When in Rome

Chapitre 49 : Sois sage, ô ma douleur

3412 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 25/05/2021 13:29

Chapitre 49 Sois sage ô ma douleur


(partie 2)


Maya se sentait incapable de remettre les pieds chez elle. Du reste, ni Angel ni Faith n'auraient songé une seule seconde à la laisser seule après ça. Ils choisirent de la ramener dans un lieu familier et sécurisant où elle était venue maintes fois enfant : l'hôtel particulier de Giles. Ce dernier se trouvait justement être de retour en Angleterre pour un bref colloque de deux jours passés en la fascinante compagnie d'érudits spécialistes du Moyen-Age.

En apprenant ce qu'il venait de se produire, il se proposa d'écouter la jeune fille et de lui parler. Même si techniquement, il occupait aujourd'hui d'autres fonctions dans l'organisation, éduquer de jeunes Tueuses ne s'oubliait pas comme ça. « Observateur un jour, Observateur toujours » aimait-il à le rappeler avec un faux air fataliste en rechaussant ses lunettes.

Faith et Angel lui en avaient été reconnaissants. Après tout ce que la vie leur avait fait endurer et les carapaces qu'ils s'étaient forgées, ils doutaient de pouvoir vraiment aider la jeune fille à faire face au choc d'avoir perdu quelqu'un de très proche pour la première fois.

Angel se retrancha dans le living pour attendre. A son grand soulagement, il n'y avait personne pour le déranger. Le côté salle à manger paraissait en être resté à l'ère victorienne, il servait pour les réunions officielles autour de la grande table. L'autre moitié de la pièce était occupée par des canapés et des fauteuils nettement plus contemporains. C'était peut-être pour cela qu'il aimait y demeurer. Sa propre mémoire était comme les lieux : un agrégat hétéroclite des époques et des styles successifs qu'il avait traversés.

Dédaignant le confort d'un sofa, le vampire se posta devant une haute fenêtre encadrée de lourds rideaux, guère moins sombres que son humeur. Statufié, les mains dans les poches, il contemplait sans les voir les lumières de la rue. Une tranquillité qui n'était que de surface : sous ce calme apparent, la tempête faisait rage.

.°.

Après avoir laissé Maya et Giles autour d'un chocolat et d'un thé à la cuisine, Faith se mit à la recherche d'Angel et le débusqua sans peine. Elle se percha sur le dosseret d'un canapé bas pour être plus près de lui, attendant qu'il sorte de son silence têtu et respecte sa promesse de tout à l'heure à l'hôpital. Elle ne cherchait pas à lui arracher les vers du nez mais sa propre curiosité eut bien vite raison d'elle.

— Je crois que Maya va revenir sur sa décision et entamer sa seconde année finalement... Pour éviter de la brusquer davantage, Giles a dit qu'il n'y avait pas de problème si elle voulait finir son semestre universitaire avant de le rejoindre à l'école de Rome. Elle pourra voir sa mère plus souvent.

Faute de la moindre réponse, Faith revint à la charge au bout d'une minute.

— Dis, tu fais la gueule ? Je croyais que tu le connaissais à peine, le petit copain…

L'interpelé se retourna et s'adossa à la fenêtre, collant l'arrière de son crâne contre le verre froid. Malgré la posture relaxée qu'il adoptait, il gardait les poings serrés dans ses poches. Le menton en avant et le pli amer de ses lèvres annonçaient la couleur.

Quand il consentit enfin à prendre la parole, elle en fut soulagée. Sans être indifférente au sort du petit ami, elle trouvait l'humeur massacrante d'Angel disproportionnée. Même si leur organisation faisait tout ce qui était humainement (et surhumainement) possible, la mort d'innocents était inévitable et il le savait.

— C'est vrai, je ne le connaissais pas. Mais quand il s'est réveillé, le gamin ne semblait pas avoir conscience de son changement d'état, annonça-t-il d'un ton lugubre.

Perplexe, la Tueuse s'étonna car elle n'avait jamais entendu parler d'une telle chose. Le vampire développa obligeamment.

