When in Rome

Chapitre 36 : Le spectre des possibilités

3682 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 06/02/2021 20:17

PARTIE 7 : I’m under your spell

 


Chapitre 36 Le spectre des possibilités

 

Persuadée d'avoir senti un contact furtif sur son bras, Dawn s'éveilla en sursaut, un peu perdue dans cette pièce qui ne lui était toujours pas familière. Elle se sentait à peine reposée et jeta un regard rancunier à la boîte de somnifères sur sa table de nuit. Super efficace, bravo.

Les souvenirs avaient sauté à pieds joints dans son crâne dès qu'elle avait ouvert les yeux.

Elle s'était éhontément jetée sur Spike pour le déshabiller.

Loin de s'en plaindre, ce dernier avait répondu avidement, la laissant faire (et toucher) tout ce qu'elle voulait. Sur le canapé, il avait croisé les mains derrière la nuque. « C'est toi qui conduis » avait-il déclaré avec un clin d'œil. « Et à toutes fins utiles, je veux bien le code pour « accélère »… Elle avait ri bêtement, ils avaient fini par terre. « Je vais y réfléchir. » Il avait soupiré « Mon cœur, je crois que tu es bien trop habillée pour la circonstance ». Elle avait gloussé et l'avait fait taire d'un baiser. Cela l'avait faire rire aussi mais sans émousser sa ferveur. Il avait l'air heureux, allongé près d'elle, appuyé sur un coude, à la contempler. « Tu es si belle… et c'est moi que tu veux » avait-il murmuré en dessinant du bout de l'ongle des arabesques sur le haut de ses cuisses pour la faire frissonner. Elle voyait bien où il avait l'intention d'en venir mais il avait quêté son accord avant d'exercer une pression douce au travers de sa lingerie. Elle ne l'en avait aimé que plus.

Mais qu'avait-elle fait de mal pour qu'il ne veuille pas rester ensuite ? Il était évident qu'il était parti à grand regret, et que cela lui avait coûté.

Déconcertée, elle lui avait confessé pourquoi elle avait essayé de lui cacher ses sentiments. Il l'avait tenue à bout de bras quelques secondes, les yeux pleins de désir, puis l'avait attirée pour un dernier baiser à pleine bouche avant de la serrer fort contre lui. « Attends-moi » avait-il imploré tout bas à son oreille, le souffle bien trop court pour un vampire qui ne respirait pas… Évidemment qu'elle allait l'attendre, qu'est-ce qu'il croyait ?

Mais après ça, il aurait été totalement exclu qu'elle puisse s'endormir. Fébrile, tendue, frustrée – très littéralement comme jamais. Elle n'avait pas envie que les deux autres personnes les plus importantes de sa vie la voient dans cet état. Dans le tiroir de son chevet se trouvaient quelques médicaments basiques, elle avait fouillé pour trouver un somnifère rapide.

Mais à présent qu'elle était réveillée, la question demeurait : l'empire qu'elle avait sur elle-même était-il définitivement perdu ?

Sur ce point, Pietro avait cherché à la rassurer.

Par souci d'honnêteté, elle avait avoué qu'elle avait tenté d'avoir avec son mari… la seconde relation sexuelle de leur mariage – et ce même si elle savait qu'il était amoureux d'un autre, et que rien n'était fini entre les deux hommes. Mais la honte valait mieux que l'hypocrisie. Le garçon avait souri mais c'était dur d'être face à ses grands yeux bruns aux cils ourlés. Elle avait juré au jeune Italien qu'elle était prête à vivre ailleurs s'il le lui demandait. C'était certes un crève-cœur mais qu'elle le veuille ou non, elle aurait été de toute façon obligée d'y penser et d'y faire face.

Avec prévenance, Pietro avait expliqué qu'il pensait que c'était arrivé à cause du Pacte de sang. Angel les ayant interrompus, le bibliothécaire attentionné n'avait pas eu le temps d'en dire plus. Sur le chemin du retour, il lui avait texté furtivement qu'ils en avaient tous sous-estimé la portée concrète. « Même s'il y avait eu des symptômes, ce n'était pas une maladie qu'on pouvait guérir avec des herbes de Willow.»

