La démone, le papillon et le chieur

Chapitre 18 : L'androgyne veut ma peau

4637 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 12/04/2014 20:49

Chapitre 18

L’androgyne veut ma peau

 

            Je n’ai pas réussie à dormir de la nuit. Mon cerveau refuse de comprendre ce qui s’est passé cette nuit.

            Papillon m’a avoué qu’il m’aimait avant de m’embrasser.

            « Techniquement, il a juste posé ses lèvres sur les tiennes. Il n’y a eu aucun contact entre vos langues. »

            « Yamaneko ! »

            « Du calme ma belle. »

            « Mais qu’est-ce que tu faisais ? »

            « Hey, pas besoin de m’agresser. Tu crois sérieusement que ça à choquer que toi ce qu’il a fait le Papillon ? Je n’arrive toujours pas à y croire… En fait il a des couilles l’insecte. »

            « … Tu ne m’aides pas vraiment là Yamaneko. »

            « T’es ridicule Anko. Ça se voit que vous vous aimez vous deux ! La seule personne qui ne le voit pas, c’est toi. »

            Je m’apprête à répliquer un truc bien méchant quand soudain un boulet rose me fonce littéralement dessus si bien que je tombe à la renverse.

            - An-chan !

            Tiens, ça c’est nouveau comme surnom. C’est bien la première fois qu’on m’appelle comme ça.

            - Qu’est-ce qu’il y a Yachiru ?

            - Le Capitaine Yamamoto te cherche ! elle me crie dans les oreilles.

            D’ailleurs, elle est vraiment obligée de le faire ? C’est que j’en ai besoin moi quand même.

            « ROAT ! »

            …

            Oubliez ce que je viens de dire. Finalement, je crois que je vais me les arracher moi-même.

            Bon sang, mais qui est l’imbécile qui m’a refilé un Zanpakuto pareil ?

            « Hey ! Je ne permettrais pas d’insulter de ma personne ainsi parce que je te rappelle que c’est à cause de toi que je suis là ! »

            « Techniquement c’est à cause du chauffard qui m’a écrabouillé comme une crêpe. »

            « Parce qu’une imbécile de première n’a pas fait attention et ne pensais qu’à son petit estomac. »

            Et alors ? J’avais faim, merde. Fuguer c’est fatiguant tout de même.

            Mais attendez, la chose rose n’était pas en train de me dire quelque chose à l’instant ?

            - Attends sale peste, comment ça le grand Manitou me cherche ?

            - Bah il te cherche, quoi. Et tu ferais mieux de te magner parce qu’il n’avait pas l’air très content.

            Super. A tous les coups j’ai fait quelque chose que je n’ai pas dû et on va m’engueuler pour ça.

            « Ou peut-être que le vieux va te demander en mariage. »

            « … »

            « … »

            Maman au secours, le méchant va me violer !

 

            Quand on y pense, Papy Ronchon ressemble au directeur de l’orphelinat où j’ai grandie. Chiant, toujours à se mêler de mes affaires et surtout ennuyeux à mourir.

            Sauf que lui ne possédait pas une armée et ne risquait pas de me décapiter sur place à la moindre provocation.

            Ça me manque cette époque où j’étais la reine de l’orphelinat. La matriarche. La chef suprême. Il me suffisait juste de siffler un air pour que tout le monde détale de mon chemin.

            Ah, la vieille époque.

            Mais visiblement ce temps-là est révolu.

            Si j’ai bien compris tout ce que me raconte le vieux, je suis envoyé avec un groupe de Shinigamis, traquer un Vasto Lorde. Génial. J’ai franchement que ça à faire ? Surtout qu’apparemment je dois le ramener vivant.

            J’ai vraiment une tête à épargner mes ennemis ?

            Quand j’étais jeu… vivante, je ne pouvais tuer personne parce que c’était interdit par la loi mais maintenant que je suis une déesse de la mort, je peux faire ce que je veux, non ?

            Et bah non et ça ce n’est vraiment pas juste !

            Et le pire c’est qu’il faut que je parte maintenant. Non, le pire c’est cette phrase :

            - Ah au fait, j’ai entendu que le vice-capitaine Hisagi vous cherchait alors allez le voir avant votre départ. Vous avez une heure.

            … Putain. J’étais un serial killeur ou quoi dans une autre vie pour hériter de tant de malheurs dans celle-là ?

 

            Voilà comment j’en suis arrivé à me retrouver, gênée au possible, devant la porte de la chambre de Papillon. J’ose à peine soulever la main pour frapper. Je suis vraiment pathétique.

