Le réveil de Jenny Calendar

Chapitre 5 : À bientôt

4279 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/04/2020 17:42

Chapitre 5:

A bientôt


Jenny était restée travaillé tard, il faisait maintenant nuit. Elle se trouvait dans sa salle de classe lorsqu’elle aperçut un objet lumineux sur le sol. Elle voulut s’approcher mais dès qu’elle posa la main dessus, avant même qu’elle ne réalise ce que c’était, il se transforma en une ombre noir. Par réflexe, elle recula apeurée jusqu’à que son dos touche le mur derrière elle. La mystérieuse forme mit feu à tous les ordinateurs qui se trouvaient dans la pièce. C’était très étrange, cette ombre semblait avoir la silhouette d’un homme mais n’avait pourtant rien d’humaine. Elle crut l’entendre parler mais n’eut pas le temps de comprendre car elle eut une drôle d’impression, comme si une petite voix au fond d’elle l’implorait de fuir. La bohémienne prit la porte et courut à travers les couloirs. Malheureusement, la silhouette se mit à la pourchasser. Terrifiée, Jenny ne réalisa même pas que son cœur battait la chamade. Une seule chose comptait, courir, courir et ne jamais s’arrêter… Elle tourna à gauche mais entendait toujours les pas de la créature derrière elle. Tout à coup, elle fut arrêtée par une porte sur son chemin qui refusait de s’ouvrir. Jenny se retourna et vit l’ombre sur ses traces, elle ne pouvait pas faire demi-tour. Ou elle passait ou elle était morte. N’abandonnant pas, elle poussa la porte de toutes ses forces. Celle-ci finit par s’ouvrir. La bohémienne reprit sa course, tournant à gauche et montant les marches d’escaliers. Elle arriva devant une grande fenêtre qui laissait passer les rayons de la lune à l’intérieur. Reprenant son souffle elle regarda autour d’elle. Elle pensait l’avoir semé. Malheureusement, elle avait tort et se retrouva nez à nez face à la créature. Sur le moment, il lui sembla qu’elle le connaissait, ou plutôt l’avait connu. Une main agrippa sa gorge…

Jenny ouvrit les yeux, réalisant petit à petit où elle était. Au-dessus d’elle, Willow et la vendeuse inquiètes l’observaient. Elle mit un moment à se rendre compte qu’elle était couchée sur le sol.

- Oh, regardez ! Elle se réveille !

- Mademoiselle Calendar, est-ce que vous m’entendez ? demanda la rouquine.

- Oui, oui Willow. Ça va.

Elle commença à se relever.

- Attendez, ne vous levez pas trop vite, lui conseilla la jeune fille se précipitant pour l’aider.

- Merci.

- Mademoiselle Calendar, que s’est-il passé ?

- Je n’en sais rien. Je me sentais bien avant mais tout à coup je me suis mise à avoir le tourni et à avoir comme des visions…

- Des visions ?

- Oui comme des flashs. Je pense que je connaissais cet homme, dit-elle en désignant la plaque sur le mur.

- Mais c’est formidable ! C’est votre mémoire qui se manifeste ! s’égaya Willow en prenant sa professeure dans ses bras.

Jenny lui rendit son étreinte. Elle regardait la porte de la boutique, celle devant laquelle elle s’était vue la lumière à la main. Puis la vision de cette mystérieuse ombre de son rêve s’y superposa. Un frisson lui parcourut.

- Oui… C’est formidable…


               Le jour suivant, Jenny avait finalement décidé de pardonner à Giles pour son manque de confiance. Elle en avait assez de la méfiance, ce n’était pas comme ça qu’elle se libérerait. De plus, il lui avait été d’une aide précieuse et elle l’appréciait trop pour rester fâcher contre lui.

La bande de chasseurs de vampires était installée à la bibliothèque comme à leur habitude. En entrant Jenny fut frappée par le tableau qu’elle avait devant elle. D’un côté Oz et Willow très concentrés utilisaient les quelques ordinateurs qui avaient échappé au grand jugement de Giles, de l’autre Alex assit la tête à l’envers contre le comptoir s’efforçait de lire un vieux livre ouvrant et fermant la bouche s’amusant des bruits qu’il faisait. Mais le plus étrange était ce qu’elle entendait du bureau du bibliothécaire. On aurait dit qu’un combat d’épée s’y déroulait. Puis, bouche bée, la bohémienne regarda Giles sortir de la petite pièce une épée à la main suivit de Buffy qui armée elle aussi, se rua sur lui. Tous les deux livraient un duel en plein milieu de la bibliothèque. Jenny observait la scène impressionnée.

