Le réveil de Jenny Calendar

Chapitre 4 : Errant dans le noir

4095 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 03/04/2020 00:08

Chapitre IV:

Errant dans le noir


Angélus avait d’abord prévu de la tuer, encore une fois, cela devenait presque un passe-temps. Cependant, lorsqu’il apprit l’amnésie dont elle était victime, le vampire voulait s’amuser un peu et avait eu une autre idée.

               En voyant le vampire se tenant devant elle, Jenny fut paralysée, elle ne pouvait dire un mot. Cet homme avait massacré un grand nombre des membres de son clan et il était là, à l’entrée de sa maison. Et le pire était qu’elle venait de l’inviter à entrer.

               Il fit un pas pour pénétrer dans la pièce et referma la porte derrière lui de manière très calme. Jenny profita de cet instant pour reprendre possession de ses membres et couru en direction de son sac à la recherche d’une croix. Mais dans son élan, ses pieds s’entremêlèrent et elle s’écroula sur le sol. Son visiteur s’approcha d’elle. Sous le contrôle de la peur elle n’arriva pas à se relever, elle le voyait se rapprocher, sa tête tournait, elle avait l’impression que les murs tanguaient, que les lumières dansaient autour d’elle, c’était son pire cauchemar. Angélus lui tendit la main.

- Mademoiselle Calendar, vous allez bien ?

               Il était concentré, il devait être dans le personnage. Elle devait croire qu’il était ce vampire possédant une âme dont les intentions étaient pures, qu’il était cet « Angel ». Et on pouvait dire qu’il y arrivait très bien, son visage était marqué par une expression de sincère inquiétude, d’honnêteté et même d’humanité. Cependant, cela ne suffit pas à mettre en confiance la bohémienne qui se leva et se rua vers son sac pour en sortir une croix. Jenny la pointa le bras tendu droit devant lui et commença à marcher vers lui. A mesure qu’elle avançait, le vampire reculait.

- Mademoiselle Calendar, je suis là en ami.

- Tu n’es pas le bienvenu chez moi !

- Je vous le jure !

Elle avait réussi à le bloquer contre le mur, il ne pouvait pas s’enfuir, elle le tenait. Elle contrôlait la situation, enfin, elle n’avait plus éprouvé cette sensation depuis son réveil et cela lui faisait un bien fou.

- Croyez-moi ! Pourquoi est-ce que je ne vous auriez pas attaqué avant dans ce cas-là ?

Elle ne broncha pas.

- Je sais tout, je sais ce qu’il vous est arrivé !

- Et alors ?

Elle rapprocha la croix encore plus près de lui et il grimaça.

- Mademoiselle Calendar, je vous en prie, je sais que vous devez me voir comme un monstre mais si vous pouviez vous rappeler ces deux dernières années, vous verriez que j’ai changé.

- Pourquoi es-tu venu ici ?

- Je vous l’ai dit, je suis venu en ami… J’ai pensé que vous voudriez des informations.

- Et pourquoi je te ferais confiance ?

- Moi je vous fais confiance et c’est déjà plus que certaines personnes à qui vous avez accordé la vôtre.

Pleine de rage envers lui, Jenny plaqua la croix contre son torse ce qui le brûla. Le vampire souffrant hurla de douleur.

- Tu devrais faire attention à ce que tu insinues Angel.

- Alors peut-être… peut-être devriez-vous demandez à ce cher Giles pourquoi il n’a pas voulu vous dire que… que… que Buffy est la tueuse, gémit-il.

- Quoi ?

La bohémienne lâcha prise et se recula laissant une plaque rouge bien visible sur la peau du vampire.

Cela prenait sens maintenant, pourquoi ces ados s’y connaissaient tant en matière de vampires et compagnie ? Pourquoi étaient-ils toujours à la bibliothèque ? Et pourquoi étaient-ils si proche de leur bibliothécaire ? Giles devait être son observateur, c’était évident, pourquoi ne l’avait-elle pas deviné ? Elle avait trouvé leur explication assez louche mais n’avait pas cherché plus loin leur faisant confiance, mais elle voyait à présent que cette confiance accordée n’était pas réciproque.

- Va-t’en, lui ordonna-t-elle .

- Ecoutez, je sais ce que vous ressentez. Ne pas savoir qui l’on est, ne pouvoir faire confiance à personne, je suis passé par là. Et je sais que vous ne me porter pas dans votre cœur mais les temps sont révolus, je veux vous aider.

- D’accord, maintenant va-t’en s’il te plait.

