Renaissance du lotus

Chapitre 28 : Prends garde à toi... Shinigami...

4217 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 13/02/2022 17:01

Une fillette s’avançait dans la pénombre, ses yeux reflétant une vive inquiétude. Où était-elle ? Ses longs cheveux flamboyants se balançaient tandis qu’elle traçait sa route d’un pas hésitant. Une lueur au loin attira l’attention d’Hasu, elle la suivit tel un insecte attiré par la lumière et arriva face à un petit lac recouvert de fleurs de lotus rouges. Le visage rayonnant l’enfant se pencha par-dessus la berge pour en attraper une et l’observer de plus prêt. Un instant sa crainte semblait se volatiliser, mais Hasu ne voyait pas la silhouette menaçante qui glissait vers elle. Une main griffue se posa soudainement sur son épaule, la jeune fille sursauta dans un cri et se figea de terreur quand ses yeux croisèrent ceux de la nouvelle venue. Un rictus carnassier s’étira sur les lèvres de la femme cornue, elle la toisa sous toutes les coutures, non sans un certain mépris.


- C’est vraiment toi mon maître ? cracha-t-elle, tu as l’air tellement faible !

- Votre… Votre maître ? bégaya l’enfant qui ne comprenait pas ce qui se passait.


Jigoku no Dokuhebi arqua un sourcil, elle ne savait même pas qui elle était ? Était-elle stupide ou complètement inconsciente ? Elle agrippa violement la gamine par les cheveux et la plaqua au sol en lui hurlant dessus. Hasu était tellement pétrifiée qu’aucun son ne parvint à sortir de sa bouche, figée par les yeux perçants du zanpakutô.


- Qu’est-ce que tu viens faire ici sale pisseuse ?! Tu ne maîtrises même pas ton pouvoir spirituel !

- De… De quoi ? bafouilla l’enfant.

 -Tu ne te rends même pas compte que c’est dangereux ?! Regarde autour de toi !


Hasu se réveilla en sursaut, trempée de sueur, se frottant les orbites, contente que ça ne soit qu’un horrible cauchemar… Mais quelque chose n’allait pas, la jeune fille commença à tousser, la gorge irritée par une forte odeur de fumée. En se levant de son lit elle réalisa que sa chambre était envahie par les flammes. La panique la saisit, elle tenta d’appeler à l’aide entre des quintes de toux. Sa vision commença à se troubler à cause des vapeurs toxiques, scrutant la pièce elle ne voyait aucune échappatoire. L’enfant finit par s’évanouir à cause du manque d’oxygène et une partie du toit s’écroula, menaçant de l’engloutir d’un moment à l’autre.

Une ombre émergea soudain dans la chambre, sa voix étouffée derrière sa main, essayant de limiter l’inhalation de la fumée. L’homme aux longs cheveux blancs repéra la fillette et se précipita pour l’extraire de l’incendie. Ukitake la cala sur son épaule et parvint à quitter la pièce, non sans quelques brûlures.


- Hasu ! cria la capitaine, la secouant doucement.


La jeune fille reprit conscience dans un sursaut, réalisant qu’elle pouvait à nouveau respirer de l’air frais. Leurs regards émeraude se croisèrent, un faible sourire se forma sur le visage d’Ukitake, soulagé qu’Hasu soit saine et sauve. Le shinigami fut pris d’une violente quinte de toux et du sang perla sur ses lèvres. L’enfant les larmes aux yeux s’exclama :


- Ukitake ! Je suis tellement désolée… Tes poumons…

- Ce n’est… rien, articula-t-il entre deux respirations, tu n’y es pour rien…


Cela ne suffit pas à la calmer, Hasu repensait à son cauchemar, en était-ce vraiment un ? Elle pensa la boule au ventre que c’était… Peut-être elle la responsable de l’incendie ? Les servants de la demeure Kyôraku ainsi que des shinigami s’affolaient autour d’eux pour éteindre les flammes.


- Où est grand-frère ? demanda-t-elle soudain inquiète.