Cordelia arriva de derrière les étagères remarquant sa professeure.

- Bonjour Mademoiselle Calendar !

- Bonjour Cordelia !

A ses mots, Giles s’aperçut de l’arrivée de la bohémienne et mit fin à son activité. Il abaissa sa garde et se redressa un peu honteux. Elle le regarda amusée.

- Oh… Euh… Salut Jenny !

- Bonjour Rupert ! Comment ça va aujourd’hui ?

- Euh… Très bien merci.

Elle étouffa un rire. Qu’il aimait ce sourrire.

- Fermez la bouche Giles ! dit Buffy.

- Pardon ?

- Vous bavez presque.

Se rendant compte qu’il était resté bloqué sur le beau visage de sa collègue, il ferma la bouche.

Jenny s’approcha des deux informaticiens.

- Alors ça bosse dur !

- Mademoiselle Calendar, vous êtes là ! Vous vous êtes bien reposée ? demanda Willow.

- Oui merci, ça va mieux.

- Mais que s’est-il, passé hier ? interrogea Alex.

La rouquine observa sa professeure se demandant si elle voulait en parler, elle se renfermait beaucoup sur elle-même en ce moment. Mais elle avait passé une excellente après-midi avec elle hier, Jenny s’était montrée très drôle et détendue, peut-être cela lui avait donné envie de faire partie de leur groupe.

- Je… Euh… commença Willow.

- Nous avons passé une super après-midi ensemble. Nous sommes allées manger une gaufre puis je l’ai emmenée dans une boutique de magie.

L’apprentie sorcière était flattée qu’elle aussi ait passé un bon moment mais un peu déçue qu’elle ne se confie pas.

- Puis j’ai eu un petit problème, je me suis évanouie, finit-elle.

Willow sourit.

- Comment ça ? Et vous allez bien ? s’inquiéta Giles lui caressant le bras.

- Tout va bien Rupert !

- Il se pourrait même que ce soit une bonne chose, ajouta la rouquine.

- Comment ça ? questionna Buffy.

- Oh moi je sais ! s'excita Alex. C’est bien connu Buff, lorsque quelqu’un s’évanouit c’est signe qu’il est tellement heureux qu’il ne peut pas juste réagir normalement ! Cela arrivait souvent aux filles que je rencontrais dans le temps. Impressionnées par mon irrésistible charme, les pauvres.

- Bien sûr Dom Juan, se moqua la rouquine.

- Dom qui ?

- Oh seigneur…

- Sérieusement, relança Giles qui n'avait pas lâché sa collègue des yeux.

- J’ai eu comme des flashs. Des sortes de visions, déclara Jenny.

- Vous voulez dire que vous vous rappelez ?

- Non pas encore mais…

- Mais ce n’est pas statique, c’est en progrès ! C’est une merveilleuse nouvelle Jenny !

Enjoué, il la prit dans ses bras.

- Oui, je sais ! appuya la bohémienne.

Il la relâcha et les étudiants s’approchèrent d’eux pour témoigner de leur joie.

La sonnerie retentit interrompant leurs étreintes. Ils se saluèrent et les jeunes allèrent en cours.

- Puis-je utiliser l’ordinateur, j’ai quelque chose à imprimer ? demanda Jenny.

- Bien sûr, c’est à ça qu’il sert.

Elle s’installa sur la chaise qu’Oz avait occupée plus tôt. Il avait oublié d’éteindre son ordinateur. En lançant le logiciel internet elle arriva devant sa dernière recherche : « Pourquoi les vampires peuvent-ils se réunir ? » Intéressant se dit-elle, eux aussi l'avaient remarqué, il y avait vraiment quelque chose d'inhabituel qui se passait alors. Elle ferma l’onglet, jetant un coup d’œil à Giles puis se connecta à sa boîte mail. Elle ouvrit le message qu’elle s’était elle-même envoyé contenant ses cours et lança l’impression des documents. Elle se leva et se dirigea vers l’imprimante attendant qu’elle finisse.