Elle pressentait qu'il avait raison. Le démon Parmakai avait promis qu'ils « seraient toujours amoureux ». Quelles étaient les petites lignes dans le bas de ce contrat ? Elle n'avait pas cherché à savoir.

Et tout était bien allé, jusqu'à ce qu'elle croie profondément que Spike allait rompre tout contact et disparaître de sa vie. Lorsque c'était arrivé, elle avait été frappée de plein fouet par la violence d'un manque obsédant et inconnu. Sorti de nulle part, il était comme un animal inaccessible à la raison, qui tirait sur sa laisse au mépris des blessures auto-infligées. Et elle s'en était sentie humiliée avec une telle force ! Autrefois victime des pulsions sexuelles incontrôlées d'autrui, elle les avait jugées immondes, inhumaines et impardonnables.

Comment aurait-elle pu se sentir autre chose que misérable et maudite ? La question était théorique, elle ne s'attendait pas à une réponse mais il en vint pourtant une :

— Dawn, il ne faut pas te tourmenter.

Sursautant de frayeur car elle se croyait seule, elle se retourna d'un bloc et vit sa mère assise au pied de son lit.

.

Sa première réaction fut d’étouffer un cri. L’apparition n’était pas translucide. Elle ressemblait trait pour trait à sa mère, quoique peut-être un peu plus jeune. Curieuse, celle-ci regardait la chambre sage autour d’elles, détaillant le lit une place, une armoire, une commode, deux chaises, deux lampes… Désorientée, Dawn regarda partout autour d’elle, et la boîte de somnifères en se demandant si elle était sûre de ce qu’elle avait pris…

Quand elle avait dit à Spike, une éternité plus tôt, qu’il n’était pas fou et que la Force était annihilée, était-elle allée trop vite en besogne ? La dernière fois qu’elle avait vu sa mère, l’entité malfaisante avait pris son apparence pour se jouer d’eux tous, et les affaiblir en les divisant.

S’il ne s’agissait pas de cela, l’autre alternative, n’était pas plus réjouissante. Même si elle n’était pas folle, la légende populaire voulait qu’un proche nous apparaisse lorsqu’on allait bientôt mourir.

Ses yeux se remplirent de larmes. Évoquer la séparation d’avec Andrew et Maya c’était déjà dur, mais mourir carrément en les laissant seuls ?

— Ne pleure pas, ma chérie.

— Est-ce que je suis en train de rêver ?

L'apparition hésita à sourire, plongeant son regard au fond d'elle, réussissant presque à lui faire croire qu'elle voyait vraiment sa petite dernière, celle qui n'avait jamais été sienne, mais qui pourtant existait dans son cœur.

— Comment pourrait-il en être autrement ?

Dawn fronça légèrement les sourcils à cette réponse. Elle recula ses jambes pour que ses genoux soient sous son menton, tétanisée à l’idée de sentir un contact réel avec une personne morte… Cette frayeur remontait à son adolescence. Il lui avait fallu ôter un pan du suaire de sa mère à la morgue pour s’assurer de la tangibilité du décès, elle en avait besoin. Mais aujourd’hui ?

— Je te fais peur ??

L’une des choses intéressantes avec Dawn c’était qu’en certaines circonstances, et particulièrement quand la discussion ne lui convenait pas, elle avait tendance à se taire. Comme si parler signifiait qu’elle acceptait de rentrer dans un jeu qu’elle ne cautionnait pas.

— Et bien, ça fait plaisir ! soupira la visiteuse en secouant ses boucles châtain clair. Faites donc le mur en cachette pour aller voir votre fille…

— Faire le mur ?

Joyce acquiesça d’un petit air piteux, jouant nerveusement avec ses mains.

— Oui, c’est sûr que je ne devrais pas être là… Mais je suis venue quand même parce que je sens que tu es très malheureuse.

— Pas du tout. Je vais très bien.

Face à ce ton sec, sa mère lui adressa le même regard qu’autrefois quand elle savait qu’elle lui racontait des bobards : patient et attristé à la fois. Elle avait toujours espéré être le genre de mère à laquelle ses filles auraient pu tout dire, sans mentir, sans cacher des choses essentielles… Raté. Maintes fois.