L’ami du capitaine afficha un rictus gêné, tentant de détourner la conversation en lui demandant si elle se sentait bien. Une veine palpita sur le front d’Hasu, scruta les horizons, elle repéra son frère ivre mort sous un des cerisiers des jardins. La colère monta en flèche chez l’enfant, elle s’apprêta à se jeter sur lui lorsqu’Ukitake la retint par le col de son kimono.


- Du calme Hasu ! On a respiré des vapeurs toxiques, il vaut mieux se rendre à la 4ème division pour vérifier si tout va bien, tenta de temporiser le shinigami.

- Lâche-moi ! hurla-t-elle, je le déteste ! Comment il peut être capitaine ?! J’aurais aimé que ça soit toi mon grand-frère !

- Allons ne dit pas ça, bien sûr qu’il tient à toi… souffla doucement Ukitake.

- J’aurais préféré que l’incendie l’emporte ! hurla une Hasu pleine de rage.


A peine eut-elle finis de prononcer ces mots qu’une explosion de flammes jaillit de l’enfant sous les yeux horrifiés du capitaine et elles se jetèrent sur son ami saoul. Celui-ci les évita sans difficulté en roulant sur le côté et se releva en grommelant et en réajustant son kimono.


- Eh bien… Tu es vraiment très en colère petite sœur…

- Je… Je ne voulais pas… bégaya Hasu.


Réalisant ce que tout était sa faute, la jeune fille fondit en larmes, Ukitake la toisait, pensif. Shunsui s’approcha d’eux, son habituel sourire rêveur sur les lèvres et posa une main réconfortante sur la tête d’Hasu. Il murmura d’une voix douce :


- Ne t’inquiète pas, tes pouvoirs spirituels commencent à s’éveiller, je vais t’aider à les maîtriser… Qu’en dis-tu ?

- O… Oui ! répondit-elle dans un hoquet.


Le capitaine attrapa sa petite sœur pour la caler sur son épaule, rigolant gaiement pour essayer de la calmer et prit la direction de la 4ème division avec Ukitake.

 



Une ombre qui l’épiait, jour après jour, attendant la moindre faille pour l’engloutir… La shinigami ouvrit lentement les yeux, sortant de ses songes, enfin plutôt cauchemars… Quand cela allait-il enfin cesser ? Hasu poussa un long soupir, chaque nuit était un combat contre « elle », son zanpakutô. Depuis des années elle tentait d’atteindre le shikai, sans succès, alors que son ami Shinji y était parvenu. A chaque fois son sabre tentait de prendre le dessus, elle le toisa, une expression de dégoût sur le visage. En quoi elles se ressemblaient bon sang ?! Repensant à l’incendie qui s’était passé enfant elle songea qu’elle ferait peut-être mieux de le détruire. Hasu se leva, attrapa brusquement son sabre et partit en direction des jardins en marmonnant :


- Tu veux jouer la dure ? Tu vas voir…


Elle balança son zanpakutô sur le sol, scrutant les horizons et agrippa une grosse pierre. Un rictus sadique sur les lèvres elle s’apprêta à le frapper de toutes ses forces lorsqu’une voix familière la coupa dans son élan :


- Hasu ? Qu’est-ce tu fous ?


La shinigami tourna des yeux ronds vers Shinji qui avait les mains sur les hanches, la mine blasée. Un sourire moqueur se fendit sur le visage du jeune homme qui s’exclama :


- Je sais que tu as du mal à atteindre le shikai mais je ne suis pas sûr que ça soit la meilleure méthode !

- La ferme Shinji… grommela Hasu, les joues prenant des teintes pourpres.


Grognant, elle jeta sa pierre et s’assit en faisant la moue, voilà maintenant elle s’était encore ridiculisée, qu’allait-il penser d’elle ? Shinji se cala à ses côtés, pensif, il voyait bien qu’elle souffrait de stagner ainsi mais il ne savait pas comment l’aider. Il lâcha d’un ton désinvolte :


- Qu’est-ce qui se passe avec ton zanpakutô ?

- Rien, mentit-elle immédiatement.


