BATMAN : Les ailes coupées

Chapitre 7 : Visite impromptue

4279 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/11/2016 05:31

CHAPITRE 7

 

« Mais si je te dis que je m'en fiche Brucie… »

 

« Ne m'appelle plus comme ça, sinon… » Siffla Batman en essayant désespérément de rattraper le clown dans son ridicule manège autour de la table du séjour. Le criminel se déplaçait rapidement d'un côté à l'autre de l'obstacle, mettant en échec le chevalier noir bien trop lent à le rejoindre. Il le narguait comme un enfant, éclatant son rire tonitruant dans la pièce pour le provoquer.

 

« Sinon quoi ? » s'exclama le bouffon en écarquillant ses grands yeux de fou « Tu vas encore me casser la gueule… ? »

 

Laisse moi juste une occasion… pensa Bruce.

 

Au-delà des inquiétudes liées à sa vie personnelle et à la protection de ses proches, le justicier n'admettait pas que le Joker puisse le voir dans la lumière. Cette idée le répugnait au plus haut point.

 

La petite farandole se prolongea encore quelques tours de table puis enfin Batman se figea, trop las pour faire un pas supplémentaire. Il s'appuya lourdement sur la surface, ses yeux rageurs fixés sur l'insaisissable bouffon. Un soupir se faufila au travers d'un murmure languissant.

 

« Je te le redemande encore une fois Joker… Depuis quand le sais-tu… ? »

 

Le clown souffla d'exaspération, visiblement agacé par cette incessante question.

 

« C'est à croire que je parle chinois quand je te dis que ca n'a pas d'importance pour moi… »

 

Inflexible, le justicier maintint son implacable regard, attendant patiemment que le clown daigne enfin lui répondre.

 

« Ca fait des années que je suis au courant… » Lâcha finalement le bouffon en haussant des épaules.

 

Des années…

 

Bruce sentit le sol se dérober sous ses pieds. Il se tira une chaise pour s'y assoir lourdement. Le Joker, quant à lui, s'amusa de l'air abasourdi de la chauve-souris. Cette dernière le fixait bouche béante, comme un poisson hors de l'eau.

 

L'imperturbable justicier aux traits sévères, était donc capable d'exprimer la douleur, la peur, le doute et maintenant la surprise. Ces émotions qu'il s'évertuait à refouler au plus profond de son être ressortaient violemment depuis une semaine. Il y avait du progrès.

 

« Comment ? » demanda la chauve-souris, une fois le choc passé.

 

« Non, non, non… ça ne marche pas comme ça Batou » sourit le Joker en agitant négativement son index « Pour obtenir mes révélations, il va falloir que tu acceptes de faire un petit jeu avec moi… »

 

Batman toisa son ennemi avec un air circonspect, incertain de comprendre. Voilà que le clown se mettait à parler de jeu maintenant... Décidément, ce type ne pouvait rien prendre au sérieux.

 

Il voulut protester mais le joyeux Psychopathe le précéda en s'exclamant avec enthousiasme.

 

« Oh oui je sais ! J'ai quelque chose qui devrait te plaire… »

 

Il se précipita vers une vieille malle rangée près de la fenêtre et commença à la vider de ses effets, balançant négligemment au sol divers accessoires de farces et attrapes.

 

« Arrête ça tout de suite ! » gronda le chevalier noir, agacé par le ridicule de la situation. « Je suis sérieux ! »

 

« Quel scoop… ! » Railla le bouffon en faisant voler un vieux coussin péteur à deux centimètres du visage du justicier « Attends, Je vais le retrouver… »

 

« Joker ! » héla t'il une nouvelle fois sans provoquer de réaction chez son comparse, bien trop occupé à remuer son capharnaüm.

 

« Voilà ! Je l'ai ! »

 

Victorieux, il brandit d'une main un vieux plateau d'échiquier et de l'autre, un sac en tissus contenant les pions. Puis il vint s'assoir à la table pour déposer le tout.

 

« C'est une blague ? » se renfrogna le chevalier noir qui avait l'impression d'assister à un sketch.