— Je veux dire qu'au réveil, Evan n'avait pas de souvenir immédiat de son agression. Le premier mot qu'il a prononcé était « Maya » et les suivants « Oh merde, quelle heure il est ? »… Il ne comprenait pas ce qu'il faisait là.

— Quoi ? Il ne savait pas qu'il avait été transformé ? C'est possible un truc pareil ?

Angel acquiesça pour confirmer.

— Oui, dans un cas sur dix mille ou vingt mille. On ignore pourquoi, le nouveau met plusieurs minutes à réaliser que quelque chose ne va pas. Et à l'instant où ça se produit, il se ressent comme une abomination et son désespoir est plutôt violent.

Faith ne songea pas à remettre ses dires en cause. Après tout, la conversion d'Angel remontait au 18e siècle, il avait eu le temps de voir plus de choses que la majorité de ses congénères européens.

— Pauvre gamin… Pas cool pour lui.

.°.

Angel lui décocha un regard irrité. Oui, ça il pouvait confirmer. C'était vraiment « pas cool » pour un vampire d'avoir conscience de ce qu'il était vraiment. Ça faisait plus de cent quarante ans qu'il essayait de s'y faire.

— Bref. Quand il a voulu sortir de la morgue, je me suis interposé. Il a eu l'air surpris de me voir, mais je pense qu'il m'a reconnu puisqu'il m'a demandé si j'avais vu Maya… Et puis avant que je puisse répondre quoi que ce soit, un soignant est passé dans le couloir. Le gosse a muté instantanément sous l'appel du sang. Oh, si tu avais vu la panique dans ses yeux… Après un instant, il m'a demandé pourquoi je ne m'enfuyais pas et je me suis contenté de morpher à mon tour. S'il n'avait pas été déjà mort, il en aurait fait une attaque…

— C'est vrai que t'es pas beau à voir quand tu fais cette tête, on a déjà dû te le dire… le taquina-t-elle avec un petit sourire.

Il ignora la pique en haussant une épaule.

— Je voyais qu'il réalisait ce que ça impliquait pour Maya. Entre nous, j'ai été content qu'il soit trop épouvanté pour demander comment je pouvais faire partie de son entourage... Peut-être qu'il n'a pas eu le temps parce que quelqu'un d'autre est passé dehors et si je ne l'avais pas maîtrisé, il aurait fait un carnage. Là, il a vraiment compris. Quand je l'ai relâché, il a dit qu'il refusait d'être un monstre qui pourrait faire du mal à Maya et m'a demandé si je savais comment ça s'arrêtait… J'ai sorti un pieu en expliquant qu'il suffisait que je le lui enfonce dans le cœur et que ce serait rapide. Il a hoché la tête en disant « Faisons ça ». Il m'a pris le pieu des mains et se l'est planté lui-même…

Faith pencha la tête en arrière pour ravaler une brusque émotion et expira d'un coup.

— Ouais. Pas cool du tout.

Baissant la tête, Angel se mura à nouveau dans le silence. Il ruminait parce qu'il connaissait la vraie raison de la fin démoralisante et tragique d'Evan et elle était très simple : ce ou ces vampires insaisissables avaient senti l'odeur d'une Tueuse sur lui, et Maya avait maintenant une cible dans le dos.

Passé un moment, Faith lui tendit la main pour prendre la sienne mais comme il ne la saisissait pas, elle quitta le canapé et vint près de lui. Elle avait de l'intuition et celle-ci lui soufflait qu'il avait autre chose sur le cœur. Entre l'inquiétude et la séduction, elle gratta le devant de sa chemise du bout du doigt, comme on le ferait face à une porte close.

Il releva les yeux vers elle, en se demandant s'il ne valait pas mieux tout lui dire maintenant.

.

Cette complicité et cette confiance ne s'étaient pas construites en un jour. Quand il l'avait convaincue autrefois de se rendre aux autorités et d'accepter la prison pour le meurtre qu'elle avait commis, les premières bases d'un respect mutuel avaient été jetées. Il lui avait dit les mots désagréables qu'elle devait entendre, pas pour lui faire la leçon mais parce qu'il savait ce qu'elle vivait.