- Il y a des gens qui viennent ici des fois ? demanda-t-elle.

- Que voulez-vous dire, l’interrogea le bibliothécaire.

- A part la joyeuse bande, vous passez vos journées seules ici ?

- Oh… Euh… Non, il y a parfois des étudiants mais bizarrement ils ne reviennent jamais deux fois.

Jenny se remémora la scène à laquelle elle avait assisté en entrant.

- Je me demande pourquoi, commenta-t-elle d’un ton sarcastique.

- Oui moi aussi, admit-il n’ayant pas perçu la plaisanterie.

L’imprimante termina sa tâche et la professeure récupéra ses feuilles se rasseyant devant la machine.

- Ce n’est pas vraiment ce que je voulais dire Rupert, reprit-elle.

Il la regarda attendant qu’elle approfondisse.

- A part ces élèves, il y a d'autres personnes dans votre vie ?

- Oui, j’ai de vieux amis mais la plupart ne sont habitent loin de la ville puis il y a bien sûr vous et… Snyder !

Tous deux éclatèrent de rire.

- Non, c’est vrai que je suis très proche de ces gamins, ajouta-t-il.

Il la regardait manipuler l’ordinateur. On aurait presque pu dire que rien ne s’était passé, qu’elle était restée avec lui et que la vie avait repris son court. Elle lui manquait, il voulait pouvoir se tenir aussi proche d’elle qu’avant et l’enlacer à sa guise mais surtout il voulait qu’elle ait envie de la même chose que lui. Il se demandait si elle pensait à lui parfois plus qu’en un simple ami depuis qu’il l’avait retrouvée. Elle lui avait avoué qu'elle l'aimait ce fameux jour mais lui n'avait rien répondu. Quel idiot, il aurait dû lui dire avant qu'il ne soit trop tard. Il savait bien que lui aussi était amoureux d'elle et la vie lui donnait une autre chance mais cette fois le problème était qu'il ne pouvait rien en dire.

Jenny profita d’être connectée pour regarder ses mails. Elle avait quatre messages non lus dont deux de sa famille. Elle n’avait pas cessé de les éviter, ses relations avec eux avaient toujours été un peu distantes mais cela avait empiré. Elle n’était pas encore prête à leur pardonner ce qu’ils avaient fait même si en y réfléchissant bien ils lui avait sauvé la vie. Elle supprima leurs mails et se concentra sur les autres. Elle ne reconnut pas l’expéditeur du troisième, il avait choisi pour pseudo L’Ange Maudit. Malgré cela, elle l’ouvrit et commença à le lire :


Si voulez découvrir la vérité nous pourrions commencer ce soir. Retrouvez-moi au cimetière à 19h.

Un ami de longues dates

 

Malgré le mystère derrière ces quelques lignes, Jenny en devina l’auteur et fit le rapprochement avec le pseudo : Angel. Elle frémit. Même si son envie de découvrir la vérité était forte, elle ne pouvait pas s’empêcher d’appréhender un rendez-vous dans un lieu aussi populaire chez les buveurs de sang frais sans compter que son contact en était un lui-même. Néanmoins quelque chose lui donnait l’impression qu’elle pouvait lui faire confiance, la malédiction lancée par les Kalderash autrefois lui avait rendu son âme et elle n’avait maintenant plus rien à craindre de sa part. C’était décidé, elle irait à sa rencontre.

Elle supprima le message et ouvrit le dernier non lu. Elle reconnut tout de suite l’expéditeur, c’était l’une de ses sources depuis plusieurs années. Elle l’avait rencontré sur un forum de discussion, il habitait en France. Lui aussi était dans l’occulte, il avait pris l’habitude de la prévenir dès qu’il se passait quelque chose qui pouvait l’intéresser. Elle lui avait écrit il y a quelques jours s’apercevant que de plus en plus de vampires emménageaient à Sunnydale.


Chère Jenny,

Cela fait longtemps que je n’avais pas eu de vos nouvelles. Sunnydale devait être bien calme pour une fois, ne vous êtes-vous pas trop ennuyée ?