Hasu tenta de changer de sujet, personne ne savait pour ses cauchemars, elle risquait de passer pour une tarée auprès des autres shinigami. Son ami repéra sans problème sa manœuvre, ce qui ne fit que titiller d’avantage sa curiosité. Elle sentit une main passer dans ses cheveux, elle se retourna brusquement vers Shinji, le visage brûlant.


- Est-ce que je dois vraiment me répéter ? murmura-t-il avec sérieux.

- Que…. Où tu veux en venir ? bégaya Hasu en reculant.


Shinji poussa un long soupir et continua :


- Crétine, tu penses vraiment que je n’ai pas remarqué ta fatigue ces derniers temps ? Tu t’es regardé dans une glace au moins ? Tu as des cernes à en faire pâlir un tanuki….


La jeune femme baissa honteusement les yeux, devrait-elle lui en parler ? Après tout c’était son ami le plus proche…  Sous son regard encourageant elle commença à lui raconter l’incendie qui s’était déroulé quand elle était enfant ainsi que l’attaque qui s’était produit à l’encontre de son grand-frère.


- Je ne sais pas quoi faire Shinji… Toutes les nuits c’est comme si elle essaye de me surpasser… J’ai… Je crains de perdre le contrôle et de finir par blesser quelqu’un, voir pire…

- Je pense savoir pourquoi elle se comporte ainsi… murmura Shinji, pensif.


Elle tourna des yeux envieux vers on ami, lui implorant silencieusement de l’éclairer, alors il posa un index sur le front d’Hasu et continua :


- Elle te met au défi parce que tu manques de confiance en toi. Comment peux-tu avoir confiance en elle si tu n’as même pas confiance en toi-même ?

- Mais… Mais…

 -Ah non hein ! coupa Shinji agacé, je t’interdis de me contredire ! Tu es la meilleure manieuse de sabre et de kidó que j’ai croisé à l’académie, tu me surpasses largement ! Alors crois en toi bon sang Hasu-chan !


Le shinigami se tourna vers elle, s’attendant à trouver une mine boudeuse mais son amie se jeta dans ses bras, le serrant vigoureusement.


- Merci Shinji… Heureusement que tu es là pour me secouer quand je fais n’importe quoi…

 



La shinigami était affalée sur le sol, les joues rougies par l’alcool, quelque chose n’allait pas… Elle venait d’être promue 3eme siège par son capitaine, Ginrei Kukuchi, alors pourquoi elle se sentait aussi mal ? Les images du combat ne lui revenaient sans cesse en mémoire, telles des flashs. Les regards terrifiés… Les hurlements désespérés de ses victimes… Comment avait-elle pu faire ça ?! Hasu eut un haut le cœur, saisie tout à coup par de violentes nausées. Était-ce la culpabilité ou l’alcool ?


Tu les as tués parce que tu aimes ça, shinigami….


- Tais-toi… lâcha dans un murmure la jeune femme.


Une ombre se dessina par-dessus Hasu, la scrutant avec un regard perçant et son sourire cruelle révéla des canines pointues. Une femme cornue apparut, allongée à ses côtés, affichant une expression provocatrice mêlée à un profond mépris.


- C’était amusant pourtant, lâcha dans un ricanement Jigoku no Dokuhebi.


La shinigami foudroya du regard son zanpakuto, amusant ? Sérieusement ? Le champ de bataille n’était qu’un jeu pour elle ? La jeune femme l’accusa sans détour, d’un ton sec :


- C’est ta faute n’est-ce pas ? Tu as encore essayé de prendre le contrôle ?


Un sifflement agacé retentit dans la pièce, le zanpakuto profondément blessée par de telles accusations cracha :


- Pourquoi tu fais ça ?! Pourquoi tu es incapable d’accepter la part sombre de toi ?! Tu es pathétique ! Toi et toi seule les a tuée, shinigami !

- N’importe quoi ! Jamais je ne prends du plaisir à tuer un adversaire !


Jigoku no Dokuhebi et Hasu se faisant face férocement, comme deux âmes incompatibles, enfin c’est ce que se persistait de croire la shinigami. Encore une fois, la fissure qui séparait ces deux êtres prit de l’ampleur et le zanpakuto prit congé, bouillonnant de colère.

