Arrancar

Chapitre 9 : Les filles d'Hallibel

3210 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 11/05/2020 17:27

Plus tôt, dans les couloirs de Las Noches

Criquet volait aussi vite qu'il le pouvait. Néanmoins, les couloirs étaient beaucoup trop longs et s'il fallait tous les traverser pour atteindre les donjons ou l'infirmerie, le hollow minuscule risquait de ne pas trouver ses camarades à temps. C'est alors que l'insecte croisa par hasard une de ses connaissance.

- Tesla ?

- Hein ?

- C'est moi ! Criquet !

L'arrancar remarqua alors le double de Criquet, grand comme deux phalanges de ses doigts.

- Criquet ? C'est quoi ce délire ?

- Je peux me diviser, maintenant.

- Ça répond à ma première question. Maintenant, qu'est-ce que tu fais là ?

- Je cherche mes amis.

- D'accord.

- S'il-te-plaît, aide moi !

- Pas question.

- Pourquoi ?

- Tu veux qu'Aizen m'exécute pour trahison ?

- Il t'a autorisé à nous renseigner. Ça veut dire qu'il t'autorise à collaborer avec nous.

- Pardon mais il y a une différence entre fournir des informations et clairement aider des prisonniers à s'évader.

- S'il-te-plaît, Tesla. Fais ce que ta conscience te dicte !

- Hm...

- Tu sais que c'est la meilleure chose à faire. S'il-te-plaît...

Tesla hésita un instant puis soupira.

- Bon... C'est d'accord.

- C'est vrai ? Oh, merci !

- Où est-ce que tu veux aller en premier ?

- Le Boss va avoir besoin de soutien dans l'arène et pour ça, je ne vois que Loz. Conduis-moi aux cachots.

- D'accord.

Criquet se posa sur l'épaule de Tesla qui reprit sa route.

- Comment tu fais pour te repérer, ici ?

- C'est simple : quand tu empreintes un couloir, ce dernier te conduit là où tu veux aller. Il te suffit de choisir une destination et de marcher.

- Tu peux donc te rendre où tu veux quand tu veux ?!

- Oui. Il n'y a que les haut placés, comme Aizen, qui peuvent décider de permettre ou non aux autres de se déplacer en modifiant leurs destinations.

- Aizen auraient donc pu nous garder emprisonnés dans un couloirs ?!

- Non, ils ne sont pas fait pour ça.

- Ouf. Mais... Et pourquoi est-ce que moi, je n'arrive pas à me rendre où je veux à travers ces couloirs ?

- Tu es peut-être trop petit pour que le couloir réagisse à ta présence, un petit peu comme une voix trop faible pour être entendue.

Soudain, Tesla et Criquet arrivèrent dans une salle vide dont le couloir était gardé par un mystérieux arrancar grand, mince et dont la tête était un bocal dans lequel baignait deux têtes sphériques.

- Aaroniero ?! s'exclama Tesla.

- Attends, c'est lui, Aaroniero ? murmura Criquet.

Le petit hollow se rappelait parfaitement de la monstruosité qu'il avait vu ce soir-là, au moment de plonger dans la soupe.

- Tesla ! Qu'est-ce qui t'amène ?

- Aizen m'a demandé de m'assurer que le prisonnier allait bien.

- Eh bien sache que si ce n'était pas le cas, je l'en aurais informé.

Criquet passa discrètement sous le regard d'Aaroniero et pénétra dans le donjon.

- Bon alors... Dans quelle cellule peut bien être Loz ?

C'est alors qu'il remarqua deux arrancars devant une cellule.

- C'est la seule qui soit gardée. Allons voir.

Il passa entre les barreaux sans que les deux hommes ne prêtent attention à lui. Ces derniers étaient d'ailleurs occupés à discuter.

- Je ne comprends pas pourquoi Aizen nous a obligé à surveiller ce gus alors que c'est clairement un boulot pour des exequias.

- Tout ça parce qu'il avait un petit truc à nous reprocher, le patron nous puni en nous mettant là alors que le vasto lorde est entré dans l'arène et que nous, on est obligé d'attendre la relève...

La porte de la cellule était comme celle de certaines prisons : coulissante et faite de barreau. Criquet n'eut aucun mal à passer et il y trouva son ami à l'intérieur.

- Loz !

Le géant était assis à genoux au milieu de la cellule, la tête tombant sur le côté et les bras levés et écartés, enchaînés par les poignets aux murs sur les côtés. Criquet vint se poser près de son visage.

- Loz ! Tu m'entends ?

- Oui, Doctore.

- Doctoré ? Attends, à qui tu parles ?

Le prisonnier était pratiquement inconscient. Il ne semblait pas savoir où il était et marmonnait des paroles apparemment en lien avec le rêve qu'il faisait.

- Je suis un chien.