— Je suis juste venue te dire ceci : ne te tourmente pas. Ne te ferme pas complètement à la possibilité d’être heureuse… Je sais que ta vie n’a pas été facile, après mon départ. Je sais que tu t’es sentie seule et abandonnée… que tu as eu peur d’aimer. La vie que tu as choisie une fois adulte était un cocon dont tu n’es jamais sortie papillon.

Dawn haussa les épaules, un peu agacée par ces métaphores usées qu’elle trouvait ridicules. Elle emmerdait les papillons ! Tous ! Ils ne vivaient que quelques semaines, quelques mois au mieux. La belle affaire.

— Ne sois pas égoïste.

Ce conseil-là l’agaça complètement.

— L’avantage qu’il y a à vieillir, répliqua-t-elle, c’est qu’on n’a plus de leçon à recevoir. Ne fais pas ci, ne fais pas ça… C’est terminé. En quoi est-ce égoïste de penser au bien-être des miens ? D’être une mère pour Maya que je n’ai pas abandonnée ?

Joyce acquiesça d’un air entendu.

Et pan ! Je suppose que ça, c’est pour ton père et moi…

L’abandonnée baissa la tête. Elle n’avait pas eu l’intention d’insinuer cela. Juste de souligner que, même si cela lui avait coûté, elle avait fini par comprendre qu’Andrew avait eu raison d’insister pour Maya. Et pas seulement parce qu’elle avait une petite bouille à faire fondre…

— Je ne suis pas venue en mon seul nom, annonça le spectre. Quand je te parle d’être égoïste, je veux dire qu’il y a quelqu’un d’autre à qui tu ne permets pas non plus de vivre enfin l’expérience d’être aimé comme il le mérite.

Quand elle releva vivement la tête pour contester, elle se trouva seule.

Et elle eut encore plus envie de pleurer.

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.°.

Hambourg, 1er septembre 2037

Giles,

Je sais que nous n’avons jamais été en très bons termes et qu’il n’y a guère de chances que ça s’améliore vu ce que j’ai à te dire. Avant de me traiter de tous les noms, sache que je l’ai fait moi-même et qu’Angel en a copieusement rajouté aussi.

Tu le sais déjà par le téléphone arabe des Observateurs, j’imagine : au cours de circonstances exceptionnelles et regrettables, pris par un émoi que je n’ai pas su contrôler malgré mes 184 ans, j’ai mordu Dawn et elle a fait de même. Je ne vois pas quelle pire catastrophe il pourrait y avoir (à part les apocalypses). Il est trop tard pour défaire cela. Willow a essayé, ça n’a pas fonctionné. Ni sur moi, ni sur Dawn comme nous l’avions espéré au départ.

Sans doute que ça ne comptera pas pour toi, mais je n’ai pas voulu que cela arrive, je n’ai rien prémédité. Même au paroxysme de mon obsession pour Buffy, l’idée ne m’a jamais effleuré. Ja-mais.

La raison pour laquelle je t’écris, c’est parce que tu es ce qui se rapproche le plus d’un père pour Dawn. Rassure-toi, ce n’est pas ton pardon que je te demande.

Je veux que tu me promettes que si je la blesse encore, de quelque façon que ce soit, tu feras ce qu’il faut pour m’éliminer définitivement. Andrew pourrait te prendre de vitesse, mais deux précautions valent mieux qu’une.

Promets-le, et c’est tout.

Ecris un mot pour me confirmer que tu es d’accord.

Spike. 

.

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Rome, le 2 septembre 2037

Spike,

Cela va peut-être te surprendre, mais je ne suis au courant de rien du tout. Quand donc est-ce arrivé ? Récemment ? C’était la vraie raison de ta mise au cachot ?

Je te confirme que c’est consternant et que la gravité de ton acte me laisse ébahi, alors qu’il n’est plus très facile aujourd’hui de me surprendre. Egal à toi-même, tu finis toujours par être décevant. C’est dramatique mais ce qui est fait est fait. Je ne sais pas comment Dawn va pouvoir gérer cette situation, ni même comment toi tu le feras. J’imagine que ta demande signifie que tu n’as pas grand espoir d’agir décemment ?