 

« Tu veux des réponses, et je veux m'amuser… voilà un bon compromis : si tu gagnes je réponds à ta question… » Le criminel disposa les pièces dans leur formation respective « Où alors si tu préfères, on continue à tourner autour de la table comme deux idiots… c'est au choix… »

 

Après un instant de réflexion, Bruce claqua sa langue de dépit puis hocha la tête pour signifier sa participation. Si après tout, ça pouvait lui permettre de mettre une raclée à ce taré alors qu'il opte pour cette manière.

 

« Bien ! » S'exclama le clown en tambourinant la table dans un effet dramatique. « Que le duel commence ! » Il se frotta ensuite les mains, les yeux brillants d'anticipation face à la partie qu'ils allaient disputer.

 

« As-tu une préférence ? » demanda le Joker, en désignant l'échiquier.

 

« Je prendrai les noirs. » répondit Batman.

 

« Tiens donc… Pourquoi je demande… » Gloussa t'il, en pivotant le jeu pour placer les blancs de son côté.

 

Débutant la partie, le Joker déplaça son premier pion, vite imité par Batman, les deux hommes ne réfléchirent qu'un moment puis se rendirent coup pour coup, chacun mettant rapidement en place sa stratégie.

 

Le chevalier noir n'était pas du tout surpris de la manière de jouer de son adversaire : ses déplacements étaient très agressifs, constamment en offensive, et il ne fallut pas attendre très longtemps avant que les pièces ne soient éliminées du jeu une à une.

 

« Batou, ne sens-tu pas le souffle de la solitude caresser tes oreilles pointues ? » ricana le clown en agitant un autre pion devant le nez son acolyte.

 

« Tais-toi et joue ! »

 

Prudent depuis les premiers déplacements et pendant toute la durée de la partie, le Joker se trouva subitement en difficulté lorsque le Justicier, à l'aide d'une série de mouvements tout à fait inattendus, lui prit son fou. Grommelant, le criminel porta sa main à son menton tandis qu'il observait discrètement le chevalier noir. Le visage de ce dernier demeura tel qu'il l'avait été depuis le début de la partie... totalement impassible et neutre.

 

« C'est vraiment un regard de joueur que tu as là... » Remarqua le Joker, puis il baissa les yeux sur l'échiquier et décida de son prochain déplacement. Bruce contre-attaqua rapidement.

 

Honnêtement, c'était quelque chose que le Joker aimait chez la chauve-souris. Voir dans ces orbes bleues cette détermination qui rivalisait sans mal avec la sienne. Il n'y avait personne, en dehors de son cher Batsy, qui pouvait mener ce combat.

 

Trop vide, songea le criminel, en arquant les sourcils tandis qu'il étudiait l'échiquier afin de deviner quel serait le prochain mouvement de son adversaire. Puis il soupira, lorsqu'il réalisa que son Némésis l'aura battu dans six coups, et qu'il n'existait aucune défense à cela. Le Joker tendit alors la main et renversa son roi afin de mettre un terme à la partie.

 

« Tu es doué. Vraiment très doué. » Observa le bouffon avec un sourire étrangement sincère.

 

Batman se réajusta sur sa chaise, entourant son flan avec un bras. Le prolongement de cette position assise avait réussi à réveiller ses douleurs. Néanmoins il se sentait satisfait par sa victoire, se retenant tant bien que mal d'afficher son rictus moqueur.

 

« La prochaine fois on sort les cartes… » Avertit le clown déjà dans la perspective d'une revanche.

 

« Il n'y aura pas de prochaine fois… » Maugréa le chevalier noir « Maintenant dis moi ce que je veux savoir… »

 

« C'est bon… d'accord ! » calma le clown « Mais avant que je te réponde Batou, dis moi franchement, tu t'es quand même bien amusé, Hein ? »

 

Bruce s'apprêtait à ordonner au bouffon d'arrêter de tourner autour du pot et lui intimer de répondre quand il se bloqua brusquement, son attention soudain portée ailleurs. En effet, il perçut le crissement de pneus, puis le freinage sec de véhicules à proximité de l'immeuble.

 

« Tu as entendu ? » se raidit la chauve-souris en jetant un regard au Joker.

 

« Ouais… je crois qu'on a de la visite… » Confirma celui-ci en se dirigeant vers la fenêtre. Le clown tira avec précaution l'épais rideau noir pour observer l'agitation en bas de chez lui. Il découvrit alors trois voitures aux phares encore allumés, encerclant stratégiquement la porte d'entrée.