            « Tu l’as dit poupée. »

            « Arrête de te moquer de moi Yamaneko. Je suis sûre que tu serais dans le même état que moi à ma place. »

            « On parie ? Bon soyons sérieux. Il t’aime bon sang de bon soir. Alors tu vas me faire le plaisir d’entrer et de t’expliquer avec lui. Et même si tu ne ressens rien pour lui – ce qui n’est clairement pas le cas – il a le droit de savoir la vérité. »

            « … Dis Yamaneko ? »

            « Oui ma belle ? »

            « Depuis quand tu t’es transformé en entremetteur pour moi et Papillon ? »

            « Depuis le jour même où j’ai réalisé que notre vie est beaucoup plus amusante avec lui à nos côtés. Alors tu vas me faire le plaisir d’ouvrir cette putain de porte où je vais VRAIMENT me fâcher. »

            … Je pousse un soupir mais obéit cependant, pris d’un courage soudain.

            Mais le regrette aussitôt.

            Shuuhei Hisagi. Le vice-capitaine de la neuvième division. Mon premier véritable ami. MON Papillon. L’homme qui m’a embrassé pas plus tard qu’hier. Le même homme qui m’a avoué m’aimé par la même occasion. Et bien cet homme-là ce tiens désormais devant moi.

            Et il serre Ran dans ses bras.

            Ce fut comme un coup de poignard. Enfin, je suppose que ça fait le même effet. En moins sanglant. Mais en beaucoup, beaucoup, plus douloureux.

            Ça fait mal.

            - Anko ?

            J’ai envie de les tuer. Tous les deux. J’ai les poings qui se serrent. Le sang qui ne fait qu’un tour dans mes veines. Mes yeux se mettent à me piquer.

            Douleur.

            - CONNARD !

            J’attrape un vase au hasard et le lui lance dessus. Il se protège de son bras mais cela n’empêche pas le verre brisé de lui couper la joue au passage.

            - JE TE DETESTES !

            Haine.

            J’entends Yamaneko me brailler que je ne suis qu’une idiote et que j’ai tout gâché alors que je mets à courir je ne sais où.

            Mais peu importe, tant que c’est loin de lui et de mon cœur, je m’en fiche.

            Je n’aurais jamais dû m’attacher à lui comme à quiconque.

            - Anko ? Tu pleures ?

            Apparemment oui si j’en juge par les larmes qui coulent sur ma joue et par leur goût saler.

            Saleté de Papillon et de Bimbo blonde.

            - Je me suis pris une porte dans la figure, je mens à l’intention d’Aika.

            Mais je sais bien qu’elle n’est pas dupe au vue de son regard.

            - Tu es sûre ?

            - Qu’est-ce que tu fais là Aika ? je l’interromps cependant.

            - Et bien… Je fais partie de la mission de chasse, tu l’ignorais ?

            - Tu penses bien que je ne te l’aurais pas demandé sinon…

            Elle affiche un petit sourire au coin des lèvres. Visiblement mon petit manège à marcher avec elle.

            « … »

            « Qu’est-ce que t’as toi ? » je demande presque sèchement à Yamaneko.

            « … Rien. »

            Etrange. Mais passons. Partir en mission me permettra sans doute d’oublier cet imbécile de Papillon.

            - Anko ?

            … Ce n’est pas vrai ça ! Qu’est-ce qu’il me veut celui-là ?

            - On y va, je lâche à mon équipe.

            - Mais lieutenante Akuma, le vice-capitaine Hisa… tente un pauvre Shinigami avant de se prendre un regard noir de ma part.

            - J’ai dit : on y va, je répète en grognant et d’une voix que je veux autoritaire.

            J’ai beau être une imbécile parfois, je peux me montrer terrifiante quand je le veux.

            - Attends Anko je…

            Trop tard. On a déjà traversé le portail pour le Hueco Mondo.

            Si j’avais su, je serais restée dans mon lit.

            L’endroit où nous nous trouvons ressemble un peu à mon monde intérieur mais là-bas il n’y a pas de gros chats géants noirs qui parlent. Juste la mort.

            Et des Hollows qui passent de temps à temps.

            Mais notre mission n’est pas de « tuer » de « simples » Hollows mais de traquer et de ramener un Vasto Lorde à la Soul Society. Super. Ça faisait à peine cinq minutes que nous avions atterrit dans ce coin paumé que je m’ennuyais déjà.

            Puis tout explosa.

            Une gerbe de sang éclabousse ma tunique et je vois plusieurs de mes hommes s’étaler sur le sol. Morts. Des cris retentissent de part en part de ma personne tandis que je vois un éclair blanc passé devant moi.

            - Aika ! je hurle alors paniqué.

            - Anko ! me répond celle-ci, agonisante.

            Mon cœur se serre. Elle n’est pas morte mais gravement blessé.

            De plus, l’éclair blanc s’avance dangereusement vers elle. Mon sang ne fait qu’un tour dans mes veines et je bondis en plein milieu de la bataille. Stoppant ainsi net le moment où la lame de l’éclair allait rencontrer le cœur de mon Ange.

            - Vas-t-en ! je lui ordonne de faire tout en la protégeant de mon Zanpakuto.

            - Mais…

            - Obéis !