Plus tard, en travaillant finalement tous deux pour le nouveau Conseil des Observateurs, ils avaient été amenés faire équipe quand les adversaires étaient particulièrement retors.

Avec son tempérament compétitif, la « méchante Tueuse rebelle » n'avait pas tardé à « chercher » un peu le « gentil vampire repenti ». Il n'était pas surpris. Étant donné l'état des troupes, il était l'un des seuls à pouvoir se mesurer à celle qui avait besoin de l'excitation des combats comme un lapin de ronger une carotte. Il aurait préféré rester sur sa réserve, mais un, il n'était absolument pas du genre à se laisser emmerder, et deux, elle était difficile à ignorer. Peut-être les frictions étaient-elles inévitables en raison de ce qu'ils étaient ? Mais quelques vannes et petites provocations occasionnelles n'en faisaient pas plus que des collègues cultivant l'impertinence, la raillerie et la désinvolture.

Et puis les choses avaient changé à la suite d'une chasse plus effroyable que les autres durant laquelle une jeune Tueuse était restée sur le carreau. Eux étaient revenus victorieux mais épuisés, tuméfiés, trainant la patte en pissant le sang : deux éclopés se soutenant l'un l'autre.

Une fois en sécurité dans une cache de l'organisation, ils avaient été pris en charge, leurs plaies désinfectées et pansées, un bandage serré ici, une attelle posée là. Incapables de dormir, ils avaient passé les premières heures du jour dans une petite infirmerie en essayant de se concentrer sur autre chose que la douleur. « Et tu sais le pire dans tout ça ? » avait-elle déclaré au bout d'un moment. « Ah, parce qu'il y a pire ?» avait-il répondu. Ils essayèrent d'en rire, mais ça faisait un mal de chien. « Le pire, c'est que même dans cet état… j'ai envie de toi. Rien de personnel, hein ? avait-elle ajouté aussitôt. Juste le truc post-baston normal. » Il avait poussé un soupir de soulagement, content qu'elle aborde le sujet la première. En essayant de se tourner dans sa direction, sans doute pour voir comment il prenait la chose, elle s'était fait mal, avait gémi et poussé un horrible juron. Il était resté sur le dos, avec un bandage épais d'un demi-centimètre pour lui maintenir les côtes en place… « Oh, ça, je suis bien au courant… » avait-il répondu les yeux mi-clos. « … mais, ça ne te dirait pas de remettre ça à demain ? ». Après cette amère victoire, comment ne pouvaient-ils pas se moquer de leur condition misérable ?

Le lendemain cependant, ils n'en avaient pas reparlé. Ni le surlendemain. Ni les autres jours. Mais leurs yeux qui se cherchaient l'avaient fait pour eux.

C'était quatre ans plus tôt et aujourd'hui, elle savait mieux que quiconque comment s'y prendre avec lui. Elle avait appris qu'il était inutile d'insister ou de lui rentrer dans le lard quand il n'était pas coopératif ou réticent à s'ouvrir comme à présent.

Avant de le quitter pour assurer sa patrouille, la Tueuse se hissa sur la pointe des pieds pour déposer sur ses lèvres un baiser fugace. Roulant un peu des hanches dans son pantalon en faux cuir, elle franchit la porte avec une dernière petite œillade aguicheuse, en lui donnant rendez-vous pour un petit « cinq à sept matinal ».

Mais pour l'heure, les émotions exacerbées d'Angel exigeaient un exutoire rapide. La colère de ne pouvoir débusquer ce nouveau gang, l'absurdité de la mort d'Evan, l'inquiétude dévorante pour la sécurité de sa petite filleule... Qui savait s'ils n'avaient pas déjà trouvé où elle habitait, guidés par une piste olfactive qu'ils pouvaient suivre sans peine ? Malheureusement, grâce aux exploits notoires de Spike qui avait déjà eu deux Tueuses, chaque vampire téméraire rêvait d'en faire autant pour asseoir son prestige et son pouvoir…

La priorité des priorités était de les retrouver et de les éliminer. Et on verrait s'il était toujours un aussi « gentil vampire » qu'on se plaisait à le croire.