 

Batman vint le rejoindre et analysa à son tour la menace. Dix hommes armés sortirent des berlines, leurs vêtements blasonnés d'une esquisse représentant grossièrement un pingouin.

 

« Le bouffeur de sardines vient régler ses comptes on dirait… » Dit le bouffon en se tournant vers son acolyte « J'imagine qu'il n'a pas apprécié mon dernier paiement en liquide… j'avais imbibé les billets de ma toxique… ils ont du bien se poiler à l'Iceberg Lounge… »

 

Le justicier lui jeta en retour, un regard noir.

 

« Sans compter les derniers larcins d'Harley… » Poursuivit le clown « D'ailleurs, cette idiote a dû se faire suivre… »

 

Soudain, une voix rauque s'éleva depuis la rue, tonnant comme une imminente menace.

 

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« JOKER ! COBBLEPOT T'ENVOIE LA NOTE ! »

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Plusieurs kalachnikovs se joignirent pour cracher leur puissance de feu sur la façade de l'immeuble.

 

« ATTENTION ! » avertit Batman en se jetant violement sur le clown pour l'écarter de la fenêtre, lui évitant de justesse une pluie de balles. Les projectiles déchirèrent les planches et trouèrent les murs comme du papier.

 

En se réceptionnant lourdement sur le carrelage, Bruce cogna le bord de la malle. Il sentit alors la douleur vriller dans sa poitrine et se répandre dans sa chair. Elle revenait à la charge sans pitié. C'était comme si tout était maintenant ramené à sa souffrance, comme s'il n'existait plus que pour elle, l'empêchant de penser ou de se calmer. Le choc brutal sur ses côtes fêlées lui coupa le souffle, L'empêchant de respirer correctement. Il porta sa main à son bandage abdominal et contempla sa main pleine de sang.

 

Le Joker constata à son tour la suture déchirée du justicier.

 

« Décidément, me sauver la vie ne t'apporte jamais rien de bon Batou… » Ironisa le criminel en l'aidant à se redresser contre le mur. « Ne bouge pas ! Je pars renvoyer nos invités et je reviens te chercher… »

 

« Ma… cein…ture… les grenades so…soporifiques… disperse-les… » Bafouilla le justicier.

 

Le clown se redressa en position accroupie et plongea sa main dans son manteau pour en sortir un Beretta 9mm. Il se dirigea ensuite vers le lit et se pencha sous celui-ci pour extraire une grosse couverture qui emballait soigneusement la tenue de Batman. Son attention se porta sur la dite-ceinture qu'il s'empressa de porter en bandoulière.

 

« J'emprunte tes jouets Batsy, mais je ne vais pas utiliser la manière létale… je préfère ma bonne vieille méthode. »

 

Le chevalier noir eut un regard alarmé en comprenant les intentions du psychopathe.

 

« J…Joker, ne fais pas ça… ! »

 

« Je vais me gêner tiens… » Sourit le clown en terminant de faire le plein de munitions pour enfin se diriger vers la sortie.

 

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Les trois coups avaient retenti. La pièce pouvait commencer.

 

La porte s'ouvrit sur un couloir à la peinture bleue écaillée, éclairé par une ampoule nue. Le premier type n'eut pas l'ombre d'une chance, il fit irruption au bout de l'étage, une balle lui éclata le front avant qu'il n'ait eu le temps de distinguer la silhouette habillée d'un long manteau violet qui s'avançait résolument l'arme brandie. Un autre, un peu plus malin, mais pas encore assez pour augmenter sa durée de vie au-delà de celle de son collègue, attendit patiemment derrière le coin que faisait le couloir, l'arme braquée pour réceptionner le Joker. Ce dernier, tout en avançant, prit note de l'ombre qui se dessinait sur le carrelage usé, et tira deux balles à travers le coin du mur, perforant aisément la mince cloison et la cage thoracique de l'homme derrière. Il enjamba le cadavre affalé puis commença à descendre souplement et silencieusement l'escalier.