- Mais non pas du tout.

- Un bâtard sans origine tout juste bon à mourir au fond d'un trou.

- Mais qui t'a dit ça ?

- Je ne mérite qu'une fraction de mon nom. Je n'étais rien avant aujourd'hui et c'est par la grâce de mon maître que ma vie aura enfin de la valeur. Je vais me montrer digne du sol que je foule, du sang que je verse... De la marque que je recevrai... Je...

Criquet se posa dans le creux de son oreille.

- Réveille-toi ! hurla-t-il en produisant avec ses pattes le son le plus fort qu'il pouvait, ce qui réveilla son frère en sursaut.

- Hein ?! Quoi ?! Qu'est-ce que c'est ?!

Les gardes, surpris, se retournèrent et virent leur homme reprendre ses esprits.

- Tiens ? Il est revenu à lui ?

- Tu crois qu'on devrait le signaler à quelqu'un ?

- Je ne sais pas...

Les pupilles de Loz tremblaient et ne semblaient pas pouvoir se poser sur un point précis. Le colosse semblait ne pas être complètement sorti de son rêve, ce dernier se mêlant à la réalité.

- Mais... Mais où suis-je ?!

Il vit les murs blancs et lisse de la cellule être remplacés par ceux sableux et couverts de briques d'une autre cellule, ainsi que les deux arrancars vêtus de blancs, remplacés par deux soldats portant des uniformes rouges comprenant du cuir et du métal.

- Non... Non, ce n'est pas possible !

Puis Loz remarqua ses entraves et ce mis à paniquer.

- Non ! Je ne laisserai pas cela arriver !

Il se redressa et commença à tirer sur ses chaînes. Les gardes commencèrent à s'inquiéter.

- JE NE VOUS LAISSERAIS PLUS JAMAIS M'ENCHAINER !!!

- Euh... Tu penses vraiment qu'on ne devrait pas aller chercher quelqu'un ?

- Qu'est-ce qu'on risque ? Il n'a aucune chance de...

Loz tira avec son poignet droit et brisa sa chaîne.

- Impossible ! s'exclama le garde ébahi.

Il enroula ensuite l'autre chaîne autour de son bras gauche, l'agrippa à deux mains, tira et la brisa.

- Oh putain ! Vite ! Va prévenir Aizen ou un espada ! Je le surveille.

- D'accord.

Le guerrier commença à courir mais s'arrêta pour se retourner et fixer son collègue qui, en retour, quitta le géant des yeux pour l'interroger.

- Tu fais quoi ?!

- Mais... Ne reste pas planté devant la grille !

À peine eut-il terminé sa phrase que Loz, d'une violente charge d'épaule, percuta la grille et l'éjecta contre le garde qui fut emporté par le projectile. Criquet décolla en quatrième vitesse de l'épaule de son frère et fonça retrouver Tesla. Le deuxième garde, stupéfait, ouvrit la bouche sans qu'aucun cri ne puisse s'en échapper. C'est alors que le géant, fou de rage, tourna la tête et le remarqua.

- Oh put...

Il se retourna et s'enfuit précipitamment, talonné par un colosse à la vélocité stupéfiante. Criquet arriva le premier jusqu'à Tesla, toujours en train de discuter avec Aaroniero.

- Aizen m'a dit que le vasto lorde n'était pas venu seul. Si ses alliés arrivent jusqu'ici, je me chargerait de les accueillir. Hi hi hi, ricana le monstre, je suis sûr qu'ils seront délicieux.

- Tesla ! hurla Criquet en arrivant sur son épaule, Cours !

C'est alors qu'Aaroniero se retourna, remarquant le garde poursuivi par Loz.

- Qu'est-ce que...

- Au secours, chef !

Loz écarta l'arrancar d'un coup violent qui l'écrasa contre le mur à côté d'eux et poursuivi sa course.

- RAAAH !!!

Tesla s'enfuit dans un cri d'affolement, poursuivi par Loz, tandis qu'Aaroniero s'écarta pour ne pas se faire percuter, laissant le géant poursuivre sa course. Une fois seul, il resta immobile et silencieux quelques instants avant de reprendre la parole.

- Mais... Il s'est passé quoi, là ?

Dans l'arène, retour au présent

- À quoi tu penses, Loz ?

- Hein ? Oh, j'avais juste mon évasion qui me revenait en tête.

- Je vois...

Je vois Hallibel et Yammy avancer vers nous, chacun depuis un côté opposé de l'arène.

- Ça promet d'être de sacrés morceaux, Boss. Tu as une idée de comment on pourrait s'y prendre ?

- J'en dit qu'on n'a même pas besoin de combattre !

Utilisant les pouvoirs de Baba, je lance deux brèches sur nos adversaires pour les envoyer hors de Las Noches, comme je l'ai fait pour Grimmjow.