 



Des bruits de métal retentissaient dans l’air, deux shinigami s’affrontaient l’un deux respiraient difficilement, dégoulinant de sueur. D’un mouvement de bras Hasu s’épongea rapidement le front, puis s’appuya sur son zanpakuto, exténuée


- Alors déjà fatiguée petite sœur ? lâcha Shunsui en rigolant.

- La… La ferme ! sortit entre deux halètement la jeune femme.

- Restes concentrée Hasu ! cria avec sérieux Ukitake.


La shinigami se retourna vers lui en hurlant que c’était son frère qui la provoquait aussi, le capitaine rétorqua en soupirant :


- Si tu veux atteindre le bankai il va falloir que tu apprennes à mieux gérer tes émotions…


Les joues d’Hasu prirent des couleurs cramoisies à mesure que la honte montait en elle, quelque part Ukitake n’avait pas tort. Depuis 6 jours les deux capitaines l’entrainaient à cette tache fastidieuse, il se relayait pour l’aider à gagner en technicité. Pour acquérir le bankai elle devait forcer l’apparition de Jigoku no Dokuhebi dans la réalité et la battre en combat singulier… Et aux vues du tempérament dangereux du zanpakuto son grand-frère préférait qu’Hasu se renforce au maximum.


Alors l’entrainement continua, pendant des jours et des jours, à un tel point que la shinigami finit par perdre la notion du temps. Sans nouvelle de son amie depuis trois semaines, Shinji débarqua sur les lieux de l’entrainement mais les deux capitaines s’interposèrent :


 -Ne vois rien de personnelle Shinji, mais elle ne doit pas être déconcentrée ! s’exclama avec bienveillance Shunsui.

- Vous foutez quoi là-bas sérieusement ? marmonna Shinji de son air blasé.

- Oh Shinji !


Hasu avait capté l’énergie spirituelle de son ami bien avant qu’il n’arrive sur les lieux, celui-ci l’étudia de haut en bas, remarquant sans difficulté sa fatigue et ses mains abimées. La shinigami, le katana appuyé contre son épaule le taquina :


- C’est un entrainement secret Shinji !

- On compte sur toi pour ta discrétion, intervint Shunsui avec un sourire malicieux.

- Je vois… Je vois, je n’ai rien vu alors. D’ailleurs qu’est-ce que je faisais là déjà ? dit Shinji avec ironie, tournant soudainement le dos à la jeune femme.


Tandis qu’il s’éloignait d’un pas trainant le shinigami lâcha avant de disparaitre d’un pas de shunpo :


- Ne doute pas de toi Hasu, je sais que tu en es capable !


Elle resta un instant hébété, une drôle de sensation lui chatouillant l’estomac et une lueur illumina son regard.


- Shunsui ? murmura- t- elle, je crois que je suis prête à passer à l’étape supérieure…

- Tu sais ce qu’il te reste à faire alors, nous ne pourrons pas t’aider. Bonne chance, petite sœur…


Son frère et Ukitake prirent alors de la distance, Shunsui sortit même une bouteille de saké et son ami refusa poliment son invitation.


- Aaah toi alors ! souffla Ukitake, je préfère garder tous mes moyens, je ne tiens pas l’alcool aussi bien que toi !


Tandis que les deux capitaines discutaient tranquillement, Hasu ferma les yeux, se concentra et essayait de visualiser face à elle son zanpakuto. Au bout de plusieurs minutes une sorte de feu follet apparut et s’avança paresseusement vers la shinigami avant d’exploser en un épais nuage de fumée. Une silhouette commença à dessiner à travers la nuée ocre, Jigoku no Dokuhebi était là, un large sourire carnassier sur les lèvres.


- Oooooooh, siffla-t-elle, tu oses me défier shinigami ?


Hasu ne répondit pas, toisant son zanpakuto intensément bien déterminée à l’écraser. La femme cornue tourna son regard perçant vers ses camarades et susurra :


- Tiens, tiens… Des amis à toi ?


