais je suis follement tomber amoureux de toi. Tu étais tout ce que je ne devais pas, pouvais pas, n'espérais pas avoir. Tony m'a mis en garde. Je savais que c'était te faire prendre des risques. Sans mesurer à quel point, les sentiments que tu avais fait naître, étaient capable de me faire vriller encore plus vite. Si tu ne veux plus vivre je t'en pris reviens sur ta décision. Je ne peux pas... Je ne peux pas imaginer un monde où tu n'es pas là. Si me pardonner est impossible alors pars. Je ne te retiendrais pas et je te laisserais mener ta vie.

- Tu me laisserais partir ?

- Oui

- Menteur ! Je m'égosille comme un démon.

- Non. Je te le promets.

- Je ne crois rien venant de toi ! RIEN.


Jack tente de me prendre des mains l'arme mais je fais un mouvement de recul brutal. L'arme n'a cependant pas bougé de mon front.


- Recul Joker ! Recul !


Il s'exécute. Mes mains tremblent. Mais ma décision est prise. Je n'aurais jamais dû me bercer d'illusions. J'ai cru que je pourrais le changer mais il s'agit du Joker. Je n'avais aucune chance de survivre. Ma mort était écrite dès que Jack a commencé à me parler. Mon corps ne peut pas le supporter lorsqu'il est la même pièce que moi. Il me dégoûte. C'est physique. Mais mes sentiments envers lui sont intacts. Parce que même si je ne lui ai pas répondu que je l'aimais aussi, je ne peux pas me mentir à moi même sur ce point. Je l'aime. Je l'aime depuis que nous avons commencé à parler. Je suis tombée amoureuse de lui avant de savoir qu'il était le Joker. Il m'avait déjà conquise lorsque je suis montée dans sa voiture et que j'ai compris que Jack était le Joker. Il n'avait plus rien à faire pour que je tombe à ses pieds. Notre balade nocturne le soir de notre rencontre ne m'a rendu que plus accro. J'avais un visage à aimer. J'avais une voix à entendre dans mes rêves. J'avais une odeur à chérir. J'avais enfin trouvé cette part de moi manquante. Mais l'aimer dans cette crainte n'est pas possible. Je deviendrais forcément aussi folle que lui. Et je ne veux pas. Une relation sans règles ne peut pas fonctionner. Alors ma mort sera le seul moyen de me sauver.


- Par pitié pause cette arme.


Je ferme les yeux, après un dernier regard vers Jack, et j'appuie.

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