 

La stature fine du criminel était un réel avantage sur les marches grinçantes car ses pas n'émettaient pas plus de bruit que s'il s'était promené dans de l'herbe. En-dessous de lui, il entendit la course de plusieurs hommes grimpant pour aller à sa rencontre.

 

« Il faut le chopper les gars ! » lança un des sbires avec autorité.

 

Avec son sourire perfide, Le Prince du crime sortit de son manteau deux grenades hilarantes qu'il dégoupilla avec les dents avant de les jeter dans l'escalier.

 

« Putain de merde ! Dégagez, vite… ! » Entendit-il rugir avant de percevoir l'explosion de l'engin et la libération du gaz infernal. Le Joker tendit l'oreille pour entendre les hommes du Pingouin tousser, puis leurs rires démentiels, et enfin la cavalcade des corps jusqu'au palier.

 

Le silence revint.

 

Le clown reprit sa descente, dépassa les six cadavres amoncelés et arriva au premier étage.

 

Son corps et son esprit fonctionnaient à plein régime, focalisés sur un seul but : tuer.

 

Il avançait prudemment, tous ses sens en alerte, à la recherche du moindre signe qui pouvait lui indiquer la présence d'un ennemi. Son cerveau était passé en mode automatique, les pensées parasites, les idées accessoires, toutes les fonctions annexes étaient aliénées par les réflexes de combat que son instinct de survie avait activés.

 

En entendant un bruit, Le Joker se dirigea dans le premier appartement de l'étage. Ce dernier abritait des boxes cloisonnés qui n'avaient vraisemblablement pas servi depuis l'abandon de l'immeuble. Il perçut un mouvement, fit une roulade et se réfugia derrière un vieux bureau.

 

Des éclats de voix retentirent. Deux hommes, dont un qui s'avançait dans sa direction.

 

« Je l'ai vu entrer Johnny… il est là bas, au fond ! »

 

« Flingue-le bordel ! »

 

Le Joker quitta son abri juste à temps en plongeant pour esquiver une rafale d'arme automatique, il louvoya ensuite entre les boxes alors que le deuxième adversaire ouvrait le feu.

 

Le fil de sa concentration s'émoussa au contact de la folie qui s'insinuait en lui, et le clown fut surpris lorsqu'une musique classique se composa dans son esprit, du Strauss, la marche de Radetzky plus exactement.

 

Son esprit lui jouait souvent ce genre de tour pendable. Les notes se déroulèrent, du moins telles qu'il s'en souvenait, apparaissant clairement au moment le plus saugrenu de tous, au milieu de la fusillade.

 

Le rythme de la musique, alternant passages frénétiques et mélodie lente, épousait parfaitement le déroulement de la bataille, guidant les gestes du Joker, menant ses pensées, le prévenant des dangers. Le criminel était dans la bataille, un air qui se jouait dans sa tête, composée par le staccato d'armes automatiques.

 

Il adorait ça… C'était son show…

 

Les battements de son cœur servaient de rythme à l'orchestre qui se déchaînait dans cette étrange salle de concert. L'homme au fusil-mitrailleur se lança dans un long solo qui lui vrilla les oreilles et creusa une rangée de trous dans un mur. Pendant la rafale, le Joker piocha dans la ceinture de Batman une bombe aveuglante, attendant juste le moment où l'ennemi serait obligé de recharger.

 

Quand l'instant se présenta, le criminel se leva et balança l'objet au pied du type, puis se remit rapidement à couvert.

 

« Johnny ! Fais gaffe ! » Tenta de prévenir son collègue, se dissimulant juste à temps.

 

L'intense flash blanc qui envahit la pièce, déstabilisa le sbire du pingouin trop lent à réagir. Ce dernier se frotta frénétiquement les yeux tout en gémissant de douleur.

 

« Tiens, prends donc ma carte de visite, crétin ! » s'exclama le Joker en balançant d'un geste vif, un as de pique. Le type brandit vainement son arme vide dans un réflexe ridicule puis vit la carte se planter en plein milieu de son front.

 

Un de moins…

 

« Enfoiré ! je vais te faire la peau ! » injuria l'homme restant. Il se mit à tirer dans sa direction, hurlant des propos incohérents.

 

Le Joker s'allongea derrière un paravent séparant deux boxes, et rampa rapidement jusqu'à une antique machine à café. Quand il se rendit compte que le type n'avait plus de munitions, le bouffon se leva tranquillement, et lui tira deux balles dans le genou.