Pour répondre à vos interrogations je me suis renseigné sur le problème et ai mené ma propre enquête. En effet, vos impressions sont justes, il semblerait même que cela ne s’adresse pas qu’aux vampires. Vous vous en doutez sûrement, ce n’est pas une coïncidence. Il semblerait, d’après ce que j’ai cru comprendre, que ces créatures soient à la recherche de quelque chose. La question est donc quoi ? Je vous en informerai dès que j’en saurais d’avantage.

Cordialement.

Charles


Elle se doutait bien qu’il se tramait quelque chose et maintenant grâce à lui, elle en était sûre. Peut-être devrait-elle le dire à Giles ? Mais après tout lui non plus ne lui avait rien dit, elle lui en parlerait lorsqu’il daignera lui faire confiance à son tour.

La bohémienne se déconnecta et éteignit la machine. Réfléchissant à tous ce qu’elle venait d’apprendre elle se laissa tomber contre le dossier de sa chaise. Mais son attention dériva rapidement sur un certain britannique. Il était en train de faire de l’ordre dans la bibliothèque tout en vagabondant dans la pièce. Ce costume lui allait à ravir, Rupert était un homme plutôt attirant, peut-être pas son type habituel mais la nouveauté ne tue pas, non ? Elle s’était déjà demandée quelle était la nature exacte de leur relation avant que… vous voyez. Elle avait remarqué que lui non plus ne semblait pas tout à fait insensible à son charme et avait pu se rendre compte de leur complicité, enfin avant qu’elle ne découvre qu’il lui avait menti. Mais peut-être en faisait-elle un peu trop après tout ?

Elle le vit entamer la lecture d’un livre. Ses pensées étaient toujours concentrées sur lui, cet homme amateur de lecture et désintéressé des dernières technologies. Comment pouvait-on encore être réticent à internet au XXe siècle ? Oh oui, c’est vrai parce que les ordinateurs n’ont pas d’odeur. Bien, sûr qu’ils n’en ont pas ! Attendez, pourquoi venait-elle de penser cela ? Soudain, cela recommença. Des flashs, mais cette fois-ci elle vit Rupert. Rupert souriant, Rupert au côté de Buffy, Rupert sous le préau de l’école et Rupert lui expliquant qu’il aimait l’odeur des livres… Elle haleta, c’était bien plus court que la dernière fois mais tout aussi étrange.

Son collègue et ami l’observait, elle était bizarre tout d’un coup.

- Rupert… murmura-t-elle.

- Jenny ? Qu’est-ce qu’y se passe ?

Il s’approcha d’elle et s’agenouilla à ses côtés.

- Rupert, je…

- Oui ?

Il voyait qu’elle n’était pas bien, elle était en sueur. Il passa une main sur son front, elle était brulante.

- Ça va, je vais bien. C’était juste… Ça a recommencé…

- Quoi ? Qu’est-ce qui a recommencé ? demanda-t-il inquiet.

- Ces sortes de flashs.

- Oh mais c’est formidable Jenny ! Ça vous a aidé ?

- C’était… C’était vous.

Ils passèrent quelques instants à se regarder. Tous les deux étaient pleins d’émotions. Puis, toujours sans prononcer un mot, Jenny descendit à sa hauteur et se blottit dans ses bras. Pour la première fois depuis leurs retrouvailles, c’était elle qui initiait l’étreinte.  


A la tombée de la nuit, la tueuse accompagnée de son observateur se rendirent au cimetière de Sunnydale pour effectuer leur ronde habituelle. Ils étaient là depuis à peine dix minutes que Buffy avait déjà éliminé deux vampires.

- Tu avais raison Buffy, dit Giles.

- Hum ?

- Il y a trop de vampires, il doit se tramer quelque chose.

- Parce que vous doutiez de moi ?

- Non mais... Buffy derrière toi, prévint-il d'un ton neutre.

II pointa du doigt quelque chose dans le noir. La tueuse se retourna et découvrit la présence d'un autre vampire.

- Excusez-moi Giles, dit-elle en s'en allant en direction du nouvel arrivé.