En se plongeant à corps perdu dans cette traque hargneuse et vengeresse, il se donnait également un peu de temps avant de se risquer à considérer plus froidement l'autre séisme émotionnel de sa journée : ce qu'il avait vu avant de quitter l'hôpital et qui restait imprimé sur ses rétines depuis lors.

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Quand il était sorti de cette foutue morgue avec son pieu trop lourd à la main, il était tombé sur une Buffy qui semblait l'attendre, adossée contre le mur près des portes. Sa tête blonde s'était tournée vers lui sans changer de posture. Il savait que ce n'était pas possible, que cela ne pouvait être qu'une chimère puisqu'elle était décédée depuis au moins vingt ans. Mais l'expression qu'elle avait le bouleversait, à cause de la profonde compassion qu'il lisait dans ses yeux gris-verts.

— Salut toi, avait-elle dit avec sa petite moue hésitante qui l'avait rendu fou autrefois.

Autrefois, mais plus maintenant. Angel avait fait son deuil des années auparavant et c'était d'ailleurs assez ironique que ce soit Spike et non lui qui se soit morfondu aussi longtemps.

Vampant aussitôt en réaction à ce qui ne pouvait être qu'une provocation de la part d'un quelconque démon métamorphe, il avait fondu sur elle et claqué la main sur la paroi en laissant une petite fissure sur le mur où elle s'appuyait. Le regard jaune impitoyable, planté à quelques centimètres d'elle, Angel avait déclaré d'un ton glacial en détachant nettement les syllabes :

— Peu importe qui vous êtes et ce que vous voulez, vous vous fatiguez pour rien. Vous n'obtiendrez strictement rien de moi en utilisant ce visage !

Il s'était arraché de là pour marquer qu'il refusait toute négociation, tout marchandage, toute discussion d'aucune sorte… Et pourtant, il s'était senti furieux contre lui-même parce qu'il se donnait l'impression de fuir au lieu de considérer le problème rationnellement. En posant les mains sur les doubles portes battantes au bout du couloir, il avait entendu dans son dos un soupir et la créature qui disait :

« Eh bah, je ne sais pas ce que vous en dites, les gars, mais moi je trouve que ça s'est plutôt bien passé... »

Abasourdi, il avait eu toutes les peines du monde à ne pas se retourner. Car cette voix était bien sa voix. Et surtout cette remarque de la plus totale mauvaise foi, c'était complètement elle.

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.°.

Mi-figue mi-raisin, les Puissances attendirent que Buffy retraverse les plaines du Purgatoire pour les rejoindre.

— Au moins, elle est optimiste, plaida Cordelia, les mains ouvertes en se tournant vers son comparse un peu déçu qui devait s'attendre à un miracle.

La Tueuse arriva peu de temps après et grimpa les petites marches de la pergola ronde devenue leur nouveau QG. Sa robe blanche tenue d'une main pour ne pas marcher sur le jupon, elle portait sous l'autre bras un pot de fleurs d'un rouge vif.*

— Tenez, j'ai trouvé ça en route, dit-elle en s'avançant pour le leur tendre. Je ne sais pas ce que c'est comme plante. Votre kiosque, c'est pas mal, la fontaine est jolie, mais ça manque de couleur… Si c'est pour qu'on passe du temps ici, autant arranger ça mieux… Je n'ai pas vu Maman et Mme Pratt, où est-ce qu'elles sont ?

— Elles en avaient terminé. Il n'y avait plus de raisons pour qu'elles restent ici.

Buffy accusa le coup, mais l'honnêteté la poussait à reconnaître qu'elle l'avait pressenti. Cela avait déjà été assez difficile de libérer Spike de son emprise pour qu'il tourne la page. Mais comment aurait-elle eu la force de le faire, si elle avait su clairement que cela signifiait aussi laisser aller sa mère ? Jusqu'au bout, Joyce l'avait aidée dans sa repentance.

Pour éviter de remuer cela, elle reprit le débrief d'un ton qui se voulait positif.

— Bon, alors, vous avez vu ? Angel n'a pas essayé de me casser la figure, c'est juste le mur qui a pris. C'est un bon point, non ?

