La démone, le papillon et le chieur

Chapitre 17 : Misako

4571 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 12/04/2014 20:46

Chapitre 17

Misako

 

            - Je peux te poser une question Anko ?

            Je me tourne, blasée, vers Papillon tout en évitant de trop regarder ses vêtements moulants.

            Ces derniers-temps mes hormones me jouent des tours.

            « Qu’est-ce que tu veux, t’es en manque ma chérie. »

            « T’es pas obliger de me le rappeler. »

            « Couche avec moi. »

            « Yamaneko tu sais que je t’apprécie énormément mais la réponse est toujours non pour la simple et bonne raison que tu es un chat géant en plus d’être mon Zanpakuto. Et à ce que je sache, je ne suis pas zoophile. »

            « C’est vrai que d’être amoureuse d’un papillon n’a rien à voir avec de la zoophilie… »

            « C’est moi ou tu cherches vraiment à m’énerver ? »

            « T’as tout compris. Tu ne peux pas savoir à quel point t’es sexy quand tu t’énerves. »

            « … Merci. A cause de toi je suis juste dégoûtée maintenant. »

            « Niark, niark, niark. »

            Je pousse un long soupire sous le regard compatissant de Papillon qui s’empresse de poser sa main sur mon épaule.

            - Encore Yamaneko qui te fait des siennes n’est-ce pas ?

            - Oui, je réponds d’une voix que je veux triste.

            Il s’obstine à vouloir caresser mon dos de manière rassurante. Avec ce fameux sourire qui va finir par me rendre folle si je continue à le regarder ainsi. De travers, en fait.

            - Tu n’avais pas une question à me poser ? je tente pour essayer de changer de sujet.

            - Ah oui c’est vrai. Je pourrais juste savoir ce que je fais là, au juste ?

            Le « là » en question signifie le « monde des mortels » et plus précisément devant un bar qui représente beaucoup pour moi. Enfin depuis aujourd’hui du moins.

            - Je croyais que tu voulais bien m’aider, je fais mine d’être attristée.

            Et bien entendu, il tombe dans le panneau la tête la première.

            - Mais bien sûr que je veux t’aider ! Je serais toujours là pour toi, tu le sais très bien ! J’aimerais juste savoir pourquoi tu as besoin de moi ?

            Quelqu’un passe alors devant nous et fixe étrangement Papillon avant d’entrer dans le bar.  Il me faut un certain temps d’adaptation avant de lui répondre :

            - Je te rappelle qu’ici je suis censée être morte depuis bientôt un an donc ça ferait vraiment bizarre si j’entrais dans le bar comme si de rien n’était. Et puis j’ignore si tu l’as remarqué, mais je n’ai pas vraiment un physique qu’on peut oublier facilement.

            Il hoche la tête pour confirmer mes propos et je reprends la parole :

            - Alors que toi, et  ne le prends pas mal, avec ton tatouage personne ne se posera de questions.

            Je lui fis ma meilleure tête de chien battu avant qu’il ne dise quoi que ce soit. Alors comme il ne peut rien dire, il se contente de soupirer. Longtemps. Vraiment longtemps.

            - Oublie pas de respirer, je lui conseille.

            - Anko, me coupe-t-il, une dernière petite question.

            - Je t’écoute.

            - Pourquoi devant un bar de strip-tease ?

            …

            - C’est une très bonne questionne mais maintenant ta gueule et suis moi.

            Si quelqu’un doit porter la culotte ici, c’est moi. Non mais.

           

            - Je peux faire quelque chose pour toi mon chou ?

            Oui, fermer ta gueule ça serait gentil.

            « Tu sais qu’elle parle à Papillon, pas à toi ? »

            « Bien sûr que je le sais ! Il n’empêche que sa voix m’énerve. »

            « T’es trop mignonne quand t’es jalouse. »

            « … »

            Il est vraiment énervant quand il s’y met. En attendant la salle g**** devant moi s’approche d’un peu trop prêt de Papillon qui ressemble à un clignotant avec cette façon de pâlir et de rougir à la fois. En même temps elle est plutôt bien formée la serveuse devant lui, mais un peu trop pot de peinture à mon goût.

            - Bon au lieu de mâter ses nibards, tu pourrais t’occuper de ta mission, je lâche à Papillon agacée.

            Je m’en fou de parler, personne peut m’entendre sous ma forme de Shinigami. A part peut-être Papillon et Yamaneko.

            - Excusez-moi de vous déranger mais je suis à la recherche de… hm…

            - Misako, je lui souffle à l’oreille.