A l’instant où Ukitake croisa le regard du zanpakuto une sensation glacée parcourut tout son corps. C’était ça l’apparence du sabre de la jeune femme ? Le shinigami avait du mal à le croire, elle dégageait une intense violence et quelque chose de malsain. Des lames doubles se matérialisèrent soudain dans les mains de Jigoku no Dokuhebi, Hasu fit de même.


- Il va falloir que tu prennes le dessus shinigami sinon…


Immédiatement elle se jeta sur les deux capitaines avec un rictus cruel, Ukitake s’apprêta à dégainer son zanpakuto, mais Shunsui l’empêcha d’un mouvement de bras et lui demanda de ne surtout pas intervenir dans ce combat.


- Tu vas mourir toi et tes proches !


Hasu s’interposa entre eux et Jigoku no Dokuhebi, ayant du mal à contenir sa terreur. Comment ?! Son frère lui avait dit que seule elle devait la battre alors pourquoi s’en prenait-elle à ses amis ?! Les deux âmes échangeaient des coups dans un torrent de flammes meurtrier, rapidement les arbres alentours s’embrasèrent. Alors Shunsui érigea une barrière de kido avec l’aide de son ami pour éviter de rameuter tout Soul Society. Soudain la shinigami sentit une main griffue lui agripper le visage et l’air quitter ses poumons lorsqu’elle percuta durement le sol. Incapable de reprendre son souffle Hasu s’attendait à sentir une lame transpercer sa chair à tout moment, mais rien ne vint. Elle la chercha de vu frénétiquement et son souffle se figea lorsqu’elle vit Jigoku no Dokuhebi blesser Ukitake. Son sang ne fit qu’un tour, elle entendait son cœur palpiter furieusement et perdit totalement conscience de ce qui se passa ensuite. Lorsque Hasu reprit ses esprits, elle croisa le regard choqué d’Ukitake, l’expression de son frère quand a elle était indescriptible. Elle baissa les yeux sur ses mains pleines de sang et aperçut son zanpakuto, le crane sauvagement enfoncé. Un violent spasme la saisit et la jeune femme s’écroula pour vomir son dernier repas.


- Bravo à toi shinigami, tu as gagné… Tu vois que toi et moi nous sommes pareils…


Des larmes perlèrent dans les yeux de la shinigami et répondit, la voix tremblante :


- Je… Je suis désolée Jigoku no Dokuhebi… Je… Je ne voulais pas que ça se passe ainsi…


La femme cornue posa doucement sa main contre la poitrine de la shinigami puis murmura :


- Bankai… Futago Dokuhebi.


Une explosion de flamme se produisit, obligeant à nouveau les capitaines à prendre leur distance pour ne pas se faire happer par la fournaise. Hasu en émergea, complètement métamorphosée et abordant la forme finale de son sabre. Pendant un instant elle chercha la trace d’une quelconque arme, un peu désorientée et haussa les épaules face aux deux shinigami. Ukitake prit un air songeur et releva :


- C’est la première fois que je vois ce type de bankai, où est son arme ?


Shunsui ne répondit pas, il le savait mais ne voulait pas inquiéter sa petite sœur, l’âme de Jigoku no Dokuhebi venait de fusionner avec la sienne. En vue du tempérament de celle-ci cela rendait ce bankai potentiellement instable, la capitaine souhaitait en avoir le cœur net et il invoqua son shikai :


- Qu'avec ce vent de fleurs hurle le vent divin, qu'avec ce vent céleste ricane l'enfer ! Katenkyo-Kotsu !


Shunsui se mit en position défense et cria :


- L’arme c’est toi petite sœur ! Voyons voir les capacités de ton bankai, ne te retiens pas !


Hasu baissa son regard sur ses mains horriblement griffues, elles avaient l’air acérées… La shinigami se jeta d’un bond sur son frère, réalisant que sa vitesse avait encore grandement augmentée. Une détonation éclata lorsque celui-ci la para avec ses lames doubles, il eut du mal à encaisser le choc, la force physique de la jeune femme était devenue démentielle. Elle ressentait une forte énergie lui parcourir tout son être, et de ses griffes elle attaqua de nouveau, cette fois Shunsui ne put amortir le coup et il fut violement projeté sur des dizaines de mètres.