- Jamais deux sans trois comme on dit, commenta-t-il.

La jeune fille se posta devant la créature.

- Vous cherchez votre chemin peut-être ? demanda-t-elle.

Le buveur de sang la regarda de haut en bas. Appétissant se dit-il.

- En effet, vous pourriez peut-être m'aider.

II posa une main sur elle et d'une simple manœuvre la tueuse l'empoigna et le renversa à terre.

- Ce serait avec plaisir !

- La tueuse !

- Mais je vois que ma réputation me précède, c'est quoi votre petit nom ?

II se rua sur elle et la poussa violemment sur le sol.

- Buffy soit bref s'il te plaît nous devons encore parler, rappella Giles.

Celle-là se releva et commença à échanger d'autres coups avec son adversaire.

- Excusez-moi mais c'est moi qui me bat pas vous, lui répondit-elle.

- Alors profites en pour savoir pourquoi lui aussi est à Sunnydale.

- Bonne...

Elle l'empoigna par la gorge et le bloqua à terre.

- Idée, finit-elle. Alors qu'est-ce que tu viens faire à Sunnydale toi ? Du tourisme ?

II ne répondit pas et continua de se débattre mais la tueuse avait une bonne prise.

- Tu es muet maintenant ? Giles, le pieu ! demanda-t-elle.

L'observateur lui obéit et lui jeta un pieu. Elle le prit dans sa main, tenant de l'autre la créature.

- Je me fiche de mourir, je suis déjà mort, déclara le vampire.

- C'est un bon point, rétorqua Buffy.

Elle brandit son arme au-dessus de la tête.

- Vous serez bientôt tous en enfer ! se moqua-t-il.

Et du même geste, elle visa son cœur et lui enfonça le pieu. Une sorte de fumée s'en échappa et il disparut.


Jenny se trouvait elle aussi au cimetière mais pour une autre raison. Elle savait que ce n'était pas très prudent de rester dans ce genre d'endroit la nuit. C'était toujours comme ça que commençait un film d'horreur. Elle avait donc prit une croix avec elle qu'elle gardait dans son sac mais elle préférait qu'Angel arrive avant qu'un autre vampire ne se pointe. Elle regarda sa montre, 18h55, elle était en avance. Soudain, elle crut entendre une voix, des gens qui parlaient. Elle plissa les yeux pour tenter de découvrir d'où venait ce bruit quand tout à coup...

- Mademoiselle Calendar ?

Sursautant, elle se retourna pour y voir Angel.

- Merde Angel ! On n’arrive pas derrière quelqu'un sans prévenir dans un cimetière alors qu'il fait noir !

- Je suis désolé. J'en déduis que vous avez reçu mon message. J'avais peur que vous ne le lisiez pas à temps, dit-il.

- Je me connecte assez régulièrement.

II y eut un blanc. Jenny attendit qu'il parle.

- J'ai quelque chose à vous montrer, venez.

Elle le suivit dans une allée vérifiant avant qu'il n'y ait pas de piège.

- Comment allez-vous ? lui demanda-t-il.

Elle faillit trébucher sur une pierre et étouffa un rire.

- Waouh !

- Quoi, il y a un problème ? s'enquit-il.

- Oh non, c'est juste... waouh ! Si l'on m'avait dit que je suivrais dans une petite ballade l'une des personnes que l'on m'a le plus appris à détester et qu'en plus de ça, tu me demanderais comment j'allais.

- Oui je vois.

Angélus se dit qu'il aurait pu faire carrière au cinéma. C'était fou comme il tenait bien son rôle. Peut-être même qu'il aurait la confiance de la Kalderash bientôt.

- Ça va, répondit-elle finalement.

- Oh, pas de ça avec moi Mademoiselle Calendar. Je sais bien que non.

- Disons que pour être honnête, ces derniers jours n'ont pas été mes préférés. Mais si tu me disais plutôt pourquoi nous sommes là ?

- Justement voilà la raison.

Il pointait du doigt quelque chose. Mais tout ce que Jenny voyait était un trou, un très gros trou même.

- Si nous sommes là c'est pour... un trou ? s'étonna-t-elle.

- C'est là qu'était votre tombe.