D’une démarche lente, Angel s’en alla en direction de la sortie lorsque Jenny ajouta :

- Tu… Tu as dit que tu avais des informations… Quel genre ?

- Le genre.

- Le genre ?

- Le genre qui vous intéresse.

Elle le regarda pleine d’interrogations mais savait malgré son air mystérieux ce à quoi il faisait allusion. Des informations sur sa mort.

- Je vous recontacterai plus tard, quand vous serez prête. Mais si vous voulez connaître la vérité, il vaut mieux ne pas parler de ma visite à ce que vous appelez vos amis.

- Pourquoi ça ?

- Je n’ai pas vraiment confiance en eux et vous devriez en faire autant.

Sur ces mots, Angélus la quitta fier de lui. Elle avait tout gobé. Nous nous reverrons bientôt Bufffy, pensa-t-il.


               Le lendemain, Jenny traversait les couloirs du lycée à la recherche d’un café pour la réveiller. Elle espérait ne pas croiser Giles, elle n’avait pas encore décidé de ce qu’elle ferait. L’accuserait-elle ? Lui raconterait-elle ? Elle était profondément vexée qu’il ne lui fasse pas confiance alors qu’elle était allée le voir sans même le connaître et lui avait permis de l’accompagner dans cette épreuve. Elle avait même pensé que peut-être que si les choses avançaient comme elles le faisaient, ils auraient pu être plus proches. Mais suivre les belles paroles d’Angel n’était pas non plus une très bonne idée. Elle savait qu’il n’était pas méchant, loin de là, mais que voulez-vous elle avait été élévée par le clan Kalderash, le peuple qu'il avait fait le plus souffrir, leur envie de vengeance était profonde. Néanmoins, il semblait être le seul à avoir ou du moins vouloir partager des informations sur son assassinat et Jenny avait besoin de cela pour retrouver la paix.

Elle avait décidé que pour l’instant elle laisserait tout cela de côté et passerait une journée normale tout en évitant la bibliothèque. Malheureusement, lorsqu’on ne s’y rend pas, la bibliothèque vient à nous. Giles était en train de discuter avec un autre professeur devant la salle de pause. Le monde semblait bien décidé à ne pas lui faciliter la vie. Abandonnant son envie de caféine, elle fit demi-tour et préféra rejoindre sa salle de classe. Elle pensait que l’anglais ne l’avait pas vue mais apparemment elle faisait erreur. Celui-ci commença à l’appeler.

- Jenny ! Jenny ! Attendez-moi !

Faisant semblant de ne pas l’entendre, elle accéléra ses pas. Mais le bibliothécaire était plus rapide et se posta devant elle.

- Oh, bonjour Rupert ! le salua-t-elle.

- Je vous ai appelé, vous ne m’avez pas entendu ?

- Ah… Non, je suis désolée, mentit-elle essayant de s’éloigner.

- Ça ne fait rien.

- Rupert, avez-vous quelque chose de particulier à me dire parce que j’ai un cours d’une minute à l’autre.

- Je vous accompagne, répondit-il en la suivant.

Giles voulait lui dire la vérité au sujet de Buffy. Malgré les avertissements du médecin, il ne voulait pas lui mentir et ce n’était pas une si importante information finalement se disait-il, en tout cas, rien comparer à ce fameux soir où il l’avait trouvée inerte dans son lit. Il s’était résolu à lui annoncer que Buffy était la tueuse, mais comment allait-il s’y prendre était une autre question.

- Alors cet appartement ? demanda-t-il.

- Euh… Bien, il est… plein de surprises, c’est sûr.

- Vous vous êtes installée ?

- Non pas encore, je comptais profiter du week-end.

Ils arrivèrent dans sa salle de classe. Jenny se dirigea vers son bureau et entreprit de sortir ses affaires tandis que Giles s’appuya contre l’ouverture de la porte.

- Vous savez, si vous avez besoin d’aide pour déplacer des meubles ou quoi que ce soit…

- Non merci, ça ira, je ne voudrais pas vous dérangez.

- Mais cela ne me dérange pas du tout.

Elle parut réfléchir.

- Très bien.

Elle écrit l’adresse sur un morceau de papier qui traînait et le lui tendit.

- Merci.

Il tendit la main pour le récupérer lorsque leurs doigts se frôlèrent. Instinctivement, la bohémienne se recula et lui tourna le dos. Giles trouva son comportement suspect. Quelque chose n’allait pas, elle n’avait pas semblé si réticente à son contact hier. 

- Vous vouliez me parler de quelque chose ? questionna-t-elle froidement.