            - Misako, voilà c’est le nom que je cherchais, il continue.

            Le pot de peinture qui jusqu’à la souriait de toutes ses dents jaunes, perdue aussitôt toute volonté de draguer Papillon.

            - Misako, crache-t-elle avec mépris, j’aurais dû m’en douter. Tous les garçons mignons veulent la voir elle.

            En même temps, vu ta tête on se demande pas pourquoi.

            « J’arrive pas à croire que tu la défends. »

            « Oui, bah je fais ce que je veux d’abord ! »

            Sale gosse.

            - Je suis désolée mais vous l’avez manquée, reprends finalement le pot de peinture.

            - Ah. Et quand pourrais-je la voir ? s’entête Papillon.

            - Jamais.

            Nous haussons tous deux les sourcils en parfaite synchronisation.

            - Jamais ?

            - Oui, Misako est morte depuis maintenant deux mois.

 

            Il pleut dans mon ancien village. Mais je ne m’en rends pas vraiment compte.

            - J’arrive toujours pas à y croire.

            Papillon me lance un regard peiné.

            - Je suis désolé pour ton amie.

            - Ce n’était pas mon amie.

            Oui et maintenant qu’elle est morte, elle ne le serait jamais.

            La vie est vraiment trop injuste avec moi, même dans la mort.

            - Je devrais pleurer… (je fixe Papillon derrière moi) Pourquoi je n’y arrive pas ? Cela signifie-t-il que je n’ai pas de cœur ?

            Son regard semble s’assombrir d’avantage à mesure que je parle.

            - Ne dit pas ça. Ce n’est pas parce que tu ne pleures pas que cela signifie forcément que tu n’es pas triste.

            Je le contemple. Lui, mon premier ami, désormais dans sa tenue de Shinigami après que j’ai manqué de décapité le pot de peinture. Et c’est à cet instant précis, alors que de la pluie ruisselle sur sa peau nue, que je me rends compte d’une chose…

            - PUTAIN MES CHEVEUX BOUCLENT !!!!!!

            Et je me mets à détaler dans le sens opposé, les mains sur la tête et sous le regard incongru de Papillon.

            Bah quoi ? C’est pas ses magnifiques cheveux à lui qui vont se mettre à s’emmêler et à se graisser à cause de la pluie à ce que je sache.

            Ma chevelure c’est ma fierté.

            Non mais.

 

            Cela fait maintenant deux jours qu’on est rentré à la Soul Society Papillon et moi. Et voilà deux jours que je refuse de sortir de chez moi et de m’alimenter.

            Je crois que les autres commencent sérieusement à s’inquiéter.

            Mais je suis trop dégoûtée pour mettre le nez dehors. J’ai toujours pas digérée la mort de Misako… En plus Yamaneko refuse de me parler !

            Enfin jusqu’au jour où, par le plus pure des hasards… :

            - Anko ! Je l’ai enfin trouvée !

            Voilà les dernières paroles de Papillon avant de s’évanouir suite à un saignement abondant du nez.

            En même temps, quelle idée de débarquer dans ma chambre pile au moment où je sortais de la douche ?

            Et dire que je venais de nettoyer le sol, le voilà de nouveau taché de sang.

            Super. Je vais finir par demander au Chauve de frotter le sol à ma place si ça continue.

            Bon, qui se dévoue pour réveiller Papillon ? Personne ? C’est beau la solidarité…

            Je me penche donc sur lui et alors que son visage est à quelques centimètres du mien, je prends une grande respiration et…

            … Crie :

            - PAPILLON !

            Cette fois-ci, je ne me fais pas avoir et m’écarte rapidement avant que son visage percute le mien.

            - Qu’est-ce qui s’est passé ? il bredouille.

            - Tu t’es évanouie, je me contente de lui répondre.

            - Ah.

            Il rougit violemment. Visiblement il vient de se souvenir de la scène.

            - Je suis désolé.

            - Pas grave. Je suis habituée maintenant. Tu avais quelque chose à me dire ?

            - Oui ! il s’exclame. Je l’ai enfin retrouvée.

            - De qui est-ce que tu parles ?

            - De ton amie, là. Misako.

            - Combien de fois faudra-tu que je te le répète, je grommelle. Ce n’est pas mon amie. Mais attends, comment ça, tu l’as retrouvée ?

            - Tu avais l’air triste d’apprendre sa mort alors j’ai fait des recherches. Et figure-toi qu’elle habite au Rukongai !

            Tout se passe avec une rapidité incroyable. Avant qu’il n’ait le temps de protester, j’avais déjà bondis sur lui, le faisant tomber à terre.