- Oh ! s’exclama Hasu qui ne s’attendait pas à l’envoyer valser ainsi, tu vas bien grand-frère ?!


Ukitake tendit la main à son ami pour l’aidait à se relever, il l’attrapa en rigolant et répondit :


- Impressionnant ! N’ait pas peur, je suis bien plus solide que j’en ai l’air, continuons !

- Tu es sur ? bégaya la shinigami, hésitante.


Le doute assaillit Hasu, elle ne maitrisait pas du tout cette nouvelle force acquise, elle ne se souhaitait pas blesser Shunsui par mégarde.


De quoi as-tu peur shinigami ?


Elle sursauta, cette voix… Jigoku no Dokuhebi ? La jeune femme observa les alentours, fébrile, mais elle n’aperçut pas son zanpakuto. Le capitaine, sentant une certaine réticence de la part de sa sœur, la provoqua, un sourire flottant sur ses lèvres :


- Eh bien jeune fille on perd ses moyens ? Ou tu crains que je te batte à plate couture ?


La pique du shinigami n’eut aucun effet sur Hasu, une profonde terreur la clouait sur place, elle sentait que quelque chose n’allait pas avec son bankai…


Si tu refuses de te battre alors je vais prendre ta place !


Un mal de tête aigu happa la jeune femme, posant une main sur son visage déformée par la douleur, sa vue commença à se troubler et recouverte par un voile rouge.


- Tu vas bien ? interpella Ukitake, inquiet.


Ressentant sa conscience la quitter peu à peu, Hasu murmura difficilement, d’un ton suppliant :


 -Pa… Partez….


Ce fut ensuite le trou noir pour la shinigami, elle entendait comme des cris lointains et surtout une odeur de sang qui lui donnait des hauts le cœur. De violentes secousses et une voix autoritaire la sortie de son coma, ses yeux terrifiés croisèrent ceux du capitaine commandant Yamamoto qui tonna avec autorité :


- Que s’est-il passé ici ?! Réponds !

- De… Je…. bafouilla Hasu, désorientée


La jeune femme était totalement tétanisée face à la colère du vieux soldat, elle jeta un œil sur sa droite et elle ne put retenir un cri déchirant en apercevant les deux shinigami, aux portes de la mort. Shunsui était toujours conscient, mais la respiration sifflante, sa cage thoracique avait été enfoncé. Le sort d’Ukitake était bien plus préoccupant, inerte, un trou béant saillait sa poitrine…


Shinji courait à vive allure, il avait vite fait demi-tour en sentant le réatsu hostile qui émanait de la colline d’où s’entrainait Hasu. A mesure qu’il approchait il entendit des hurlements hystériques et resta un instant figé face à la scène de chaos qui se déroulait sous ses yeux. Son amie était aux proies aux larmes tandis que Yamamoto lui hurlait dessus, rapidement il s’interposa entre les deux shinigami et la serra dans ses bras pour tenter de la calmer. Shunsui s’avança péniblement vers eux et souffla, le suppliant presque :


- Pépé Yama… Soyez indulgent… Hasu n’a pas fait ça consciemment, s’il vous plait…

- Regarde autour de toi ! gronda-t-il, c’est la désolation et ton ami Jushiro va surement mourir ! Comment peux-tu prendre sa défense ?!


Le shinigami aux kimomo rose ne se laissa nullement impressionner par la colère du capitaine commandant, il continua, parfaitement calme :


 -C’est moi qui aie poussé Hasu à cet entrainement, je suis l’unique responsable. Et je le répète ce n’était pas elle, mais son zanpakuto qui a pris l’ascendant…


Le vieillard posa son regard sur la jeune femme, le visage enfui dans le torse de Shinji, secouée de sanglots. Un instant il sembla s’adoucir, la 4eme division arriva sur les lieux, alors il prit congé, tournant le dos à la jeune femme il ordonna :


- Hasu Kyoraku, à partir de jour plus jamais tu n’auras le droit d’user de ton bankai ! Passes outre cette interdiction et tu seras démis de toutes tes fonctions de shinigami !


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