Seul le murmure apaisant de l'eau rompait leur silence prudent. Aucun d'eux n'osait exprimer tout haut ce qu'ils pensaient tout bas : Angel était peu réceptif et il serait un cas bien plus coriace que Spike. Pour Buffy, c'était peut-être un avantage à exploiter :

— Spike a su tout de suite que j'étais vraiment moi. Il pourrait convaincre Angel que je ne suis pas un démon.

Doyle et Cordela sursautèrent avec un cri étranglé et une expression alarmée sur le visage. Ils se mirent à parler exactement en même temps :

— Non ! Surtout pas ! Tu laisses Spike en dehors de ça !

Buffy trouva leur synchronicité flippante. Avec dépit, elle se laissa tomber assise sur les coussins du banc circulaire trouvant que, malgré leurs belles paroles, les « Puissances » ne faisaient pas vraiment tout ce qu'il fallait pour accélérer les choses. La rivalité entre Angel et Spike, c'était pourtant une valeur sûre…

— On sait, répondit Doyle à ses pensées muettes, mais tu ne dois absolument pas y penser. Pas une seule seconde.

— Ok, c'est vous les chefs, répondit Buffy en se demandant comment on pouvait être assez bête pour ne pas utiliser un levier aussi puissant.

— Ce qui serait bête, répondit perfidement Cordelia, ce serait de ruiner tous les efforts que tu as faits pour Spike. Tu ne crois pas ?

— Si, évidemment.

— Eh bah, voilà, on est tous d'accord ! reprit la brune, un poing sur la hanche. Bon alors maintenant, réfléchissons soigneusement à la prochaine étape. Qui a des idées non apocalyptiques pour faire mourir Angel ?... Rho, ça va !… Ne me regardez pas avec ces têtes, vous savez bien ce que je veux dire ! Pour qu'il puisse le faire comme il faut, sans retourner en enfer, corrigea-t-elle avec un petit mouvement impatient de la main.

Buffy soupira de dépit parce que c'était son premier jour en tant que Puissance Auxiliaire et que sa proposition était déjà déboutée sans même être vraiment considérée. Mais renoncer, ce n'était pas son genre.

— Et sinon, hypothétiquement parlant bien sûr, qu'est-ce qui se passerait si on le faisait quand même ? Histoire d'être sûre que je comprenne bien…

— On a dit NON ! rétorquèrent les deux autres.

A l'extérieur de la tonnelle, les herbes hautes courbaient leurs tiges sous une brise ténue. Promesses de vies, des graines de pissenlit vinrent chatouiller sa joue comme pour la consoler.

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Buffy Summers, ex Élue de sa génération qui avait refusé d'affronter seule les vampires, les démons et les forces de l'ombre, se souvient tout à fait à propos qu'elle n'avait jamais aimé respecter les règles mais plutôt de suivre son instinct.

Elle espéra que ce dernier soit toujours sûr. Elle espéra que le coût serait minime pour les deux vampires qui avaient pris tant de place dans sa vie. Et, si ce n'était pas le cas, elle acceptait d'avance d'en prendre tout le discrédit et la dette, même lourde.

Avec la proposition qui lui avait été faite, on attendait peut-être d'elle qu'elle aide Angel au détriment de Spike. Elle avait cru longtemps que seul le premier amour était véritable. Le fait était qu'elle s'était bien voilé la face en ce qui concernait le second.

Mais elle savait aujourd'hui que le Bien n'aurait su s'établir sur la division, sur les camps à choisir, sur les exclusions. Pouvait-elle réellement mutiler une moitié de son cœur et appeler ça « le Bien » ? S'ils étaient venus à elle pour l'aider dans sa mission, c'était qu'aucun d'eux n'était meilleur que l'autre, chercher à les départager serait toujours une opération vouée à l'échec.

Elle comptait bien faire tout ce qu'elle pourrait pour leur accorder à chacun la grâce qu'ils attendaient depuis si longtemps.

Mais ce qu'elle ignorait, c'était comment.

.

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(à suivre : Épilogue)


* Un poinsettia, clin d'œil à ma fanfiction Vœu pieux.

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