- Quand il y a des hordes d'ennemis, ce n'est pas facile. Mais quand il n'y a qu'un adversaire ou deux, je peux les faire passer à travers des brèches pour les dégager d'ici et me débarrasser des plus forts.

- T'es un génie !

C'est alors que les brèches explosent en une multitude de petites lumières lorsqu'elles atteignent mes adversaires.

- Hein ?!

- Hou, le tricheur ! s'exclame Moghur.

Je suis hué par tout le public.

- Tu croyais que j'allais te laisser faire ? Mais ce serait grandement sous-estimer Moghur, le chamane !

- Qu'est-ce que tu as fait, Moghur ?! hurlai-je.

- J'ai réduit ton champs d'action. Tu ne peux rien faire entrer ou sortir de Las Noches. Tes monstres étaient visiblement contenus dans une dimension de poche, alors ils ont pu passer entre les mailles du filet, mais pour le reste, je ne te laisserai pas te défiler !

Je suis hué et insulté par la foule.

- Il a peur, dame Hallibel. On y va !

- Non, attendez !

Les trois filles au service d'Hallibel, chargent. Il ne nous reste que quelques instants avant qu'elles n'arrivent jusqu'à nous.

- Loz, Baba a besoin de se reposer. Je romps la connexion avec elle et j'aimerais que tu l'éloignes.

- Bien reçu.

Baba me lâche doucement et revient à elle dans les bras de Loz.

- Qu'est-ce qui se passe ? Loz ?

- Tout va bien, Baba. Tu vas prendre tes distances, pour l'instant.

- Mh... D'accord.

Loz s'écarte un peu mais s'arrête pour me regarder.

- Ça va, Boss ?

- Si tu savais combien j'ai peur...

- Pourquoi ?

- Tu te rappelles quand je t'ai raconté ma rencontre avec Yammy, puis avec Hallibel ?

- Très bien, oui.

- Alors tu comprends ?

- Boss... Cela n'a plus rien à voir, maintenant.

- Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Tu n'étais qu'un petit hollow anonyme, à l'époque. C'est normal que Yammy ait représenté une menace.

- Mais c'est toujours le cas ! Quant à Hallibel, je n'étais qu'au niveau d'évolution en dessous du sien, à ce moment-là, et je n'ai pourtant eu aucune chance... Et là, c'est à nouveau la même chose.

Mon frère me met la main sur l'épaule.

- Boss, tu as changé. Tu as plus d'expérience et surtout, maintenant, tu as plus à perdre et ça, crois-moi, ça te confère une force insoupçonnée qui fera toute la différence. Tes adversaires sont trop sûr d'eux. Tu vas les surprendre et surtout, rappelle-toi que cette fois, ce n'est plus Criquet mais Baba et moi qui sommes là pour te prêter main forte.

- ... Merci.

- La peur est ce qui te maintient en vie. Elle peut cependant t'entraver si tu lui laisse trop de liberté. Regarde ton destin en face et prends-le en main.

- Whao... Comment tu fais pour être aussi détendu ?

- Je ne sais pas... Je ressens comme une espèce de familiarité pour cet endroit. À croire que les souvenirs et l'expérience de ma vie d'avant qui me reviennent en ce moment sont en lien avec ce qui se passe ici.

- On t'a appris à te battre ?

- On m'a appris à gagner.

Puis Loz s'écarte avec Baba. Les filles mes tombes dessus à ce moment-là.

- Ton larbin s'en va ? On peut dire que tu nous facilite grandement la tâche !

La fille qui me nargue est la femme-lion. Elle se jette sur moi et abat sa lame.

- Goûte à la lame de Mila Rose !

J'esquive.

- Intéressant. Un autre fauve, mais cette fois différent de Vega.

Elle s'écarte et fais tournoyer sa lame.

- Si tu me compares à un autre adversaire, alors dans ce cas là, ton compte est bon ! Tu ne sais pas de quoi je suis capable et encore moins ce que je te réserve !

Je recule d'un bond et esquive une charge. C'est la fille avec une fourrure de cerf. Ces jambes sont de vrais pattes de cerf et les bois sur sa tête ont poussé et se sont étoffés. Elle a foncé tête baissée dans le but de me percuter.

Elle s'arrête. Ses bois se décrochent. Elle se tourne en bondissant sur moi le poing levé et frappe. Je pare son coup en durcissant mon avant-bras et je sens une vive douleur. Je recule d'un pas et vois que ses doigts ressemblent à des sabots dotés d'articulations avant de comprendre qu'ils lui confèrent alors une impressionnante force de frappe.

- Et tu n'as encore rien vu ! me lance-t-elle, fièrement.

- Oh que si, Apache. J'ai déjà tout vu.

- Comment tu connais mon...