Je crois savoir que ce lien vous obligera à rester dans une proximité géographique et physique très contraignante. Probablement ne vois-tu pas où est le problème puisque tu l’as déjà vécu avec Drusilla et que c’était « naturel » si je puis m’exprimer ainsi. Mais Dawn et toi êtes loin de partager des intérêts et un mode de vie similaire, et vous y êtes tous deux attachés. L’un d’entre vous devra souffrir d’y renoncer. Et cette situation ne manquera pas de provoquer des conflits larvés qui, à la longue, deviendront explosifs…

Accéder à ta requête et te promettre ce que tu veux te tranquilliserait sûrement. Je veux bien le faire. Cela ne me coûte rien du tout, je me sentirais même particulièrement motivé. Tu mériterais de te ronger les sangs, assez littéralement, à cause de ce que tu as eu l’inconscience de faire. Je ne te cache pas que si je l’avais su plus tôt, je t’aurais laissé mourir de faim dans les geôles…

Mais alors que serait-il advenu de Dawn ? Comment supporter de la voir perdre la raison, et s’étioler en se laissant aller ?

Toutefois, la vraie question qui me laisse perplexe, c’est : comment cela a-t-il simplement pu arriver ? Tu l’as avoué toi-même, même pour Buffy tu ne l’aurais pas envisagé. Même Angel, pourtant très limite sur son amour inextinguible pour une fille mineure, n’a pas fait une chose aussi radicalement irresponsable… Alors pourquoi Dawn, qui ne t’était rien et qui ne méritait pas cette existence à laquelle tu viens de la condamner ?

RG 

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.°.

Attablé tranquillement à prendre des notes sur un ancien manuscrit enluminé, le nez et la bouche cachés par un masque, Pietro tournait les pages avec la plus grande précaution de ses mains gantées. Rien ne s’effritait plus vite qu’un vieux bouquin – si ce n’était un vampire au soleil. Humour d’Observateur. Du coin de l’œil, il surveillait Spike, auquel il avait remis une missive du directeur Giles une demi-heure plus tôt. Le vampire avait cessé depuis longtemps d’en lire le contenu.

— Mauvaises nouvelles ? s’enquit Pietro au bout d’un moment.

Le jeune Italien avait cessé de faire croire qu’il ne comprenait pas l’anglais, mais s’en tenait à des phrases très courtes et avait tendance à revenir à sa langue maternelle quand il s’agissait d’exprimer des choses plus complexes. Le vampire ferma les yeux un instant et secoua la tête.

— Non. Je m’attendais à ce genre de réponse.

Il froissa le papier jusqu’à le transformer en balle compacte et visa la corbeille de métal grillagé avec un tir lobé. Pour une fois, il ne rata pas son coup, ce qui étira ses lèvres brièvement. Minuscule triomphe de deux secondes. Il s’améliorait à ce sport.

D’un coup de reins, le vampire quitta le meilleur fauteuil du petit meublé où vivait Pietro. Spike avait vite compris que l’opulence n’était pas son trip et que le jeune homme se contentait de peu, ou tout au moins de l’essentiel. Cela lui allait très bien. Le vampire sans domicile fixe ne prenait pas ses aises. Il n’occupait qu’un petit coin de clayette au frigo pour y mettre une ou deux poches de sang dans un Tupperware sombre et hermétique, et se contentait de dormir raide comme un gisant sur le canapé, pourtant un peu trop petit pour lui. Parfois il dormait simplement dans le fauteuil.

— Où vas-tu ?

— En pèlerinage.

Le gamin bouclé fronça les sourcils, avec une moue étonnée qui arrondissait ses lèvres roses. Spike ne développa pas et passa son blouson gris qui lui semblait tout de même plus adapté pour ce pays.

— Je passerai reprendre ce qui m’appartient dans le frigo tout à l’heure.

— Tu t’en vas de l’Italie ? questionna le garçon en repoussant son masque. Ou tu vas dans un meilleur endroit que chez moi ?

Spike le considéra avec un petit sourire moqueur qu’il étendit au salon / salle à manger / cuisine / bureau. Fréquenter Andrew plus longtemps lui aurait peut-être permis d’élever ses ambitions en matière de déco…

— Petit, n’importe quel endroit serait mieux que chez toi ! Il ne se passe rien du tout ici. C’est à peine moins spartiate que la piaule ascétique qu’avait mon pote au Tibet. Moins la guitare. Et c’est tellement… beige.