            - Oh Shuuhei, tu es vraiment le meilleur !

            Son visage n’a jamais été aussi rouge de toute sa vie.

            - Co… Comment m’as-tu appelé ? il bafouille.

            - Bah Shuuhei. C’est ton prénom, non ?

            - O… Oui mais je…

            Je ne lui laisse pas le temps de terminer sa phrase que je me relève et l’entraîne (je tiens à signaler qu’il est toujours coucher) avec moi.

            - Où est-ce qu’on va ? il hurle.

            - Chercher la source de tous nos problèmes !

            Et c’est ainsi que débuta la fin d’une toute nouvelle histoire.

 

            - On est arrivé.

            - Cela m’en as tout l’air, rétorque mon compagnon.

            - C’est normal que je stresse ?

            Papillon me jette un regard goguenard. C’est pas de ma faute si je me mets à dandiner quand je stresse aussi.

            - Bon je frappe.

            - Non attends je…

            Trop tard, cet abruti la fait. Si bien que je n’ai pas le temps de fuir que déjà la porte s’ouvre sur une personne que jamais je n’aurais cru revoir.

            - Anko ?

            - Tiens salut… maman.

            - MAMAN ?! s’écrie Papillon.

            Bah quoi ? Je lui avais pourtant bien dit que ce n’était pas mon amie.

            Quel crétin.

 

            - Cela faisait bien longtemps, Anko.

            Tels furent les paroles de ma mère alors qu’elle nous verse du saké dans nos verres. Parce que oui, madame, nous a invités dans sa nouvelle maison. Chose qu’elle n’aurait jamais fait, vivante.

            - Et oui. Bientôt cinq ans maintenant.

            - Tu as grandie.

            - Et toi t’as pas changée d’un poil.

            Ma mère esquisse un léger sourire avant de s’installer juste en face de nous.

            - Alors comme ça, tu es devenue une Shinigami ?

            - Et oui, comme mon père.

            - Ton père ? elle s’étonne.

            - Oui. Il s’appelait Genkishi. C’était un Briseur de Kidô. Ne cherche pas à savoir ce que c’est, je termine en la voyant ouvrir la bouche.

            - Je me souviens de lui, dit-elle, rêveuse. Un très bel homme. Tu as ses yeux.

            - Je sais.

            Un silence gêné s’installe ensuite et je vois du coin de l’œil que Papillon n’ose pas regarder ma mère dans les yeux.

            - C’est ton petit ami ?

            Nous manquons tous deux de nous étouffer avec notre verre de saké et rougissons a vu d’œil.

            - Pas du tout ! Nous sommes juste amis ! nous nous exclamons sans nous consulter.

            - Dommage. Il aurait fait un bon parti.

            Oh putain. Je viens à peine de retrouver ma mère que déjà elle essaye de me caser avec un garçon.

            Pitié, faites-moi sortir de cet Enfer !

            - Je suis désolé mais je dois vous laisser, sort soudain Papillon me sauvant la vie sans le savoir.

            - Oui moi aussi, je lâche alors. Je suis vraiment contente de t’avoir revus Misako.

            Elle me regarde de travers.

            - Tu sais Anko… Je n’ai jamais été une bonne mère.

            Elle prend mes mains dans les siennes.

            - Mais sache que depuis ta mort je n’ai pas cessé de regretté le jour où je t’ai abandonnée devant cette orphelinat.

            Oh mon Dieu. C’est encore pire que je le croyais. Mon esprit a du mal à faire remonter l’information à mon cerveau.

            Donc je fais la chose la plus censée qui soit pour quelqu’un qui n’a pas mangée depuis deux jours.

            Je m’évanouie.

 

            Quand je me réveille, je suis sur les épaules de Papillon. D’ailleurs celui-ci ne semble pas vraiment se rendre compte que je suis réveillée puisqu’il ne tarde pas à me déposer dans mon lit en ramenant les couettes à mon cou. J’ai les yeux fermés donc il ignore que j’écoute attentivement ce qu’il va me dire ensuite :

            - Bonne nuit Anko.

            Il semble hésiter avant de lâcher finalement, dans un chuchotement :

            - Je t’aime.

            …

            …

            QUOI ?!

            Et alors que je m’apprêtais à lui demander (ou plutôt crier) des explications, je fus coupée par des lèvres rencontrant les miennes.

            Shuuhei Hisagi alias Papillon vient juste de m’embrasser.

            C’est Yamaneko qui va être content.

 

 

 

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