- Jenny, vous allez-bien ? s’enquit-il.

Sans lui répondre, elle reprit le déballage de ses affaires.

- Jenny, répondez à ma question s’il vous plaît.

- Des questions ! Moi aussi j’en ai des questions ! railla la professeure d’informatique explosant enfin. Mais pourtant on ne me répond pas à moi non plus ! Pourquoi est-ce qu’il m’arrive tout ça ?! Pourquoi est-ce que ma propre famille me ment ?! Pourquoi est-ce que je fais ces rêves ?!

Elle daigna enfin lever ses yeux à sa hauteur. Giles pouvait y lire de la colère, de la peur, du doute. Il ne pensait pas que c’était si grave. Le jour précédent avait montré de l’espoir mais tout semblait s’être empiré. Tout cela le bouleversait. Est-ce que la vérité la libèrerait ou ne l’enfoncerait encore plus dans l’obscurité comme lui avait dit le Dr. Fisher.

               Tous les deux ne bougeaient pas, ils se regardaient dans les yeux, chacun réfléchissant à ce qu’elle venait de dire les yeux emplis de larmes qui ne demandaient qu’à se laisser couler.

- Je veux retrouver la mémoire Rupert. Pourquoi tant de cachoteries, même si cela ne se voit peut-être pas maintenant, je suis assez forte.

- Ça je n’en doute pas.

- Alors pourquoi me cachez-vous tant de choses.

Il voulait se laisser aller, pleurer. Une larme coula sur sa joue.

- Tout cela est pour votre bien, pour votre guérison. Croyez-moi, c’est la seule chose que je souhaite en ce moment.

- Au point de me mentir ? lâcha-t-elle.

- Je ne vous ai pas mentit, se défendit-il.

Jenny savait que c’était un mensonge, encore.

- Pourquoi ne me faîtes-vous pas confiance Rupert ? Je ne comprends pas.

- Ce n’est pas ça, je vous fais confiance, je vous l’assure. Vous êtes l’une des personnes qui compte le plus pour moi…

Puis il ajouta dans un murmure :

- Je vous aime.

Cependant, cette dernière déclaration fut camouflée par la sonnerie des cours.

- Je veux des réponses Rupert, reprit-elle.

- Oui, mais plus tard vous voulez bien.

- Comme toujours…

- On se voit à midi, d’accord.

- Non… Je mange à l’extérieur aujourd’hui.

- D’accord…

- Au revoir Monsieur Giles.

Elle venait de l’appeler Monsieur Giles, il l’avait bien remarqué. Les élèves arrivèrent et s’installèrent devant les ordinateurs, Jenny essuya ses yeux et se replaça derrière son bureau et le bibliothécaire quitta la salle bouleversé.


               La semaine s’était écoulée lentement pour Giles et Jenny et n’avait pas été très ensoleillée, on pouvait le dire. Alex et Willow étaient eux aussi venus aider au déménagement de leur professeure tandis que Buffy était plutôt occupée par son travail de tueuse, elle ne savait pas pourquoi mais il semblait que les vampires étaient encore plus attirés par Sunnydale que d'habitude. La bohémienne s’était attendue à ce que ces deux journées soient assez inconfortables mais finalement elle devait avouer qu’elle avait passé un bon moment. Malgré tous ces mensonges, ils avaient un bon fond et pouvaient être de bons amis. Elle se demandait lequel était le plus drôle, Alex ne laissait passer aucune opportunité de blaguer mais Willow avait un humour plus particulier et quant à Rupert, il la faisait rire mais à son insu.

               Il était dimanche soir, Giles et les enfants venaient de la quitter et, fatiguée, elle se laissa tomber sur le canapé. La radio était restée allumée depuis ce matin, la musique les avait aidés à se motiver. Eprise de la mélodie, elle laissa ses yeux se fermer. Puis, elle se termina et une autre chanson se mit à jouer. Elle ne l’avait jamais entendu auparavant mais à mesure qu’elle écoutait, cela la bouleversait.