 

La victime s'écroula dans un hurlement de douleur, un flot de larmes se déversant de ses yeux.

 

« Quoi ? mon final ne te plait pas ? » Demanda le Joker en portant sa main à sa fleur « Pourtant il est à mourir de rire »

 

Il pressa son oeillet et aspergea le malheureux de gaz hilarant. La victime s'étouffa dans un fou rire mortel, son visage déformé en un rictus inhumain.

 

« Tu vois je te l'avais dit… à mourir de rire… » susurra le clown à l'oreille du cadavre.

 

Dans sa tête, la musique d'accompagnement venait de se finir.

 

Avec élégance, le Joker réajusta son manteau débraillé, puis il se courba enfin en avant pour saluer à la manière d'un comédien, son public imaginaire.

 

Le spectacle était terminé. il n'y aura pas de rappel.

 

Il était temps de récupérer la chauve-souris, quelques affaires et de donner sa dédite pour l'appartement.

 

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Le Bat-signal s'imposait dans toute sa splendeur au-dessus de la métropole où les immeubles futuristes du nouveau quartier se mêlaient aux architectures teintées de gothique et de baroquisme flamboyant. Gotham la Noire était une nouvelle fois le théâtre des exactions de criminels. Mais ce soir, Gotham recherchait son gardien, l'homme chauve-souris, celui qui veille à ce que l'espoir subsiste toujours au cœur de l'obscurité.

 

Le grisonnant commissaire James Gordon détacha son regard du symbole de détresse qu'il avait délibérément laissé allumé, et remonta le col de son manteau face à une soudaine brise glaciale. Il soupira lourdement, tout en extrayant une pipe de sa poche qu'il bourra de tabac et alluma.

 

Plusieurs voitures de patrouille entouraient le vieil immeuble du Joker, l'incendie du dernier étage enfin maîtrisé. Les lumières bleues clignotantes avertissaient la population qu'une scène de crime avait été mise en place et que la route était donc fermée provisoirement pour inspection. Les balises jaunes numérotées se multipliaient dans les couloirs du bâtiment tandis que des experts du département scientifique mitraillaient inlassablement victimes criblées de balles ou défigurées par les sourires mortels du clown.

 

« Commissaire… »

 

Pourtant échaudé par les arrivées surprise du chevalier noir, Jim Gordon sursauta de frayeur lorsqu'il fut interpellé.

 

« Bon sang Nightwing, vous n'allez pas vous y mettre vous aussi… » Râla Le vieux policier en se plaquant la main sur le cœur.

 

Le justicier à la combinaison sombre, blasonnée d'un V bleu turquoise sur le torse, attendit que l'homme se remette de son émotion, puis il lui tendit la bombe aveuglante trouvée dans l'immeuble, elle était marquée du symbole de la chauve-souris.

 

Gordon examina le gadget sous tous les angles.

 

« Alors vous pensez qu'il était ici… ? »

 

« C'est possible... » répondit le jeune homme au loup noir. « Par contre, je sais qu'il n'est pas l'utilisateur de la bombe… le fait qu'il n'y ait aucun survivant me le confirme… une autre personne a pris possession de ses affaires »

 

« Le Joker… ? »

 

« Probablement… »

 

« Ecoutez mon garçon, je ne veux pas être alarmiste mais vous m'avez bien dit qu'une importante quantité de son sang a été retrouvée à sa dernière position… »

 

« C'est exact Commissaire… »

 

« Si le Joker a mis la main sur Batman, il va falloir envisager sérieusement la possibilité que… »

 

« Non, Il est vivant… je le sais… » Coupa fermement Nightwing « Et je le retrouverai… »

 

Gordon éloigna la pipe de sa bouche pour pousser un profond soupir.

 

« J'espère sincèrement que vous avez raison… » Il leva quelques secondes ses yeux vers le bat-signal « En tout cas, sachez que si vous avez besoin d'aide, vous pourrez compter… »

 

Mais déjà, le justicier s'était volatilisé.

 

« Décidément, Je ne m'y habituerai jamais… » Souffla le commissaire en haussant des épaules.

 

 

A suivre.

 

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