J'utilise mon pouvoir pour entrer dans sa tête. Apache redevient alors ce petit hollow à la merci du gigantesque adjuchas que j'étais.

- Non... C'est impossible ! C'était toi ?!

- Oui.

Mon adversaire est pétrifiée par la peur. Soudain, la troisième fille apparaît derrière-moi et, dressée sur sa queue, fond sur moi, la bouche grande ouverte, prête à me mordre. Je me retourne et l'attrape à la gorge.

- Dommage.

Je vois dans sa bouche que ses canines sont allongées, comme les crocs des vampires ou les crochets des serpents. L'adolescente n'a cependant pas dit son derniers mot. Elle sort ses bras de sous ses manches, révélant alors que ses ongles ont été remplacés par des griffes enduites de venin, comme ses crochets, et les abat sur moi. Ces dernières volent en éclats.

- AAAïe !

- Tu as sous-estimé mon durcissement.

Je lui mets ensuite un uppercut dans le menton avec mon poing gauche, l'envoyant en arrière. J'attrape ensuite l'extrémité de sa queue et la fait tournoyer au-dessus de ma tête, frappe et éjecte Apache au passage, puis la lance dans les airs avant de foncer sur ma dernière adversaire. Elle se met en garde mais peine à parer mes assauts. C'est alors que je frappe une partie de son corps recouvert par son vêtement en peau de lion et ai l'impression de frapper un rocher.

- Tiens ?

J'esquive un coup d'épée et la regarde reprendre son équilibre en titubant.

- Ah, j'ai compris !

C'est le même principe que pour le lion de Némée : sa peau de lion est impénétrable. En plus d'avoir hérité d'une grande force et d'une agilité féline, elle a également obtenue une excellente armure en se transformant.

- Je reconnais que je t'ai sous-estimé, me dit-elle, mais tu ne passeras pas ma défense !

- Tu en es sûre ?

Ma capacité à lire l'énergie spirituelle m'indique clairement où sont ses points faibles. Elle lève son arme mais je la prends de vitesse. Je frappe un premier endroit, puis un deuxième... Elle arrête un coup ou deux avec sa chevelure, qui lui confère clairement les mêmes propriétés que sa fourrure, mais je contourne ses défenses et la met finalement KO.

Elle s'écroule et je l'attrape à la gorge.

- Tu plus grosse erreur dans ce combat aura été de me prendre pour un adversaire à ta portée et ce, en dépit de la démonstration de force que je viens de dispenser.

C'est alors que je me tourne vers Hallibel. Elle est restée spectatrice pendant l'affrontement mais maintenant, elle a sorti son arme.

- Relâche-la ! Ton combat avec mes filles est terminé. Maintenant, c'est moi que tu vas affronter.

- Mais avec joie !

Je relâche la lionne qui tombe à quatre patte, haletante. Hallibel m'observe.

- J'ai l'impression de te connaître. Est-ce qu'on ne se serait pas déjà vu ?

- Si. C'est moi qui suis passé au travers ton raz-de-marée en le transperçant.

Elle ouvre de grands yeux.

- Comme tu peux le voir, j'ai finalement réussi à évoluer en vasto lorde. Je n'ai donc plus rien à t'envier.

- Détrompe-toi. Aujourd'hui encore, je suis à un stade d'évolution plus élevé que le tiens.

Je me mets en garde.

- On va bien voir si cela fait la différence.

- Eh bien puisque tu es si sûr de toi, autant tout donner maintenant ! Attaque, Tiburon!

- «Oh, merde...»

Un petit peu plus loin, derrière le Boss

Yammy arrive.

- Bon, un petit peu moins sexy que ce à quoi je m'attendais, cette bagarre entre filles, mais maintenant, c'est à mon tour de briller.

Loz lui barra le passage.

- Tu restes-là.

- Oh ? Et tu es là pour m'y obliger, demi portion ?

Loz faisait plus de deux mètres. Il était très grand mais faisait quand-même presque une tête de moins que Yammy.

- Mon chef doit affronter cette femme pour progresser. C'est un combat qui l'attendait depuis longtemps et je ne te laisserai pas interférer dans sa revanche.

- Peut-être mais moi, ses histoires, je n'en ai rien à faire. Je suis là pour le capturer et personne ne m'en empêchera et si tu crois que je suis du genre à sagement attendre mon tour, alors là, tu te mets le doigt dans l’œil.

Loz fit inconsciemment apparaître un bouclier qu'il leva.

- Il faudra d'abord me passer sur le corps !

- Intéressant, dit Yammy en scrutant son adversaire.

Puis il recula et sorti un glaive de sa ceinture.

- J'ai un glaive.

Loz en fit apparaître un à son tour.

- Moi aussi.

Puis, les deux adversaires se sourirent avant de foncer l'un sur l'autre.


Laisser un commentaire ?