Elle se figea. Elle le regarda puis se tourna vers ce qui avait été sa tombe.

- J'ai pensé que vous pourriez avoir envie de voir, expliqua-t-il.

Elle ne répondit pas.

- Mademoiselle Calendar ? l'appela Angel.

- Ce n'est pas Rupert qui m'aurait emmené là, c'est clair.

- Ne soyez pas trop dur avec lui, vous savez cela a été et est difficile pour lui aussi. Il a beaucoup souffert.

Angélus eut limite envie de vomir en sortant ces phrases de sa bouche. Heureusement que le jeu en valait la chandelle parce que sinon... berk !

- Je sais, répondit-elle tristement. Mais je croyais que tu ne l'aimais pas, pourquoi le défends-tu tout à coup ?

- Ce n'est pas que je ne l'apprécie pas, c'est plutôt que Buffy m'a fait beaucoup souffrir. Elle et moi étions ensemble... Je l'aimais... Mais elle m'a brisé le cœur.

- Je suis désolée, compatit la professeure.

- Depuis cela, il m'est trop douloureux de voir toute la bande ou de penser à Buffy.

- C'est pour ça que tu ne veux pas que je les mette au courant de notre petit accord. Tu ne veux pas avoir à faire à eux, je comprends.

Son regard était toujours bloqué sur l'emplacement de sa tombe. Inconsciemment, elle se mit à caresser son coup, à l'endroit où il y avait ses cicatrices. Et puis cela recommença, ses visions.

Les images se bousculèrent. Elle reconnut son oncle Enyos, elle vit Buffy essayer de l'étrangler, Rupert se montrant froid, elle entrant dans cette fameuse boutique, cet objet lumineux dans ses mains, la détresse, l'espoir. Puis vint se superposer des images de son rêve.

La bohémienne haletante se recula et alors que sa vue se rétablissait elle tâcha de reprendre une respiration régulière.

- Madem... fut coupé le vampire.

- Dans ton mail tu disais que nous pourrions commencer. C'est à dire ?

- La vérité est que je ne sais pas encore comment vous êtes morte. Enfin, je sais que c'était un assassinat et je suis sur une piste, je devrais bientôt avoir le nom de ce fumier, mentit Angélus.

- Alors pourquoi m'as-tu contactée ?

- Il s'est passé quelque chose et j'ai pensé qu'il fallait que vous le sachiez.

- Et bien vas-y, l'encouragea-t-elle.

- Votre médecin, le docteur...

- Comment sais-tu que je suis allé voir un médecin ? l'interrogea-t-elle.

- Comme pour votre assassinat, j'ai mes sources. Le docteur Fisher est mort.

- Quoi ?! Mais comment ?

- Il semblerait qu'il ait été tué. Il a été retrouvé dans la rue, pas loin de l'hôpital dans lequel il travaille, lui annonça-t-il.

- Des vampires.

II aquiesça.

- Oh, le pauvre docteur Fisher, le plaignit Jenny.

- Il y a autre chose. D'après mes sources, il est possible que sa mort soit liée avec vous mais ce n'est peut-être pas le cas.

- Tu veux dire que ce serait la même personne qui...

- Peut-être ou peut-être aussi un complice.

- C'est de ma faute.

- Non, c'est faux ! Et puis si ça se trouve, il n'y a aucun lien, la rassura Angel.

- Peut-être que tu as raison... Angel ?

- Oui ?

- Je tenais à te remercier. Je t'ai accusé d'avoir de mauvaises intentions et de me mentir mais en fin de compte tu es celui qui me dit le plus de choses. Merci, lui dit-elle.

- À bientôt Mademoiselle Calendar.

Puis il la quitta, la laissant seule avec ce qui avait failli être son lieu de repos pour l'éternité. C'était devenu un de ses jeux préférés, se lier d’amitié avec Jenny pour ensuite la tuer une nouvelle fois sous les yeux de Giles et Buffy. Il se félicita de son imagination.

En sortant du cimetière, Angélus aperçut la tueuse qui passa devant lui sans le voir. Il s'arrêta pour la regarder.

- Bonne nuit mon amour, fais de beaux rêves, murmura-t-il.

Reprenant sa route iI éclata de rire mais d’un rire maléfique.

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