It's just another day

C'est juste un autre jour

It's just another year

C'est juste une autre année

"One step at a time", they say

"Une étape à la fois", disent-ils

"One trip, and you're back that way"

"Un voyage, et tu es de retour"

I don't recognize these eyes

Je ne reconnais pas ces yeux

I don't recognize these hands

Je ne reconnais pas ces mains

Please believe me when I tell you

S'il te plait crois-moi quand je te dis

That this is not who I am

Que ce n'est pas qui je suis

Une larme coula sur sa joue, puis une deuxième. Ensuite, c’est sa respiration qui s’accéléra. Elle pleurait. Pas le genre de petits pleurs sur un coup de faiblesse, non, le genre de pleurs proches de la crise de panique dont on n’arrive pas à s’arrêter. Cette chanson, elle lui parlait. Elle se leva et fixa la radio puis tourna sur place et regarda autour d’elle ce qui était maintenant son appartement, là où sa vie l’avait menée. Soudain, elle eut envie de vomir et se précipita dans la salle de bain s’appuyant contre les toilettes. Elle vit son déjeuner passer à tribord puis essayant de reprendre son souffle, elle s’adossa contre les WC les cheveux devant ses yeux. Elle sentait que sa vue était troublée et pas par de simples mèches, c’était à l’intérieur. Elle se battait intérieurement pour enfin y voir clair, elle avait l’impression d’être dans un couloir sombre, cherchant la sortie, il y avait cependant une lueur mais elle ne pouvait pas s’en approcher alors elle courrait dans tous les sens.

Give me strength to fight

Donne-moi force de me battre

Help me feel alive again

Aide-moi à me sentir revivre

Make me whole inside

Fais-moi tout à l'intérieur

Instead, this hole inside is killing me

À la place, ce trou à l'intérieur me tue

Oh, I'm begging you

Oh, je t'en supplie

Elle se releva et se posta devant le miroir. Elle s’observait. Ses cheveux bruns salies par son vomi, ses poches sous ses yeux et ses marques sur son coup qu’elle ne se rappelait pas avoir avant son réveil. Elle passa ses doigts fins dessus. Puis se regarda dans les yeux attentivement et hurla : « Qui es-tu ?! » Elle le répéta de plus en plus fort, de plus en plus en colère, respirant de plus en plus intensément, de plus en plus de larmes dévalant sur ses joues, « Qui es-tu ?! » Elle empoigna le miroir et le frappa violemment contre le parquet, encore et encore, le brisant en morceaux comme ce qu’il restait d’elle. Finalement, elle le laissa tomber et regarda ce qu’elle venait de faire. Elle s’écroula sur le sol et se calma. Elle mit ses mains sur son visage puis les éloigna s’apercevant qu’elles étaient ensanglantées. La chanson se termina et elle entendit un bruit dans le salon :

- Mademoiselle Calendar ! Mademoiselle Calendar, vous êtes là ?

C’était Willow. Elle ne devait pas la voir comme ça. Le plus vite possible, elle se leva douloureusement faisant attention aux bouts de verre et sortit de la pièce.

- Willow ?

- Oh, vous êtes là ! Giles m’attend dans la voiture, j’ai oublié mon pull dans la salle de bain je crois.

- Oh, je vais te le chercher.

- Non, c’est bon j’y vais, dit-elle en s’approchant de la pièce.

Jenny se posta entre son élève et la porte.

- Mais enfin, je peux y aller toute seule, insista Willow.

Elle passa sous le bras de sa professeure et ouvrit la porte. Ses yeux se posèrent sur les éclats de verres. Elle étouffa un cri. Son regard se déplaça jusqu’à Jenny. Ses lèvres tremblaient et elle aperçut le sang sur ses mains. Une larme coula sur la joue de la jeune fille.

- Mademoiselle Calendar… Qu’est-ce que ça veut dire ? tremblota-t-elle.

Aucune réponse. La bohémienne s’éloigna lui tournant le dos.

- Madame Calendar… Il faut en parler…

Willow la vit de dos faire un faible non de la tête.

- … Je vais vous aider à nettoyer.

- Non ! Je t’en prie Willow part.

La rouquine ne bougea pas.

- Je t’assure que je vais mieux, continua la techno païenne avec une voix tremblante.

Elle obéit, elle prit son pull et se dirigea vers la sortie espérant que ce qu’elle disait été vrai, elle avait sûrement besoin de se retrouver seule.

- Willow ?

- Je ne dirais rien à Giles, ne vous en faîte pas.

- Merci.

- Mais à une seule condition. Je voudrais qu’on fasse comme vous avez dit, qu’on aille dans ce magasin toutes les deux, demain, après les cours.

Jenny acquiesça.


               Lundi après-midi, la bibliothèque accueillait comme à son habitude la bande à Scooby alors que la tueuse faisait son rapport sur ses péripéties du week-end.

- Doit-on s’inquiéter, demanda Cordélia.

- Pourquoi ? interrogea Giles.

- Oh pardon, je pensais que l’apparition de plus en plus de vampires en ville était une mauvaise nouvelle mais en fait ce n’est que plus de plaisir pour notre amie Buffy, répondit sarcastiquement Alex.