            Elle utilise un sort de Kidô qui lui permet de quitter les lieux bien que je sente l’éclair s’agiter derrière moi.

            - Toi, tu restes avec moi, je m’énerve.

            D’un geste de ma lame, je l’écarte le plus possible de moi. Il n’attaque pas immédiatement cependant. Il se contente de rester planter devant moi. A m’observer.

            Mais c’est quoi cette chose ?

            Je veux dire, ça ressemble à un humain. Mais en même temps non. Son buste est celui d’un homme tout ce qu’il y a de plus normal, à l’exception d’une maigreur évidente et d’un manque évidant de muscles. Il possède un visage fin et de grands yeux effrayants. Noirs néants. En plus du fait qu’il ne possède qu’une simple touffe de cheveux sur la tête. Un trou traverse sa poitrine de part en part ce qui me laisse deviner qu’il s’agit bien d’un Hollow. Passons à la deuxième partie de son anatomie. Celui d’un scorpion. Longue, très longue la bestiole. Avec de grosses pinces et un gros dard.

            - Mais qu’est-ce que tu es toi ? je m’enquière, en haussant un sourcil.

            - Je suis un Vasto Lorde, me réponds la chose fièrement. Mon nom est Ashkore.

            - Je m’en fou que tu t’appelles Ash machin truc ou Bisounours, je m’énerve. Moi je veux juste savoir si tu es une fille ou un garçon.

            C’est vrai quoi ?! Pas de poitrine, pas de muscles. Rien. Nadas. Il est normal de se poser la question non ?

            - Je vais te tuer, lâche-t-il simplement.

            - Hein ? Mais attends !

            Trop tard, il s’est déjà jeter sur moi. Je l’évite tant bien que moi mais ses pinces m’effleurent et la lame de Yamaneko empêche son dard de m’atteindre.

            Mais j’oublie aussi que la chose possède aussi des bras.

            D’un geste brusque, il m’étale contre le sol. Dans un dernier espoir, je prononce ma formule favorite :

            - Feule Yamaneko !

            Mauvaise idée.

            A peine mon Zanpakuto passer le mode Shikai que le dard de Bisounours chose passe à travers les lames et sectionne mon épaule. Au même moment, ses pinces m’attrapent par les bras et ils commencent à m’étirer de part et d’autre de mon corps. Je pousse un hurlement de douleur tandis que le poison commence à me brûler la peau.

            - Tu es si faible. Je m’attendais à un peu plus de ta part.

            Il me lâche si soudainement que la douleur revient au galop et traverse tout mon corps. Les larmes montent de nouveau à mes yeux. J’ai mal. Terriblement mal.

            Je ne veux pas mourir.

            « Yamaneko… »

            - Je vais te faire une faveur. Je ne vais pas te tuer… Pas maintenant en tout cas. Le poison fait déjà effet. Tu vas probablement mourir d’ici les cinq minutes à venir. Quelque chose à dire avant de mourir ?

            - Va te faire voir !

            Et je lui crache à la figure. Il éclate cependant de rire et s’éloigne de moi. Sans doute pour me regarder mourir. Je sens un liquide couler sur ma joue. Larme, bave, sang ou poison, au fond peu importe.

            Je vais mourir.

            - T’es vraiment ridicule, tu le sais ça ?

            Cette voix… Elle me dit quelque chose. Une silhouette me cache le ciel et un sourire se dessine dans la pénombre. Je ne sais pas qui c’est mais ce n’est certainement pas le Bisounours sadique.

            Non, puisque devant moi ce tiens un véritable canon.

            Et encore, c’est un euphémisme. Ça je peux vous l’affirmer. Grand, certainement plus grand que moi de dix bons centimètres, il me contemple d’un air enjoliveur. Sa peau basanée et ses cheveux noirs tombant sur ses épaules mettent l’or de ses yeux incroyablement en valeur. Son sourire s’accentue, comme s’il lisait dans mes pensées et j’entends comme un ronronnement venant de sa gorge tandis que ses oreilles et sa queue s’agitent de plaisir.

            …

            Attendez trente secondes. Yeux jaunes. Sourire dragueur. Ronronnement. Oreilles et queue de chat. Ne me dites pas que c’est… ?

            - Yamaneko ?

            - T’es vraiment longue à la détente poupée quand tu t’y mets. Mais comme je t’aime je te pardonne.

            Pincez moi je rêve. Depuis quand mon Zanpakuto est-il un canon et depuis quand il m’appelle « poupée ».

            - Trop long à t’expliquer, il fait en prenant un air sérieux. Mais avant il faut que je fasse quelque chose que je rêve de faire depuis que je t’ai rencontré.

            Et avant que j’aie pu dire quoi que ce soit, il se penche sur moi et m’embrasse à pleine bouche.

            …

            Mais quand j’ouvre de nouveau les yeux, je ne ressens plus aucune douleur et les seuls mots qui franchirent mes lèvres sont celle d’un capitaine :

            - Bankai…

 

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