Crema di caffè ! le corrigea-t-il avant de rétorquer : Et ta cabine du vaisseau est grise !

Spike hocha la tête avant de le pointer du doigt en ouvrant le pouce, avec un petit claquement de langue. Puis il arrangea les revers de son blouson et s’assura qu’il avait son paquet de cigarettes.

— Touché. Mais en effet, je quitte le pays, j’ai fini ici. Pourquoi ? Tu es déçu ? Je vais te manquer peut-être ?

— Non. Tu es homophobe et tu me rabaisses. Mais… ton avion me manquera pour aller en Germania. Que dit la lettre du direttore ?

Spike s’arrêta sur le mot « homophobe » que le jeune homme avait prononcé avec application. Il n’avait jamais vraiment songé qu’on puisse le prendre ainsi, preuve s’il en était du peu de cas qu’il faisait de l’opinion d’autrui. Le gamin ne connaissait pas sa vie. Le gamin ne savait pas comment Angelus et Drusilla s’étaient bien amusés avec lui en usant du lien de subordination. Drusilla pour s’exciter, Angelus pour le soumettre... Les paroles de la fausse Fred bourdonnaient dans sa tête comme une mouche inopportune.

— La lettre dit qu’il veut bien m’aider, si un jour j’en ai besoin.

— Et… ce n’est pas bien ? Tu as l’air triste. Et fâché. Moi… je travaillais sur le Patto di sangue.

Spike pausa un moment dans son mouvement pour prendre la porte.

— Et qu’est-ce que tu penses pouvoir faire, toi, quand ni l’une des plus puissantes sorcières, ni un vieux maître vampire n’ont été capable d’en extraire Dawn ?

Ángelo a dit que avant tu as cassé le lien avec ta créatrice. Comè ?

— C’est faux.

— Je ne comprends pas. Cosà e falso ? *

— Ce n’est pas moi qui l’ai cassé. Je ne pouvais pas. C’est elle qui m’a rejeté, dit-il sombrement. Je repasse tout à l’heure.

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Pietro resta une minute à fixer la sortie par laquelle le vampire avait disparu.

Par association d’idées, il regarda les murs et les tissus où s’étalaient divers tons de blanc cassé, de miel, de hêtre clair… Et il pensa que le résumé simpliste du vampire était honnête. C’était beige, au fond. Mais c’était ce qu’il fallait faire quand une pièce était petite…

Ses yeux tombèrent sur la corbeille et il s’accroupit pour y récupérer la lettre soigneusement froissée. Il alla sortir son fer à repasser et un torchon du placard. Avec un petit vaporisateur qui lui servait pour sa plante, il humecta à peine le tissu fin qu’il intercala entre le fer et le papier. Il ne fut pas difficile de la lire ensuite.

Le contenu l’étonna plus qu’il n’aurait su le dire. Le ton du directeur particulièrement. La lettre ne donnait pas le moindre indice sur ce qu’avait demandé le vampire. La seule chose certaine, c’était que le directeur, qui semblait connaître Spike depuis longtemps, ne l’aimait pas du tout. Pietro voulait bien reconnaître que le vampire n’était pas très sympathique. Trop moqueur, trop méprisant. Mais pas envers Donna ou Maya. Il n’oubliait pas la façon étrange et très polie dont il l’avait entendu parler au cachot, et ce après un accès de fureur où il peinait à se faire comprendre. Il pouvait être différent d’une minute à l’autre, ce n’était pas très rassurant…

Le directeur ne montrait pas une haine directe. Pas d’insultes. Pas de menaces. C’était surprenant étant donné la mission du Conseil des Observateurs mais le jeune homme supposa que c’était parce que le vampire avait une âme. Ce n’était pas la même chose que ce que pensait Àngelo. L’autre vampire semblait plus inquiet pour Spike. Il était allé le chercher au Tibet. Il se sentait… responsable de lui, même si ça semblait lui peser. Le directeur Giles avait l’air de lui reprocher quelque chose. Et d’être déçu. « Égal à toi-même ».

Pietro saisit son téléphone.

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Note de traduction

* Qu’est-ce qui est faux ?

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