Willow accoudée contre la rambarde n’écoutait la conversation que d’une oreille. Elle repensait à ce qu’elle avait vu chez Mme. Calendar et s’inquiétait pour elle.

- Il a raison Giles, il se passe quelque chose ! affirma Buffy.

- Peut-être que vous avez raison… A quoi penses-tu Buffy ?

- C’est à vous de me dire ça, c’est vous l’observateur.

- Oui, eh bien…

- Angel ! cria Alex. C’est forcément ce vampire.

La tueuse regarda le bibliothécaire.

- Ce n’est pas impossible.

- Oh mais qu’a-t-il encore fait celui-là ! se plaignit Cordelia.

Jenny entra mettant fin à la conversation. Elle avait remarqué qu’ils s’étaient arrêtés dès son arrivée. Willow sortit de ses pensées.

- Je suis contente de vous voir Mademoiselle Calendar !

- Moi aussi Willow, es-tu prête ?

- Oui, je vais chercher mon sac.

Rupert tenta de s’initier dans leur discussion :

- Bonjour Jenny !

- Salut Rupert.

Elle recommençait à l’éviter, ils devaient avoir une vraie discussion afin d’effacer ce froid qui s’était installer entre eux. Willow qui avait son sac sur le dos rejoignit sa professeure devant la porte et toutes deux s’en allèrent.


               La techno païenne et l’apprentie sorcière pénétrèrent dans la petite boutique. Leurs yeux firent le tour de la pièce. Il y avait de tout, des petits bibelots qui semblaient n’avoir rien à voir avec la magie, des bocaux contenant des choses toutes plus étranges que les autres, des grimoires, des bougies et une odeur d’encens qui embaumait la salle. Willow s’approcha des étagères à sa droite pour regarder de plus près.

- Cette boutique est super, comment l’avez-vous trouvée ? demanda-t-elle.

- C’est mon oncle Enyos qui m’en a parlé. C’est la première fois que je viens ici.

Jenny se promena entre les allées, sans être à la recherche de quelque chose en particulier.

- Surtout dis-moi si quelque chose t’intéresses Willow.

La bohémienne arriva devant un mur chargé d’affiches de toutes sortes mais il y avait quelque chose qui l’attirait particulièrement, une plaque avec la photo d’un homme d’âge mûr associé à une petite inscription, cet homme était mort il y a quelques mois. Tout à coup elle sursauta, une femme venait d’arriver derrière elle. Elle était plutôt jeune, peut-être plus jeune que Jenny, elle avait de longs cheveux blond avec des boucles lumineuses et un foulard bleu qui les tenaient dégageant son visage. Elle n’était pas d’une beauté habituelle mais elle dégageait quelque chose de somptueux.

- C’est très étrange, je l’ai trouvé un matin alors que je venais travailler, il était par terre, inerte. J’ai appelé la police et ils l’ont emmené, je n’ai jamais eu de nouvelles sur ce qu’ils avaient fait du corps, ils n’ont rien supposé non plus sur les causes du décès, lui annonça la vendeuse rêveuse.

Jenny ne savait pas pourquoi mais l’homme lui rappelait quelque chose, elle avait l’impression de déjà l’avoir vu. Elle commença à ne pas se sentir bien, sa tête lui faisait mal puis elle eut très chaud. Elle tenta de voir où se trouvait Willow mais sa vue commença à se troubler. Elle voyait des choses, des images, elles défilaient à toute vitesse. Puis elles ralentirent et elle se rendit compte que c’étaient les mêmes qui repassaient en boucle.

- Madame, est-ce que vous allez bien ? s’enquit la vendeuse.

Elle ne l’entendait pas. Tandis que les images devant elle ralentissaient, elle put en distinguer certaines. Elle se voyait ici, dans cette boutique. Il y avait un homme, cet homme. Essoufflé, elle s’appuya contre le comptoir mais trébucha et fit tomber un bibelot qui se brisa contre le sol attirant ainsi l’attention de Willow qui accoura. Mais les visions de Jenny ne s’arrêtèrent pas et devinrent plus claires. Cette fois, elle se voyait se tenant debout devant la porte de ce magasin, un objet lumineux à la main. Puis ce fut le trou noir et la bohémienne s’évanouit.


***

La chanson à laquelle je fais allusion est I was me d'Imagine Dragons. Je sais, à l'époque de la série, cette chanson n'avait pas encore été inventée mais je l'écoutais l'autre jour et elle m'a fait pensé à ma fanfiction alors...


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